Sujet: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Ven 5 Aoû - 13:55
QUAND LA ROSE NOIRE SE VENGE
5 Juin 1536
« Ils ont osé capturer notre frère, nous allons nous venger. Cette nuit, Londres ne sera plus qu'un tas de cendre. »
La Rose Noire était folle de rage, depuis que son confrère a été arrêté, suite à l'attentat contre le roi. Les rumeurs étaient nombreuses et toutes rapportées la même chose, l'homme avait été torturé dans la Tour, mais aucun mot n'était sorti de ses lèvres, à part ses cris de douleurs. Ils étaient tous là, les membres de la Rose Noire, réunie, tout en écoutant leur chef. La Rose Noire était vengeresse. Elle savait qu'elle ne pourrait pas récupérer son frère, mais elle ferait tout pour devenir une épine sous le pied du roi. Alors que les rues de la ville étaient noires, les membres de la Rose Noire avançait à pas rapides vers les habitations et les commerces. Divisés en deux groupes, ils couvriraient bien plus de terrain. Le premier groupe s'approcha des habitations et il mît le feu à la première. La Rose Noire le savait, si une habitation prenait feu, tout le quartier serait réduit en cendre. Le deuxième groupes quant à lui s'approcha des commerces. La Rose Noire s'en doutait, sans commerces, Londres ne serait plus rien. Une demie-heure plus tard, la Rose Noire avait disparu, laissant derrière elle, les cris, les pleurs, les flammes et la mort.
Ce que vous pouvez faire, vous le commun des mortels :
- Vous enfuir, vous préférez survivre, plutôt que d'aider votre prochain. - Vous tentez de protéger votre habitation et/ou vos richesses, au risque de vous retrouver piégé(e). - Porter secours à une personne prisonnière des flammes. - Profiter de l'animation pour voler deux trois trucs deci-delà. - Régler vos comptes avec vos ennemis, en prévoyant de voir leurs cadavres disparaître dans les décombres fumants. - Jouer les sapeurs-pompiers avec des seaux. - Regarder tous ce petite monde s'agiter frénétiquement, aux premières loges pour un pareil spectacle.
Autres:
Vous pouvez tous participer à cette mission. Que vous soyez commerçants, riches ou pauvres. Par contre, vous ne pouvez pas faire mourir votre personnage, ni faire brûler votre habitation. Les personnages qui peuvent mourir seront des PNJ, ils peuvent être votre voisin ou la personne que vous croisez à la boulangerie. Les habitations et commerces qui brûleront seront aussi des lieux fictifs qui ne vous appartiennent pas. Vous ne pouvez pas être non plus sur les deux lieux de l'incendie. Si nous avons choisi de mettre l'incendie sur deux endroits, c'est pour éviter qu'il y ait beaucoup trop de monde au même endroit et que ça se termine en vrai capharnaüm.
Bon incendie !
Texte by Mari-Jane & Guildford Fleming
Dernière édition par The Majestic Rose le Mar 6 Sep - 21:47, édité 1 fois
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Ven 5 Aoû - 15:37
J'étais heureux, oui moi le Maître de la Rose Noire, j'étais heureux. Ce soir Londres deviendrait un tas de cendres. En tout cas une partie de la ville. Ce soir, j'allais être l'épine sous le pied de ce cher Henry VIII. Ce roi tyrannique verrait enfin que l'Angleterre ne lui était pas entièrement sienne. Au tout début de son règne, je pensais que ce roi allait devenir grand, mais ses caprices l'ont fait devenir petit et aujourd'hui son pays lui échappait. Il y avait eu Catherine d'Aragon. Cette reine que nous aimions, cette reine généreuse, catholique. Mais un caprice du roi l'a envoyé au tombeau. Ensuite, ce fût cette sorcière de Boleyn, cette reine inutile qui finira la tête tranchée. Maintenant, c'était Jeanne Seymour, bien que cette reine était bien mieux que la sorcière, mais elle était un énième caprice du roi. Devant ce capharnaüm, la Rose Noire était là. Ensemble, nous allons rétablir l'ordre et mettre à mal Henry VIII pour le destituer. Si tout se déroulait bien, bientôt nous pourrons acclamer notre nouvelle reine, Mary Ière. Avec l'héritière légitime au trône et fille de Catherine d'Aragon, le catholicisme reviendra et notre culte pourra être rétabli. Je me retournais alors pour regarder mes troupes. Ces personnes étaient toutes là pour moi, pour suivre notre cause. Nous étions plus nombreux que ce que du haut de son trône le roi pouvait penser. Si notre action se faisait ce soir, c'était bien à cause de l'attentat que nous avions organisés contre le roi. Cet attentat fût un échec, notre frère était emprisonné, torturé dans les cellules de la Tour. Nous n'étions pas assez préparé, mais le remariage du roi, nous a pris de cour. Aujourd'hui, nous devions nous venger et punir ainsi le roi d'être toujours en vie. Un à un, nous sortions de notre lieu secret. Nous nous étions divisé en deux groupes, l'un attaquerait les commerces et l'autre les habitations. Moi, le Maître, je prenais en charge le groupe qui incendierait les commerces.
« Allons y et que Londres ne soit plus que larmes et cris. Du sang doit couler ce soir, ainsi notre roi arrêtera de nous sous-estimer. »
Quelques personnes se trouvaient toujours dans les rues de Londres, mais qui pouvez bien se douter, que notre petit groupe allait incendier la ville ? Dans la pénombre, personne ne pourra voir notre visage. Arrivée aux commerces, j'allumais la torche que j'avais à la main. A l'aide de cette dernière je brisais la vitre du premier commerce qui venait et juste après, je jetais la torche à l'intérieur. Tout en prenant garde, je me reculais pour ne pas être touché par les flammes. Il serait fâcheux que le Maître finisse par brûler, surtout que notre mission était la première et elle ne pouvait que réussir. Les flammes léchaient déjà le commerce voisin. Pendant ce temps-là, mes fidèles mettaient le feu aux autres commerces. Au loin, je pouvais voir la fumée s'enfoncer dans le ciel, l'autre groupe avait lui aussi réussi sa mission. Je fis un signe à mes compagnons et je m'éloignais de l'endroit et surtout de l'incendie.
Le Papillon
« Le plus beau papillon n'est qu'une chenille habillée. »
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Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Ven 5 Aoû - 19:35
Comme un papillon de nuit, je suis attiré par la lumière, cette lumière de vie qui ne cesse de s'éteindre. Le papillon, pas un papillon coloré et respirant la joie de vivre non…. Un papillon noir, noir comme la confrérie dont il faisait partie. La Rose Noire. Le papillon était le bras droit de la Rose Noire. Ce soir, c’était le roulement de tambours l’incendie des commerces et des habitations. Le papillon avait été choisi pour assister le chef de la Rose Noire. Mettre à feu et à sang toute la ville. Se venger. La vengeance, voilà ce qu’animait la Rose Noire. Pour la Rose Noire et contre le roi ! Le papillon avançait au côté de ses frères et ses sœurs. Il était leur guide, et Londres était un terrain de jeu très amusant pour le papillon. Masqué, longue cape, et capuchon pour cacher les ailes du papillon. Il tenait les flammes des ténèbres dans sa main. Nous avons perdu un frère aujourd’hui, et nous avions réagis aussitôt. Nul ne doit subir le courroux du roi. A mort le roi ! Brûler les habitations pour faire réagir le roi. Sacrifié la population. Le papillon mit le feu à un commerce, en chuchotant :
« Pour Catherine, notre bien aimée regretter souveraine. ».
Le papillon se recroquevilla dans ses ailes, et se mura dans un silence de mort. Les cris, les pleurs et la panique envahiraient bientôt les rues. La Rose Noire se vengeait, mais elle n’était point en faute. La faute résultait d’une seule et même personne. Henry VIII. Le papillon était prêt à damner son âme pour vaincre et anéantir le roi. Nous étions prêts à tout, et bien plus encore. Le sang jaillira, les larmes couleront mais le papillon était certain que ça n’attendrait pas le roi. Henry se sentait trop puissant, collectionnant les femmes. Le papillon ne lui pardonnerait pas. Jeanne était celle de trop. Tout n’était que flamme et feu, la pénombre nous aidait à passer inaperçu. Le papillon se faisait discret. Il restait à côté de « son maitre » surveillant ses frères. A ses yeux, un mort était déjà trop. Nous ne devions pas avoir de pertes ce soir, le papillon ne se le pardonnerait pas. Nous étions nombreux, mais là n’était pas la question. Il était de sa responsabilité que tout se déroule le mieux possible. Si quelqu’un était mis de côté, ce serait un éventuel prisonnier pour sa majesté. Le papillon n’osait imaginer quelles tortures étaient orchestrées dans la Tour. En y pensant, le papillon continua à mettre feu à un autre commerce. Le feu prenait vite, et se propageait. Vois, vois Henry ce qu’on fait de ta ville. Ta si belle ville. Baigne dans le sang, et dans la culpabilité de laisser ton peuple mourir de faim de la sorte.
« Pour notre frère, perdu dans la bataille. Nous le vengerons. ».
Sa lame était là en sommeil dans sa ceinture, elle attend que le papillon la prenne en main jetant sa torche. Il était prêt, si un Londonien venait à se rebeller contre l’un de ses frères. En suivant les ordres de notre chef, le papillon s’éloignait du lieu de l’incendie. Il se retourna pour voir l’étendu de son crime, le feu avait prit plus vite que ce qu’il avait pensé. Que cela te serve de leçon Henry VIII, si cela ne te suffit pas – nous ferons le nécessaire, nous continuerons, jusqu’à pouvoir planter notre lame dans ton cœur. Te briser. Nous irons jusqu’au bout. Le papillon ira planter sa lame dans les abysses, les ténèbres viendront étreindre tes nuits Henry. Le papillon viendra hanter tes nuits.
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Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Sam 6 Aoû - 17:00
"Le feu : c'est sournois ; c'est comme l'amour : tout peut arriver."
Il faisait chaud aujourd’hui et surtout bien trop beau pour rester enfermé à l’intérieur. Pourtant, c’était ce qu’avait décidé Hugh : rester à l’intérieur. Il devait avoir perdu la tête. Il qui passait le plus clair de son temps à l’ombre d’un arbre, à dormir. Là voila qu’il restait à l’ombre des murs froids de son nouvel établissement. Avait-il décidé d’être un artiste modèle ? Et puis quoi encore, il ne fallait pas trop rêver non plus. S'il sacrifiait une si belle journée, c’est qu’il avait des choses plus urgentes à faire. En effet, le jeune homme se devait de prépare le prochain spectacle de deux acteurs près à monter sur scène ensemble et montrer leurs talents communs et incomparables. C'était deux jumeaux d'origine française et avaient un excellent accent dans leur anglais tout frai. Cela pouvait charmer le public même si leur jeu n'est pas parfait. Mais ce n'est pas l'aventure de ces deux bijoux dont on parle ici... Je reviens à mes moutons. Le soleil, il le verrait en fin de journée, lorsqu’il arrêterait ses écrits pour se reposer un peu. Mais qu’avait-il de si urgent à faire pour ne pas profiter de ce temps superbe ? Il n’avait pourtant personne à voir. Il faut dire qu’il ne connaît pas encore grand monde ici, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas remit les pieds à Londres, ou du moins pas assez pour rejoindre et rigoler entre ami. Bref, tout cela pour dire qu’il ne faisait pas comme à son habitude.
Il ne faut pas penser qu'Hugh n'est qu'un feignant non plus. C'est juste qu'il déteste passer ses journées à écrire sur un bout de papier. Surtout que ce n'est pas bon pour la tête de s'énerver sur une pièce de théâtre par exemple. C'est assez compliqué à faire, il faut du temps pour la préparer. De plus, il faut : tenir compte des impératifs techniques : le lieu théâtral, insérer dans les dialogues tout ce que le public doit connaître pour suivre l'action, insérer dans des didascalies ce que les acteurs doivent savoir pour interpréter leurs rôles, donner aux acteurs des indications qui permettent de jouer le rôle : des gestes en accord avec la psychologie, des phrases qui permettent de placer une intonation de colère ou de curiosité, des annonces discrètes qui font participer le spectateur..., installer une progression : la tension doit monter régulièrement jusqu'à la scène finale. L'acteur retraité avait pensé à intégrer un peu de danse dans sa pièce... Il avait griffonné fortement et sur de nombreuses feuilles pour préparer le texte mais aussi mêler danse et théâtre. Dans la danse, ce n'est pas tout à fait la même réflexion... en tout cas Hugh a besoin du morceau de musique pour monter une chorégraphie. Je vous explique ? En effet, le dramaturge écoute la musique avec un crayon dans la main. Note toutes les idées qu'il a en écoutant. Il note quel est la tonalité de la musique, est-ce qu’elle change au long du morceau ou elle reste la même ? Puis vient le rythme et le type de musique : Arabe ? Français? Grecque ? Et puis un des éléments pour lier avec le théâtre, c'est l'apparat et le déguisement après le jeu. Est-ce qu’on peut utiliser les sagettes, un voile, une canne, une épée ou une darbouka avec cette musique ?
Le travailleur ferma les yeux, pensant reprendre ses esprits et surtout son courage pour continuer sa recherche. Il ne voulait pas baisser les bras. Il n’allait pas laisser son petit bout chez cette mégère. Il en était hors de question. Mais voila, ce n’est pas dans sa nature que de travailler d’arrache pied et son naturel de marmotte revint à la surface. Conclusion : il s’endormit sur son livre oreiller. Mauvaise idée. Mauvaise idée. Mauvaise idée. Ah ! Ce que j'aurais aimé pouvoir être l'ange dans la tête de l'artiste pour lui crier qu'il ne valait mieux pas s'endormir après ce que j'avais vu dans ma boule dans ma boule de cristal. Mais trop tard, il avait commit le pire : s'endormir. Bien sûr, il finit par se réveiller, rassurez vous. Malheureusement ce fut la fumée d'un incendie qui le tira de ses songes. Hugh ouvrit les yeux doucement afin de revenir sur la terre ferme. La bouche sèche, il descendit dans sa cuisine afin d'y prendre un verre d'eau. Il entra dans le hall du commerce et ne put qu'atterrir de son été endormit. Cet atterrissage fut rapide lorsqu'il vu la porte bruler sous ses yeux ébahis avant de laisser place à une valse de flammes. Pendant quelques secondes le bourgeois ne sut que faire et resta planté devant, un verre de terre cuite à la main. Enfin il eu l'intelligence de courir dans les escaliers de pierre de la demeure avant de fermer la porte avant de boucher le pied de cette dernière d'un tissu. Il souffla la tête vers le sol pendant quelques instants avant de la relever afin d'admirer le désastre qui se déroulait au dehors. Lui qui avait peur des éclairs et du feu, il afficha un regard terrifié à la vue de l'incendie dans la ville toute entière.
"Que suis je censé faire ?" fut la seule parole qu'il pouvait entrer entre ses deux oreilles et se répéter sans fin...
Dernière édition par Hugh Fitzpatrick le Mer 17 Aoû - 17:33, édité 1 fois
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Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Dim 7 Aoû - 10:39
Gawain n'aimait pas particulièrement l'animation qui régnait à Londres. A dire vrai, depuis son mariage avec Mathilde, le jeune homme trouvait son compte dans l'intendance de ses domaines et les moments simples mais non pas moins délicieux, passés en compagnie de la dite épouse. Malheureusement, lorsqu'on était duc, on n'était pour autant pas forcément toujours libre de ces faits et gestes. Son suzerain restait évidemment le roi Henri et il était évident pour Mathilde et Gawain Averay qu'ils devaient venir à Londres pour le mariage de leur souverain. Aucune autre alternative n'était possible et ni n'avait été envisagée par le jeune couple. Si son épouse avait été à quelques semaines d'un accouchement, Gawain aurait sans doute fait le trajet seul et serait retourné le plus vite possible auprès de sa belle épouse.
