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Sujet: Like a teenage dream | Aurore Mar 28 Fév - 17:55
(c) tumblr & assguard
ஜ Thomas & Aurore ஜ
Remember the time when we were young 'nd innocent
ஜ 18 février 1525 – Environs de Heathfield, East Sussex
Qui était Thomas à seize ans ? Ma foi, le même qu’à quinze, et presque qu’à dix-sept. Ses cheveux d’un noir corbeau, peut-être un peu plus longs, et légèrement bouclés, entouraient de la même façon un visage qui, avec les années, ne changerait pas. Sa démarche, alors qu’il cheminait sur une route pavée par les romains des siècles auparavant, était toujours la même : assurée, enjouée, conquérante et sûre d’elle. Son regard d’un vert tout aussi vif, parcourait ce qui l’entourait avec la même curiosité, tandis que son esprit, connaissant par cœur le chemin emprunté, vaquait à d’autres pensées ne connaissant aucune limite de sujet. Une tunique, flottante à son extrémité, enserrait toujours sa taille adolescente qui ne forcirait pas tant que cela en vieillissant, tout en finesse, en jeunesse. Non, le Thomas d’hier était presque le reflet de celui qu’il serait dans bien, bien longtemps. Sa vie, par contre, connaîtrait encore quelques changements, plus précisément dans sept mois, lorsque la maison vers laquelle il se dirigeait alors se serait vidée de ses occupants, y compris de la personne qu’il allait voir. Mais cela, il l’ignorait, et son pas allègre le portait sans mal en avant, comme il l’avait fait tant de fois depuis qu’il connaissait le chemin liant sa demeure à celle de ses voisins, les Gaunt.
Pour un mois de février, il faisait doux, vraiment doux, et la neige qui était très tôt l’automne dernier avait presque complètement fondu, laissant des plaques d’un gris brun là où l’herbe et le début du printemps n’avaient pas encore osé pointé le bout de leur nez. Le jeune homme, dont les mains avaient été gantées de veau fin dans le but d’éviter tout désagrément dû à l’air encore frisquet de la campagne, ne craignait pas le froid, l’exercice autant que l’idée réjouissante de retrouver un être cher le réchauffant autant que nécessaire. Chez les Gaunt, Aurore, son amie de toujours, l’attendait, quoi de plus motivant ? Il l’imaginait assise à sa fenêtre, lisant ou brodant, et tâchait de savoir si elle souffrait de plus ou moins d’impatience que lui à l’idée de se retrouver. Oh, lui était un esprit calme, qui ne s’enflammait jamais, même si la voir remplissait sa journée de bonne humeur ; et la demoiselle ? Considération assez vaniteuse, à vrai dire, car au fond, tout ce qui importait, c’était d’être ensemble. Seize années que cela durait, puisque dès le berceau, ils avaient placés ensemble, les Cram et les Gaunt vivant côte à côte, en bonne famille bourgeoise désireuses de rester entre elles. Et quelles meilleures fréquentations leurs parents respectifs auraient-ils pu souhaiter ? Les uns étaient de renommés parfumeurs, dont le nom courrait sur bien des lèvres à la Cour ; les autres, du côté de la loi et de l’Eglise, assurait la sécurité de tout le comté, et même au-delà. Deux enfants posés, l’un d’un intellect brillant, l’autre d’une douce gentillesse, formaient une paire dont beaucoup auraient rêvé pour leur propre progéniture. Bien au-delà de ces considérations protocolaires, les deux amis s’entendaient à merveille, et ceci résumait tout leur lien, évoluant avec eux, sans changer, comme le ferait d’ailleurs le jeune Thomas.
Ce dernier avait rejoint la porte des Gaunt plus vite que prévu, ce qu’il remarqua en examinant du coin de l’œil la course du soleil : un infime mouvement, que son esprit observateur avait noté, entre la position de l’astre à son départ et celle actuelle, plaçait le temps de trajet à une petite demi-heure, et non les trois quarts d’heure habituels. Parfait, il avait toujours aimé être ponctuel, surtout lorsque d’une part il avait rendez-vous avec Aurore, et que de plus, l’entrevue se révélait professionnelle.
