La Marquise Leyburn était une femme du monde, une femme qui se devait de se tenir au courant de la dernière mode en matière de robes ou de chapeaux, mais aussi en ce qui concernait la culture. Bien que préférant la mode à la culture, Georgiana pouvait être d'une conversation très agréable, surtout quand elle se trouvait en compagnie des hommes qui la voyait comme une femme frivole et sans éducation.
Georgiana n'aimait pas qu'on la prenne pour une idiote, après tout, elle avait été élevé sa mère qui était une femme distingué, belle, mais pas idiote. Sa génitrice, lui avait appris bon nombre de rudiments de la vie, mais elle n'avait pas servit qu'à cela, puisqu'elle lui avait apporté une bonne culture en ce qui concerne les arts et aussi sur quelques penseurs. La blonde n'était pas une philosophe, mais une rationnelle qui croyait seulement en le plaisir. Cependant, il lui arrivait par moment de se plonger dans un quelconque roman, en vogue de préférence, pour pouvoir en parler dans le cercle très fermé de la noblesse. Georgiana cachait pourtant bien son jeu, elle se savait belle et elle se servait seulement de sa beauté pour charmer les hommes. Son arme infaillible auprès de la gente masculine récalcitrante était son doux regard remplit de belles promesses. Mais voilà, quand Georgie n'obtenait pas ce qu'elle voulait, sa tête l'aidait bien souvent à montrer qu'elle était une femme de qualité.
Elle n'avait pas peur qu'on ne la prenne que pour une belle sans culture, après tout, cela n'était qu'un jeu, un personnage qu'elle cultivait seulement pour atteindre le plaisir auprès des hommes qu'elle arrivait à mettre dans son lit.

La voilà maintenant bien loin de sa demeure, mais Londres n'était-il pas le domaine principal de cette marquise de plaisir ? Même si elle ne fréquentait pas les bas quartiers, elle en avait beaucoup entendu parler, surtout auprès de ses amants qui avaient l'habitude de se rendre dans les maisons de plaisirs. Georgiana était toujours au courant de tout, des évènements, des emprisonnements, des disputes, elle avait l'impression d'être plus au courant des choses qui se passaient à Londres que le roi ne pouvait l'être lui même.
Au cœur des commerces londoniens, la belle se sentait comme chez elle. Elle ne craignait rien et après tout, elle n'avait rien à craindre, puisqu'elle était sous la bonne escorte d'un valet et d'une servante, qu'elle amenait de temps en temps avec elle pour ses sorties. Il fallait toujours se méfier à Londres, puisque les vagabonds n'étaient jamais loin. De plus, son altercation avec une mouette, lui avait plus que servit de leçon. Ne jamais se promener seule, voilà ce qu'elle s'était promise.
La belle blonde flâna dans quelques boutiques de tissus, à la recherche de la perle rare, mais rien ne lui fit chavirer son cœur au point de dépenser sa fortune. Des robes, elle en avait beaucoup, elle devait donc éviter de dépenser trop la maigre bourse, qui était conséquente pour une personne moins dépensière. Après les tissus, ce fut le tour des parfums, Georgiana était toujours à la recherche de nouvelles flagrances qui pourraient chauffer le cœur de son mari, ainsi que ceux de ses amants. Là, elle trouva son bonheur, auprès d'une odeur sucrée et fruitée à la fois, qui l'avait transporté au bout du monde. Cette fois-ci, la jeune femme acheta et se débarrassa bien vite du parfum, qui se retrouva dans le panier de sa servante, elle essayerait plus tard cette merveille auprès de son époux. Puisqu'elle se devait d'être une bonne épouse auprès de celui avec qui elle était mariée.
Après cet unique achat, elle passa devant une libraire, un lieu peu commun, pour une personne comme elle, mais qui pouvait être intéressant, surtout qu'une quelconque Duchesse se pavanait à la cour en évoquant sans cesse un livre dont elle avait fait la lecture. Ne voulant pas être laissé pour contre, la blonde entra alors dans le lieu pour rechercher ce fameux livre qui traitait sur la condition des femmes, un livre écrit en latin, dont l'auteur devait être un certain Corneille Agrippa de Nettesheim. Elle avait l'impression que cette Duchesse avait mal interprété ce livre, elle devait donc en faire la lecture, pour contrecarrer les plans de la sournoise.
En entrant dans la libraire, Georgiana n'était pas la seule femme présente dans ce lieu, il y avait aussi une jeune fille, qui tenait entre ses mains un livre et au vu de la rougeur de ses joues, ce livre ne devait pas être des plus vertueux. Un sourire machiavélique apparut sur les lèvres de la Marquise et disparut une fois que la jeune femme ait vu sa présence.
Georgiana s'approcha alors de la jeune femme dont elle ne connaissait toujours pas le nom et tout en lui faisant un sourire, elle attrapa le fameux livre qui avait été vite remis sur son étagère et la belle regarda la couverture avec dédain. Ce livre, elle le connaissait déjà et elle voyait là un moyen de se moquer de cette petite âme sans défense.