Toutefois, cela n'était pas possible. Mathilde avait perdu chacun des enfants qu'elle avait porté et pour le moment, aucun héritier ne venait combler le couple ducal, au grand désespoir des deux partis, d'ailleurs. Gawain était littéralement perdu face à la douleur de son épouse, et à la sienne, qu'il n'avait jamais imaginé devoir subir. Les ragots sur l'infertilité de Mathilde étaient de plus en plus virulents.
Ce jour-là, Gawain avait décider d'essayer d'adoucir la douleur de son épouse en lui offrant un présent digne de l'amour qu'il ressentait pour elle. Le jeune homme avait du se battre pour avoir la présence de la jeune femme auprès de lui, et même sans enfant, il continuait malgré tout à aimer profondément Mathilde Averay. C'était une duchesse parfaite, une femme extrêmement agréable, douce, belle et intelligente. Non, vraiment, Gawain ne pouvait que remercier le ciel de lui avoir fait l'honneur d'être l'époux d'une telle femme. Il ne manquait à leur bonheur qu'un héritier. Pour combler son épouse, Gawain avait décidé de se rendre dans les commerces de Londres: on y trouvait bien plus de choses que n'importe où dans le pays. C'était des rues toujours encombrées, où régnait une odeur nauséabonde, certes, mais où de véritables petits trésors étaient cachés également.
Gawain avait eu dans l'idée d'offrir une chaîne en or à Mathilde, au bout de laquelle pendrait une larme en cristal, signe de sa douleur, mais également de leur amour. Quoi qu'il arrive, ils triompheraient de ces épreuves ensemble, main dans la main. Le jeune duc était donc rentré dans la boutique d'un célèbre joaillier de la capitale. Tout de suite, il était tombé nez à nez avec un bijou qui comblait ses attentes. Le prix n'était pas un problème: pour retrouver l'amour de son épouse, il était prêt à toutes les folies.
Il était en train de s'occuper des modalités de paiement auprès du joaillier quand des cris et des bruits suspects se firent entendre dans la rue. Réglant les derniers détails, Gawain sortit et comprit vite l'ampleur du désastre. Un incendie, oui, un incendie décimait les commerces des petites rues londoniennes. Gawain regarda autour de lui, cherchant ce qu'il pourrait faire pour se rendre utile. Avisant un groupe qui essayait d'éteindre un feu avec une chaîne humaine portant les seaux d'eaux, il fit signe à son valet de venir les aider. Prenant place auprès d'eux, accompagné de son serviteur, Gawain chercha à aider les pauvres gens qui allaient certainement perdre leur commerce et leurs moyens de subsistance si on ne parvenait pas à éteindre le feu. Mais la fumée montait en volutes noires, sans que personne ne puisse rien faire. Plus le temps passait, plus il devenait difficile de respirer dans l'air chaud et âcre. Finalement, ils durent renoncer et se mettre à l'abri.
Gawain traversa une ou deux ruelles, avant d'entendre des cris dans une des maisons. Des cris d'enfants. Personne ne semblait être autour de la maison d'où s'échappait les cris. Laissant son valet le suivre, il rentra dans la maison ravagée par les flammes. Lui qui n'avait pas d'enfants ne pouvait laisser un petit être innocent souffrir et mourir. Luttant contre la sensation d'étouffement, le jeune homme pénétra dans la maison. La fumée l'empêchait de correctement se repérer et il eut du mal à trouver l'endroit où était localisé l'enfant. Lorsque enfin il le trouva, Gawain le prit dans ses bras et sortit le plus vite possible de la bâtisse qui menaçait de s'écrouler à tout instant. Le bébé continuait à pleurer et le jeune duc était quelque peu mal à l'aise. Se mettant quelque peu à l'écart des flammes, il essaya de le rassurer. Dire qu'il aurait pu avoir un enfant de cet âge si sa pauvre épouse ne faisait pas des fausses couches de manières régulières … Il ferma les yeux. Comme la vie était injuste.
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
♣ Messages : 433 ♣ Livre Sterling : 185 ♣ Date d'inscription : 04/07/2011 ♣ Localisation : Là où il doit être, toujours. ♣ Age du personnage : 31 ans ♣ Profession : Lord
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Mer 10 Aoû - 12:32
"Quand la Rose Noire se venge"
« Nothing's gonna harm you, not while I'm around. »
Autre rue, autre scène. Comme si au sien d’un même tableau, chaque ligne prenait son indépendance et choisissait de ressembler à un peu bout d’existence différente. Eloignez-vous du saisissement glacé provoqué par une nouvelle tragédie. Et revenons auprès de ceux qui ne savaient encore pas.
Gui aurait pu appeler cette journée « étape numéro deux ». Cela sonnait tel un plan de bataille, ou encore comme la construction d’un édifice dont on aurait déjà érigé les murs. Soit, ce serait un peu comme le toit de son projet, si l’image vous convient. Il s’agissait du second tête-à-tête entre lui et sa fiancée, vous comprenez. Si les choses devaient être faites ne douceur, il s’agissait de tout de même les faires avancer, sous le coup d’une inflexion douce, latente, mais néanmoins bien réelle. Ainsi, après les heures passées à converser en son manoir, qui avaient tenu office d’introduction, un nouveau rendez-vous entre les deux tourtereaux –qualificatif ridicule, vu qu’aucun d’entre eux n’avait la cervelle d’un oiseau, ni même le roucoulement des jeunes couples fraîchement amourachés- avait été fixé par le biais d’une correspondance entre Lord Fleming et ce qui serait bientôt, du moins l’espérait-il, son beau-père. Visiblement, il n’avait pas fait trop mauvaise impression à Marianne, puisque sa seconde invitation avait été prestement acceptée ; à moins qu’on ait durement forcé la main à cette dernière, l’exhortant à à nouveau prendre sur elle. Cependant, partir perdant dès le début n’entrait en rien dans les habitudes du noble, qui préférait voir là une seconde opportunité d’enfoncer un peu plus le clou en s’attaquant aux sentiments de la belle, suite à l’offensive menée contre sa raison. Par « sentiments », entendez l’amour immodéré et partagé par tous les membres du sexe faible pour les jolies choses. Si le sieur Averay penchait plutôt pour un bijou, Gui quant à lui avait choisi les robes. Où trouver de plus beaux tissus qu’à Londres, franchement ! Et Marianne, charmée par les merveilles qui deviendraient siennes à son simple souhait, verrait d’un meilleur œil encore le mariage qui lui permettrait de mener grand train jusqu’à la fin de ces jours.
De la pure manipulation, il fallait l’avouer. Fleming n’appréciait pas encore assez son alibi vivant pour que sa démarche soit réellement animée par l’idée de faire plaisir à la demoiselle. Il ne s’agissait-là que d’une coutume, d’un jalon laissé par les Don Juans l’ayant précédé, et ayant découvert les moindres secrets de l’âme féminine. À l’instar de tant d’autres, moins expérimentés en cet ardu domaine, il ne faisait que suivre les jalons laissés par ces maîtres en la matière, tel un marin suivant le faisceau d’un phare en plein brouillard. Après tout, si cela fonctionnait avec les autres, pourquoi pas avec elle ? Mais miss Foster n’était définitivement pas exactement comme la faune superficielle qu’il avait côtoyée jusqu’à lors : si le oui du père fut vite acquis, plusieurs missives suivirent, toujours de messire Foster, et expliquant avec bon noms de tournures d’excuse que des imprévus étaient survenus, empêchant son enfant de le retrouver avant tard dans l’après-midi du fameux jour arrêté. Le Lord est fut assez intrigué, pour être sincère, tenté de croire à un stratagème pour repousser l’inévitable, tout en ne sachant quel motif choisi pour expliquer le fait que sa fiancée n’ait pas elle-même pris la plume et, avec franchise, l’informer du décalage qu’aurait à subir leur tête-à-tête. Cependant, ce ne serait pas de sa part que viendrait un quelconque armistice. Battre le fer tant qu’il était chaud, et prouver qu’il ne se laisserait pas décourager par si peu, voilà la ligne de conduite de quelqu’un bien décidé à obtenir ce qu’il voulait ! L’entrevue avait donc été maintenue, malgré l’heure tardive, la somme rondelette octroyée au commerçant pour demeurer ouvert rien que pour eux, et la nouvelle absence de gouvernante auprès de Marianne. Contraignant ainsi inconsciemment Guildford aussi bien que sa promise à se trouver là où le brasier naîtrait.
L’acte s’ouvre dans la boutique d’un des meilleurs tailleurs de la ville, comptant parmi sa clientèle bon nombre d’ambassadeurs, ainsi qu’un antihéros de notre connaissance. Arrivé en voiture en compagnie de Marianne, épisode sans saveur dont nous ne vous rapporterons rien ici, ce dernier examinait sans véritable curiosité les épais rouleaux présentant aux visiteurs des étoffes à la valeur exorbitante et venues des quatre coins du monde, laissant ainsi tout le loisir à la bourgeoise, confiée au boutiquier, d’essayer divers modèles ou de laisser ses doigts glisser sur le taffetas, la soie, le renard, etc. Pour sa part, Gui lui avait déjà fait confectionner une robe beige fort simple mais néanmoins altière, sertie d’une cape ainsi que d’une rose de nacre enchâssée dans un cadre de bois précieux, et dans laquelle elle serait, selon ses propres goûts, du plus bel effet.
Néanmoins, au cas où ce présent ne plairait point à sa destinataire, ou si son envie la guidait vers une seconde, voire une troisième ou quatrième toilette, leur présence au sein de la boutique serait des plus commode, sans omettre qu’elle permettrait à Guildford d’être plus au fait des préférences de sa promise. Pour mieux la ravir… Ou continuer à vérifier qu’elle correspondait à ses attentes en matière d’épouse. La regarder se mouvoir si bien apprêtée, prendre diverses poses devant les grands miroirs… Voilà qui revêtait un attrait que, si son conscient se refusait encore de considérer, touchait son cœur d’une façon aussi discrète que plaisante. Et si par le plus grand des hasards, elle en venait à sourire, ah… Une bonne chose de faite, dont le contentement apporté à l’aristocrate se verrait teinté d’une nouvelle nature.
-Cette robe vous plaît-elle, ma dame ?lui demanda Guildford à voix haute, le regard encore posé sur une pièce de vair auprès de laquelle siégeait des découpes de damasquin venu d’Orient, autant d’apparat qu’il n’appréciait que peu, préférant la simplicité à l’étalage débridé d’opulence.
Son esprit aurait dû être partagé entre l’étude désintéressée des mousselines et la réponse qui lui serait transmise. C’aurait été ce qui serait advenu si tout avait été normal, simple pour une fois. Mais dans le soir tombé et non plus tombant, des lueurs commençaient à danser, tandis qu’une âcreté suspecte commençait à flotter dans l’air. Les bras toujours croisés dans le dos, l’anglais releva pourtant les yeux vers la fenêtre donnant sur la rue, ouverture par laquelle le ciel nocturne commençait peu à peu à s’éclaircir, et non pas à cause de l’aube. Sans avoir encore la certitude bien affermie qu’un incendie tout proche les menaçait, Gui sentait instinctivement qu’il y avait un problème, instants d’inquiétude floue rappelant à l’homme sa part d’animalité, cette alarme silencieuse, écho des hurlements lointains leur parvenant à peine malgré la proximité de la menace, et ébranlant tout un chacun à l’approche d’un de ses pires ennemis : le feu.
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Mer 10 Aoû - 19:44
Permettez que je me présente, très chères victimes. Je suis le Gerfaut, le rapace le plus imposant de ce monde mais aussi le plus impitoyable. Une fois dans mes serres, vous pourrez vous débattre autant que vous le voudrez, je ne vous lâcherai jamais. Si j’ai choisi cette peau ou plutôt ces plumes, ce n’est pas dû au hasard vous l’aurez compris. C’est bien mon ombre que vous n’allez pas tarder à voir, s’étendre au dessus de vos malheureuses têtes. Sans parler de la rapidité qui me caractérise, je pourrais rivaliser avec l’œil perçant de la plus ténébreuse vipère, si on oublie bien sûr qu’il s’agit d’une de mes plus alléchantes proies.
Si vous ne me voyez guère pour l’instant, c’est que je suis tapi dans les ruelles de votre capitale, non loin de la Tour de Londres. Là, mon frère a été torturé pour avoir osé levé le bras contre votre roi. Ce mécréant à couronne que vous continuez à adorer, malgré sa soif de sang. Il est temps de lui donner une petite leçon et il est temps de vous faire payer votre affection ! Vous apprendrez à le détester, dussions nous pour ça mettre le feu à tout le pays. Nous ne vous laisserons pas d’autres choix que de nous obéir, que de nous le livrer. Il s’y connaît en terreur le bougre, mais qu’il se rassure il a trouvé à l’heure d’aujourd’hui son maître. Moi, membre de la glorieuse Rose Noire je me battrais jusqu’à la mort pour que nous puissions mettre un jour sa tête sur un plateau. Tout comme mes frères et mes sœurs, les raisons qui me poussent à agir ainsi sont nombreuses mais je n’ai pas à vous les confier. Il ne serait pas logique que nous parlions comme de bons amis alors que je vais détruire en moins de temps qu’il en faut pour le dire, tout le travail de votre vie.
Dire que je n’avais en arrivant qu’une simple torche et un peu de paille. C’est si fascinant ce qu’une brindille enflammée peut arriver à produire, vous ne trouvez pas ? Je me suis introduit commerce après commerce et j’ai pu à chaque fois renouveler ce magnifique constat. Du plus reculé au plus exposé, du plus insignifiant au plus prisé, j’ai laissé ma griffe en lançant à tue tête : Vengeance pour la Rose Noire ! Mon rire diabolique s’échappait de ma gorge à chaque fumée noire s’élevant des boutiques et je filais aussi rapidement que l'éclair que je venais d'abattre moi même.
Que c’est donc jouissif de vous voir dans mon repaire sûr, courir après des seaux ou vous abandonner les uns les autres. La lâcheté a toujours été le propre de l’être humain, encore une fois je ne peux que vous admirer dans votre déchéance. A vous voir ainsi sauver votre peau, tandis que mon frère se fait littéralement écarteler dans cette tour sinistre, j’ai parfois envie de vous jeter dans les flammes en même temps que vos précieux objets. Vous me dégoûtez ! Vous me rappelez cet animal que l’on appelle hyène, toujours la première à attaquer, toujours la première à s’enfuir quitte à laisser ses congénères derrière elle.
Vous allez être surpris braves gens car malgré les risques que je prends moi-même, je n’en ai pas encore fini avec vous. Vous pensiez que la fin de votre malheur était proche, je suis désolé de vous décevoir mais ce n’est pas le cas. Pensez-vous que je vais me contenter de ces piètres magasins ? Nous voulons que ça fasse du bruit en haut lieu, que les flammes de notre vengeance étouffent cet Henry VIII jusqu’à White Hall. Je me dirige par conséquent par de petits passages, telle une souris à travers des trous de gruyère, vers la grande allée des boutiques. Celles des plus riches marchands de Londres. Un rictus machiavélique aux lèvres, ou si vous préférez au bec, je bifurque vers cette longue avenue et de ma torche mets le feu aux fondations et sur tous les murs extérieurs. Quelle idée de construire vos magasins en bois ! Encore une leçon que vous retiendrez sans doute !
Soudain, je me retrouve face à une boutique où sont exposés et proposés toute sorte de vêtements. Toutes ces dames bien nées, bien pensantes, bien vues en cour s’ébahissent devant des créations plus belles les unes que les autres. Ce spectacle me soulève littéralement le cœur. Tant de légèreté me semble impardonnable. Je traverse la rue pavée et je grimpe les quelques escaliers qui mènent à cette boutique. J’entends alors un homme tout de noir vêtu demander l’avis à une dame à propos d’une toilette. Je suis stupéfait de constater que même un homme n’a à l’esprit que ce genre de préoccupations futiles. Je suis décidé à faire de cette boutique un exemple de notre rancune tenace.
