Cher journal,

Je ne sais pas quelle folie m'a prise, mais l'envie soudaine de me confier à toi m'a soudain apparue comme une assez bonne idée. Auparavant, je trouvais ça stupide et ne servant pas à grande chose, mais en fait, je pense que se confier à quelqu'un me ferait le plus grand bien. Hum, me confier à quelqu'un... Que dis-je ! À un livre dont les pages sont blanches et dont ma principale tâche sera de les remplir. Mais pourquoi parler de moi au présent alors que tu ne connais rien de moi au passé ? Oh, mon histoire n'est pas un des plus intéressantes qui soient, mais peut-être auras-tu l'impression d'en savoir un peu plus sur ma personne...

Je suis venue au monde le 12 août 1512, au sein d'une noble est respectable famille. Et dire qu'à l'époque, je pensais que ma vie serait rose pour le restant de mes jours. Mais nous avons tout perdu, sans que je sache réellement pourquoi. Au-delà des pertes matérielles, j'ai également perdue ma mère à treize ans. Cet événement ma certainement permit de mûrir et de prendre mes responsabilités. Je pris soins de mon père et commença à apprendre à manier les armes, décrétant que c'était l'une des meilleures façons de pouvoir nous défendre tous les deux. Plus tard, je me mis à aider les plus pauvres de Landscape. Il y avait toujours plus démunit que nous-mêmes et je ne souhaite à personne de chuter comme cela nous est arrivé. Qui sait, nous pouvons un jour ou l'autre risquer de devenir comme eux et avoir besoin d'une main solidaire pour nous sortir du moindre problème...

Je suis fiancée depuis peu à un Lord que je ne connais que très peu. Tout ce que je sais sur lui, c'est sa réputation de bagarreur, de "brute". Mais d'expérience, j'ai appris à prendre les rumeurs avec des pincettes : les rumeurs ne sont pas toutes vraies. J'espère simplement que mon père ne lui a pas donné de réponse positive sur un simple coup de tête du fait de mon âge et qu'il ne s'est pas trompé en ne me demandant pas mon avis. Dans tous les cas, le mariage ne connait pas de date, n'est-ce pas ?

Je n'ai pas envie de rentrer plus dans les détails en ce qui concerne ma vie. Tu as pu au moins apprendre l'essentiel de mon passé. En lisant ces pages, que je compte remplir de mon encre bleue, tu en sauras sûrement beaucoup plus, mais pour le moment, je préfère en rester là.

Cher journal,

Ce soir a eu lieu une fête en l'honneur du mariage de notre bon roi Henry VIII et de Jane Seymour, notre nouvelle reine. Je n'avais pas vraiment envie de m'y rendre, pour dire vrai ; les fêtes ne sont pas le genre de choses que je préfère. Pourtant, j'ai cédé aux caprices de mon père et je l'ai finalement accompagnée. Tout avait l'air morose au début, jusqu'à ce qu'un des habitants de Landscape m'invite à danser ! J'ai hésité, mais après tout, une fête n'est-elle pas faite pour s'amuser ? Nous avons tourbillonné, tourbillonné et encore tourbillonné. À ce moment-là, on pouvait dire que je ne regrettais pas d'être venu jusqu'à Londres ! J'ai pu également revoir brièvement Anna et Svanhilde. Cela m'a fait plaisir de voir qu'elles profitaient des choses simples de la vie quotidienne... Mais la joie ambiante ne voulait décidément pas rester longtemps.

Lorsque le feu d'artifice éclairait le ciel, un homme s'est mit à crier "Longue vie à la Rose Noire". Des hommes l'ont arrêté, il était poursuivit par les soldats du roi. Tout me porte à croire que cet homme n'était autre qu'un faiseur de troubles. Et cette fameuse Rose Noire... J'aimerais bien en savoir un peu plus. J'ai pu apprendre que cet inconnu avait tenté de mettre fin à la vie de Sa Majesté : La Rose Noire et sans nul doutes une organisation visant à l'atteindre. Frapperont-ils de nouveau ? Sans doute. Quoi qu'il en soit, la soirée fut bien mouvementée, bien plus que je ne l'aurais pensé.

Sur ces quelques mots, il est temps pour moi d'aller rejoindre les bras de Morphée.

U.c

U.c

Cher journal,

Il y a à peine quelques heures que je suis rentrée de Londres, après une invitation de mon cher fiancée pour me choisir une nouvelle robe. Je n'ai guère réussi à trouver le sommeil, les sanglots m'ayant emportés jusqu'à maintenant. Tout aurait tellement pu se passer à merveille, et pourtant, il a fallu que cette organisation, la Rose Noire, vienne mettre le feu à une bonne partie de Londres.

Nous nous trouvions chez le tailleur, quand l'un de ses membres est venu nous enfermer, mettant le feu à la boutique. Heureusement, grâce à Guildofrd, nous avons réussi à sortir indemnes jusqu'à une autre maison, celle de mon ami Hugh. Cependant, au risque de nous piéger également, j'ai dû bloquer le pauvre commerçant en enlevant le pont improvisé. Je me sens coupable de sa mort, et je n'arrive toujours pas à m'en remettre. Par la suite, avec une idée du dramaturge, nous avons sauté de la fenêtre, le lord tenant un drap et moi me tenant à lui. Je te laisse imaginer la situation fort inconfortable dans laquelle nous étions ; il y avait cependant urgence, et peu importe les convenances, je n'avais pas envie de mourir dans un feu. C'était la première fois que nous étions aussi proches l'un de l'autre... En y repensant, c'est comme si nous avions fait un peu en avant dans notre relation. J'ai eu comme l'impression que son regard avait légèrement changé à mon égard. Peut-être que je trompe. Il est si difficile de lire en lui.

Quoi qu'il en soit, la potentielle mort de Hugh m'a mit dans tous mes états. Rien n'est officiel, c'est pour cette raison que je compte tenter d'en apprendre plus tout à l'heure. Afin que mon esprit s'apaise. Sans doute passerais-je également chez mon sauveur d'un soir : j'ai été si ingrate en ne le remerciant pas pour ce qu'il a fait. Aurai-je une nouvelle impression de lui ?

Cher journal,

En ce jour de brume, c'est avec la plus grande tristesse que je me suis rendue à l'enterrement de Stephen Buckett. J'ai appris son décès, dans l'incendie qui a ravagé Londres il y a quelques jours, par le biais du bouche-à-oreille si populaire dans les rues de Londres. Perdre un être aussi cher était impensable. Est-ce que mon coeur en fut brisé ? Sans doute, oui, bien que je garde cela pour moi.

Durant cette cérémonie, j'ai pu apercevoir Antanasia de Devonshire, ainsi que le fils de Stephen. Tous deux semblaient aussi peiné que je l'étais. Après avoir adressé quelques mots à Bastian et déposé la rose sur la tombe de mon ami, j'ai tourné les talons afin d'évacuer ma tristesse seule, au calme.

U.c

U.c

U.c