« Voilà un livre peu vertueux pour une si jeune personne ; dit la blonde tout en souriant. Oh que suis-je impolie, vous ne savez même pas qui je suis et je vous aborde ainsi, Georgiana Leyburn, je suis l'épouse du Marquis Leyburn. Et vous quel est donc votre nom. »

La belle voulait faire tourner en bourrique cette petite jouvencelle, mais elle voulait surtout connaître son nom, après tout, il se pouvait bien qu'elle connaisse cette jeune femme de nom.

Georgiana se délectait de l'état confus de la jeune blonde. La demoiselle n'avait vraiment pas l'air d'une petite innocente, mais pourtant, elle rougissait d'être prise en flagrant délit. La marquise fit alors un sourire bienveillant, les personnes qui la connaissaient réellement verraient en elle la manipulation. Georgiana était toujours présente pour trouver de nouvelles victimes et surtout les garder auprès d'elle. Elle aimait se distraire, surtout auprès de jeunes personnes comme cette petite blonde, qui représentait l'innocence même, mais aussi la parfaite petite libertine, qui souhaite en apprendre plus.
De toute sa vie, la marquise Leyburn n'a jamais eu de mentor et même si elle s'était très bien débrouillée seule, elle aurait aimé gagner plus de temps en ayant une instructrice, qui lui aurait appris tous les mystères de l'amour. Ce fut alors dans les bras de son époux, qu'elle découvrit tout cela, puis après dans ceux de ses amants. La blonde ne pouvait pas nier non plus, qu'elle avait eu entre ses mains quelques livres érotiques qui lui ont fait découvert des choses inhabituelles, mais qui ont toujours ravis ses amants.
La blonde qui se trouvait toujours rougissante en face d'elle, se présenta. Cette dernière se prénommait Milena Haynd, un nom que Georgiana ne connaissait pas, et elle était autrichienne. Cela réjouit bien plus la marquise, surtout que la jeune fille lui avoua ne pas connaître Londres.
Un plan commença à se forger dans son esprit, la libertine allait pouvoir devenir amie avec cette petite étrangère, faire en sorte qu'elle ait confiance en elle, par la suite, elle pourrait faire ce qu'elle voulait de l'autrichienne. Bon le plan n'était pas encore finalisé, mais en voici les grosses lignes. Après tout l'étape faire amie-amie avec l'étrangère allait être la plus longue.
Avec un sourire lumineux aux lèvres, Georgiana répondit à la jeune femme de son ton le plus rassurant et le plus bienveillant.

« Milena rassurez-vous, je n'irais pas faire courir dans tout Londres une rumeur sur le fait que vous ayez tenu un tel livre. Après tout, ce n'était qu'une erreur. Qui pourrait penser trouver dans une librairie si respectueuse de tels livres. »

Tout en disant cela, Georgiana lançant un regard méprisant au libraire qui ne savait plus du tout où se mettre. Ce dernier baissant les yeux et tenta de se faire tout petit derrière son comptoir. Après tout la réputation de la marquise Leyburn n'était plus à faire, elle était l'une de ces personnes qui pourraient détruire voir écraser quelqu'un seulement en plaçant une parole judicieuse au milieu d'une conversation.

« Vous m'en voyez désolé mademoiselle que vous connaissiez si peu Londres, peut-être désirez-vous un guide, ou une compagnie qui puisse vous dire quelles sont les meilleures boutiques de la ville ? »

C'est avec un sourire charmant que la marquise termina sa phrase. Après tout, si elle pouvait servir de guide à la jeune autrichienne, cela la conduirait à se rapprocher d'elle. Georgiana pourrait aussi faire en sorte de lui faire connaître le beau monde londonien et pourquoi pas certains de ses amis qui se feraient une joie de voir de la nouvelle chair fraîche.