« Qu’importe qu’elle lui plaise, elle n’aura guère l’occasion de la porter vous savez ! »
Faisant retentir un rire sinistre, je claque les portes et les bloque à l'aide d'une poutre avant que tous à l’intérieur n’aient pu faire un seul mouvement. Puis avec délectation, je les fixe, ma torche crépitant en main. Je les nargue et qu’est ce que j’aime les narguer, mais je ne peux tout de même pas m’éterniser. On m’attend ailleurs ! Je mets donc le feu aux quatre coins de l’édifice puis je traverse à nouveau cette cohue de gens terrorisés, me retournant une ultime fois pour les contempler ainsi pris au piège.
Marianne Foster
Une rose est belle ♣ Ses épines piquent
♣ Messages : 673 ♣ Livre Sterling : 1040 ♣ Date d'inscription : 01/07/2011 ♣ Localisation : Landscape Village ♣ Age du personnage : 24 ans ♣ Profession : Bourgeoise toujours prête à aider les plus faibles.
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Jeu 11 Aoû - 9:44
Contrairement à la majorité des femmes peuplant ce monde, Marianne n'était pas une grande fanatique de chalandage. Il faut avouer aussi que, ces dernières années, l'argent de coulait pas à flot dans le petit duo Foster. Elle ne souhaitait pas les ruiner uniquement pour son bon plaisir personnel ; la vie était bien assez dure comme ça, tout comme l'acquisition de denrées alimentaires. De ce fait, la demoiselle se contentait assez facilement des quelques robes qu'elle avait en sa possession (datant de plusieurs années). Ses sorties à Londres étaient rares et quasi inexistantes, alors pourquoi faire un grand effort vestimentaire ? C'était bien là son plus grand défaut : elle prenait peu soin d'elle. Le naturel prisait sur le superficiel et cela suffisait. À quoi bon se vêtir de belles parures, si ce n'est pour donner bonne impression de soi-même. Il faudra cependant qu'elle s'adapte à ce nouveau principe, venant s'ajouter aux autres. En effet, en compagnie de son cher et tendre fiancé, il était hors de question de se présenter comme habituellement. À leur première entrevue, l'anglaise avait déjà fait un effort sur sa tenue. Il en avait été de même pour cette seconde. Cependant, si jamais Marianne venait à porter le nom des Fleming, il serait tout de même plus avenant que sa garde-robe soit renouvelée, assurément. C'est sans nul doute pour cela, que Guildford l'avait invité ici, dans cette boutique très reconnue de la capitale. Si la miss avait accepté, c'était également dans cette optique, mais pas uniquement : si elle parvenait à lui faire abandonner l'idée du mariage, elle aurait gagné de belles robes qu'il ne reprendrait certainement pas, étant des cadeaux. Un point positif, quand on savait à quel point la brunette aurait voulu retarder ce rendez-vous. D'ailleurs, c'est elle qui avait donné moult explications à son père, afin qu'il repousse cette petite virée à Londres de quelques heures. Ce brave Richard réussit à mettre un point final à ces négociations, l'entêtement de sa fille lui tapant quelque peu sur le système. Avec un peu de volonté, elle arrivera peut-être un jour à prendre goût à sa présence, mais avant cela, il fallait bien commencer par quelque chose, ne lui en déplaise.
La robe beige offerte par le Lord sur elle, la jeune femme s'observait dans les quelques miroirs présents dans la pièce où elle se trouvait. Jamais auparavant elle n'avait porté de toilette aussi riche, si bien que le moindre de ces mouvements fut exécuté avec une réelle intention. Imaginer un peu, si elle venait à la déchirer ou à l’abîmer d'une quelque façon que ce soit ! Les yeux rivés vers son reflet, Marianne se tournait un peu à gauche, puis un peu à droite, histoire de pouvoir voir comment elle lui allait sous plusieurs aspects. Elle en vint à la conclusion suivante : cette robe lui allait à ravir, la couleur se mariant parfaitement avec son teint. Avec attention, la cape fut mise sur ses épaules et le temps de quelques secondes, elle s'imagina en grande dame de cette société hiérarchisée. Se tenant de façon hautaine, miss Foster rigola intérieurement, chose qui se traduisit par un sourire à la vue de tout le monde. Cependant, ce petit instant d'amusement se dissipa en un éclair, tandis qu'une silhouette apparut dans le miroir, une torche à la main. Elle n'eut pas e temps de répondre à Gui, encore moins de se rendre compte de ce qu'il se passait, que l'inconnu disparut, fermant la porte derrière lui. Cela ne présageait rien de bon, si vous voulez mon avis.
La demoiselle se précipita dans la pièce principale. Passant devant le noble, elle tenta d'ouvrir la porte, espérant que cette dernière ne soit pas fermée comme elle l'espérait. Loupé. Elle avait été bloquée. Ce n'était point la panique qui submergea Marianne, mais bien une certaine colère. À quoi jouait-il, exactement ? La réponse fut facile à savoir. Dehors, les flammes de l'incendie se faisaient de plus en plus grandes et bientôt, ce serait à leur tour de se transformer en véritables poulets rôtis, la silhouette ayant mis le feu à la boutique.
-Y a-t-il une autre issue ?Demanda-t-elle au tailleur, visiblement effrayé, celui-ci bougeant la tête de gauche à droite de manière négative.
Ça y est. La panique la prenait petit à petit. Réfléchissons cinq minutes et analysons la situation, voulez-vous ? Un, la seule sortie possible se voyait être bloquée. Deux, un inconnu venait de mettre le feu dans le bâtiment où la brunette, son fiancé et le boutiquier. À la limite du désespoir, son regard se posa sur Guildford. S'il avait une idée, qu'il la clame haut et fort !
Le faiseur de trouble avait un peu raison, finalement. Et si on pariait sur l'état de la robe, une fois que cette histoire sera finie ?
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
♣ Messages : 433 ♣ Livre Sterling : 185 ♣ Date d'inscription : 04/07/2011 ♣ Localisation : Là où il doit être, toujours. ♣ Age du personnage : 31 ans ♣ Profession : Lord
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Dim 14 Aoû - 11:17
(c) fearisforthewinter
Here is the true meaning of undisclosed love.
Guy: Marian ! Marian : You came back ! Guy: If I’m going to die, I’m going to die by your side.
Ça n’était tout bonnement pas possible. Non pas invraisemblable, ou juste incroyable ; simplement impossible. Ça n’était qu’une fantaisie de son esprit, un rêve acadabrantesque qui prendrait fin sous peu grâce au salvateur éveil. Parce que là, franchement, cela dépassait toutes les conceptions de déveine que l’aristocrate ait jamais pu concevoir. Pourtant, tout cela était bien réel, et cela ne le rendait qu’encore plus… Irrité.
C’était l’histoire d’un imbécile. Et encore, à la place de ce terme, Gui en aurait placé bien d’autres, autrement plus significatifs et grossiers. Un être assez vil pour oser s’en prendre à lui –ce qui déjà, à ses yeux, en disait long sur la stupidité du personnage- ainsi qu’à une jeune femme et à un innocent, ça ne pouvait décemment exister. Le Lord, se considérant comme un combattant, n’aurait rien trouvé à redire à une demande de duel, à laquelle il aurait répondu par l’affirmative, ne jouant qu’avec sa propre vie en parfaite connaissance de cause. Mais là, ce misérable faisait entrer dans l’équation la vie de civils innocents, que dis-je, de celle qui allait devenir sienne, la clef de voûte de son entreprise. En plus d’être lâche, c’était du dernier méprisable. Ce qui avait le don de mettre l’anglais en une colère noire.
Simplement parler de rancœur acide ou de désir de vengeance aurait été énoncé là euphémisme des plus remarquables. En effet, la notoriété des élans d’emportement du bien né avaient franchi les limites de la capitale, car ne ressemblant à aucuns autres, tant ils se voyaient explosifs, tenaces, et surtout bien décidés à trouver un défouloir. Guildford fonctionnait ainsi depuis des années, en cela tenait la raison expliquant ses succès, la remise sur pied de sa vie réduite à nénant par le même genre de mécréants qui venait de les prendre au piège. Il n’existait pas de différences entre ce maraud et les Ecossais ayant détruit naguère son bonheur ; il était donc juste que le courroux qui ne manquerait pas de s’abattre sur ce chien une fois le fer de l’épée du noble sous la gorge de ce dernier soit à la mesure de l’animosité viscérale animant le cœur de l’homme en noir le plus mal famé de Londres. Il pourrait toujours courir, se terrer, aller chercher refuge auprès de sa bande, car seul un groupe pouvait avoir débuté pareille œuvre en si peu de temps. Sa voix resterait gravée dans l’esprit de Fleming. Et croyez-moi, un jour ou l’autre, un certain volatile finirait plumé et rôti tout vif.
De l’extérieur leur parvinrent les cris de ceux pour qui l’incendie avait été une réalité bien avant eux, et qui les renseignèrent bien vite quant à la nature de leurs assaillants : une nouvelle fois, la Rose Noire s’en prenait à la ville. Ce fut alors que le léger engouement que l’anglais avait pu éprouver lors du dîner royal avorté péri corps et biens, noyé en cette considération faisant lieu de certitude, comme quoi cette Rose n’était rien d’autre qu’un oiseau de malheur, une source d’ennuis bien plus que de réponses. Ainsi le groupuscule perdit-il ce qui aurait pu être un de ses membres les plus utiles… Et de gagner, outre les centaines de personnes déjà sous le choc, un nouvel être défavorable à leur politique de terreur.
Néanmoins, si Gui fulminait véritablement, comme le montrait clairement les muscles de sa mâchoire serrés, le pli sévère de sa bouche ainsi que l’éclat furibond de son regard couleur hiver, il était à nouveau temps de passer à l’action. Incroyablement répétitif, lorsque l’on songeait qu’il y avait de cela encore peu de temps, il jouait déjà aux héros dans le palais de Whitehall. Il ne pensa même pas que le bon côté de la chose serait qu’à présent, Marianne –qui d’ailleurs partageait en une moindre mesure l’énervement de son promis ; miracle, un autre point commun !- serait positivement charmée de voir que son fiancé savait régler les situations de crises comme un mathématicien un problème chiffré : avec méthode et brio. Trop envie d’aller taper sur quelque chose. Sans compter l’urgence de sauver tout ce petit monde des flammes.
S’approchant à son tour de la porte, le bien né, ayant vu la belle tenter sans succès de pousser ledit panneau, tenta de mesurer la résistance de ce que le malandrin avait apposé contre le bois en y appliquant une pression mesurée : rien à faire, ça ne bougerait pas. Leur hôte demanda timidement s’il ne pouvait pas l’enfoncer, plaçant tous ses espoirs en la carrure impressionnante de son client. Ce dernier, à son instar, répondit par la négative :
-Inutile, cela ne ferait qu’ouvrir une brèche dans le bois, et faire entrer encore plus de fumée.
Ce qui, en plus de la chaleur, devenait leur principale ennemie. Inutile également de songer à calfeutrer les fenêtres du rez-de-chaussée ; cela ne ferait que retarder l’inévitable, à savoir l’asphyxie avec un peu de chance, ou le bucher improvisé avec moins. Pas d’issue, pas d’issue… ça n’existait pas, ce genre de cas. Comme chaque ennui avait une solution apte à le régler, cette masure devait bien pouvoir leur fournir un moyen de se tirer de là. Il balaya la pièce du regard… Avant de se fixer sur le plafond. Si la droite, la gauche, le devant et l’arrière se voyaient bloqués, il fallait passer par le haut !
-Il nous faut monter !lança soudain Guildford, tout son déchaînement trouvant avec plaisir un exutoire temporaire à sa fougue démesurée.Tous à l’étage ! Et une fois arrivés, avancez en demeurant le plus proche du sol, là où les fumerolles sont le moins denses !
Aussitôt dit, aussitôt fait ; revoilà notre solitaire en chef de troupe. Chassez le naturel…
Ce fut quatre à quatre qu’il gravit les marches menant au premier et unique niveau de la boutique, un vaste grenier sans cloisons où étaient entreposés métiers à tisser et autres marchandises encore en réserves, un splendide fatras qui s’embraserait comme paille dès l’arrivée du feu. Voilà qui était fait. Etape suivante. Son esprit pris de frénésie ne cessait de retourner la situation en une myriade de sens, échafaudant des plans qui se révélaient balayés la seconde suivante au profit d’autres. Jamais détermination avait été aussi bien personnifiée. Et dans ces iris si clairs brûlait le feu propre aux guerriers, ceux qui ne se rendaient qu’une fois mort ou victorieux.
Une ouverture dans le mur, un peu plus loin, l’attira tel un aimant ; Fleming ouvrit un grand la fenêtre avant de se pencher à l’extérieur, niant le conseil qu’il avait lui-même promulgué à ses camarades. Dans le brouillard opaque lui piquant les yeux et asséchant sa gorge, il discerna la silhouette de la maison voisine, dont les lucarnes de la cave brillaient elles aussi de l’éclat de l’embrasement. Ça ne serait pas une sinécure, mais au moins, ils auraient un peu plus de temps qu’ici, alors que sous eux, le verre de la vitrine explosait sous le coup de la température.
Etouffant un accès de toux, Gui revint vers le tailleur, se mouvant à présent à moitié baissé, sa grande taille ne l’aidant pas vraiment à ne pas être incommodé.
-Quelle distance, entre nous et cette demeure ?
À peine huit mètres, selon l’estimation qui lui fut fournit, la rue en contrebas n’étant rien de plus qu’une étroite venelle. Trop pour sauter. Et trop de fumée pour songer à appeler au secours, solution qui de toute manière ne plaisait pas au Lord. Il fallait pourtant trouver le moyen d’ouvrir un passage. Comme toujours, le caractère impérieux de leur position fut la meilleure des muses.
Avec autorité, Gui désigna à l’artisan d’épais rouleaux de tissu appuyés contre le mur, non loin de là.
-Aidez-moi à passer ces bobines par la fenêtre.
Voilà ainsi ce qui leur servirait de planche de salut : une petite fortune ne demandant qu’à devenir une sœur de la robe portée par Marianne. Demoiselle qui, d’ailleurs, aurait très bien pu ne pas être là, son futur époux étant tout accaparé par son rôle de meneur. Eh, on lui avait demandé d’avoir des idées, alors il en avait…
Les deux hommes, prenant chacun par un bout des lourdes et épaisses tiges de bois autours desquelles les étoffes s’enroulaient, mirent en équilibre l’un des rouleaux sur le bord du chambranle ; se plaçant à l’autre extrémité, le britannique poussa de toute ses forces afin de faire traverser à leur pont improvisé les quelques mètres de vide les séparant de leur destination, une autre fenêtre miraculeusement au même niveau qu’eux. Une chance qu’il ne se soit point esquinté l’épaule en tentant infructueusement de forcer la porte barricadée… Sa musculature bandée sous l'effort, la tâche fut rondement menée, avant d’être renouvelée avec un second rouleau, dont l’extrémité fut liée solidement avec celle de son jumeau par une écharpe de soie, afin que les deux volumes ne s’écartent point l’un de l’autre lorsqu’ils avanceraient dessus. L’atmosphère entre temps était réellement devenue irrespirable.
-Je vais… kof, kof…reprit l’aristocrate en tentant tant bien que mal de se couvrir la bouche et le nez de sa main gantée de cuir.Je passerai en premier afin d’ouvrir la voie… Marianne, vous passerez après moi…
Et enfin le commerçant, arrivant en dernier autant dans leur file indienne que dans l’ordre des priorités de leur sauveur attitré, n’en déplaise à l’intéressé. Guildford échangea un regard avec sa promise, sans doute un peu moins intense que celui partagé avec Bérénice dans la salle des banquets mais ayant exactement le même sens : celui de lui dire qu’il savait ce qu’il faisait, du moins assez pour présumer que ce stratagème pourrait la mettre en sûreté.