Ce fut la mère de celle-ci qui lui ouvrit, lui souriant dès qu’elle le vit. Cram lui sourit en retour, de ce sourire poli et ravissant qui en faisait un adolescent au visage ouvert, respirant la bonhommie.
-Bonjour, Madame Gaunt. Je suis venu voir Aurore.
-Oui, bien entendu. Entrez, je vous en prie. Travaillez-vous encore le latin ?
-Effectivement,opina-t-il balançant doucement le bras tenant contre sa cuisse une pochette de cuir emplie de feuilles et de livres.
Depuis plusieurs semaines déjà, il donnait des cours de langues mortes à sa camarade, excellant en cette matière comme en toutes les autres d’ailleurs. Bénéficiant d’un si bon professeur avec lequel leur fille était en parfaite osmose, les bourgeois avaient donc décidé d’économiser les frais d’un percepteur extérieur pour laisser Cram dispenser diverses leçons à leur enfant. Thomas, de son côté, recevait également les enseignements de son propre précepteur, mais soutenait sans mal cette doble charge de travail, en adolescent travailleur dont les capacités ne semblaient disposées à connaître de limites. C’était d’ailleurs souvent un sujet à remarques gentiment admiratives des personnes l’entourant, s’étonnant encore et toujours de l’étendue de son savoir ne demandant qu’à s’élargir.
-Je vais la quérir,lui assura Mrs Gaunt avant de monter les escaliers menant à l’étage, là où se trouvait la chambre de sa fille.
C’était en toute confiance qu’elle plaçait cette dernière entre ses mains, car après tout, même s’ils entraient dans le bel âge des amours naissantes, leur amitié demeurait intacte, inchangée depuis plus d’une décennie. Si parfois, lorsqu’ils étaient entre eux, certains signes auraient pu éveiller l’attention d’un observateur extérieur, aucun des deux jeunes gens ne pensait jamais à mal, en êtres respectueux de l’éducation reçue de leurs aînés et des dogmes de l’époque.
Mais à ceci non plus, Thomas ne réfléchit pas, tant la scène à venir s’était déroulée, et qu’il la connaissait de bout en bout, sa mémoire hors norme l’ayant inscrite en elle à jamais : Aurore allait dévaler les marches, lui adresser ce sourire si délicat qu’elle n’offrait qu’à lui. Rien que d’y penser, c’était comme s’il la voyait déjà, devant lui, alors que les pas de la maîtresse de maison résonnaient à peine en haut du palier. Une journée comme une autre, tranquille, réglée comme du papier à musique. Une journée comme il ne leur en restait plus tant que cela, et qui mettait de ce fait en relief toute la gaieté qu’elle se voyait sur le point de leur procurer.
Aurore R. Gaunt
L'ensorceleuse de Landscape
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D'accord je t'ai confié tous mes sourires, tous mes secrets même ceux, dont seul un frère est le gardien inavoué
Aurore s'était réveillée de bonne heure particulièrement heureuse. Aujourd'hui, elle avait cours de latin! Non pas qu'elle aimait cette langue morte (enfin, si un peu quand même :p) mais son coeur battait pour son professeur et ami d'enfance: Thomas Cram.
Leurs familles étaient très soudées depuis plus d'un siècle quand un Gram est venu sauver la vie d'une Gaunt! Geste qui souda leurs familles pour l'éternité et ils sont restés en bon terme. Seul bémol, un évènement qui allait, dans presque sept mois, détruire le lien entre les familles pendant de longues et douloureuses années...Forçant un Cram a prendre en chasse une Gaunt et à la tuer...Quand on disait que le destin a le sens de l'humour!
