Chapter
ONE

« Godric cesse un peu d'embêter ta jeune soeur veux-tu ?! », sa voix se voulait ferme et pourtant elle peinait à paraître sévère aux yeux azur du petit garçon qui semblait tellement s'amuser. Ce dernier suite à l'intervention de sa mère fit volte face en sa direction, le regard brillant et désireux de faire succomber la ravissante adulte à son charme enfantin. « Mais mère c'est elle qui a commencé ! ». Il n'eut même pas le temps de finir que déjà une petite brunette aux tresses sans fin intervînt à son tour, bien décidée à défendre sa position. « Même pas vrai d'abord ! Il coupé la tête de Lady Rose !! » Et comme un gage de sa bonne foi, Madysson arracha le précieux objet que tenait secrètement son aîné dans ses mains, hors de portée de la vision de sa mère. Une fois son entreprise réussit elle exhiba la tête décousue de sa poupée de chiffon, pendant misérablement au bout de ses doigts. « Voilà la preuve de sa culpabilité ! ». Surpris par l'élan soudain de Madysson, le coupable en question commença à son tour à s'agiter, histoire de faire entendre sa version des faits. « C'est parce qu'elle voulait absolument que mon noble chevalier épouse son horrible poupée ». La jeune mère, quelque peu agacée, afficha cependant un grand sourire radieux inondant son visage d'une beauté sans nom. Elle était sur le point de rendre son jugement lorsqu'elle fut interrompu par l'entrée intempestive de la personne la plus craint du château. En une fraction de seconde le silence s'installa dans la salle où se trouvait à l'origine les trois protagonistes. Tous posèrent leurs yeux apeurés sur la figure paternelle qui faisait mine de ne pas remarquer leur présence. Avançant avec un calme déconcertant, ce dernier s'arrêta au niveau du garçon qui tremblait de tout son être. Godric connaissait parfaitement son père ; il savait pertinemment donc à quel point cet homme pouvait être dangereux. En moins de temps qu'il ne fallut pour enlever la moindre étincelle de joie dans la pièce, un violent bruit vînt fouetter l'air dans un affreux sifflement. Madysson courra s'enfoncer dans les bras protecteur de la Duchesse alors que celle-ci s'obligea à étouffer un cri de douleur pour son unique fils qui venait de recevoir une violente claque. Godric, lui, posa une main sur sa joue endolori, tentant vainement de calmer la douleur qui l'habitait à présent, le tout les yeux imbibés de larmes. Il ne devait pas pleurer, il le savait, pourtant ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Une seule question lui vînt alors à l'esprit : Pourquoi ? « Edmund, je vous en prie il ... », mais elle n'eut pas l'occasion de terminer sa phrase. « Silence femme, un Bridgestone ne perd pas son temps à jouer à la poupée ». Sa voix avait été glaciale, sans un mot plus haut que l'autre. C'était chose courante dans le Duché du Yorkshire.