Puis il grimpa agilement sur le textile, mesura d’une pression de la botte la solidité du tout, puis s’élança dans les tourbillons acres, respirant à peine. Le trajet fut infiniment court, et bien vite, il se heurta au carreau à moitié cassé de leur nouvel autre, qu’il finit d’achever à l’aide de son coude, éliminant toute arrête tranchante capable de blesser ceux venant après lui. À peine sauté à l’intérieur de la pièce, que le noble se retournait et offrait ses bras à la jeune femme afin de l’aider à prendre pied en cette habitation dont ils ignoraient encore tout.
Y compris qu’elle était encore habitée, et qu’à quelques pas de là, bien que Guildford ne l’ait pas encore remarqué, se trouvait un ancien dramaturge du nom de Hugh Fitzpatrick…
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Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Jeu 18 Aoû - 12:05
"Il ne suffit pas de fuir, il faut fuir dans le bon sens."
Heureusement que tout homme qui se respecte connaît les prières envers Dieu, Marie, Jésus... parce que là, il les avaient toutes répétées plusieurs fois en quelques secondes. Terrifié, le jeune homme en aurait eu honte s'il avait été accompagné d'une demoiselle...sa peur dépassant une quelconque politesse ou "voyez vous comment ils sont beaux mes biceps super man ?". Non... lorsqu'il avait peur, l'ancien dramaturge perdait plusieurs années et devenait l'enfant effrayé par le monstre caché sous son lit. Mais... après tout pourquoi avoir honte de se sentiment humain ? Pourquoi doit on cacher ce genre de sentiment comme les larmes lorsqu'on ai dans la haute société ? La peur est utile, car elle nous permet d'une part d'être plus efficaces dans les situations à risque pour notre sécurité, et d'autre part, du fait que nous mémorisons les évènements ayant provoqué la peur, nous essayons par la suite d'éviter de nous retrouver dans des situations similaires. Pratiquement tous les animaux connaissent la peur, c'est une réaction très ancienne du point de vue de l'évolution des espèces. Pourtant seul l'Homme la cache.
Ce n'est pas cette discussion sur la peur qui allait rassuré le pauvre Hugh. Au contraire. Le pauvre homme était assis sur les fesses, dos à la porte de sa chambre, espérant qu'elle ne cèderait pas aux flammes montante du feu en furie. Quand il entendit craquer, le jeune homme sursauta et fit un demi tour sur lui même faisant face à la porte (et oui trop fort le Hugh). Heureusement que ses jambes avaient sautées puisque devant ses yeux brulait la pauvre porte de bois... Complètement paniqué, le jeune homme recula doucement, les yeux toujours fixé vers la masse brulante. N'ayant pas regardé derrière lui, l'ancien acteur percuta une masse de la même consistance que son dossier de lit. Il se retourna doucement, les yeux écarquillé. Sa surprise fut encore plus grande lorsqu'il vit deux jeunes gens qui le regardait, eux aussi surpris. L'air de rien, le jeune homme reprit un air à peut près normal et s’épongea le front en ajoutant :
« C'est qu'il fait chaud aujourd'hui, vous trouvez pas ? »
Il n'osa pas avouer que les gouttes sur son front n'était pas seulement due à la chaleur mais aussi à la peur du feu maintenant derrière lui. De plus, la peur du feu est ancrée dans tout animal et, reconnaissons-le, de temps en temps, nous sommes assez animaux dans nos réactions. Comment dissiper cette peur ? Pour vaincre la peur du feu, il faut à la fois l'approcher, ce qui n'est pas simple, car on ressent la chaleur et la fumée. Mais c'est pratiquement la seule méthode pour apprivoiser ce sentiment que l'on a vis-à-vis du feu. Apprendre aussi à éteindre ce qui pourrait devenir un incendie permet de se surmonter et de se dépasser. Plus facile à dire qu'à faire... il n'avait aucune envie de faire le preux chevalier face au monstre de feu...
Comme il avait déjà fait la gaffe de ne pas se présenter à une demoiselle, il oublia un instant le feu et se présenta comme il le fallait :
« J'ose ignorer encore longtemps pourquoi vous êtes ici... mais je me permet de me présenter : je suis Hugh Fritpatrick, un dramaturge assez modeste malgré une réputation tendant vers bon. Je vous salue monseigneur.» puis il s'approcha de dame Foster, lui prit sa main et tout en la baisant et ajouta un bienvenue : « Malgré la raison de votre venue aujourd'hui, je suis bien heureux de vous voir.»
Entendant crépiter un peu plus fort, il écourta les présentations : « Je ne veux pas vous précipitez, chers amis de catastrophe... kuf keuf... mais la fumée et le feu souhaitent nous rejoindre sans les avoir invités... Nous pourrions trouver une solution à notre fuite qu'en dites vous ? »
Le jeune homme s'inclina rapidement pour s'excuser du faux bon mais il se devait de trouver quelque chose et vite. Tremblant comme une feuille, il tournait la tête dans tout les sens afin de trouver une solution... Rapidement il se précipita sur son drap, l’arracha du lit puis pris un tissu pour les actrices de théâtre qui trainait sur sa table de nuit. Il revint vers ses deux pauvres invités et, toussotant à cause de la fumée déchira le tissu en deux et les tendis aux deux jeunes gens :
« Il serait idiot que vous soyez venus ici dans l'idée de mourir étouffer donc je vous donne un bout de tissu. Soufflez un bon coup et posez le tissu au dessus de mon nez. Le tissu servira de moustiquaire mais pour la fumée.»
D'ailleurs Hugh se demandait pourquoi ils avaient bien put venir ici et surtout comment. Il n'était surement pas possible de prendre la même route... Ignorant de se qui se passait plus loin que son quartier, il s'inquiétait de l'image qu'il avait en tête : Londres brulé entièrement. Que pourrait il devenir si cette ville brulait ? Cette question n'allait, encore une fois, pas le rassuré le moins du monde. Quelle idée... Il demandera surement à Marianne et son compagnon, comment on en était arrivé là. Surtout que pour une fois il s'était mit à travailler ! Maintenant c'est sûr, il ne se lancera pas ainsi, si concentré sur son nouveau morceau d'opéra...
Les larmes aux yeux et totalement paniqué (même s'il essayait de le cacher à ses invités), le jeune montra le drap qu'il avait récupéré. Il leur proposa de sauter avec en tenant les bouts. Avec la fumée sortant de la chambre, ils pourraient descendre en bas de la rue. Pour les rassurer : il leur affirma que si cela de marchait pas, il y avait les draps laissés par une vieille femme, qui changeait régulièrement les draps des commerces du coin, et que le feu n'avait pas encore atteins ce côté du quartier.
« A vous de voir... keuf keuf.... si vous vous laissez tenter... si vous avez une meilleur idée, je vous en prie.» affirma t-il le visage baissé et les yeux froncés par la chaleur.
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Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Lun 22 Aoû - 19:44
- Que votre époux prenne ces quelques plantes dans de l’eau bouillante chaque soir, et il devrait retrouver le repos, lady Bohun.
Le praticien et la jeune femme brune se tenaient tous deux sur le perron du cabinet médical. Il venait de lui tendre un parchemin. Tiphaine s’était elle-même déplacée jusqu’au cabinet du médecin, car l'affaire était spéciale. Pour tout autre achat, on ne l’aurait certainement pas aperçue dans les rues de Londres, une domestique aurait été envoyée. Mais son mari était la prunelle de ses yeux, elle avait donc tenu à rendre visite au docteur, comme elle l’avait fait quelques semaines auparavant pour lui parler de ses troubles psychologiques. L’enfermement, la solitude, et même la chasteté auraient pu être la devise de cet homme que l’on croyait toujours en deuil, car toujours vêtu d’habits noirs malgré la magnifique épouse qu’il avait à ses côtés. Chaque jour, il s’agissait du même rituel. Il descendait de ses appartements, la saluait et s’enfermait dans une pièce interdite à tous, jusqu’au soir, il ne remontait dans sa chambre que lorsque la nuit était bien avancée. Toujours aux aguets, Tiphaine pouvait entendre le lit de bois de chêne craquer ce qui signifiait qu’Angus était hanté une fois encore par des cauchemars. Ce qui expliquait d'ailleurs sa présence en ce jour de mai, dans les rues surpeuplées de Londres.
Lorsque l’homme referma la porte pour s’enquérir d’autres patients, la jeune femme descendit les quelques marches et son reflet lui apparut sur la devanture vitrée de l’apothicairerie qui faisait face au cabinet. Qu’avait-il donc en elle qui ne convenait pas à son époux ? Grande, élancée, un teint pâle si prisé par la cour, une silhouette aux formes avantageuses ayant fait déjà tourner bien des têtes en Orient, le seul homme qui semblait lui résister, était celui qui lui avait passé la bague au doigt. Etait-ce une façon de la punir de ses incessants mensonges ? Ce qu’on appelait la justice divine la frappait-elle depuis six ans ? Toujours est-il qu’à présent, sa féminité et sa fierté étant blessées par l’indifférence totale de son mari, elle s’était donc offerte à quelques amants qui tentaient tant bien que mal de combler ce gouffre. Néanmoins, la chose était loin d’être aisée, et la blessure restait bien là. L’unique blessure peut-être pour une femme aussi vénale qu’elle pouvait l’être. N’avons-nous pas tous un point faible ?
Elle chassa d’un revers de la main ses pensées et sortit un mouchoir en dentelle avec lequel elle s’essuya le front. Des gouttelettes de sueur y perlaient. Tiphaine scruta le ciel et ne se souvint pas qu’il ait fait si chaud seulement une demi-heure plutôt, lorsqu’elle était rentrée chez le médecin. Pourtant, c’était indéniable, tout à coup l’atmosphère était aussi étouffante qu’un brasier … Elle ne s’attarderait donc pas ! La jeune anglaise traversa la route maladroitement pavée et rentra dans le commerce. A l’intérieur se trouvait un vieil homme à qui elle présenta la feuille où étaient prescrites les plantes composant le remède. Il disparut à l’arrière du magasin dans sa réserve, lorsqu’une petite fille entra. Cette dernière se déplaçait à l’aide d’un bâton et la main tendue vers l’avant, tâtant les alentours, sans aucun doute la malheureuse était aveugle. Tiphaine émit un léger sourire et la prenant par le bras, l’aida à avancer jusqu’au maigre comptoir où elle-même se tenait.
Soudain un bruit de verre brisé retentit, ainsi qu’un cri étouffé. Que diantre se passait-il ici ?
- Monsieur ? Est-ce que tout va bien ?
Aucune réponse. Inquiétant, très inquiétant même ! L’enfant aveugle reformula la même question sans plus de succès. Tiphaine lui demanda de rester à sa place et courageusement elle se dirigea vers l’endroit où l’apothicaire avait disparu. Une porte extérieure donnant sur une ruelle était grande ouverte, tandis qu’un bocal au liquide blanchâtre gisait à terre et se répandait. Personne ! A tâtons, et le cœur battant, elle s’avança vers la porte et sortit alors la tête dehors. A gauche, il n’y avait rien mais à droite, elle ne put que les voir. Il n’y avait qu’elles ! Des flammes de plusieurs mètres de haut léchaient les bâtiments voisins … Attirée malgré elle par cet incendie, elle se précipita dans l’impasse pour se rendre compte de l’ampleur du désastre, et comme pour réaliser qu’elle ne rêvait pas. Revenue sur la place centrale, elle resta là plusieurs minutes, littéralement bouche bée, ne sachant quelle attitude adopter et se faisant bousculer par des dizaines de personnes s’échappant de cette scène de cauchemars. A les voir ainsi, elle-même prit enfin peur et décida de les suivre au pas de course, mais elle dut très vite cesser sa fuite car elle ne devait pas oublier la petite fille aveugle.
Tiphaine rebroussa donc chemin et elle enduit le manteau noir et élégant qu’elle portait sur le bras jusqu’à présent, d’eau pour lutter contre un début de flammes qui ne tarderait pas à se propager. Elle donna un coup de pied sec pour décoincer la porte d’entrée et s’engouffra dans la pièce principale. La petite pleurait à chaudes larmes aussi lui dit-elle quelques mots réconfortants tout en lui prenant la main. Toussant à s’en arracher les poumons, lady Bohun vit au dernier moment, la devanture du magasin voisin s’effondrer littéralement sur le côté, s’écrasant ainsi sur l’apothicairerie. Elle poussa l’enfant de toutes ses forces pour qu’elle passe la porte in extremis, mais elle même n’eut pas cette chance. Des morceaux de bois empilés tel un château de cartes, bloquaient désormais toute issue.
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Lun 22 Aoû - 21:03
Moi le Maître de la Rose Noire, j'étais heureux. Jubilant de mon côté, je regardais Londres se transformer en un immense brasier. Des cris se faisait entendre et le doux son du malheur, me comblait de bonheur. Même si je perdais quelques camarades, j'étais toujours là. Cependant, certains se devaient de ne pas s'en sortir. Une à une, je voyais mes troupes revenir. Mais selon moi, le chaos n'était pas assez grand, nous devions accentuer cet apocalypse. Le roi se devait de comprendre que la Rose Noire n'était pas qu'une insignifiante organisation, il se devait de savoir, que nous étions une bien pire menace que la France et l'Espagne réunie. Revigoré par nos derniers actes, j'envoyais certains de mes Hommes dans l'Enfer des flammes, avant de moi même mis rendre. Je n'avais pas peur, j'étais comme la main de Dieu qui se tendait pour arrêter le fléau Henry VIII. Demain la papauté nous félicitera pour nos actes et bientôt, elle nous accueillera en armée de Dieu pour avoir délivré l'Angleterre de l'hérésie.
De ma haute stature, je renvoyais les derniers Hommes qui restaient à leur vie actuelle. Moi, je restais-là, puis sans réfléchir, je quittais mon refuge pour me dirigeais, vers les flammes. L'atmosphère était lourde et pesante, donnant aux rues de Londres une note apocalyptique, le quartier enflammait était maintenant digne de l'antre de Belzébuth. Je n'avais pas peur, je savais que les lois divines étaient à mes côtés, rien ni personne ne pouvait empêcher un serviteur du Seigneur de sauver son prochain. J'avançais toujours, tout en prenant garde aux flammes qui léchaient les murs des commerces. Certaines poutres de bois tombaient au sol, bloquant par moment toutes sorties possibles aux habitants des maisons. La fumée commençait à s'épaissir, si bien, que ma respiration se fît plus dure. Je détachais alors un foulard que je portais autour de mon cou et je l'attachais autour de mon nez et ma bouche. Ce geste me réussi, puisque ma respiration devint moins laborieuse. Par moment, je pouvais croiser quelques personnes agonisant au sol, m'appelant à l'aide pour que je les aide à sortir de cet enfer de fumée. Intérieurement je ricanais, les laissant crier leurs peines derrière moi. Je n'avais pas de pitié pour les autres. Mon but était de contempler mon chaos et non pas d'aider la veuve et l'orphelin. Je n'étais pas un héros, juste le monstre de vos ténèbres.
Alors que je continuais à marcher dans cette fournaise, j'entendis des cris venant de la boutique d'un apothicaire. La curiosité m'emporta, surtout, quand je vis que les issus étaient toutes obstruées. De mes propres mains, je déplaçais alors le bois qui coinçais la porte arrière de la boutique et je m'engouffrais à l'intérieur. La fumée y était épaisse et bientôt, les flammes ne tarderaient pas à s'attaquer à la boutique, pour mieux la faire disparaître sous un tas de cendres. A l'intérieur de la boutique se trouvait une femme, une noble que j'avais déjà aperçu dans Londres : Lady Bohun. M'attaquer ce soir à une noble apporterait beaucoup de malheur à ce pays, surtout si elle advenait à mourir. Quelle tragédie cela serait ! Pendant quelques instants, la lady crût que j'étais son sauveur, mais pour sa plus grande détresse, je lui attrapais violemment l'un de ses bras avant de la projeter au sol.