Après son petit déjeuner, elle décida d'aller prendre un peu de temps pour elle avant son cours en faisant un peu de broderies. Sa chambre donnait sur la campagne d'où on pouvait voir venir les visiteurs. C'était une activité banale mais qu'elle adorait...Comment aurait elle pu la détester plus tard? Ce geste devenait le symbole de la fin de sa famille si unie et de l'amitié des Gaunt et des Cram. Justement, installée devant sa fenêtre et entre deux points de croix, elle regarda par la fenêtre. Quand elle le vit habillé comme il était, elle cru que son coeur allait exploser! Elle le suivit des yeux jusqu'à ce que sa mère lui ouvre la porte.
Elle déposa sa broderie sur la petite table en face d'elle et alla en face de son miroir à pied fait de dorures en bois d'où sortaient, sur le haut du miroir, un bouquet de fleur avec un petit ange. Elle remit ses boucles en place ainsi que sa robe rouge. (clique sur "boucles" et "robe rouge")
Elle fit les 100 pas jusqu'à ce que sa mère ouvre la porte:
"Aurore! Thomas est là"
"Oui j'y vais"
Elle passa devant sa mère le sourire aux lèvres quand sa mère l'appela et dit:"ton regard est celui que j'exprimais quand je pense et quand je suis avec ton père...Sois heureuse!"
Elle rougit mais se repris vite et descendit vite les escaliers le même sourire aux lèvres, elle se rendit au petit salon où on recevait les invités
"Thomas!"
Dernière édition par Aurore R. Gaunt le Mar 14 Aoû - 14:29, édité 1 fois
Thomas H. Cram
God of Mischief Prince of Lies
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Mer 29 Fév - 17:50
(c) maddie-son
ஜ Thomas & Aurore ஜ
Toi et moi, le même reflet dans le miroir les deux faces d'une même pièce
Interpellé, le jeune bourgeois se retourna, découvrant Aurore aussi jolie que la dernière fois qu’il l’avait laissée, toujours si pétillante, enjouée, heureuse d’être là. D’être avec lui, plus précisément, mais à seize ans, sait-on seulement reconnaître l’amour chez quelqu’un, ou en soi-même, ou seulement en saisir le sens ? Tout ce qu’il savait, c’était que lorsque la demoiselle le regardait de la manière dont elle le faisait alors, il sentait bien, apaisé, comme personne d’autre qu’elle ne parvenait à le faire.
Cram lui sourit en retour, notant instinctivement les changements s’étant effectués chez son amie depuis leur dernière entrevue : nouvelle robe, dans les tons bruns et rouges, dont il identifia le ton exact pour avoir feuilleté quelques ouvrages à propos de la peinture flamande, à la ceinture ajustée autour de sa taille ; de lourdes boucles de cheveux encadrant ses pommettes à la teinte rosée, rendues colorée par la course dont il avait perçu les divers sons avant de voir apparaître son amie. Il reconnut même les fleurs qu’elle avait glissé dans sa coiffure à la fois simple, et la rendant encore plus belle, des fleurs de magnolia blanches, comme deux petites touches immaculées que devaient certainement porter les muses et autres anges mythologiques là où l’élégance de l’apparence rejoignait la pureté de l’âme. Thomas remarqua ces efforts vestimentaires sans détailler des pieds à la tête la miss : il suffisait que son regard se pose sur quelqu’un en son ensemble pour que son esprit recensât dans l’instant mille et unes choses relevant souvent de peccadilles ignorées par la masse. N’y voyez nulle curiosité mal placée, ou exercice forcé : l’adolescent depuis toujours ou presque avait eu cette sensibilité de perception le rendant étrange aux yeux de beaucoup, malgré son caractère avenant et sa personne bien tournée.
Pour le moment, ces autres personnes, et à vrai dire le monde en son entier, étaient passés au second plan, voire même bien plus loin encore. Aurore ne venait-elle pas de paraître devant lui, chatoyante, ravissante, de très bonne humeur ? Thomas lui sourit en retour, de manière plus douce et plus intime que pour la mère de celle-ci, une nuance subtile certes, parmi la palette des émotions que savait exprimer son visage.
-Bonjour Aurore. Je vois avec plaisir que votre motivation demeure toujours aussi inchangée.
