Que peut on faire contre l'injustice? [Pv Alice]

Meredith: flamme d'espoir et de renouveau

Deux personnes, un même but. Problème ou chance?

Meredith avait réussi à obtenir quelques heures de liberté pour vagabonder en ville. Même si sa vie avait pris une meilleure tournure depuis quelques temps, la jeune servante ne pouvait s'empêcher de vouloir s'échapper des 4 murs d'une propriété, où elle se sentait encore étouffée. Les rues étaient toujours pleines d'animations, et comme d'habitude, personne ne faisait attention à elle. Ce n'était pas un problème pour la jeune servante, c'était même un avantage, dans certaines situations. D'un pas léger, elle longea les commerces et regarda de gauche à droite à la recherche de quelque chose d'intéressant.

Elle s'arrêta devant une boulangerie d'où s'échappaient milles et une odeur délicieuse. Les portes étaient grandes ouvertes et le boulanger avait eu la gentillesse de laisser deux présentoirs à l'extérieur. Certes, c'était un idiot. Croire que tous les londoniens étaient honnêtes était une grave erreur. Meredith sourit et positionna sa capuche sur sa tête. Pourquoi était toujours si facile? En moins de deux secondes, elle aurait déjà pillé la moitié de son stock. Deux clients étaient encore présents dans la boutique: Une servante et un bourgeois.

La jeune femme ne voulait pas se précipiter. Il fallait qu'elle soit précise, rapide et discrète. Car aujourd'hui, elle n'avait pas l'intention de voler uniquement la nourriture mais aussi l'argent de l'artisan. Elle n'éprouvait aucuns remords à voler quoi que ce soit. La vie était si injuste avec les gens du peuple, qu'elle se sentait dans l'obligation de rétablir quelque peu l'équilibre de la société. Cela dit, elle ne gardait pas tout cela pour elle. Quand elle faisait des vols d'argent ou d'épices, elle les distribuait à des paysans pauvres au bord du gouffre. Meredith voulait redonner le sourire à des personnes pauvres qui n'avaient pourtant rien fait de mal et qui vivaient dans la misère.

Elle entra dans la boulangerie, son visage toujours caché. Le bourgeois paya le boulanger et sortit de la boutique. Il ne restait plus beaucoup de temps pour agir, premièrement, elle devait détourner l'attention du boulanger et de la servante. Et ensuite, se fondre dans la boutique comme une ombre et attendre le meilleur moment pour prendre l'argent sur le comptoir. Ca allait demander de la patience, et Meredith était loin d'en avoir beaucoup. Elle espérait que tout se passe vite et que ça se termine bien pour elle. Mais la montée d'adrénaline qu'elle ressentait à chaque vol lui donnait la force d'allait jusqu'au bout, même si elle connaissait les conséquences si par malchance elle se faisait arrêter.

Elle s'était donc levée, en quête de ses prochaines acquisitions. Si c'était de l'argent, elle en profiterait pour acheter à manger pour le soir même ainsi que donner un peu pour les gamins du quartier qui n'était pas dans une solution meilleure que la sienne. Il serait faux de croire que la voleuse était seule à souffrir de la faim et même de dérober le bien de son prochain pour son propre compte. Alors, lorsqu'elle le pouvait elle donnait un peu, tout en gardant la plus grande partie pour elle. ... De l'égoïsme ? Et bien oui, c'était un trait des traits de caractère de caractère de la fille du peuple, un des plus légers certes, mais tout aussi présent.

Alors qu'elle arpentait tranquillement les rues de sa ville, laissant toutes ses odeurs envahir son esprit, les laissant la guider de ruelle en ruelle. Il y avait la nourriture bien sûr mais aussi les épices si fortes, les savons si doux, les parfumiers si distingués... Et même si elle ne le savait pas, les bijoux, l'or, les diamants étaient présents partout autour d'elle, cachés ou exposés dans ces vitrines bien propres où bourgeois et nobles s'attardaient afin de faire languir vendeur et employé sur leur envie d'acheter ou non, se faisant inlassablement flatter sur l'effet qu'ils pourraient bien produire sur leurs peaux pâlies par le maquillage.