« Lady Bohun, vous tâchez notre noble pays par votre présence. Ce soir vous disparaîtrez, réparant ainsi votre faute et libérant notre pays du poids que vous lui causez. »
Sans plus attendre, je dénichais une corde et j'attachais tant bien que mal la tigresse qui se débattait. La poutre plantait au sol avait fait facilement l'affaire. Lady Bohun était solidement attachée, sans aucunes possibilités de fuites. Pauvre lady, cela devait être dure de s'imaginer disparaître dans les flammes, telle une sorcière.
« Un dernier mot Milady ? Votre fin est proche, avez-vous des péchés à confesser au Maître de la Rose Noire ? ».
Je m'éloignais de quelques mètres d'elle, pour regarder les produits qui se trouvaient dans la boutique. Tel un client, je fis mon marché, mettant quelques fioles dans mes poches. Puis je jetais un regard vers la femme et une idée émergea dans mon esprit. Cependant pour la réaliser, j'allais devoir trouver le bon produit.
Marianne Foster
Une rose est belle ♣ Ses épines piquent
♣ Messages : 673 ♣ Livre Sterling : 1040 ♣ Date d'inscription : 01/07/2011 ♣ Localisation : Landscape Village ♣ Age du personnage : 24 ans ♣ Profession : Bourgeoise toujours prête à aider les plus faibles.
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Mar 23 Aoû - 9:59
Tout se passa tellement vite que se rendre réellement compte des événements se déroulants sous vos yeux devenait quasiment impossible. Une chose était sûre : la Rose Noire venait de frapper à nouveau, et cette fois, tout Londres en pâtirait, des plus pauvres aux plus riches. Le feu était l'une des catastrophes les plus redoutées. En effet, il suffisait qu'une maison simple prenne feu pour que tout un quartier suive. Imaginez alors quand plusieurs bâtiments se font prendre dans les flammes... De sa vie, miss Foster n'avait jamais assisté à un incendie et, soit dit en passant, ce n'était pas quelque chose qu'elle aurait regrettée de ne pas voir. De ce fait, elle ne pouvait pas vraiment savoir comment réagir face à ce genre de situation, sauf peut-être en suivant son instinct de survit, qui pour l'instant ne lui servait guère à grand-chose à part l'inciter à s'enfuir (merci bien!). Ce genre de sentiment, lorsque l'on se trouvait dans une situation inconnue, Marianne l'avait déjà ressentie lors de sa rencontre officielle avec Guildford. La peur de faire quelque chose qui ne fallait pas et de ne pas savoir comment réagir. Ce n'était pas de la panique pure et dure, en fin de compte... Juste de l'appréhension. Les plus romantiques pourraient dire qu'elle n'avait pas à s'en faire, car son doux fiancé la sauverait de ce mauvais pas tel le prince charmant sauvant sa princesse ! Dommage pour eux, cette comparaison ne correspondait pas le moins du monde à la jeune femme, dont l'esprit assez indépendant faisait d'elle une personne capable de se débrouiller seule sans avoir besoin de l'aide de quelqu'un d'autre. Cependant, il fallait avouer que dans cette situation, elle n'était pas contre le concours du Lord, ne semblant pas être à court d'idée pour les sortir de là.
Comme s'il s'agissait de leur guide, Marianne lui emboîta le pas afin de monter à l'étage, suivi elle-même de prêt par le tailleur. Une fois en haut des marches, elle appliqua son conseil à la lettre et se courba afin de respirer le moins de fumée possible, alors que cette dernière devenait de plus en plus nombreuse. Pour se protéger la bouche et son nez des particules de cendres et de gaz, elle prit un pan de la cape et le plaça en bas du visage après quelques toussotements. La visibilité dans la pièce se faisait de plus en plus petite, l'opacité de la fumée se faisant plus grande au fil des minutes qui passaient. Il fallait faire vite s'ils ne voulaient pas finir étouffé ici ! Par chance, le passage entre la fenêtre de la boutique et celle de la demeure voisine se fit rapidement. Est-ce que cela serait assez solide ? Assez pour les faire circuler, en tout cas. Ne souhaitant pas perdre une minute de plus, la demoiselle s'approche du bord de l'ouverture et durant un court instant d'hésitation, regarda dans la rue en bas, ainsi qu'autour d'elle. Les flammes orangées venaient petit à petit grignoter le bâtiment. La chaleur se faisait plus pesante, plus dur à supporter. Le court regard échangé avec son fiancé suffit à lui redonner confiance. Il venait de passer sans que le pont improvisé ne craque. Si avec sa carrure plus imposante et donc plus lourde, il avait réussi à allait de l'autre côté, cela devait être un jeu d'enfant. Prenant une inspiration ni trop courte, ni trop longue pour inhaler l'air malsain, Marianne enleva la lourde cape de ses épaules, monta sur les deux rouleaux et traversa la rue d'un trait, se servant uniquement de la main gantée tendue par le bien né pour atterrir sans encombre sur le sol. Elle n'eut pas le temps de reprendre sa respiration qu'un craquement se fit entendre. Se retournant, elle vit avec effroi que le feu s'était propagé bien plus vite qu'elle ne l'aurait pensé. Déjà, les flammes commençaient à se glisser sur les rouleaux, empêchant ainsi le boutiquier de poser un pied sans craindre de se faire brûler. Si on ne faisait rien, le feu gagnerait du terrain jusqu'à la demeure ou les deux fiancés se trouvaient. Murmurant un « désolé » que le pauvre homme ne pouvait entendre, Marianne prit son courage à deux mains et poussa les rouleaux de tissus qui tombèrent dans le vide. Il fallait faire des sacrifices ; il aurait été perdu de toute façon. Elle eut néanmoins un pincement au cœur, qui aurait somme toute du mal à partir. Mais il n'était pas le temps d'avoir des remords : la Mort n'attendait pas pour prendre de nouveaux clients.
Une voix retentit alors, la faisant presque sursauter. En se retournant, elle tomba devant Hugh, un bourgeois que l'anglaise avait déjà pu rencontrer au court de plusieurs réceptions. Alors, comme ça, ils étaient arrivés chez lui ? Le hasard fait bizarrement les choses, parfois. Elle le laissa lui baiser la main, souriant nerveusement. Le dramaturge semblait incroyablement... Calme, compte tenu de la situation présente. Semblait, j'ai dit. En effet, sa panique se faisait sentir, il n'y avait aucun doute là-dessus. Après tout, comment être calme alors qu'on risquait de se faire dévorer par le feu visiblement affamé ? Marianne le remercia et prit le bout de tissu qu'il lui tendit. Sa cape avait sans nul doute été prise au piège, comme ce pauvre tailleur. Heureusement que Fleming n'avait pas avancé d'argent, car la robe qu'elle portait risquait certainement d'en prendre un coup elle aussi. Il est vrai que voir débarquer deux personnes dans sa chambre pouvait paraître troublant. Mais ils n'avaient pas le temps de s'installer et d'échanger quelques paroles. Le mot d'ordre de cette soirée n'était autre que rapidité ; question de vie ou de mort, vous comprenez... ?
Le plan du jeune homme semblait bien tordu aux yeux de la bourgeoise. En fait, il voulait qu'ils prennent les bouts du drap et qu'ils sautent dans le vide ?! C'était... Impensable, mais en même temps génial. Dans tous les cas, quels autres choix avaient-ils ? Le feu bloquait déjà la porte de la pièce mais n'avait pas encore atteint la rue sur laquelle une des fenêtres donnait. C'était maintenant ou jamais. Prenant le drap, la brunette le déchira en deux et donna l'autre bout à Hugh, le regardant avec insistance.
-Promettez-moi de nous suivre juste après, même si vous avez peur.
S'ils devaient s'en sortir, c'était tous les trois. De plus, il était hors de question qu'elle laisse une autre personne périe ce soir, encore moins quelqu'un qu'elle estimait beaucoup. Le bout de tissu dans les mains, Marianne se tourna vers Gui et le lui tendit.
-On ne pourra pas le tenir tous les deux.Dit-elle calmement, de façon à pouvoir se faire comprendre.Il vaut peut-être mieux que je me tienne à vous.
Elle se mit à tousser, mais reprit vite ses esprits, lançant un regard entendu au propriétaire de cette demeure. Elle monta ensuite sur le bord de la fenêtre, observant brièvement la distance qui les séparait du sol de Londres, estimant que ce n'était pas trop haut.
Ce sera la première fois qu'ils seraient aussi proches l'un de l'autre, et c'était Marianne Foster qui avait énoncé l'idée, alors que c'était elle qui était la moins enthousiaste face à cette perspective de mariage....
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
♣ Messages : 433 ♣ Livre Sterling : 185 ♣ Date d'inscription : 04/07/2011 ♣ Localisation : Là où il doit être, toujours. ♣ Age du personnage : 31 ans ♣ Profession : Lord
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Lun 29 Aoû - 7:51
(c) schat'zii
Take my hand, I'll take the lead And every turn will be safe with me Don't be afraid, afraid to fall You know I'll catch you threw it all. HSMH 3, Can I have this dance
Guildford considéra avec une certaine perplexité le nouveau personnage que le plus pur des hasards avait placé sur leur route commune. Aux vues de la manière des plus extravagantes avec laquelle il s’adressait à dame Marianne, il paraissait évident qu’il la connaissait au moins depuis un bout de temps raisonnable ; auquel cas, la belle l’aurait remis à sa place avec la sévérité caractérisant les gens de la classe intermédiaire désireux de paraître de bon goût à ceux plus anoblis, mais point encore assez sûrs d’eux pour comprendre que l’indifférence polie valait mieux que toutes les remontrances. L’attitude de la demoiselle se révéla pourtant des plus exactes en pareilles circonstances, puisqu’avouons-le sans détours, les ronds de jambe et autres fanfreluches de prose n’avaient pas leur place ici.
Le Lord étudia brièvement l’individu dénommé Hugh, autant qu’un preste examen de bas en haut pouvait renseigner : ainsi donc, miss Foster côtoyait le monde de l’art… N’étant pas immensément friand de théâtre, musique ou vers redondants, Fleming ne voyait aucun véritable intérêt à connaître parmi ses amis et proches des créateurs, ces esprits libres dont la fraîcheur et la joie de vivre se voyaient en trop grand décalage avec sa propre indifférence pour pouvoir seulement tenter de l’éblouir. Non, garder ses sens en alerte, les yeux bien ouverts durant une pièce, ou l’attention nullement relâchée durant un concert, voilà de quoi vous instruire de ce qui advenait de l’autre côté du miroir, alors que tous ne lâchaient point des yeux la scène. Bruits de couloir, regards désespérément recherchés sous un éventail, murmures calfeutrés, intrigues en tout genre peuplaient l’envers du décor. Perdre son temps avec ce que la foule avait sous les yeux aurait été comme de se laisser berner par un tour de magie, au lieu de scruter la main du mage dont ce dernier tentait de détourner les coups d’œil curieux. Fitzpatrick fut presque automatiquement classé dans la catégorie des originaux non nuisibles mais sans doute peu fréquentables car imprésentables en public ; un choix assez étrange pour une jeune personne comme sa promise, qu’il aurait cru de préférences plus modérées. La majorité de l’humanité ne nourrissait pas le même attrait que lui pour la sobriété quasi monacale, et puisque la demoiselle savait tout autant apprécier le calme aux présences exubérantes, ma foi, il s’agissait-là d’une part d’elle qu’il épouserait au même titre que toutes les autres.
À la question enjoignant leur petite troupe à se montrer imaginative afin de s’assurer de belles années de vieillesse après ce triste jour, l’anglais répliqua sur un ton cordial ne cachant qu’à demi une ironie elle bien sentie :
-Oh mais avec plaisir, si messire en a terminé avec les formalités protocolaires…
À vue de nez, ça avait presque l’air d’un petit soupçon de jalousie à l’égard des lèvres de ce scribouilleur entrées en contact avec la peau de celle qui deviendrait sous peu sa femme. Presque. Car en plein cœur d’une fournaise, les apparences se troublaient, valsaient, et au final, n’avaient plus du tout l’air de ce à quoi elles ressemblaient en temps normal. Ainsi, nous aurions pu attribuer avec raison à Gui la pensée décernant à leur hôte un certain côté illogique, lui qui voulait se sauver en gâchant le rare oxygène présent dans la pièce par ses innombrables palabres ; réflexion avortée avant même d’être conçue par le fait que, eh bien comment dire, le noble s’était rendu coupable du même crime, quoi qu’en de moindres proportions. Les êtres ne connaissant pas la peur face au danger ne parvenaient à comprendre les âmes encore fragiles chez qui le péril provoquait de bien étranges réactions… Une perte de compassion alliée à une limpide lucidité qui permettrait néanmoins à leur petit groupe de gagner de bien meilleurs horizons.
Non, ce qui occupait l’esprit de Fleming durant ces secondes fut une évidence venue le frapper qu’à cet instant seulement. Il avait remarqué que quelque chose avait changé, ou plutôt avait-il noté l’absence de quelque chose qu’il aurait dû remarquer. À présent, ils n’étaient plus que trois. Le tailleur avait disparu derrière eux, alors qu’un rideau opaque bouchait à présent la fenêtre par laquelle ils avaient pénétré chez le dramaturge, rendant impossible tout retour en arrière. Malgré l’air s’obscurcissant, sa vision partiellement réduite lui permis de découvrir l’absence de la seconde extrémité de la poutrelle autour de laquelle s’enroulait l’étoffe sur laquelle ils avaient marché, et ayant théoriquement dû être apposée contre la partie inférieure du chambranle. Le rouleau avait définitivement disparu dans les flammes ; le malheureux artisan avait-il chuté avec le pont calciné, ou était-il resté bloqué dans le grenier ? Impossible à dire, et quelle que fût la solution à cette énigme, il était trop tard. Son regard bleuté se posa sur Marianne, la dernière sans doute à avoir vu en vie celui qui, à peine quelques minutes –ou heures ?- plus tôt, les avaient accueillis des plus civilement. Rien ne put être décelé chez la bourgeoise cependant : se préparant du mieux possible, elle arborait une impassibilité remarquable. Pour cacher le traumatisme de n’avoir pu sauver le commerçant, par insensibilité aux vues de la fatalité l’ayant posée comme incapable de lui porter secours, ou tout simplement par ignorance du drame ? Enfin, soyons sérieux, la belle savait compter… Encore un tour de ces apparences fort joueuses troublant les cartes lors des moments critiques. Son fiancé remis à plus tard la question, la jugeant assez posée pour que nulle fissure dramatique n’apparaisse dans sa placidité. Quant à lui-même, il avait vu tant de braves mourir sous le fer ennemi qu’une telle perte ne l’affectait en rien, lui laissant l’esprit calme bien que l’aristocrate reconnût qu’il s’agissait là d’un évènement tragique. Le meilleur hommage qu’ils puissent faire à cette nouvelle victime de la Rose Noire n’était-il pas de s’en tirer indemnes ? Ce cri avalé par le son du bois se tordant avant d’expirer ne lui avait fait tourner la tête qu’une seconde, inconsciemment, et l’idée d’Hugh balaya bientôt les traits du disparu ayant déjà commencé à s’effacer de la mémoire du sang bleu.
La chimère issue du cerveau semblerait-il malade du jeune homme ne fit qu’accroître un peu plus l’impression qu’avait le britannique d’être tombé sur le plus extravaguant personnage de tout Londres. Sauter, avec une ridicule pièce de tissu pour espérer ralentir leur chute, et en plus les premiers ! Cependant, à deux voix contre une, et nullement le loisir de débattre comme il aurait convenu, il ne restait plus qu’une chose à faire : obtempérer. Qu’entreprendre d’autre, de toute façon ? Attacher ces draps aux montants du lit, et descendre le long du mur, en priant pour que le linge tienne bon, devenait une entreprise trop risquée compte tenu de l’embrasement de la porte annonçant la proche calcination du reste de la chambre, et donc de leur corde improvisée. Aussi déplaisant que cela pouvait être, Gui dut reconnaître que le projet de l’écrivain était celui qui devait être choisi. Mettre Marianne en sécurité valait bien la peine de se plier aux conseils d’une personne en proie à une profonde terreur.