Avec une galanterie non feinte, il recula une chaise de la table, et l’invita à s’y asseoir. Lui-même, demeurant debout à ses côtés, commença à déballer ses effets, ouvrant les recueils, étalant les feuillets, décapuchonnant son encrier et, d’un geste à la fois lent et respectueux, caressant dans le sens de la longueur les barbes d’une longue plume grise, légèrement malmenée par le transport, qu’il tendit par la suite à son élève.
Il était immensément rare que Thomas la vouvoie ainsi, et cela n’advenait jamais lorsqu’ils étaient seuls, vraiment seuls, comme lors de leurs longues promenades dans les champs. Bien qu’aucune duègne ne veillât dans l’ombre à la probité d’Aurore, chose purement superflue, son maître tenait à faire les choses selon la coutume, respectant l’autorité pleine et entière de Mr Gaunt sur sa maisonnée, ce genre de choses. Il savait bien que la demoiselle allait le rappeler à l’ordre, et ce petit jeu lui plaisait, autant de par son caractère connu d’avance que par le rappel amical qu’il recevrait de leur forte intimité.
-Nous nous étions arrêtés lors de notre dernière séance à mi-page des déclinaisons des noms communs. Si nous terminons promptement, nous pourrons peut-être entamer la lecture à voix haute du Gorgias.
Platon se révélait certainement être un auteur assez ardu pour une jeune novice comme sa camarade, mais pour obtenir une aisance de langage suffisante, il se trouvait, d’après Thomas qui avait lu quatre de ses œuvres, un auteur intéressant, car proposant, outre ses phrases en elle-même, des idées prometteuses dont débattre constituait également une excellente leçon. Reposant les yeux sur sa protégée, il attendit un geste, un mot pour continuer, toujours souriant doucement, attentif et bienveillant.
Aurore R. Gaunt
L'ensorceleuse de Landscape
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Ven 9 Mar - 22:26
Un ami, rien qu'un ami, c'est aussi précieux qu'une vie
Thomas se retourna à l'appelle de son nom. Le regard qu'il lui fit déclencha une vague dans son coeur que rien n'y personne ne pourra arrêter. L'amour... L'amour? Sait on déjà ce que signifie ce sentiment quand on est aussi jeune? Un sentiment... Par amour, on devient fou...Mais sans lui, on n'est rien du tout! Par amour, on a trop mal...Oui! Mais c'est la seule étoile!
Aurore savait qu'elle était amoureuse. Il suffisait d'analyser comme sa mère regardait son père. Un jour, sa mère lui dit: ce que tu ressens pour Thomas, j'ai ressenti et je ressens, encore, la même chose pour ton père!...C'est là que ça avait fait "tilt"! Oui, sa mère avait raison. Aurore s'était d'abord sentie idiote... Sa mère s'était rendue compte avant elle, qu'elle était amoureuse!
Thomas avait aussi ce regard, ce sourire qu'il ne réservait qu'à elle...Qui aurait pu croire que leur relation, si bien partie et qui aurait pu terminé en un mariage aussi beau que même le roi leur aurait envié, allait tourner au vinaigre? Personne! Et certainement pas les deux acteurs principaux qui profitaient de chaque moments passés ensemble!
-Bonjour Aurore. Je vois avec plaisir que votre motivation demeure toujours aussi inchangée.
Avec galanterie, il poussa une chaise et l'invita à s'asseoir. Ce qu'elle fit en regarda son professeur à ses heures perdues prendre ses livres et son encrier. Une seule chose la déplaisait: quand ils étaient "en public' (du moins dans la maison où les murs ont des oreilles) il se mettait à la vouvoyer! Ce qui n'est pas le cas en privé.
-Nous nous étions arrêtés lors de notre dernière séance à mi-page des déclinaisons des noms communs. Si nous terminons promptement, nous pourrons peut-être entamer la lecture à voix haute du Gorgias.