C'était exactement ce genre d'objets qu'Alice préférait dérober, sous le nez de leurs propriétaires. Les yeux affolés, les cris plaintifs, les gestes saccadés lorsqu'ils se rendent compte de ce qu'ils ont perdus alors qu'elle s'éloignent, un sourire amusé sur le visage, celui-ci baissé afin que personne ne le remarque, les doigts serrés sur le bijou. Objet qu'elle revendrait ou, par caprice garderait si elle le trouvait vraiment à son goût. Certes, elle était pauvre mais restait une jeune fille.

Ses pas la menèrent droits jusqu'à ce qui lui sembla néanmoins le plus important : l'odeur du pain et des pâtisseries en tout genre semblait l'appeler. S'approchant de la petite échoppe, elle analysa la situation de l'extérieur : trois personnes s'y trouvaient. Le boulanger ainsi qu'une jeune fille, sans doute une employée de maison discutaient tous deux alors qu'une silhouette encapuchonnée restait à l'arrière, immobile. Elle intrigua immédiatement Alice qui l'observa plus attentivement. De dos, on ne pouvait apercevoir que ses jolis courbes ainsi que ses habits de servante. Que faisait-elle, pourquoi n'avançait-elle pas vers le commerçant ? Etait-elle effrayée ? Ou bien... Certes, la conclusion de la blondinette fut hâtive et pas forcement logique mais sa posture et son comportement indiquait en tout point celui d'une voleuse.
Et à croire son emplacement, ce n'était pas seulement la nourriture qui l'intéréssait mais... l'argent qui se trouvait sur le comptoir, qu'Alice repéra immédiatement. Que voulez vous, on a du flair, ou on ne l'a pas. Restez quatre ans dans la rue, habituellement ça aide.
Et c'était évident qu'elle n'attendait qu'une diversion, quelque chose qui puisse détourner l'attention du vendeur pour quelques secondes afin de pouvoir dérober l'argent. Et si elle y arrivait elle pourrait courir vite.
Alors, tout naturellement, Alice déclara, d'une voix haut perché qui ne lui correspondait que très peu, après avoir glissé plusieurs petits pains sous sa large robe :

"Au voleur, au voleur ! Monsieur le boulanger, un homme vient de dérober vos petits pains et vient de partir ! Au voleur !"

Le boulanger arriva en courant, et plongeant ses yeux émeraudes dans ceux paniqués de l'artisan elle déclara :"C'est l'homme que vous voyez là-bas !", désignant un homme au pardessus noir et au visage sérieux. Un bourgeois, sans nul doute, de la même classe socialle que le boulanger qui croyant, Alice à son plus grand soulagement alla l'apostropher dans de grands bruits. La cliente le suivit elle aussi, apparement désireuse de connaître la suite des évènements.
S'éclipsant à l'intérieur, elle prit une moitié du butin du marchand pour ressortir aussitôt, telle une ombre en criant alors que le vendeur se retournait juste :

"Oui, c'est bien lui !"

Espérant que la seconde voleuse disparaisse pour le faire à son tour, elle attendit patiente.

Spoiler:

Meredith: flamme d'espoir et de renouveau

Meredith attendait, patiente et prête à bondir. Elle avait l'impression que la servante prenait plaisir à aller lentement pour commander les pains pour sa maîtresse. Meredith se força à garder son calme malgré son humeur qui empirait de secondes en secondes. Soudain, Meredith sentit un regard se poser sur elle. Tournant la tête, elle apperçut une jeune femme aux yeux pétillants qui fixaient la boulangerie. La jeune servante eut l'intuition que celle-ci avait les mêmes intentions qu'elle n'avait eu quelques minutes auparavent. Puis, la jeune femme s'anima.

"Au voleur, au voleur ! Monsieur le boulanger, un homme vient de dérober vos petits pains et vient de partir ! Au voleur !"

Meredith ouvrit la bouche, surprise. Cette fille était géniale! Comme si elle avait lu dans ses pensées. Le boulanger réagit bien évidemment au quart de tour. Ca allait être plus facile que prévus grâce à cette mystérieuse inconnue. Meredith la fixa, elle apperçut la forme de quelques pains dans la robe de la jeune femme. Discrète et efficace, pensa Meredith.

C'est l'homme que vous voyez là-bas!

