Bonjour à tous, si vous êtes ici, c'est très certainement que vous voulez apprendre un peu à me connaitre. Alors je vais vous raconter ma petite histoire. Elle n'est pas très heureuse mais vous le comprendrez bien vite. Je suis donc née en ce 27 février 1511, j'ai donc aujourd'hui un peu plus de 25 printemps. Je suis encore jeune, mais la vie m'a déjà réserver de nombreuses mauvaises surprises dont je me serais bien passée, mais je ne peux revenir en arrière malheureusement. En vérité, tout s'est dégradé, il y a quelques mois à peine. Je pensais que ma vie était stable mais pourtant, je suis aujourd'hui traumatisée par ce que j'ai vécu, j'ai du mal à m'en remettre, à aller pleinement de l'avant, sans avoir une pensée pour mes proches, et ma famille.

Ma vie avait pourtant bien débuté. Avec les découvertes des grands explorateurs du pays mes parents avaient pu voir leur commerce assez bien fonctionner. Nous n'étions pas les plus riche, loin de là, nous faisions partie des bourgeois, je crois qu'on peut dire ça comme ceci. Il y avait la noblesse, et le peuple, nous étions entre les deux. Mes parents étaient donc des marchands de tissus, ma mère était une grande couturière, et je l'admirais grandement, elle était un exemple parfait de la femme que je voulais devenir et ceci dès ma plus tendre enfance. J'ai ainsi commencé très tôt à apprendre à coudre de petits morceaux de tissus, avant même de savoir lire, compter et écrire. Je me suis souvent fait un peu mal au bout des doigts, mais comme dirait ma mère, c'est le métier qui rentre. Avec mes frères et soeurs, tout se passait bien, la famille était unie, ce qui n'était pas forcément le cas de tout le monde dans la ville. Lisbonne était une place prépondérante en Europe. Je n'avais pas connu tout cela mais de grands explorateurs étaient partis à la conquêtes du monde quelques années auparavant. Vasco de Gama, Magellan, même Christophe Colomb étaient passé par la ville. J'avais à peine 12 ans, mais je faisais déjà partie de l'entreprise familiale à part entière. Je faisais exactement comme ma mère, j'essayais d'arriver à son niveau et petit à petit, j'arrivais à confectionner de beaux vêtements avec de nombreux tissus, variés et de belles couleurs.

Plus je grandissais, et plus les hommes venaient frappés à la porte de mon père pour me demander ma main, mais je n'étais pas intéressée, je voulais avant tout aider mes parents dans leur travail afin que nous puissions vivre correctement, en ayant du pain, quelques fruits et d'autres céréales à chaque repas. J'avais 16 ans, j'aurais pu penser à trouver un beau jeune homme pour devenir sa promise, mais je n'étais pas prête. C'était important pour notre équilibre à tous si je restais au sein de la famille, nous pouvions avoir un peu de la production qui venait du Brésil même si cela restait encore un peu cher, mais parfois nous en profitions, quand il y avait une rentrée suffisamment important d'argent. Mon père tenait les chiffres, et s'il jugeait qu'il était possible de faire plaisir un peu à la famille, il n'hésitait à se rendre au marché de la ville pour acheter ces productions exotiques. Mais je le voyais, mes parents commençaient à vieillir, et ils ne pourraient bientôt plus faire autant qu'ils le voulaient. Je travaillais ainsi énormément pour l'entreprise familiale. La nuit, alors que tout le monde dormait, je préparais une partie du tissus pour le lendemain afin que tout se fasse plus rapidement et que les nombreuses commandes puisse être acheminés dans tout le pays à temps. Même si ma mère ne me l'avouait qu'à demi-mot, je la voyais dépérir à petit feu, elle était malade, je pouvais le voir. Je ne sais pas combien de temps elle serait encore là, mais j'étais jeune, j'avais besoin de ces conseils pour survivre dans ce monde qui allait de plus en plus vite.

C'est ainsi que le roi du Portugal nous pria de nous rendre en Angleterre pour une occasion très spéciale, le futur mariage du roi. Mes parents ne supporteraient peut être pas le voyage mais c'était un si grand honneur que nous n'avions pas pu refuser cela. Notre tissu et nos étoffes avaient été choisie pour être offerte en cadeau, ainsi que de nombreuses autres choses, comme des productions venant du Brésil. Mais comme je l'avais pressentie, ce voyage n'était pas si bon que cela. Ma mère était déjà bien malade, et ce voyage eut raison d'elle. Alors que nous étions à Paris, près à repartir pour Londres, elle ne se réveilla pas, morte dans son sommeil à cause de la maladie qui la rongeait de l'intérieur depuis plusieurs années. Je devrais faire mon deuil de cette défunte mère que j'avais aimé, admiré tout au long de mon existence. Son amour maternelle ne serait plus là pour me rassurer en cas de doutes, et des doutes, j'allais en avoir énormément. Nous venions d'arriver à Londres, la ville semblait être très agréable mais pas pour très longtemps. J'étais dans l’hôtel que le roi du Portugal nous avait réservé quand un vil personnage est venu me trouver. J'étais flatté qu'un homme anglais puisse aimer ma beauté, mais ce que je n'avais pas compris c'est qu'il me voulait tout de suite dans son lit alors que je n'en avais point envie. Mais il était trop fort pour moi, je ne pus résister à son envie insatiable et il me viola. La descente aux enfers commençait pour moi. Ma mère n'était plus là mais j'étais traumatisé par ce que cet homme saoule m'avait fait ce soir là. J'étais meurtrie en mon for intérieur, je ne savais pas quoi faire, entre la mort de ma mère et ce viol, je voulais mettre fin à mes jours. Mais le lendemain, j'ai essayé d'oublier. Je suis allé à la cours du roi pour y vendre nos tissus. J'ai fait la rencontre de Milena, une gentille fille qui n'était pas anglaise, elle aussi. Je voulais revenir le plus vite possible à Lisbonne pour oublier cette ville, mais malheureusement ce n'était pas encore pour tout de suite. Chaque fois que la nuit venait, j'avais peur qu'un homme s'approche trop près de moi pour me violer à nouveau. J'ai pensé plusieurs fois à me jeter dans la Tamise et à m'y noyer mais je n'ai jamais sauté le pas, sans doute parce que je pensais à ce que mon absence pourrait faire à mon père qui avait perdu sa femme depuis trop peu de temps. Puis, j'ai entendu une voix au loin. Cette voix appartenait à une certaine Rose McMurphy, une voix divine que j'ai grandement apprécié, elle m'en donnait des frissons. Je venais ainsi la voir régulièrement pour avoir cette sensation incroyable dans mon esprit et sur ma peau. Un mince rayon de soleil dans cette vie sombre que je vivais à présent. Il y avait aussi l'irlandais qui arrivait à me faire décrocher un sourire authentique, Brian. Il était maladroit, et il me faisait rire, un peu. Nous avions sympathisé, rien de plus. J'avais donc ces petits rayons de soleil qui égayaient mes journées, mais pourtant, au fond de moi, j'étais complètement brisée, ravagée. C'était bien pire que lors du tremblement de terre qu'il y avait eu à Lisbonne le 26 janvier 1531. J'essayais toutefois de vivre ma vie, et ceci malgré le fait que je ne me sente pas bien du tout dans ma peau, dans cette ville qui respirait trop le crime pour m'y sentir en sécurité. Mais notre voyage ici ne faisait que commencer, alors je me devais de rester ici pour honorer le Portugal, mon pays, ainsi que de rester fidèle à ma famille.

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