Rapidement, autant que lui permirent de courtes inspirations évitant à trop de gaz nocif de lui faire tourner la tête, Fleming défit le baudrier qu’il portait autour de la taille, et dans le fourreau duquel reposait l’épée dont il ne se séparait que très rarement, même en des jours censés être des plus banals –comme quoi, une once de paranoïa avait toujours l’opportunité de servir quelque chose. Il noua cette lourde ceinture autour de son torse, plaçant l’arme contre sa colonne vertébrale : bien qu’en cas de chute, un tel équipement risquait de se révéler des plus dangereux ainsi placé, cela lui permettrait de perdre toute gêne au niveau des jambes, point plutôt positif vu qu’il y aurait, au bout du voyage, un atterrissage improvisé.
-Tenez-vous à cela,souffla-t-il à sa promise, en songeant à la solide lanière de cuir, avant de nouer le foulard autour de son cou.De toutes vos forces.
En passant ses avant-bras sous ce lien, la jeune femme se verrait ainsi harnachée, quoi que très succinctement, à son fiancé. En passant ses membres inférieurs autour de sa taille, miss Foster serait assurée de ne point perdre son guide au cours de cette folle aventure. Bien sûr, bien sûr… Une consigne l’enjoignant à se conduire de façon osée en pleine rue, alors que la date de leur mariage n’avait même pas encore été fixée, et que tous deux se refusaient à brûler les étapes d’une union arrangée. Il était impensable de concevoir que Gui, cet homme si bien pensant et d’une rigueur imperturbable, en vienne à pareille extrémité ; non, cela aurait été trahir la confiance que Mr Foster avait placé en lui.
Sauf que Guildford était parfaitement sérieux. Ça allait faire siffler les oreilles de l’honnête bourgeois, et choquer plus d’une âme aussi sensible que dévote, mais enfin bon sang, les circonstances faisaient loi. En arriver là était triste, sans doute dérangeant et éventuellement sujet à diverses réflexions une fois que leurs jours ne seraient plus en danger, mais nécessaire avant tout. Il s’agissait d’une guerre en quelque sorte, contre la Rose Noire, contre la mort. Tous les coups se trouvaient permis, que le Ciel le leur pardonne.
La rejoignant sur le bord de la fenêtre, Guildford laissa l’anglaise prendre place sans se troubler, se focalisant sur les distances les environnant : la hauteur à laquelle ils se trouvaient, la longueur de la rue face à eux ; autant de paramètres à intégrer pour faciliter leur vol. Ça n’allait pas être facile, mais vous savez comme moi que le Lord n’était pas tailler dans le bois dont on fait les hommes qui reculent. Debout sur la margelle de bois, le vide s’ouvrant à ses pieds et seulement maintenu par son sens de l’équilibre, il s’adressa de nouveau à Fitzpatrick :
-Bonne chance, et que les vents vous soient favorables.
Peut-être l’avait-il mal jugé au départ, peut-être son éclat de folie n’était-il qu’un éclat de génie, et que grâce à lui, ils trouveraient le salut. Difficile de dire si le ton terni par la suffocation débutante de l’aristocrate tendait plus vers une naissance d’estime, ou vers la pitié des battants à l’adresse de ceux qui succomberaient bientôt. Puis Gui murmura à Marianne, sans pouvoir néanmoins la regarder vraiment, du fait de leurs places respectives :
-À trois.
Elle devrait se tenir prête, mais lui-même l’était-il vraiment ? Tenant dans chaque main les deux coins contigus du drap que leur avait donné Hugh, le noble tempéra sa respiration comme avant chaque grande bataille, inspirant par le nez tant en expirant avec son ventre. Voler serait une première pour lui, et par tous les Saints, s’il pouvait ne jamais avoir à refaire ce genre de chose, ce serait avec joie.
-Un.
Il suffisait de ne plus y réfléchir. La porte allait céder, et le dramaturge devait également s’élancer après eux, bien que le mettre au pied du mur en réduisant son temps de tergiversations à zéro l’aiderait potentiellement.
-Deux.
Jouer avec la vie d’autrui n’avait rien d’excitant, bien au contraire. Contre son omoplate, Fleming sentait le cœur de Marianne battre rapidement, sans doute à cause de sa respiration rendue difficile plus que par la peur. Les rythmes de leurs deux organes de vie différaient tant, le sien tâchant de demeurer à une allure stable tout en sachant pertinemment que lorsque ses pieds ne s’appuieraient sur plus rien de tangible, tout s’emballerait… Elle avait un parfum si particulier, délicat autant que charmant…
-Trois !
À la grâce de Dieu, songea-t-il avant de glisser le foulard sur son nez et de sauter du haut de la chambre.
Tous deux tombèrent pendant quelques fractions de secondes, assez cependant pour que leurs deux cœurs battent en un parfait unisson, pour la première fois de leur histoire. Mourir à cet instant aurait été d’un romantisme rare. Cependant, pour ceux qui n’auraient pas encore compris le sens des caprices divins concernant les deux promis, sachez qu’un miracle allait les empêcher de s’écraser plusieurs mètres plus bas sur les pavés.
Oui, par un phénomène physique à la puissance accrue par la violence de l’incendie, une masse d’air chaud gonfla leur parachute improvisé, les faisant prodigieusement regrimper, avant qu’alliée à la chaleur des flammes assurant leur altitude, la bise venue de la Tamise et avivant le brasier ne les guidât dans le prolongement de l’artère leur faisant face. Bien que leur périple ne fasse que commencer, Gui ne put s’empêcher de ressentir une joie aussi vive que béate –bien que circonscrite à un simple sourire souligné d’un regard brillant- à la simple pensée qu’ils n’étaient pas morts. C’était assez idiot à vrai dire, car leur ballon n’avait rien de maniable, malgré ses efforts visant à tirer successivement ses deux « manettes » afin de voir dans quelles proportions ils pouvaient tourner, et que toucher la terre ferme n’était pas encore pour tout de suite. Cependant, durant cette poignée de moments, purement incroyables et mémorables puisque deux êtres humains volaient à l’égal des plus nobles oiseaux, grisant pour ceux qui avaient la chance de les vivre, il accorda du brio à leur compère, et vit leur avenir sous un jour bien meilleur. Avant que quelques intempéries viennent troubler leur planage.
Si le premier réflexe de ses jambes avaient été de pédaler dans le vide afin de retarder leur descente inévitable, ces dernières trouvèrent vite une nouvelle utilité : devant eux se rapprochait la muraille d’une des bâtisses se trouvant à main gauche de la rue, approche particulièrement mal venue étant donné qu’ils arrivaient avec une vitesse non négligeable, et à une altitude rendant dangereuse toute tentative de chute libre. La détermination succéda à nouveau à la liesse, et le pilote débutant se prépara à l’impact. Laissant aller leur équipage jusqu’à la dernière seconde, Gui appuya vigoureusement son pied gauche contre la paroi, les empêchant de s’écraser tout en gagnant un nouvel élan. L’opération fut répétée une seconde fois avec un autre mur, cette fois à leur droite, avant que leur trajectoire ne prenne à peu près l’air d’une ligne droite. Une bonne dizaine de mètres avaient déjà été franchie entre eux et à la maison en flammes de Fitzpatrick, sacré nom ! De chaque côté défilaient des fenêtres ternes à travers lesquelles nulle vie n’était perceptible : ces demeures bourgeoises avaient été évacuées, et encore épargnées par le feu arrivant derrière eux. Tous deux allaient prendre pied dans une partie de Londres qui n’échapperait point à la destruction, mais où ils seraient plus en sécurité qu’ils ne l’avaient été de tout ce début de soirée.
Leur lente descente consécutive au refroidissement de l’air les ayant portés jusqu’à lors s’accéléra soudain, puisqu’un malheur n’arrivait jamais seul : des tisons transportés par le souffle du cataclysme traversèrent de part en part le drap, formant de larges entailles mettant gravement en péril leur état de quasi équilibre. À nouveau, ils arrivaient bien trop vite pour espérer se réceptionner sans mal… À cette allure, Gui se briserait les jambes sur les pavés, et Marianne risquait elle aussi de se casser plusieurs côtes en étant projetée par terre… Mais puisque leur destin n’était pas de trépasser mais bien de s’unir et de vivre heureux jusqu’à la fin de leurs jours –si si, pas la peine de faire vos mauvaises têtes, on sait tous que vous en rêvez-, un nouveau miracle se produisit, et Dieu lui-même posa sur leur route une grande charrette à foin pleine à ras bords, et reposant sur son brancard, que Marianne et Gui allaient survoler. Le Lord n’eut que le temps de remarquer le véhicule, d’y voir leur porte de salut et de crier un :
-Accrochez-vous… !!!
… Qu’il lâchait le drap sans hésiter. Celui-ci, dévoré de flammèches, s’envola seul, délivré de son poids, avant de retomber sur la voie et de se consumer. Ses passagers quant à eux firent presque de même, trouvant dans le foin un épais matelas leur évitant tout dommage corporel majeur.
Guildford, bien plus lourd, roula sur lui-même jusqu’au sol tout en entraînant une importante quantité de paille, tapis salvateur aux teintes de soleil, son épée meurtrissant son dos sans pour autant léser sa colonne vertébrale comme on aurait pu le craindre. Quelques instants après l’impact s’écoulèrent avant qu’à bout de souffle, le visage coloré de suie et quelques parcelles de blé épars perdus au sein de sa chevelure de jais, il trouvât encore la force de se dresser sur un avant-bras, son regard cherchant la bourgeoise sûrement demeurée plus haut dans la paille.
-Marianne… Êtes-vous sauve… ?
Après ce qu’ils avaient vécu, et la manière peu orthodoxe dont ils l’avaient vécu, une nouvelle fois l’appeler part son prénom ne serait qu’une entorse minime de plus à la bienséance dont ils survivraient, comme du reste. Malgré l’importance évidente que revêtait la réponse qu’il allait entendre, l’aristocrate ne put s’empêcher de lever les yeux vers le ciel étoilé, à la recherche d’une tâche blanche annonçant l’arrivée de Hugh Fitzpatrick à leur suite.
Marianne Foster
Une rose est belle ♣ Ses épines piquent
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Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Dim 4 Sep - 12:35
I am afraid but I trust you
Marianne sentit sans grand mal une pointe d'animosité de Lord Fleming à l'égard de Hugh. Sans doute parce qu'il venait de lui baiser la main, en parfait gentilhomme qu'il était. Elle le savait impulsif, mais possessif... À moins que ce ne soit son côté extravagant qui ne le fasse point l'apprécier. Avant de le connaître, la brunette avait entendu bon nombre de rumeurs négatives à son sujet parmi les autres bourgeois. Il lui avait fallu quelques échanges de paroles lors de réceptions pour se rendre compte que ces dires n'étaient vraiment fondés. Certes, le dramaturge avait un caractère assez particulier, mais pas des plus irritants. Il savait se faire remarquer, comme tous les autres, mais de façon différente et nettement plus sympathique. Du moins du point de vue de la jeune femme. Cependant, la réaction de son fiancé était compréhensible : ce n'était pas le lieu ni le moment de faire de longues déclarations. ; la pièce risquait de se faire manger par les flammes détruisant déjà une bonne partie de la maison, tout comme le reste de la capitale anglaise. Un instinct de survie dictait toujours de ne pas perdre son temps et de se mettre à l'abri loin du danger.
Ce regard clair lancé par le noble fut soigneusement évité. À coup sûr, il venait de remarquer l'absence du tailleur, dont ses jours avaient étaient raccourcis plus vite que prévu par l'intermédiaire de la jeune femme. Au fond d'elle-même, elle culpabilisait toujours. S'il était mort, c'était en partie par sa faute et sa crainte de voir le feu arriver jusqu'à eux. Se verrait-elle comme sans coeur après ça ? Son acte avait été poussé de les protéger. Quitte à protéger Guildorfd, autant le faire également avec le pauvre boutiquier. À croire que ce dernier ne comptait pas autant à ses yeux, bien qu'aucun lien vraiment solide n'existe réellement entre eux. Ou bien le cachait-elle ? Quoi qu'il en soit, ils n'avaient pas le temps de se demander ce que pensait l'autre ni de calculer la probabilité que le plan du bourgeois fonctionne. Oh, bien entendu, ils auraient pu prendre le temps de réfléchir à un plan un peu plus élaboré, mais sincèrement, je doute qu'ils aient des minutes à revendre en un tel jour d'apocalypse. L'idée de Hugh était peut-être loufoque, mais il n'avait que ça sous la main.
Ne se faisant pas prier, miss Foster hocha la tête a conseil (qui sonnait plus comme un ordre) de son compagnon de mauvaises fortunes, jonchant une dernière fois son regard du sol pavé de la rue. Une chute leur serait fatale, il n'y avait point à douter là-dessus. Mourir l'un avec l'autre écrasés au sol, il y avait tout de même mieux comme mort romantique, vous en conviendrez certainement. Inspirant un grand coup, elle s'accrocha à la lanière qui entourait le torse de Gui, tout en évitant de serrer et de lui faire mal. Ils étaient à présent collés l'un à l'autre, bien que pour l'instant, elle se tenait légèrement à l'écart du Lord. L'air chaud du feu leur soufflait au visage, tandis que Londres s'illuminait de plus en plus. Maintenant, il ne pouvait plus revenir en arrière.
La demoiselle déglutit avec difficulté, sentant son coeur battre de plus en plus vite au décompte les séparant de leur vole improvisé. Tout à coup, il s'élança. Ses pieds ne touchèrent plus le rebord de la fenêtre. Instinctivement, ses cuisses vinrent se coller à son corps, afin de se stabiliser et d'ainsi l'empêcher de glisser, sans pour autant gêner son fiancé dans ses mouvements. Cette position était quelque peu... Osée. Mais le destin avait voulu qu'il en soit ainsi, il faut croire. Peut importe ce que les quelques personnes qui les verraient penseraient : ils n'avaient pas eu d'autres choix que de se tenir ainsi afin de préserver leur possible vie commune. Marianne n'osa pas regarder à terre, estimant qu'ils étaient bien trop hauts pour encore tenter de se faire peur. Ses paupières se refermèrent sur ses iris, alors que sa tête vint se poser sur le dos de son sauveur de la soirée. Cela pouvait paraître étrange, mais ainsi, elle se sentait en sécurité. Après tout, Guildford était l'homme de la situation, cette épopée ne pouvait qu'être couronnée de succès.
La confiance de la brunette semblait revenir petit à petit. Cependant, lorsque l'anglais cria, elle n'eut à peine le temps de saisir ses mots qu'elle les sentit tomber. Sous la surprise, un cri s'échappa d'entre ses lèvres jusqu'à ce qu'elle sente une matière légèrement craquant sous sa robe ainsi que ses membres comme sa tête et ses mains. En ouvrant les yeux, elle vit les quelques étoiles présentes danser dans le ciel. Sa respiration, saccadée, reprit lentement son rythme normal. Alors, ils l'avaient fait, n'est-ce pas ? Ils avaient réussi à arriver sain et sauf sur la terre ferme, sans dommages graves à part quelques bleus. En entendant la voix grave, la miss reprit ses esprits et se redressa, des bouts de pailles coincés dans sa longue chevelure ainsi que dans certains plis de son accoutrement.
-Oui, tout va bien !Lança-t-elle pour ensuite se dire à voix plus faible :Enfin je crois...
Le bien né, lui, semblait avoir un peu plus souffert. Comme si Marianne avait reprit toute son énergie, cette dernière se leva et alla directement vers lui pour l'aider à se relever. Sans lui demander son avis, elle enleva ensuite son épée attachée autour de son torse, source de ses quelques maux, pour ensuite lui donner avec un léger sourire. Cette initiative était somme toute un peu trop entreprenante, sachant pertinemment qu'il refuserait toute aide. Toutefois, elle se sentait obligée de lui rendre ce petit service après ce qu'il venait de faire, même s'il ne le souhaitait pas. Et ce n'était pas encore terminé.