Spoiler:

Georgiana Leyburn n'était pas un ange, malgré son apparence des plus angéliques, avec ses boucles blondes et ses joues rosées, elle avait tout d'un démon. Après tout ne disait-on pas que les démons étaient toujours vêtues d'un corps d'ange ? Même si la belle avait été autrefois un ravissant petit ange, le démon avait très vite pris place en elle. La petite frimousse d'ange était alors devenue une vraie langue de vipère, mais cela peu de personne pouvait le voir. Après tout la marquise était une femme intelligente, jouant sur les faux semblants et ne se lassant jamais de ses si précieux jeux. Pendant longtemps elle avait joué la fille parfaite auprès de sa famille, même si pendant un temps, elle jouait les filles sauvages, mais une fois jeune femme, elle avait sut jouer une parfaite comédie. Une fois marié, le jeu avait continué. Tout d'abord, elle avait été docile ne montrant pas sa nature curieuse, lors de sa nuit de noce, puis par la suite, elle s'était montrée plus entreprenante, mais seulement après plusieurs nuits auprès de Thomas. Personne ne s'était douté de rien, une fois qu'elle avait commencé à avoir des amants, juste après la naissance de son premier enfant. Elle n'était pas la mère parfaite, mais en tout cas, elle savait garder sa position auprès de son mari. Cependant malgré toutes les précautions qu'elle prenait depuis de nombreuses années, Georgiana avait peur, et si un jour Thomas découvrait tout ? Qu'adviendrait-il de sa vie parfaite ? Parce qu'après tout, elle aimait son mari, mais à ses côtés, elle n'arrivait pas à satisfaire totalement ses désirs charnels, elle avait toujours besoin d'une petite chose en plus, le jeu, une chose qu'elle pratiquait avec ses nombreux amants. La blonde craignait aussi qu'on la prenne pour l'une des sombres catins qu'on pouvait trouver dans les sordides rues de Londres. Après tout, la marquise n'était pas payée, mais la réputation d'une femme pouvait vite être refaite, surtout après le passage de quelques langues de vipères. Pour rien au monde, la marquise voudrait que sa vie de famille soit brisée ainsi, après tout, elle avait besoin de son mari. C'était un véritable fait, Georgiana sans son époux n'était rien, en dehors du fait qu'il lui cédait à tous ses caprices, en lui offrant bijoux et robes, la présence de cet homme la calmait, la rendant meilleure. Malheureusement, une vie saine ne lui suffisait pas. Si on écartait les nombreux amants, la belle avait passé ses dernières années à briser des réputations, critiques les femmes de la haute noblesse, tout cela sans jamais avoir était atteinte, peut-être qu'un jour une faille débarquerait dans sa vie, mais pour le moment, elle ne voulait pas y passer.

Georgiana était toujours présente dans cette librairie. Miss Haynd toujours en sa compagnie, cette dernière était d'ailleurs ravie de la proposition de la marquise, même si probablement par modestie, elle ne voulait pas le montrer. En cette petite autrichienne, la blonde voyait une perspective bien plus amusante. Elle ne voulait pas vraiment en faire sa petite protégée, mais juste de la nouvelle chair fraîche qu'elle allait pouvoir parader auprès de son cercle de libertin. La marquise n'avait peur de personne et la jeune fille était prête à connaître les vices de ce monde, Georgiana le sentait, après tout Milena quoique naïve ressemblait beaucoup à la petite fille qu'elle avait été autrefois. Avec quelques robes et bijoux, il ne serait pas difficile d'amadouer sa nouvelle amie. La marquise se demandait même si Ralph ne connaissait pas cette jeune fille, lui qui connaissait la plupart des jupons londoniens, il était toujours d'actualité, quand il s'agissait de la présence d'une petite nouvelle sur le sol anglais.
Avec cette nouvelle perspective d'avenir, Georgiana n'était pas encore prête de se repentir de ses nombreux péchés. La confession attendrait, après tout c'était la chose la plus ennuyeuse qui se trouvait dans les obligations d'une noble dame.
Milena paraissait si naïve, mais à la fois si avide de découvrir Londres et ses habitants, que cela fit sourire la marquise Leyburn. Elle se montra à nouveau bienveillante et répondit à la jeune fille.