En quelques secondes, la servante, curieuse, accourut au côté du boulanger, tentant d'appercevoir le "voleur". L'inconnue en profita pour entrer discrètement dans la boutique et prendre la moitié du butin. Meredith ne mit pas longtemps à réagir. Elle marcha rapidement vers le comptoir et prit sa moitié. Puis, elle suivit sa nouvelle collègue et ressortit de la boutique en cachant son trésor dans les plis de sa robe. Quelle journée parfaite! Songea -t-elle aussitôt, ne pouvant s'empêcher d'afficher un grand sourire. Ceci dit, rien n'était encore joué pour les deux filles, elle en était parfaitement consciente et se pressa d'ajouter:

- Comment peut on faire une chose pareille ? Dit Meredith d'une voix faussement outragée. Je crois que je ferais mieux de revenir plus tard, une fois que les choses se seront un peu calmée.

Les filles du peuple n'attiraient jamais l'attention, c'était bien un avantage pour la jeune servante. Elle jeta un regard à la mystérieuse inconnue avant de s'éloigner d'un pas rapide du lieu de son méfait. Au fond d'elle, Meredith voulait revoir l'inconnue car désormais, milles et unes questions lui brûlaient les lèvres. Il était rare que deux voleuses se rencontrent dans de pareilles circonstances. Elles avaient sans doutes beaucoup de choses à se dire.

L'effet qu'Alice avait voulu produire fit boule de neige. Alors qu'elle venait à peine de glisser hors de la boulangerie pour dérober le trésor du marchand sans que personne ne le remarque, plusieurs passants se réunissaient autour du boulanger et du malheureux accusé à tort. Celui ci regardait l'artisan avec de grands yeux outrés, ne comprenant pas d''où venait ce monsieur ventripotant qui venait l'importunait alors qu'il venait juste régler une affaire en ville. Les cris fusaient alors qu'Alice s'efforçaient de cacher un sourire coquin. Son intuition ne l'avait pas trompée : c'était une grande journée qui lui avait offert nourriture et trésor. Avec tout ceci, elle pourrait facilement manger et dormir au chaud pendant plusieurs mois !

Des paroles attirèrent son attention alors qu'elle se retournait pour quitter discrètement les lieux.

- Comment peut on faire une chose pareille ? Je crois que je ferais mieux de revenir plus tard, une fois que les choses se seront un peu calmées.

La femme qui avait prononcé ces paroles étaient d'une grande beauté : des courbes fluides pour une jolie taille, un regard de braise pour un visage aussi coquin que celui de la jeune femme. La jeune Morency la reconnu immédiatement : l'inconnue de la boulangerie se tenait devant elle et savait aussi bien jouer la comédie qu'elle. A son grand soulagement, Alice ne s'était d'ailleurs point trompée : c'était une voleuse et elle tenait également la moitié de la bourse du riche boulanger dans ses jupons.

Cependant, la blondinette n'eut pas le temps de lui poser la moindre question : la servante s'était éloignée d'un pas rapide, désireuse de quitter le lieu de son vol. Envieuse de la rattraper pour pourvoir lui parler, elle dut néanmoins se retenir. Si l'on voyait deux filles du peuple quitter aussi rapidement l'endroit, elles seraient aussitôt soupçonnées et de ce fait, recherchées. Sans se presser donc, elle disparut à pas lents et aux yeux de tous, échangeant quelques regards outrés et commentaires avec les passants qui commentaient l'incident. C'était un joli coup qu'elle avait joué ce jour-là mais malheureusement elle ne pourrait le retenter que dans quelques mois afin de ne pas attirer l'attention sur elle.

Alice connaissait Londres. En réalité, elle la connaissait un peu comme si elle était sa maison et pour la vérité, c'est un peu ce qu'elle était. Elle avait parcouru chacune de ses ruelle, chacune de ses rues pour la connaître comme sa poche et, la jeune blonde savait exactement quel chemin emprunter afin de croiser le chemin de sa compagne de vol. Sans ralentir , elle parcourra les derniers mètres qui lui permettraient de la rejoindre.

Il lui fallut un moment pour la repérer dans toutes les silhouettes diverses de Londres. Ce n'est qu'après quelques minutes qu'elle distingua la silhouette si féminine qu'elle recherchait et, courant presque afin de la rattraper, se glissa à ses côtés.

"...Jolie prise, n'est-ce pas ?"