Son visage dirigeait vers là d'où ils venaient, elle sembla soudainement perplexe.
-Où est Hugh ?
Si Fitzpatrick leur avait emboîté le pas, il ne devait pas être bien loin ! Cependant, dans le ciel comme sur terre, il n'y avait aucune trace du dramaturge. Mais comme si les cieux avaient entendu sa question, la réponse ne tarda pas à arriver...
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Sam 10 Sep - 16:11
❀ LE MOT FINAL
Chers Membres Ils vous restent encore une semaine pour conclure vos RP, avant que je ne passe moi même, pour mettre un final à cet incendie. Un conseil, vous pouvez éteindre l'incendie avec vos seaux, mais ne jouez pas aux héros, en vous jetant dans les flammes. Vous pouvez aussi quitter la scène après avoir fait votre devoir de bons citoyens.
Sachez que la fin se terminera, quand le jour sera levé, l'incendie ne sera pas totalement éteint, les habitations et commerces touchés seront tous des tas de cendres et de gravats. Restez cohérent, s'il vous plait !!!
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
♣ Messages : 433 ♣ Livre Sterling : 185 ♣ Date d'inscription : 04/07/2011 ♣ Localisation : Là où il doit être, toujours. ♣ Age du personnage : 31 ans ♣ Profession : Lord
« Les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » - Coco Chanel
Une fois le mélange d’excitation, de concentration aigue et d’adrénaline retombé, son sang ainsi que son esprit s’en épurant peu à peu comme d’humeurs malignes, les tempes de Gui commencèrent à résonner sourdement des battements de son cœur. Ces dernières semblaient trop étroites pour parvenir à laisser passer le flux bien décidé à les traverser, et palpitaient en cadence, au risque d’en troubler sa vision. Bien qu’il soit toujours aussi au courant des choses singulières agitant Londres en cette nuit si peu ordinaire, le Lord voyait cette réalité se retrouver aussi isolé en lui qu’un îlot entouré d’un océan de lassitude. Se mouvoir, avancer encore, ça n’était au fond que des idées, et son corps, en manque de tonus, n’en avait que faire. Il lui fallait pourtant continuer de lutter contre l’incendie, œuvrer avec toutes ses forces pour que les personnes sous sa responsabilité soit mises à l’abri : soutenir Marianne, remettre la main sur le dramaturge, enfin voir ce triste épisode passer derrière eux, recommencer à voir plus loin que cette obscurité d’où nul soleil ne paraissait pouvoir jamais plus apparaître. Mais Guildford n’était plus cet enfant capable de marcher des heures durant sur plusieurs miles, sa petite sœur dans les bras : il avait vieilli, sans s’en rendre compte, sans réaliser que, comme tout un chacun, il possédait des limites. Sacrebleu, c’était tout bonnement impensable, donc strictement possible. La bouche légèrement pâteuse, grâce en soit rendue aux inhalations respirées durant leur voyage, il déglutit, un goût de bois brûlé s’attardant contre son palais tandis que l’air globalement plus sain que tout ce dont ils avaient pu bénéficier jusque là parvenait à peine à satisfaire ses organes vitaux.
Une forme passa devant ses yeux et y resta, lui bouchant la vue et l’empêchant de guetter plus longtemps l’arrivée tant attendue de Hugh, atterrissage tout de même non négligeable puisque la demoiselle et lui-même pouvaient éventuellement se trouver à l’heure actuelle sur la trajectoire de l’artiste… Battant des paupières tout en fronçant les sourcils, Fleming réalisa avec un imperceptible temps de retard que sa fiancée venait de le rejoindre, apparemment sans trop de mal, claudications ou expression de douleur. Elle se portait donc bien, ce qui constituait, mine de rien, la première bonne nouvelle de la journée. Cependant, avant même que le britannique ne puisse laisser sa conscience digresser vers le thème très profond des petites joies de l’existence semblables à de lumineux rais en plein ciel d’orage, le sens d’appréciation des distance lui revint prestement, lui faisant remarquer à quel point la bourgeoise se tenait proche de lui pour une raison encore inexpliquée. Cette intrusion aussi imprévue que repérée après qu’il soit possible d’y faire quelque chose fit presque vaciller cette image d’homme sûr de lui et ayant réponse à tout que Gui avait choisi comme modèle : mais qu’est-ce que… Son bras subit la pression d’une poigne douce mais persuasive l’enjoignant à se remettre sur ses deux pieds, ce qui se fit bientôt, son esprit encore trop perplexe pour seulement s’opposer à cette aide généreuse, et ses jambes, un brin ankylosées mais toujours vaillantes, suivant le mouvement sans protester ni encore songer à céder sous son poids. La minute suivante, sa ceinture cliqueta, et sa cage thoracique retrouva soudain sa pleine et entière capacité maximale, utilisée de suite lors d’une profonde inspiration. Son corps bénéficiant d’un apport en oxygène à présent des plus convenables, son équilibre redevint aussi adéquat que possible sur un tel support, à savoir une pente recouverte de fourrage : une position bien plus agréable et autrement plus favorable à la reprise de leurs pérégrinations… Cependant, Gui ne parvenait à aller au-delà de ce rapprochement spatiale ayant eu lieu entre eux, et encore non dissolu. Sans aller jusqu’à parler de convenances, d’ores et déjà passées à la trappe, il s’agissait de la première que lui et la belle ne semblaient plus être de parfaits inconnus l’un pour l’autre. Dans la chaleur du sourire de Marianne, ainsi que dans la bonté dont témoignaient ses yeux posés chastement sur lui, le noble crut déceler quelque chose de nouveau, une évolution le plaçant non plus comme ennemi ou potentielle menace, mais comme être digne de bienveillance. Certes, il venait de lui sauver la vie, mais dans la boutique du tailleur, il y avait de cela encore si peu de temps, elle s’était montrée encore si distante… Comme si à présent, le Lord s’était transformé, avait acquis une valeur digne d’être reconnue. Il s’agissait-là d’un changement des plus positifs quant aux projets de l’aristocrate, qui n’avait escompté au début de ses tractations avec Mr Foster que n’obtenir, dans le meilleur des cas, qu’une indifférence polie de la part de sa future femme. C’était la règle dans les mariages arrangés, pas de sentiments, de sincérité ou d’engagement plus que purement administratif… Personne ne l’avait jamais regardé comme ça auparavant. Oh, bien entendu, sa sœur Susan l’avait déjà considéré avec une tendresse non feinte, mais dans les iris des autres, il n’y avait jamais cette lueur diffuse de compassion, et dans leurs sourires de semblable soutien. Le héros sans peurs ni reproches que jouait Fleming n’aurait pas dû se soucier de pareils détails, seulement intéressé par la bonne marche des entreprises qu’il échafaudait. La faveur que lui avait faite miss Foster parvenait pourtant presque à le toucher, et c’était inexplicable. Elle n’était pas contrainte d’agir ainsi, et pourtant elle l’entreprenait, sans espoir de retour, en donnant l’impression que cela lui avait véritablement tenu à cœur… Quelle étrangeté que cette prévenance venant d’elle, et de cette ombre de gratitude naissant en lui. Guildford n’avait jamais appris à dire merci, ou seulement à exprimer la moindre once de reconnaissance qui avait jamais pu se tracer un chemin au sein du désintéressement dont tous bénéficiaient et avaient bénéficié par le passé : de ses lèvres entrouvertes, aucun son ne sortit, bien que ses prunelles, plongées dans celles de la demoiselle, et dont les barrières coupant l’âme de l’anglais du reste du monde le traitant avec tant d’insensibilité menaçaient de s’effriter, se montrassent plus loquasses. Elle si proche. Tous ces mots qui auraient dû être dits, mais qui demeuraient encore tus, informulés, incertains. Il avait tenté dans le grenier de lui communiquer de sa force, et à présent, des réponses lui faisaient défaut.
Marianne mit fin à cette déconcertante situation pour une autre question à laquelle Fleming ne savait trop quoi répondre. Se reprenant, le noble scruta à nouveau l’espace infini au dessus d’eux, tout en occupant ses mains au rebouclage de son baudrier. La tâche s’avérant des plus mécaniques, il put donc témoigner des quelques suppositions lui venant à l’esprit concernant le sort de leur camarade :
-Je ne sais, mademoiselle. Peut-être a-t-il eu à composer avec des vents contraires l’ayant poussé dans une direction différente de la nôtre… Ou bien n’a-t-il tout simplement pas sauté.
C’était horrible à dire, mais enfin, il fallait bien que quelqu’un y songe. Si la peur avait cloué sur place le dramaturge un peu trop longtemps, sa carrière ainsi que sa vie avaient pris fin derrière eux, dans sa demeure devenue brasier ardent. La seconde perte de leur épopée… Tout ce qui restait à espérer, c’était qu’il s’en soit sorti par un autre moyen, ou que si sa mort se révélait avérée, eh bien que miss Foster n’en souffrirait pas trop, déjà marquée par le décès du commerçant, et à présent sans doute privée d’une connaissance plaisante à laquelle elle avait dû tenir.
Marianne Foster
Une rose est belle ♣ Ses épines piquent
♣ Messages : 673 ♣ Livre Sterling : 1040 ♣ Date d'inscription : 01/07/2011 ♣ Localisation : Landscape Village ♣ Age du personnage : 24 ans ♣ Profession : Bourgeoise toujours prête à aider les plus faibles.
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Sam 17 Sep - 17:09
" La perte d'un ennemi ne compense pas celle d'un ami " Abraham Lincoln
Les dires de Gui sonnèrent à ses oreilles tel un couteau que l'on pourrait vous planter dans le dos. Une image très nette se dessina devant ses yeux et la fit presque trembler : Hugh prit au piège dans les flammes, paralyser par la peur et n'osant pas sauter par crainte du vide se trouvant sous ses yeux... La jeune femme imaginait l'expression de ce visage qui lui était si familier et qui la faisait si souvent sourire. Elle pinça ses lèvres inférieures, tandis que les doigts de sa main droite vinrent serrer mes plis de sa robe, désormais dans un état lamentable. S'en fut trop. La panique qui l'avait emparée lorsqu'ils s'étaient retrouvés coincés dans la boutique, le remord qui l'avait gagné suite à la mort du tailleur et maintenant la possible mort d'une personne qu'elle estimait beaucoup. Des morts de sa connaissance, il y en aurait somme toute quelques-uns cette nuit, leur vie prisent par le feu meurtrier. Elle l'apprendrait plus tard et cela serait tout aussi bouleversant. Pourtant, en cet instant même, trop de choses pesait sur les épaules de Marianne. Si le dramaturge n'était effectivement plus de ce monde, le nombre de décès dont elle se sentait coupable était au nombre de deux. Dans le premier cas, la demoiselle aurait très bien ou laisser le temps au boutiquier de tenter une traversée avant que les lueurs orange/jaunes ne les rattrapent. Dans le second, si elle avait daigné attendre que son ami soit parfaitement près à sauter de la fenêtre, elle aurait eu la certitude qu'il ne lui était pas arrivé de malheur. Le Lord aurait-il cependant accepté d'attendre et ainsi mettre sa vie et celle de sa fiancée en danger de mort pour un parfait inconnu ? Les larmes lui montèrent aux yeux. Cependant, aucune d'elles ne coula le long de ses joues. Une inspiration suffit à la calmer et à garder ce tempérament combatif malgré ce qu'ils venaient de vivre. Il n'était pas temps de se montrer faible.
La nature toujours prête à aider les autres et ne jamais penser qu'à soit de miss Foster en prit un certain coup face au dilemme plus que cornélien qui se présenta à elle. S'ils attendaient sans être sûr de voir apparaître Hugh dans le ciel (ou sur terre), ils risqueraient de perdre du temps et de ne plus pouvoir sortir de Londres sans impasses. Cela reviendrait à de l'hypocrisie de se mettre ainsi en péril, que ce soit pour son père qui devait sans doute s'inquiétait de savoir sa fille au coeur de l'action, ou encore Guildford qui venait de la sauver si... Courageusement ? Marianne était consciente que sans lui, elle ne s'en serait peut-être pas sorti indemne de cette aventure. De plus, il aurait très bien pu ne penser qu'à sa propre survie, dans l'hypothèse où elle lui était indifférente. Serait-ce un point positif que venait de gagner le bien né dans l'estime de la miss ? Cette échange de regard l'avait quelque peu perturbée, il fallait l'avouer. Après tout, elle qui souhaitait à tout prit qu'il oublie cette idée de mariage, son attitude douce et compatissante avait de quoi perdre n'importe qui. Que voulez-vous, il est parfois si difficile de se montrer insensible suite à de tels événements ! Au contraire, s'ils devaient prendre la décision de partir, l'hypocrisie serait à l'intention du bourgeois qui, s'il se trouvait être encore vivant, se voyait abandonné par le duo qu'il avait sauvé il y a de cela quelques minutes. Il fallait toutefois faire un choix, ben que cela se révélait fort ardu pour la brunette, ce choix étant presque contre ses convictions les plus profondes.
Ses yeux se levèrent un court instant vers le ciel d'une couleur menaçante pendant quelques secondes. Durant ces dernières, elle pria le Tout Puissant de la pardonner pour ce qu'elle allait faire.
-Partons avant que le feu nous encercle.Lança-t-elle d'une voix quelque peu tremblante.
N'osant pas croiser le regard clair de l'anglais, la brunette se retourna vers l'autre côté de la rue où ils se trouvaient. Par chance (et Dieu seul savait qu'ils en avaient ce soir), un cheval était accroché à une sorte de barrière et piétinait nerveusement le seul. Plutôt que de marcher et même courir vers l'extérieur de la ville, autant prendre des moyens plus simples et plus rapides. Tout en reprenant ses esprits, ses jambes fatiguées la guidèrent vers l'animal apeuré. Elle le caressa doucement à l'encolure tout en lui murmurant des « chut » destinés à le calmer. Tâche qu'elle réussit sans grand mal. Par la suite, Marianne le détacha et monta sur son dos, non sans une grimace face à l'effort.
Tout serait bientôt fini. Enfin presque. Car ce qui s'était passé restera longtemps dans sa mémoire.
Le Papillon
« Le plus beau papillon n'est qu'une chenille habillée. »
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Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Sam 17 Sep - 17:40
Cette nuit, nous avions mit la ville à feu et à sang. Ce n’était que le début, la moindre erreur que le roi ferait, nous ne le raterions pas. Le petit groupe de la Rose Noire s’était dispersé, certains avaient ôté leur masque pour reprendre leur identité et certains avaient continué à semer le chaos dans les commerces et les habitations de Londres. Changement de programmes en ce qui concernait le Papillon, il devait ôter son masque mais des évènements perturbateurs l’ont empêché. Il était resté à l’écart de tout le chaos, vérifiant que tout brûles et que cela arrive aux oreilles du roi. Il espérait qu’aucuns de ses camarades ne se soient fait attraper ou pire encore… Pour la plupart, nous étions habiles à l’épée et nous menions une double vie. Le Papillon devait retrouver au milieu des flammes, notre Maitre y était encore. Les premières lueurs du soleil apparaissaient au loin, à l’horizon. Il était tant de se retirer, de partir, de s’éclipser, de se volatiliser. Discrètement et comme une ombre, le Papillon se faufilait dans les rues de Londres, prenant soin de ne croiser personnes. Les flammes avaient quasiment cessés, il ne restait que des cendres et des souvenirs du passé. Le Maitre, le Papillon, raisonnable, retournait le chercher.
Il se méfier des apparences, elles sont souvent trompeuses.
Les membres de la Rose Noire, peuvent être votre fils, votre père, votre mari même. Tremblez devant notre courroux ! Le Papillon de son regard de braise regardait dans les vestiges pour voir où était le Maitre. Il devait être resté dans les commerces, alors que le Papillon s’était éloigné. Le Papillon s’arrêta net dans un sursaut, des bruits provenaient de l’intérieur d’une boutique d’apothicaire. Le Maitre était là avec une femme. Le Papillon rentra dans la boutique dans un fracas, prêt à bondir en cas d’attaques ou de menaces quelconque envers le Maitre. Le Papillon était fidèle au Maitre, plus que personne d’autres. Le devoir l’appelait, tout n’allait pas dans son sens mais la plupart des choses oui !