« Bien sûr, que je peux faire cela, après tout, il est rare de rencontré une personne aussi charmante que vous, j'aurais bien honte, si je ne vous faisais pas découvrir cette chère ville de Londres. Bientôt ses boutiques et ses habitants ne seront plus un mystère pour vous. »

Georgiana fit un clin d’œil amusé à la jeune fille. Elle savait maintenant que la petite autrichienne avait quelques soucis financiers, cela était une information à ne pas négliger, puisqu'une jeune femme ayant peu de moyens à Londres ne souhaite qu'une seule chose, pouvoir rencontrer un riche mari. Tout comme elle, elle l'avait voulu par le passé, même si de son côté Georgiana avait les moyens financiers.

« Dès que vous le souhaitez, je pourrais vous présenter à la plus haute société londonienne. Après tout les anglais aiment rencontrer les personnes étrangères, cela ouvre de nouvelles perspectives. »

Même si cela ne s'entendait pas, derrière les derniers mots de la belle marquise se cachait un gros sous entendus. Après tout il est vrai que les anglais aiment découvrir les étrangers, pour les plus prudes c'était seulement pour la culture, mais pour les libertins, c'était bien plus pour découvrir une petite touche d'exotisme. Décidément, il allait falloir que Georgiana rende très vite une petite visite à ce cher Ralph pour lui parler de sa petite trouvaille.

Georgiana Leyburn n'était et ne sera jamais une vendeuse de rêves. Oh bien sûr, elle pouvait vous les accorder pendant quelques temps, mais tel le Diable, elle vous les reprenait sans que vous ne vous y attendiez. Cruelle, elle vous laissait espérée d'une vie meilleure, une vie de beauté, telle qu'on pouvait la vivre dans le noble monde, mais son cadeau était telle une pomme empoisonnée. Dans l'histoire, elle était la vilaine sorcière, celle qui gagnait toujours, mais qui un jour si quelqu'un osé se lever face à elle, elle pourrait être combattu. Mais au grand jamais personne n'avait encore osé descendre de son piédestal la perfide marquise Leyburn. La blonde avait même du soutient, celui de son ami Ralph Fenton, aussi cruel qu'elle. Ainsi, elle était donc presque imbattable. Cependant, la belle le savait, un « mais » pouvait très bien arriver prochainement. Qui sait, un jour son mari pouvait très bien apprendre ses méfaits. Cela serait une catastrophe et Georgiana aurait beaucoup de mal pour se faire pardonner, mais elle se doutait bien qu'elle pourrait faire amende honorable auprès de son Thomas et un jour, il lui pardonnerait. Au pire, elle pourrait lui donner un nouvel enfant et là, elle redeviendrait à ses yeux, la mère de ses enfants.
Tout n'était que jeu et fausseté. Après tout la vie à la cour était la même, on était obligé d'être pour un roi, même si on ne l'aimait pas, de le servir et de lui obéir. On risquait notre vie, mais on était hypocrite. Qui ne l'était pas après tout ? On ne pouvait pas aimer tout le monde ni encore faire le bien volontairement. A moins que l'on soit la personne la plus niaise.
Georgiana vit le bonheur dans les yeux de Milena Haynd, la jeune fille semblait avoir rencontré sa marraine la bonne fée. Oh oui la marquise serait une douce marraine, elle prendrait soin de sa filleule, elle ferait tout pour qu'elle se sentit bien, mais du jour au lendemain, elle briserait le contrat, rendant la vie impossible de la petite autrichienne. Cependant Milena n'était pas un cas isolé, Georgiana avait pris sous son aile plusieurs personnes, certaines avaient su attirer sa bienveillance et donc, elle leurs avait seulement appris ce qu'était la vie et elle les avait fait entrer dans son monde. Pourtant toutes n'avaient pas cette chance, c'étaient les jeunes filles les plus naïves, celles que la marquise voulait manipuler pour mieux briser.
Milena exprima volontiers le fait qu'elle était heureuse, mais elle souligna aussi telle une petite fille qu'elle n'avait pas une toilette appropriée pour découvrir le monde de la noblesse. Elle espérait même obtenir les précieux conseils de la marquise. Georgiana lui accorda un sourire bienveillant et elle la rassura.

« Ne vous inquiétez pas Milena, je m'occuperais de vous et une fois que vous obtiendrez une bonne situation vous pourrez me rembourser. Après tout les riches hommes sont bien nombreux à Londres, il ne faut pas croire. »

Georgiana se disait à cet instant qu'il était vraiment urgent pour elle de rendre visite à son ami Ralph Fenton, le baron était toujours là pour l'assister dans ces petits jeux pervers et là encore elle le savait il lui serait de bon conseil pour cette jeune Milena.
Étant dans la librairie, la jeune femme fit le tour des bibliothèques et elle demanda au libraire si il possédait Utopie de Thomas More. L'homme lui répondit par l’affirmative et Georgiana lui demanda avec dédain qu'il lui emballa. La marquise lisait toujours de nombreux livres humanistes, elle se passionnait des idées du moment qui circulait en Europe, surtout depuis que Henry VIII s'était détaché du joug papale.

