« Chapitre I ♣ En venir aux mains avec une mouette. »

L'aube était déjà levé depuis plusieurs heures, quand la Marquise Leyburn émergea enfin d'un sommeil pour le moins profond. Pas besoin de servantes à ses côtés, le levé était sacré et elle n'avait pas besoin d'une stupide servante qui babillera pour ne rien dire, ce qui risquerait de mettre la noble dame de très mauvaise humeur. Georgiana tenait à ce que son début de matinée soit toujours parfait, sinon c'était synonyme pour elle de mauvaise journée. Avec peu d'élégance, elle s'étira, tout en émettant un bâillement très expressif. La blonde n'avait pas honte de ses manières certes, peu digne d'une femme de la noblesse, mais que nenni, la dame s'en moquait, surtout, quand il n'y avait personne autour d'elle. C'est avec ses boucles blondes en désordre, qu'elle se leva et s'approcha de l'une des fenêtres de sa chambre pour tirer brusquement les rideaux. Les rayons du soleil pénétrèrent dans la pièce, caressant au passage la peau de porcelaine de la belle marquise. La jeune femme se sentait maintenant de bonne humeur, elle s'approcha alors de sa coiffeuse et attrapa entre ses doigts une petite cloche et elle la fît sonner, jusqu'à ce qu'une servante entre dans la chambre.
Georgiana regarda de haut en bas la servante, avant de lui donner ses ordres. A sa demande, on fît couler un bon bain chaud pour la marquise et alors qu'elle se lavait tranquillement, deux servantes passaient devant elle, pour présenter les robes de la belle blonde. La Marquise Leyburn était toujours très stricte en ce qui concernait sa toilette, à chaque moment, elle se devait, d'être parfaite et même si au levé, ses cheveux étaient épouvantables, elle se trouvait magnifique avec cet air de sauvageonne. Narcissique, la belle n'avait pas honte d'être ainsi, après tout, ses amants, qui étaient nombreux ne cessaient de complimenter son corps, qui même après trois grossesses étaient toujours comme à ses vingt ans. De même que pour sa toilette, Georgiana était très stricte en ce qui concerne son corps. Elle évitait toujours de manger trop, son souhait en faisant cela était de ne pas ressembler à ses grosses femmes qu'on trouvait à la cour. Georgiana prenait aussi soin de ne jamais rester à rien faire et même parfois, quand elle trouvait qu'un repas avait été trop frugale, elle se privait de nourriture pendant plusieurs jours, au grand damne de son cher mari.

Une fois prête, la Marquise Leyburn était décidée à dépenser son argent, que son mari lui avait donné, après un gros caprice. Georgiana souhaitait de nouveaux tissus et grâce à l'oeil avisé de sa fidèle servante, elle avait eu connaissance que Le Fil d'Or avait reçu une cargaison de tissus tout droit venu d'orient. Rien qu'en imaginant la soie qu'il devait y avoir dans cette boutique, les yeux de la jeune femme brillaient. C'est vêtue d'une fastueuse robe bleu et avec ses cheveux correctement peigné en un élégant chignon que la jeune femme entra dans le bureau de son mari, pour lui dire bonjour et le prévenir de son absence. Elle avait espéré, qu'il lui confit une bourse d'or, mais peine perdu, elle devrait se contenter de l'argent, qu'elle avait obtenu grâce à son caprice.
En sortant du bureau, elle appela sa femme de chambre pour qu'elle lui apporte son tout nouveau chapeau, celui qui allait parfaitement avec sa robe. Ce dernier était magnifique, fait de satin bleu et agrémenté de plumes et de perles. En regardant son reflet dans un miroir, la marquise se trouvait magnifique. Sans même saluer ses enfants, elle quitta la demeure, seule. Après tout, elle était bien assez grande pour faire ses achats elle-même et au moins, personne ne viendrait l'accuser de faire trop d'achats. En plus, comme elle n'y allait pas en voiture, elle pourrait faire de l'exercice en marchant, croyait là, circuler à pied dans les rues de Londres était digne d'une chasse à cours.
Assez vite, la Marquise Leyburn arriva dans le centre de Londres, là où se trouvait les boutiques où tous les nobles venaient se fournir. La jeune femme se délecta devant les vitrines des parfumeries, mais elle trouva son bonheur au Fil d'Or. Là-bas, elle dépensa sans compté pour des tissus, tout aussi beaux les uns que les autres. Pour elle, l'argent ne comptait plus et après avoir payé une partie, elle demanda à ce qu'on la livre chez elle, pour donner le reste de la somme. Georgiana était peut-être dépensière, mais elle n'allait tout de même pas se faire duper. En sortant de la boutique, la seule chose à laquelle, elle pensait, c'était qu'elle devrait faire venir très vite sa couturière pour qu'elle lui confectionne les plus belles robes.
Après avoir fait ses achats, elle quitta les commerces pour s'octroyer une balade au bord de la Tamise. La marquise aimait cet endroit, qui était très animé et qui regorgé aussi de très beaux marins, qu'elle aimait regarder en plein travail, quand elle passait devant eux. Parfois, la jeune femme leur accordait un sourire. Un jour, elle avait même lancé un regard aguicheur à un capitaine de navire, qui avait fini par rester quelques minutes la bouche ouverte, tout en la regardant.
Cependant, aujourd'hui, il n'y avait rien de vraiment intéressant, seulement quelques navires espagnols et même si ils étaient beaux, elle n'était vraiment pas intéressé par ce genre de personnes. Elle continua donc son chemin, tout en attirant les regards à cause de son extravagances, mais aussi de son joli minois.
La journée aurait pu être parfaite pour la Marquise Leyburn, mais c'était sans compter une mouette, qui passa par là et l'attaqua. Georgiana se mît alors à hurler au prise avec l'animal qui semblait en vouloir à son beau chapeau. Folle de rage, elle tentait de virer l'animal opportun, pour d'une, sauver son chapeau et de deux, sa magnifique chevelure. Malgré toute la bonne volonté de la marquise, l'animal ne la quitta pas et continua à s'accrocher à elle. De peur, qu'il ne lui arrive malheur, elle ferma les yeux, pour que ceux-ci ne soient pas attaqués par les griffes et le bec de l'animal.
Autour d'elle, le monde riait et la jolie blonde en avait vraiment honte, elle aimerait être loin très loin, mais bien sûr, sans l'oiseau. Qui allait venir à son secours ?