"D'accord"elle marqua une pause. Puis dit, à voix basse, pour éviter que son père qui devait être dans son atelier ne les entende:"Thomas, on va se promener dans les bois après?"
Peu après, elle entama sa lecture en jetant des regards à Thomas pour voir ses mimiques. Seules choses qui lui permettaient de voir si elle prononçait bien ses phrases et ses mots.
Thomas H. Cram
God of Mischief Prince of Lies
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Dim 11 Mar - 11:54
(c) tumblr
ஜ Thomas & Aurore ஜ
Roulez jeunesse Profitons, puisque l'enfance ne dure qu'un temps.
Un petit sourire énigmatique répondit à la question de la jeune fille ; jouant les mystérieux, il ne lui répondit pas, et débuta son cours.
Thomas aimait bouger lorsqu’il réfléchissait, comme si son corps avait besoin de répliquer par le mouvement à l’énergie phénoménale produite par toutes les idées fusant sous son crâne. Cela lui donnait un peu l’air d’une âme en peine, d’un rêveur avançant autant sur les sentiers de son intellect que sur des chemins réels, avançant comme s’il flottait au dessus du sol, le regard perdu dans le volume qu’il tenait, revenant sur ses pas, frêle et en même temps gracieux, aérien et tellement coupé de ce qui l’entourait, du moins en apparence, car tout son esprit s’était concentré sur les propos de son élève. Un hochement de tête de temps à autre, un geste de l’avant-bras pour rythmer ses propres phrases lorsqu’il reprenait les fautes d’Aurore, les corrigeait, allait plus loin.
-Prenez garde à la longueur de la voyelle dans le cas d’une première déclinaison. Il diffère du nominatif singulier à l’ablatif…
Rosa, rosam, rosae, rosā… Il ne devait rien exister de plus rasant que ces récitations à l’infini, de ces commentaires de textes rébarbatifs et de ces règles à n’en plus finir, jusqu’à l’idée même d’étudier une langue que plus personne à par les religieux n’utilisait dans la vie quotidienne, et pourtant, il y avait fort à parier qu’aucun des deux britanniques ici présents n’aurait souhaité se trouver ailleurs : Thomas adorait ce qu’il faisait, et Aurore l’adorait lui… La boucle se trouvait bouclée, pour ainsi dire. Heureux d’être là sans mettre particulièrement de mots dessus, sauf ceux grandement philosophiques écrits par des sages des siècles auparavant, et qui leur paraissaient sans doute aussi obscur que l’aveu de leurs sentiments réciproques. Ça ne devait pourtant pas finir ainsi. Ça ne finirait pas ainsi, de toute façon, nous le savons bien. Mais Cram, à sa manière, allait changer la donne, réorganiser à sa façon les cartes qu’il possédait, et tout changer, enfin le peu qui accepterait de l’être.
Tandis que sa protégée se voyait plongée dans l’étude fastidieuse –mais néanmoins attaquée avec courage et détermination, ce qui était tout à son honneur-, son percepteur s’arrêta silencieusement derrière le dossier de sa chaise, soudain pensif, mais pont à cause des écrits de ce cher Platon. Non, il songeait au moment présent. À savoir s’il s’agissait du bon moment. Après tout, cela faisait à peine une longue vingtaine de minutes qu’ils avaient débuté… Il se pencha au dessus de l’épaule d’Aurore, et lui murmura quelques mots, sa bouche à une poignée de centimètres de son oreille :
-Ton idée n’est point mauvaise, je l’avoue… Elle tombe même plutôt bien, car j’ai une surprise pour toi.