« Lire, voilà mon premier conseil. N'importe quelle femme doit être capable de tenir une conversation. Cela attire le regard des hommes et augmente la notoriété. »

Georgiana se demandait bien si la naïve autrichienne connaissait le mouvement humaniste qui était connu par de nombreux nobles, après tout en France, même la sœur du roi François Ier avait pris cette voie. Toutes les femmes se devaient d'être cultivé, ainsi elle pouvait être à un niveau égal avec l'homme.

Georgiana apprit que la jeune Milena aimait lire et pas n'importe quelles lectures, elle lisait les œuvre humaniste de ce temps. Ainsi la marquise aurait sûrement un peu plus de mal que prévu à berner cette petite autrichienne. La petite oie blanche était peut-être naïve, mais la bêtise ne faisait pas partie d'elle. Cela serait donc avec beaucoup de prudence que la blonde amènerait sa victime à sa perte. En ce moment même, elle en était sûre, elle aurait besoin du soutient de son ami Ralph Fenton. Elle devait donc prévoir du temps pour une prochaine visite vers son ancien amant. Cela ne serait pas une corvée, puisque dernièrement la présence du baron Fenton lui avait beaucoup manqué. Lui et Georgiana ne fréquentaient pas toujours les mêmes cercles d'amis, ce qui avait tendance à les éloigner. Mais la marquise allait remédier à tout cela, Ralph était un bon ami, tout comme il avait été un excellent amant, dont la jeune femme ne pouvait se passer. Elle allait ainsi devoir ruser auprès de son mari, pour rendre visite au baron, sans qu'il ne soupçonna quelque chose. Thomas pouvait se montrer si suspicieux par moment, qu'il valait se montrer discrète. Elle lui mentirait sûrement en achetant une quelconque babiole pour lui montrer qu'elle avait passé sa journée dans Londres, à faire les boutiques. Le mensonge serait parfait, puisque habituellement, la jolie dépensière passait beaucoup de temps à faire des achats pour toujours être à la dernière mode. Son extravagance n'était pas sans pareille et la belle avait toujours besoin de resplendir chaque jour, pour mieux faire mourir de jalousie les commères.
Georgiana pensa même qu'elle allait pouvoir se servir de la jeune Milena pour ses alibis, si comme elle la petite autrichienne trempait dans la vice, elle allait volontiers aider son mentor, pour mieux apprendre. La marquise allait donc pouvoir joindre l'utile à cette prochaine éducation.

« Vous me remercierez plus tard cher Milena. Après tout, si j'ai la chance de vous voir épouser un homme très riche, ça sera le meilleur cadeau que vous puissiez me faire. Quelle jeune fille ne révérait pas d'un mariage avantageux ? »

La marquise fit à sa petite protégée un sourire charmant, pour ainsi mieux amadouer la jeune étrangère. Elle voulait par dessus tout se montrer chaleureuse envers elle et obtenir ainsi, le rôle de grande sœur auprès d'elle. La petite blonde se montra par la suite fort envieuse de connaître la suite, elle était avide d'apprendre, mais surtout d'entrer dans les cercles les plus fermés. Milena devait rêver de ce monde depuis toute petite. Mais que savait-elle vraiment de la façon de vivre d'un noble ? Et surtout comment ces derniers agissaient-ils entre eux. Georgiana devait être là pour la soutenir, lui faire grimper les échelons de la société, mais cela serait qu'un rêve pour la jeune autrichienne. Puisque au contact de Georgiana, elle ne fera que s'enfoncer.

« Ne vous inquiétez pas, je viendrais très prochainement à vous. Où plutôt l'une de mes servantes. Mais tenez-vous prête, vous devez l'être pour entrer dans mon monde. »

C'est alors avec un sourire énigmatique que la marquise quitta sa petite protégée. Elle était heureuse de son mauvais coup et surtout d'avoir dégotter une personne aussi naïve et prête à s'en remettre aux mains de mauvaises personnes. Une fois dans la rue, auprès de sa servante, Georgiana éclata de rire. Oh que la vie pouvait être belle !