« Chapitre II ♣ Une Marquise Leyburn en colère. »

La belle était furieuse et le fait que personne ne venait à son secours, la rendait encore plus haineuse, son visage marquait par la colère était la signe, qu'elle pouvait devenir très dangereuse. Si la marquise était une arme, elle aurait pu éliminer tout le monde qui se trouvait aux bords de la Tamise, que cela soit les marins et les passants, qui préféraient se moquer d'elle, plus que de lui porter secours.
La mouette était toujours là, accrochée à son chapeau, qu'elle tentait toujours d'arracher aux cheveux de la marquise Leyburn. Cette dernière, les yeux toujours fermaient essayé bien de retirer le volatile, mais rien n'y faisait, la mouette semblait vouloir le chapeau et elle n'allait pas lâcher l'affaire. Georgiana en grande têtue, préférait elle aussi garder son précieux chapeau, plutôt que de la laisser à un stupide oiseau.
La voilà donc à pester sans relâche agitant ses bras pour faire fuir l'oiseau. Scène ridicule vous me direz, mais si embarrassante pour une personne du rang de la blonde. La jeune femme en était même très honteuse, surtout que bientôt, la nouvelle allait courir tout le beau Londres et elle serait la risée des bals.
Georgiana Leyburn ne s'était jamais senti aussi seule dans ce bas monde, pauvre petite fille, loin de ses amis, qui devaient sûrement passer devant elle avec un sourire mesquin aux lèvres. Georgie le savait, elle avait peu de vrais amis qui seraient prêt à tout pour lui porter secours. Bien souvent, les personnes avec qui elle conversait, étaient de sombre jaloux qui rêvaient de sa fortune.
C'est alors, qu'une personne arriva vers elle, Georgiana ne l'aurait jamais cru et quand cette personne qui portait une voix féminine, une voix froide. La blonde se donna alors quelques secondes pour regarder la femme et elle aperçut le visage de Mathilde Averay, Duchesse d'Exeter. Cette présence rendît bien plus furieuse Georgiana, ce qui lui permit de chasser, pour quelques temps l'oiseau. Ce dernier ne lâcha pas pour autant sa prise, puisqu'il se trouvait toujours au dessus de sa tête, à voler furieusement.
La blonde aurait bien voulu pester après la Duchesse qui après ses paroles semblaient bien se moquer de la mauvaise posture de la Marquise. En ce moment même, Georgiana était prête à donner tout son or pour que le volatile s'attaque à Mathilde Averay et non plus à elle. Peine perdu, la mouette revint à la charger planta ses serres sur le chapeau. Madame Averay tout aussi méprisante proposa à la marquise d'abandonner son chapeau. Un conflit intérieur commença alors en Georgiana, d'un côté, elle souhaitait qu'une chose garder son chapeau, mais de l'autre, elle désirait se débarrasser au plus vite de l'animal. La jeune femme n'attendit pas une seconde de plus, elle retira du mieux qu'elle put les épingles qui tenaient son chapeau et elle le jeta au sol, se débarrassant ainsi de l'oiseau chapardeur.

Maintenant libre de ses mouvements, la marquise reprît contenance et épousseta sa robe, tout en prenant bien garde que la mouette l'avait définitivement abandonné. Une moue boudeuse apparût sur le visage de la jeune femme, en imaginant son sublime chapeau entre les pattes de cet oiseau. Dire qu'il lui avait coûté si cher, voilà de l'argent jetait par les fenêtres pour rien. Georgiana n'était pas contente et elle se devait de reporter sa colère, sur l'unique personne qui se tenait à ses côtés : Mathilde Averay.

« Que faites vous à rester à mes côtés et vous moquer de ma personne, Duchesse? N'avez-vous point d'autre chose à faire. A moins que mes malheurs ne vous réjouissent et vous empêchent de penser aux votre. » Dit la blonde en lançant un regard plus que méprisant à la Duchesse d'Exeter.

En parlant des malheurs de la Duchesse, elle sous-entendait bien le fait, que la femme ne faisait que perdre les enfants qu'elle donnait à son mari. Pour cela, Georgiana était bien heureuse, puisqu'elle avait offert trois beaux enfants à son mari et que la lignée de sa famille pourrait se perpétrer sans encombre.
La blonde savait que ses paroles avaient touchés Mathilde Averay et elle n'en avait cure, après tout, la Duchesse s'était montrée méprisante envers sa personnes, alors pourquoi devait-elle se montrer polie et aimable avec elle.