Quelle cruauté, d’ainsi la prendre par surprise, de la soumettre à pareil rapprochement. Il n’était pourtant point sot, et ne pouvait agir comme un parfait niais, ignorant tout des émotions agitant sa juvénile camarade ! Le bourgeois devait donc posséder un fond bien noir pour la « torturer » de la sorte en connaissant les troubles que sa conduite engendrerait. Sauf que celui-ci appréciait Aurore, et en tant qu’ami sincère, ne l’aurait jamais peinée consciemment… Alors quoi, quel était son but, pourquoi manœuvrait-il de la sorte ? Cette question, même le temps ne parviendrait à y répondre, ni même à nous apporter ne serait-ce qu’une ombre d’indice…
-Ta mère est dans sa chambre à vérifier le linge de maison, et l’eau des alambics de ton père doit être à présent assez portée à ébullition pour lui cacher tout bruit extérieur. Dans quelques instants, votre cuisinière ira au puit quérir l’eau nécessaire au nettoiement de votre vaisselle.
Ce qui leur offrait une fenêtre de sortie d’une poignée de minutes, bien assez pour s’échapper et faire l’école buissonnière. Quelle proposition scandaleuse… À laquelle le latiniste savait bien que son interlocutrice ne mettrait pas bien longtemps à céder. Et quel plan, tout de même ! À croire qu’il connaissait l’emploi du temps de chacune des personnes résidant chez les Gaunt, du moins assez bien pour être sûr de son coup. Avec pour unique objectif de faire sourire Aurore, bien sûr. Le latin ne vaudrait jamais un tête-à-tête, rien qu’elle et lui, yeux dans les yeux, et rien autour qui puisse leur donner à penser que tout ceci n’avait rien d’éternel… Un mot d’elle, et ils seraient partis.
Aurore R. Gaunt
L'ensorceleuse de Landscape
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Avec toi n'importe où, je m'en irai puisque j'ai tout
-Prenez garde à la longueur de la voyelle dans le cas d’une première déclinaison. Il diffère du nominatif singulier à l’ablatif…
Flute! Elle devait se concentrer! A force de passer de Thomas à son livre, elle devenait distraite! A vrai dire, elle se posait plus de questions sur les sentiments de Thomas à son égard plus qu'elle n'essayait de déchiffrer ce texte en latin. Langue que plus personne, sauf les religieux, utilisaient! Ses divers questionnements l'amenaient à se demander si un futur était possible pour eux. Elle savait qu'elle plaisait énormément aux parents de Thomas et Thomas plaisaient aux siens! Donc, si un avenir était souhaitait par Aurore et Thomas rien n'y personne ne pourrait les arrêter!
Il lui arrivait de rêver de la vie de famille qu'elle pourrait avoir avec lui, la tête de leurs enfants, la vie de famille, elle en train de faire ses broderies et lui en train de préparer ses assauts sur les hérétiques. Malgré ses permanentes inquiétudes pour son..Epoux, elle l'accueillerait soulagée et à bras ouverts dans leur demeure... Elle créerait pour lui, l'endroit où il laisserait à la porte toutes ses peurs, son stress quotidien et ses angoisses... Une vie de rêve, une vie de choix.
Aurore se rendit compte qu'elle s'était tue pour imaginer cette potentielle future vie - qui ne viendrait sans doute jamais et nous savons pourquoi - quand elle revint "sur terre", Thomas l'avait surprise en se penchant au dessus de la table pour murmurer à son oreille
-Ton idée n’est point mauvaise, je l’avoue… Elle tombe même plutôt bien, car j’ai une surprise pour toi.
Qui arracha une crise de rougissement légère à la future ensorceleuse de Landscape! Elle se reprit vite mais il y avait de quoi être surprise! Il ne s'était jamais permis d'être aussi "cavalier" avec elle dans sa propre maison où les parents Gaunt ou un quelconques serviteurs pourraient les surprendre et se méprendre sur leur relation.
"Tu es fou? Et si mes parents rentrent!?"
En effet, ils aimaient Thomas - au point de l'imaginer en gendre et de transformer leur fille en mariée heureuse - mais ils ne supporteraient pas l'idée qu'ils sautent les étapes (consommation de la liaison avant le mariage et enfants avant celui ci, par exemple)! Cela les rendrait malades! Et ça, Thomas le savait parfaitement!
Aurore se disait, sur le coup, que ses sentiments qu'elle croyait secret... Ne l'étaient peut être pas tant que ça! Car il ne s'amuserait pas à "la torturer" de la sorte sinon!