« Maitre. Maitre venez il faut sortir, il faut partir. ».
Le Papillon prit le bras du Maitre dans sa main pour le tirer dehors, plusieurs règles régissaient la Rose Noire l’une d’entre elles était de ne pas se mêler des affaires du Maitre. Le Papillon ne se mêla donc pas de ce que faisait le Maitre. Le soleil allait se lever, un autre devoir, dans un autre endroit attendait le Papillon. Il ne fallait pas trainer. Le Papillon serait en paix que lorsque le Roi n’aurait plus de tête. Le Papillon entrainait le Maitre de façon à ce qu’il sorte de la boutique et qu’il sauve sa vie. Pleurer un frère ne ferait pas avancer les choses, réagir à cela ça oui ! Le Papillon avait perdu ses autres frères de vue, mais en cet instant seul, la vie du Maitre importait plus que nulle autre vie. Aucune perte n’était parvenue aux oreilles du Papillon, cette mission avait-elle été une réussite ?
« Venez Maitre, dépêchez-vous. Le jour va bientôt se lever. ».
Le Papillon se souciait du bien-être du Maitre, car la Rose Noire n’était rien sans lui. Nous serions perdus, comme dans un désert sans boussole, ni eau sans lui. Nous avions besoin d’un chef pour nous unir et nous guider. Si le Papillon devait conseiller l’ennemi, il lui conseillerait de tuer le Maitre en premier. Mais pour cela, il faudrait nous passer, tous, un à un sur le corps. Le Papillon espérait que notre cher Roi retienne cette leçon, car ce n’était que le commencement. La Rose Noire refrapperait à nouveau. Le Papillon serait au rendez-vous. Le Roi mourra, vive la Rose Noire !
Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Dim 18 Sep - 12:23
L'aube n'allait pas tarder à percer le ciel anglais. J'étais là toujours dans la boutique de l'apothicaire à regarder cette fille se débattre avec ses liens. Les morts auraient du être peu nombreux, mais les flammes en avaient décidé autrement, ce n'était pas plus après tout, Henry VIII pourra enfin découvrir que nous ne sommes pas des imbéciles ou un groupe désordonné comme il nous avait qualifié dernièrement. Aujourd'hui, c'était le peuple anglais qui subissait et prochainement, le roi lui-même subirait le courroux de la fatalité. Et j'étais prêt à devenir le libérateur de l'Angleterre. Une fois, la tête de cet homme tombait, l'Angleterre allait enfin connaître des heures prospères. Je m'attardais trop en ce lieu, ça je le savais, mais cette femme, j'aimerais voir la douleur dans ses yeux une fois qu'elle succomberait. Sombre cruauté quand tu nous tiens ! Voir une noble souffrir n'était pas donné à tout le monde, surtout quand celle-ci se faisait brûlé comme une sorcière. Je n'étais pas raisonnable, surtout que si on me voyait ici, la fille dévoilerait mon identité, à moins que je ne la tue dès maintenant, après tout, si je la regardais mourir, moi même, je périrais dans les flammes et qui prendrait la suite de mon œuvre ? J'avais de bons et loyaux compagnons, mais personne n'avait ma stature et mon envie de vengeance. Je ne devais donc pas mourir et le destin de cette fille était de mourir, sous les coups de mon épée. Je m'approchais alors de cette fille, et je sortais mon épée de son étui, lentement, pour faire entendre le son de la lame. La noble me regardait avec des yeux apeuraient. Cependant, mon geste ne put se terminer, une âme charitable venait d'entrer dans la boutique de l'apothicaire, le Papillon. Fidèle compagnon, il ne m'avait jamais déçu depuis qu'il me servait et là encore, il montrait son dévouement envers ma personne. Le Papillon venait me chercher, pour qu'on quitte les lieux avant que le jour illumine le ciel. Je rabaissais alors mon épée et je regardais la noble.
« Désolé ma chère, vous périrez non pas de mon épée, mais dans les flammes. Telle une sorcière. » Dis-je en ricanant.
Le Papillon me connaissait bien et il attrapa mon bras pour m'entraîner en dehors de la boutique. Quand je me retrouvais dehors, l'air était devenue encore plus irrespirable, la fumée était omniprésente et au loin on pouvait même apercevoir que des bâtiments étaient au sol. Je souriais alors pour moi même, cette mission avait été une véritable réussite et personne ne pourra plus mettre à mal la puissance de la Rose Noire. Je quittais alors les lieux et avant de partir, je jetais un dernier regard sur le chaos que je venais de créer avec mes compagnons. J'étais heureux, du mal que nous avions crée, tant pis pour les victimes, dans une bataille, il faut toujours que des innocents payent, c'était le prix fort pour la liberté.
*
Au petit matin, après que j'ai pris quelques heures de sommeil, je retournais sur le lieu de l'incendie. Ce dernier était à peine maîtrisé, mais les bâtiments touchaient été tous au sol. Par moment, je pouvais voir quelques corps carbonisés, encastrés dans les gravats. Certaines femmes pleuraient leurs enfants ou maris. Des hommes tentaient de sortir les corps de leur famille pour les enterrer dignement. Tout n'était que chaos et la chaleur suffocante, l'atmosphère était aussi ténébreuse et funeste que les Enfers. Bientôt les anglais perdront tellement confiance en leur roi, qu'ils ne désireront qu'une chose, sa tête.
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Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Dim 18 Sep - 13:32
"Il arrive quelquefois des accidents dans la vie d'où il faut être un peu fou pour se bien tirer."
Cette nuit, la Lune était pleine, projetant sa douce lumière sur les façades dans une manière à la fois charmante et effrayante. De ce fait, les ombres des arbres semblaient s’étirer à l’infini, projetant leur branches dégarnies à la façon de doigts crochus. Quelques nuages flottaient ça et là dans le ciel d’encre, avec l’aide d’une brise particulièrement fraiche. Malheureusement sous ce ciel paisible, un incendie ravageait la capitale d'Angleterre.
On dirait un livre, vous ne trouvez pas ? C'était en effet tout à fait impossible de croire qu'un tel évènement pourrait vous tomber sur les épaules. Là c'était vraiment, comme disent certains personnages connus : le ciel nous tombais sur la tête. Bon c'est vrai, ce n'était pas vraiment un incident venu de l'air mais plutôt du feu... mais la panique en ville était telle que n'importe quelle catastrophe naturelle aurait put faire le poids. Ici, ça Hugh en était persuadé, c'était l'acte de bipèdes sans poils. Le crime était partout et ne dormait jamais. Bien souvent, dans les grandes villes, des criminels arpentaient les ruelles sombres des quartiers défavorisés, passant plus ou moins inaperçu face aux forces de l'ordre. Londres ne faisait pas exception, la criminalité y était bien présente et, comme dans bien d'autres cités, il n'y avait pas toujours un ange-gardien pour préserver la paix nécessaire à la vie de la cité.
L'ancien acteur était surpris de voir les deux jeunes gens sauter de la fenêtre avec une telle simplicité. Totalement perdu, il avança en tremblant sur le rebord de cette dernière. Il regarda le sol sombre de la rue puis le feu derrière lui. Son idée était elle si bonne que ça ? Est ce que sa connaissance de la physique (qui n'est pas son point fort, avouons le...) allait lui sauver la mise ? N'entendant pas le cri d'une femme voyant son copain écrasé à moitié ni deux personnes en train d'agoniser, il se dit qu'il fallait tenter le tout pour le tout.
Il sauta enfin. Ça marchait pour le moment : le drap se gonflait à l'aide de la fumée sortant de la fenêtre. Le seule soucis : la direction. Au lieu de descendre...et doucement, le jeune homme allait rapidement vers le mur face à lui. Heureusement, il se retourna vivement pour que ce soit son dos qui percutent le mur. Sous la douleur il lâcha un bout du drap et chuta au sol. Heureusement il arriva sur les fesses dans un tas de ... même un scientifique ne saurait définir ce qu'il y avait dedans. Tout ce qu'on pouvait affirmer, c'était que son arrière train n'était pas en danger de mort. Le jeune homme, un peu plus rassuré dans un environnement humide et sombre, il continua doucement le long des murs en cherchant la demoiselle Marianne et son acolyte qui avaient sautés avant lui. Il arriva dans l'endroit le plus sombre du quartier. Une ombre se dessina devant lui qui se mit en position offensive par automatisme, mais il ne savait pas encore que sa force était grandement diminuer à cause de son traumatisme du feu. Enfin il reconnu la forme c'était ses deux invités. Il afficha un grand sourire et marcha doucement afin de leur montrer sa joie de les voir intact. Mais sa joie fut de courte durée... En effet, les deux jeunes gens sortaient de la rue à grande vitesse et il ne put que les observer lorsqu'ils partirent dans un creux du quartier dans une direction inconnu au dramaturge.
Il lui fallait fuir. Les monuments menacées de s'effondrer de toutes parts. Il marcha du mieux qu'il put le long des murs pour arriver à une place. Ici, il était déjà un peu plus en sureté. Il remarqua des gens, comme lui, qui arrivaient pour venir se ressourcer. Laissant l'accès libre à l'eau pour ces malheureux, le jeune homme regarda le ciel.... les sourcils froncés. Bien sur, on n'était pas ici pour vendre des crevettes mais bien pour crier de rage ou de désespoir face à la ville en feu. Le monde est noir. Trop de mauvaises sensations, comme si des souvenirs refoulés cherchaient à resurgirent. Alors il se promène partout, sauf là où le monde se battait sans raison particulière avec pour seul fils, incompréhension d'un peuple entier. Un bruit sourd vint causer le silence parmi la population. Certains s’écrièrent « Mort aux criminels ! Sorciers ! » Aïe, arme prohibé, mort… Il compris alors qu'il ne vallait pas mieux rester dans les parages s'il ne voulait pas se retrouver dans un duel avec des marchands fous de rage. Peu à peu, les gens affluent autour de lui, et le brouhaha léger prend de l'ampleur, assourdissant. Affaiblie, terrifié, l'acteur retraité se laissa tomber au sol, sans aucunes forces. Il laissa les gens courir partout quitte à le bousculer sans le vouloir. De toute façon, il était fatigué. Sans penser à rien, il ferma ses yeux et respira doucement. Bonne nuit les petits...
Ps : désolé, réponse précipité donc pauvre en qualité ainsi qu'en quantité mais riche... en retard ^^"
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
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Sujet: Re: EVENEMENT 03 ♣ " Quand la Rose Noire se venge" Mer 21 Sep - 17:13
(c) fearisforthewinter
Life's sometimes so uneasy I'll pray for you little angel
Vide. Gui se sentait vide, loin de l’ivresse ressentit à plusieurs mètres de la rue, de l’inquiétude éprouvée à l’idée de se retrouver la victime de forces contre lesquelles il n’aurait eu la chance de pouvoir se battre à armes égales, et même de la colère noire l’ayant consumé, et dirigée contre la Rose Noire. Consumé, oui, cela s’approchait assez de la morosité qui effaçait tout relief en son âme pour n’y laisser qu’une plaine battue par les vents. Oh, bien sûr, l’inactivité n’avait rien à voir là-dedans, puisque la demoiselle, usant de cet esprit de débrouillardise la caractérisant si bien, venait de dénicher un moyen de transport rapide parfaitement apte à les transporter tout deux hors de la ville.
Tous les deux. Cela aurait dû réjouir le bien né, car c’était là une occasion supplémentaire de se retrouver en tête-à-tête avec la jeune femme. Et pourtant, ce chiffre ne lui apportait nulle réjouissance : il le savait tragique pour Marianne, et donc pour lui, dans une moindre mesure. La disparition de leur sauveur ne parvenait à effriter l’épaisse couche d’insensibilité entourant son cœur ; cependant, si sa fiancée en était attristée, elle garderait un souvenir affreux de cette soirée, et tout le chemin parcouru depuis leur première rencontre serait à refaire. Un retard si dommage, lorsque l’on songeait que c’aurait pu être un agréable moment… Au lieu de demeurer dans la neutralité, ils avaient réalisé un grand pas en avant, avant que la peine de l’anglaise ne vienne tout ternir et ne la repousse dans cet éloignement refusant de les laisser seul à seule. Des efforts de gâchés… Sans compter que la tristesse marquant les traits habituellement si doux de la belle n’avait rien pour ravir l’aristocrate. La compassion ne parvenait pourtant pas à l’étreindre, et il ne savait quels gestes avoir ou quels mots lui dire afin d’alléger son chagrin. Il n’existait pas de règle générale et connue de tous que le britannique aurait pu appliquer, sorte de remède miracle lui assurant de réconforter efficacement sa fiancée. Que lui énoncer de plus ? Fitzpatrick avait disparu, pour un temps ou pour toujours, et aucune formule ampoulée ou sincère ne pourrait rien changer à cela.
Toujours silencieux, Guildford rejoignit miss Foster auprès de la monture miraculeusement abandonnée non loin de leur terrain d’atterrissage improvisée. Peut-être rassurer l’animal lui ferait-il un peu de bien, dérisoire lien entre homme et bête ravivant l’affection qu’elle éprouvait pour les équidés, éventuel début de pansement à la plaie fraîche faite à son cœur. À son tour, il grimpa sur le dos du cheval, son éreintement dissipé par la force de l’habitude, des actions répétées un bon milliard de fois et ne nécessitant plus aucun ordre mental pour être réalisées. Monter à cru n’avait pourtant rien de vraiment confortable, ni habituel pour un cavalier ayant les moyens de se payer une selle ; il faudrait cependant bien s’en accommoder. Prenant résolument les rênes sans que leur monture y vît le moindre inconvénient, Fleming décida de son propre chef de les diriger, comme il l’avait fait dans les airs, et même depuis le début de cette nuit fatale. Non pas que Marianne soit jugée comme trop piètre cavalière… Mais elle pourrait ainsi s’appuyer contre lui, se laisser aller, bercée par leur avancée, et même pleurer si elle en éprouvait l’irrépressible besoin, laissant alors libre cours à une sensibilité propre à ce sexe si délicat, et bien méconnue des hommes.
-Yha !
Un coup de talon contre les flancs de l’animal, et ils se mirent en route au petit galop, vers une terre promise ayant pourtant perdu tout l’attrait qu’elle avait pu revêtir lorsqu’ils n’avaient possédé que très peu de chances d’y parvenir entiers. Comme ils se fourvoyaient cependant, alors que la cause de leur inquiétude était bien vivant et venait même de les voir partir ! Comme ils auraient été soulagés en apprenant leur erreur, comme ils en auraient ri ! Mais le silence serait certainement des plus pesants, et pouvoir se concentrer sur la manœuvre de leur cheval aurait au moins le très léger bénéfice de lui permettre de ne point se montrer loquace lors du trajet. Leur destination ? Landscape, afin de rendre la miss à son père. Sans doute cette dernière monterait-elle directement dans sa chambre, les larmes aux yeux et des sanglots lui serrant la gorge, aspirant plus que tout à la solitude la plus complète, sans un merci, un au revoir ou un regard pour lui. Son père, alerté par ses domestiques, la suivrait jusqu’à se heurter à la porte close de ses appartements, tentant de lui faire tirer son verrou et expliquer ce qui s’était produit, la raison de ce rougeoiement dans le ciel en direction de la capitale. Et Gui, laissé seul sur le pas de la porte, oublié comme on omettrait un détail sans importance, s’en retournerait en son manoir vide, froid, solitaire. Ce serait une des rares fois où ces aspects immuables de sa vie, qu’il avait pourtant recherchés avec assiduité, ne le rendrait pas plus optimiste.
Ainsi le couple improbable, à nouveau dans les bras l’un de l’autre, quitta Londres, presque comme l’avait fait un enfant et sa petite sœur, dans une autre vie, s’éloignant d’une tragédie brûlante sous toutes ses formes…