On dit que quand une nouvelle vie apparaît, une autre disparaît de ce monde. C’est le cours des choses, et rien ne peut le changer. Et ce fut cette situation qui marqua profondément la vie d’Édouard.


Chapitre 1 : « L’enfance est un trou noir où l’on a été précipité par ses parents et d’où on doit ressortir sans aucune aide » (Thomas Bernhard)

Il y a certainement de meilleurs façon de débuter une vie que celle d’Édouard, mais malheureusement, on ne peut pas choisir de telles choses. C’est par un jour pluvieux, que la jeune Isabella Herbert était en couche avec son premier enfant. Mariée depuis à peine un an à Henry Herbert, la chance semblait lui avoir sourit. Bien qu’il s’agissait d’un mariage de convenance, comme le voulait la coutume, elle ressentait un certain attachement pour son mari qui, malgré son apparence froide, semblait partagée. Peu après son mariage, elle était tombée enceinte de l’enfant dont tout le monde espérait qu’il soit l’héritier tant désiré de la famille Herbert, une petite famille bourgeoise parmi tant d’autres. Mais la roue de la fortune tourne, et la chance ne lui sourit pas ce jour-là. Au bout d’un accouchement difficile, la jeune femme mourut peu après avoir mis au monde son fils, si bien qu'elle ne put jamais le tenir entre ses bras.
Le petit bébé fut baptisé Édouard, en hommage à Édouard IV, car, même si la famille Herbert se gardait bien de le montrer ouvertement, elle était yorkiste, et cela depuis des générations. Pour eux, Henry VIII - ou son père avant lui- n’était pas l’héritier légitime du trône, mais bien entendu, c’était une opinion bien trop dangereuse pour être divulguée au grand publique.

On dit que l’enfance est le moment de la vie où l’on se forge une personnalité qui vous est propre, et que les situations que vous vivez au quotidien qui y contribuent. L’enfance d’Édouard fut essentiellement marquée par la froideur et la violence de son père à son égard. Ce dernier avait la main légère vis-à-vis d’Édouard, d’autant plus qu’il mettait la mort de sa femme sur le compte du jeune garçon. Édouard ne connut que la violence de la part de son paternel, si bien que le jeune garçon, colérique, finit par libérer sa frustration en se battant à son tour son frère de lait, Edmond. Il est aisé de faire souffrir ceux qui lui étaient inférieurs en rang, voilà une leçon qu’il apprit très jeune.

Chapitre 2 : « Il y a toujours des chevaliers dans ce monde. Ils ne redressent pas les torts avec la lance mais les ridicules avec la raillerie. »

Ayant été habitué à la violence depuis le plus jeune âge, il ne fut que naturel pour Édouard de devenir soldat. Homme cruel, habile et surtout sans pitié, il se fit rapidement un nom, et pas des meilleurs. Les champs de bataille, c’était son domaine. Il tua un bon nombre d’ennemis, mais rapidement, tuer était devenu bien trop simple. Il aimait regarder ses adversaires agoniser dans leur sang, et avec le temps, il développa l’art de blesser ses ennemis, juste assez pour qu’ils ne puissent plus bouger. Il les regardait, les yeux d’un vide malsain, et un petit sourire au coin de lèvres trahissant l’excitation que le combat, et surtout l’agonie de ses adversaires, lui portait. Et lorsqu’à la fin des batailles, il s’agissait de trouver quelque un pour achever les ennemis qui étaient toujours en vie, blessés ou capturé, il était toujours le premier à accepter la tache. Le fait d’avoir le pouvoir de vie ou de mort entre ses mains, de voir la dernière étincelle de vie s’éteindre chez ces ennemis était bien quelque chose dont Édouard ne se lassait pas. Cette empressement de tuer lui valut le surnom de chevalier noir, surnom qu’il trouvait flatteur. Il aimait être craint, de voir la peur dans les yeux d’autres personnes. Cela lui donnai l’impression d’être quelque un, d’avoir du pouvoir. Il n’était plus le petit garçon exposé au coups de son père.

Cette soif de violence, au lieu de s’étancher avec le temps, ne fit qu’augmenter. La violence des combats commença à ne plus lui suffire. Le viol, entendre des femmes hurler… Voilà une autre chose qu’il apprécie. Ce sentiment de supériorité, peu importe la situation, était bien une chose dont il ne pouvait pas s’en passer.

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