Chapter
TWO

« Non père par pitié ! », hurlait Godric à en perdre haleine. Le vent glacial de Novembre harcelait le jeune homme de morsures insoutenables. Torse et pieds nus, il était simplement vêtu d'un pantalon de toile marron d'une finesse extrême si bien que même à travers le tissu ce dernier pouvait sentir la bassesse de la température ambiante. S'il avait pu se retrouver au chaud, devant le bon feu de cheminée du salon qui crépitait encore à ses oreilles, il l'aurait sans doute fait plutôt que de se retrouver dehors, confronté aux caprices du froid. D'un geste violent le Duc avait pris son fils par le bras et l'avait trainé à l'extérieur du château. Rien ne laissait paraître sur son visage, sauf peut-être son regard noir et dénué de tous sentiments. Il aurait terrifié n'importe qui et c'était le cas notamment avec son unique fils. Godric continuait à gesticuler bien que la poigne de son père le retenait fermement contre son grès. Celui-ci était en train de le conduire droit vers la grange qui se situait à plusieurs mètres de l'édifice. La nuit était tombée depuis un petit moment et Godric ne voyait rien mis à part le halo des flammes derrière les vitraux provenant de la grande pièce du château situé juste dans son dos. « C'était un accident je suis désolé ... », voulu rajouter le jeune enfant complètement apeuré mais ce dernier n'eut guère le temps de le supplier de nouveau car déjà son père ouvrait la porte de la bâtisse en bois avec fracas avant de jeter sèchement son fils dans un tas de paille humide et froid. « Puisque tu te comportes comme un animal, tu seras traité comme tel », siffla Edmund Bridgestone comme un serpent déversant son venin. Puis, sans rien dire davantage l'homme se dirigea vers le fond des lieux là où semblait être accroché une multitude d'objets en tout genre tel que des harnais pour les chevaux, des selles mais ce qui retînt le regard médusé de Godric fut sans nul doute la cravache que son paternel venait de serrer dans sa main. Toujours allongé dans ce tas de foin moisi, le pauvre garçon dévisageait son bourreau, sachant parfaitement ce qui était sur le point d'arriver. Piégé comme un rat, Godric n'eut d'autres choix que de se préparer à recevoir sa punition. Tout son corps tremblait à cette idée. Il ne connaissait que trop bien cette douleur depuis quelques temps. Et sans plus attendre le Duc commença à abattre la cravache sur le haut du corps de sa propre chaire, ce dernier essayant tant bien que mal de se protéger avec ses mains. Cela n'était pas suffisant et le jeune noble pouvait sentir le cuir s'enfoncer dans sa peau et siffler à chacun de ses contacts. La souffrance était rude.
Cela dura plusieurs minutes durant lesquelles Godric lutta contre la douleur. Lorsqu'Edmund eut fini son entreprise, il sortit de cet endroit sans aucune once de remords ou de pitié, laissant son futur héritier à demi-dénudé pensait ses blessures dans la paille parsemée de ci et là de tâches rougeâtre. C'est ainsi que Godric passa une nouvelle nuit dans la grande, au milieu des chiens à tenter vainement de se reposer après cette dure épreuve. La raison de cet acte barbare ? Eh bien cela faisait seulement quelques mois que Godric avait perdu sa mère, morte en couche pour la petite dernière. Il avait peut-être 13 ans mais les conséquences de cette perte l'avait involontairement poussé à mouiller son lit à plusieurs reprises depuis l'évènement. Ce soir là fut heureusement la dernière pour lui.

Chapter
THREE

Comme vous l'aurez sans doute compris, l'enfance de Godric ne fut guère des plus heureuses et encore plus lorsque sa mère disparu, laissant alors le jeune garçon à l'époque responsable de ses deux petites sœurs. Il dû grandir avec la sévérité extrême du Duc et dissimule aujourd'hui bon nombre de cicatrices des sévices de son passé, notamment au niveau de son dos. Fils exemplaire au yeux de la plupart des autres parents issus de la Noblesse, il sait pertinemment qu'il n'en est rien auprès de son père. Ce n'est pas comme si Godric n'avait pas essayé pourtant. Disons tout simplement que du haut de ses 25 ans à présent, ce dernier a abandonné l'idée de lui complaire d'une quelconque manière. Mais les stigmates portés sur son corps lui rappelle ô combien il craint son père, même si c'est beaucoup moins le cas qu'avant.
Désireux de changer d'air, connaître un nouvel environnement sans doute plus sain pour son esprit, le futur Duc du Yorkshire a pris l'initiative de se rendre à Londres, là où siège la Cour du Roi. Un choix qui n'était pas vraiment au goût d'Edmund mais qui, cependant, reconnaissait l'utilité de faire connaître son fils auprès de sa Majesté. En effet, tout le monde au sein de la haute société avait déjà entendu parlé des Bridgestone. Leur famille était connu dans toute la Bretagne pour avoir notamment brillée au cours de conquêtes ; sans parler bien sûr de la pureté de leur sang. Inutile de préciser avec quel attention fût alors reçu Godric lors de son arrivée dans la capitale. Une convenance que celui-ci avait presque oublié durant toutes années passées isolé au Duché. Il n'était pas revenu ici depuis l'âge de ses 13 ans et la seule perspective de retrouver cet univers le faisait à la fois pâlir et sourire. Une ambiguïté qui déroutait quelque peu le jeune homme.
Le voilà installé depuis plusieurs jours et déjà l'anglais a très bien compris que le monde de la royauté est un tout autre genre de terrain où manipulation, séduction et esprit sont les maitres mots. Qu'à cela ne tienne, Godric a appris a combattre bon nombre de démons dans sa vie, désirant s'accorder néanmoins des plaisirs qu'il a dû pendant longtemps mettre de côté.

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