-Ta mère est dans sa chambre à vérifier le linge de maison, et l’eau des alambics de ton père doit être à présent assez portée à ébullition pour lui cacher tout bruit extérieur. Dans quelques instants, votre cuisinière ira au puit quérir l’eau nécessaire au nettoiement de votre vaisselle.
Alors la! C'était un comble! Le professeur qui propose à son élève de faire l'école buissonnière! Mais, ce qui surprit encore plus la jeune fille est le fait qu'il semblait connaitre sur le bout des doigts l'emploi du temps de la famille et des employés Gaunt! Pourtant, elle ne se fit pas prier et se leva pour signaler à Thomas que si ils voulaient prendre la poudre d'escampette c'était maintenant!
Dernière édition par Aurore R. Gaunt le Jeu 9 Aoû - 14:50, édité 1 fois
Thomas H. Cram
God of Mischief Prince of Lies
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Ven 16 Mar - 17:55
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ஜ Thomas & Aurore ஜ
Mieux vaut demander pardon que permission
Quel paradoxe ! Franchement, qui se serait attendu à ce que ce soit le si sérieux Thomas qui allume la mèche de la douce rébellion ? Certes, Aurore avait, par sa toute première question, semée la graine qui donnait inévitablement naissance à cet aventureux projet de fausser compagnie à leurs pages de vers. Mais enfin, tout le monde se fiait à l’adolescent, et c’était en toute confiance qu’on leur avait laissé cette pièce afin qu’ils étudient avec autant de confort que possible… À croire qu’il n’était pas celui qu’on le croyait… Deux personnes en une, en un trompeur né.
Ce dernier écarta légèrement les bras comme pour se dédouaner, avec cet air d’excuse semblant dire « Je suis désolé d’être ainsi, mais que veux-tu, je n’y peux rien, c’était plus fort que moi » qui aurait certainement convaincu n’importe qui de renoncer à toute forme de sévérité quant à sa conduite. Angélique se trouverait peut-être un peu fort. Disons seulement à la fois assuré et enjoué, une once repentant sans oser avouer qu’il n’e l’était pas.
-Peut-être le suis-je, ou peut-être pas, il n’a qu’une seule manière de vérifier cela.
Suis-moi. Voyons si je peux vaincre l’ultime part de risque menaçant l’hardie entreprise que j’ai créée. Folie ou génie, ces deux notions se voient proches, si proches.
L’innocence peinte sur ses traits varia d’un demi-ton vers le docte :
-Et puis en tant que professeur, je suis apte à évaluer tes progrès. Je puis donc affirmer que ces derniers sont assez satisfaisants pour que tu puisses profiter de ce magnifique soleil.
Laissez donc parler l’expert ! Et puis si quiconque venait à lui afin de se plaindre de cette après-dînée passée dans les bois, Thomas interrogerait poliment cette personne sur ses notions latines, et démontrerait avec une aisance déconcertante que son niveau dépassait très largement celui du quidam qui, par la même occasion, ne pourrait répliquer, puisqu’on ne peut parler d’un domaine qu’on ne maîtrise pas absolument. Le jeune avait tout prévu, nous vous l’avions dit, pourtant.
Voyant Aurore quitter son siège, son petit sourire se marqua un peu plus : la convaincre n’avait pas été trop ardu, et bien qu’au départ elle ait montré quelques réticences, elle se trouvait à présent rendue à sa cause, ce qui, en facilitant les choses, rendaient ces dernières bien plus plaisantes.
-Fort bien, allons-y.
Ils franchirent le seuil de la pièce alors que les deux heures et demie sonnaient au clocher de la lointaine église d’Heathfield. Un tempo parfait, estima Thomas, qui, concentré, indiqua silencieusement à son amie de le suivre. Ils traversèrent une cuisine déserte, puis gagnèrent le jardin. Là, le britannique s’arrêta : un bref examen de la lande herbeuse s’étendant tout autour de la maison de Gaunt l’assura complètement de l’absence de ce qui se remarque le plus : une présence humaine. La voie était parfaitement libre, et cela lui plut autant que d’avoir raison, ce qui n’est pas peu dire.
