Deux roses. L’une blanche. L’autre noire.

Ce fut un beau matin de printemps que Svanhilde et Antanasia naquirent. Svanhilde, la guerrière aux cygnes. Blonde, comme les rayons de soleil qui illumine le monde. Antanasia, la renaissance. Brune, comme les couleurs des feuilles en automne. Svanhilde était née facilement contrairement à Antanasia. Antanasia et Svanhilde , les deux filles d’Adélaïde et Heinrich Pretorian – les deux jumelles devinrent très vite inséparables. Jamais l’une sans l’autre. Les premières années de leur vie se déroulèrent sans embuche. Elles étaient petites, innocentes et naïves. Rien ne pouvait les atteindre, elles vivaient dans le cocon familial. Leur enfance se déroula sans embuche, elles étaient dorlotées et Svanhilde n’a jamais manqué de rien. Toujours à vouloir aider et épauler sa plus jeune soeur. Svania a toujours été très entourée, elle était agréable à vivre et se faisait rapidement des amies. Elle vécu une enfance dans l’amour et dans la joie, une enfance heureuse. Lorsqu’elle eut dix ans, son éducation commença. Svanhilde allait devenir une femme de qualité, elle y travaillait. Elle apprit la danse et l’équitation avec sa sœur. La couture et la broderie furent aussi des passe temps calmes et favoris de Svanhilde. Mais aussi, lire et écrire elle ne voulait pas laisser ses parents sans nouvelles quand elle irait vivre en France.

Car en effet, à quinze ans Svanhilde devait quitter son Allemagne natale pour devenir dame d’honneur de la reine de France. Quel honneur ce fut pour la blondinette. Là, Svanhilde fut courtisée par bon nombres d’hommes. Elle avait du succés auprès de la gente masculine. Mais, jamais elle céda à la tentation de cueillir le fruit défendu. Svanhilde ne voulait pas être déshonorée, elle s’offrirait à son mari. Elle espérait trouver son prince charmant, celui qui ferait battre son cœur. Les adieux avec ses parents furent déchirants, quitter l’Allemagne fut horrible pour elle. Elle était tombée amoureuse d’un ambassadeur là-bas, et la séparation fut cruelle. Elle arriva néanmoins à se relever et s’habituer à la vie Parisienne. Qu’est-ce-qu’elle aimait cette ville. Jusqu’à présent, leur vie avait été un long fleuve tranquille. La vie en France plaisait à Svanhilde, elle s’en était accommodée et était devenue une jeune femme très raffinée.

Elles allaient avoir dix-sept ans que la vie des deux jumelles bascula, Antanasia s’enfuit avec un duc Anglais sans laisser ni mots, ni traces, ni lettres. D’abord, Svanhilde en voulu à Antanasia de ne lui avoir rien dis. C’était plutôt Svania qui avait le courage et la force de fuir avec un homme pas sa sœur. C’était étonnant venant de sa part. Elles, si inséparable, si fusionnelle. Cet acte avait brisé quelque chose entre elles… Qu’est-ce-qui avait bien pu passer dans la tête d’Ania ? Quelle mouche l’avait piquée !?? Svanhilde se sentit bien seule à la cour, sans sa sœur bien aimée. Svanhilde ne comprenait pas, un flot de questions envahissaient son esprit. La jeune fille prévient son père, mais celle-ci regretta son geste. Ania fut considérée comme la honte de la famille. Svanhilde finit en sanglot après avoir lu la lettre, elle la brûla sur le champ ! Et se jura de prouver à son père qu’il se trompait qu’Antanasia avait du avoir une excellente raison pour partir ainsi. En tout cas, Svanhilde essayait de se convaincre de ça et se voilait considérablement la face.

Lors du printemps de ses dix-sept ans, Svanhilde s’embarqua sur un bateau vers Londres. Svania avait quelques notions d’anglais mais rien de bien concluant. Elle regrettait de ne pas avoir pris des cours avec sa sœur, elle apprendrait sur le tas qu’importe. La vie à Londres fut très dure, sans sous, sans famille, sans sœur. La solitude était sa seule amie, Svanhilde du se débrouiller pour survivre. Svanhilde devint à son tour honteuse ! Mais qu’importe… elle était prête à tout pour sa sœur. Elle devint boulangère, elle apprit le métier sur le tas. Car avant, c’était les domestiques qui faisaient le pain et les viennoiseries pas elle ! Souriante, et toujours de bonne humeur elle était une excellente boulangère. Svania vivait sous les toits dans une petite chambrette suffisante pour elle seule. Londres lui plaisait moins que Paris mais c’était normal vu sa situation. Son statut de nobles s’était envolé, à présent Svanhilde était pauvre. Svanhilde retrouva la trace de sa sœur, elle était duchesse de Devonshire à présent ! Mon dieu, c’était un gouffre qui séparait à présent les deux jumelles. Malheureusement, Svanhilde n’a pas encore pu approcher Antanasia. Néanmoins, la blonde est déterminée à tout pour parvenir à faire passer ne serait-ce qu’un message à sa sœur. Ania lui manque terriblement, et c’est pour elle qu’elle a fait tout ce chemin. Pour elle, pour sa sœur, pour sa sœur bien aimée, son double, sa moitié, sa jumelle !

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