Alors il s’élança. Courir sur les cinq cent pieds environ d’herbe rase le séparant du coude formé par le chemin, rempart lui assurant une entière invisibilité vis-à-vis d’un éventuel observateur posté à une des fenêtres de la maison, fut bref, intense, comme un crime bénin, un péché pardonnable. Impétueuse jeunesse ! Inconsciente fraîcheur ! Son cœur s’était envolé sous l’effort, et son souffle encore palpitant au creux de sa poitrine, il se retourna, embrassant le panorama du regard : la demeure, avec son petit jardin, son étage, cette paix douillette à tout foyer habité par un amour sincère unissant chacun de ses occupants. Et puis Aurore, silhouette presque lointaine, tâche de couleur chocolat surlignée de quelques traits rouges, forme dont il connaissait chaque détail, au point de les remarquer même s’il ne les apercevait pas. Voir avec le cœur, et pas avec les yeux. Cette séparation temporaire devenait d’autant plus séduisante qu’elle était éphémère et que le jeune homme savait qu’elle ne tarderait pas à prendre fin.
Tirant un petit miroir de sa poche, il orienta le verre de manière à ce qu’un rayon se réfléchisse et vienne frapper le mur au plus près de miss Gaunt, avant d’entamer leur signal : deux éclats longs, un court. Encore un petit quelque chose rien qu’à eux, usité depuis leur enfance, énième secret partagé d’eux seuls, compris uniquement par leurs âmes. Par ces lueurs, Thomas lui signifiait que la voie était libre, qu’elle n’avait qu’à courir vers lui. Revenir à lui. Peut-être était-ce simplement le danger qui se trouvait alors excitant. Mais l’anglais attendait cette vision, cette Aurore accourant vers et pour lui, avec une certaine griserie : son cœur allait retrouver un morceau de lui-même, et fondre à nouveau dans l’emphase de l’entièreté retrouvée. Quelle plus belle manière de commencer une expédition que celle-ci ?
Aurore R. Gaunt
L'ensorceleuse de Landscape
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Sam 17 Mar - 20:35
Donner l'amitié à quelqu'un qui attend l'amour, c'est comme donné du pain à qui meurt de soif
-Peut-être le suis-je, ou peut-être pas, il n’a qu’une seule manière de vérifier cela.
Ce qui l'énervait des fois! Il est peut être un bon professeur mais il y a des fois...Qu'est ce qu'il était con! Mais bon cela faisait partie de son charme!
-Et puis en tant que professeur, je suis apte à évaluer tes progrès. Je puis donc affirmer que ces derniers sont assez satisfaisants pour que tu puisses profiter de ce magnifique soleil.
Tentant, très tentant! C'est vrai que le soleil entrant à flot dans ce bureau prêté aux deux jeunes gens par le père d'Aurore faisait envie! Quand il fait beau, passé des heures encaqué entre 4 murs étaient loin d'être invivable! Elle plaignait d'ailleurs leur roi qui devait passé son temps à régler les affaires de l'état au lieu de pouvoir faire ses balades à cheval et ses chasses à courre qu'il aimait tant! En tant normal, Aurore - jeune fille studieuse - préférait ne pas sécher. Mais comme si c'était si gentiment proposé par monsieur le professeur, elle se leva suivie de près par Thomas qui ajouta:
-Fort bien, allons-y.
Ils quittèrent la pièce, traversèrent une cuisine vide de ses employés et arrivèrent à la porte de derrière donnant sur ce magnifique et sauvage jardin que son père aimait tant et qu'il utilisait en tant que plantation pour ses parfums. Elle sentit l'odeur de la lavande...Parfum préféré de sa mère. Elle sentit l'odeur des fleurs d'oranger...Une odeur qui lui rappelait le premier parfum que son père lui a offert quand elle l'accompagna à la Cour pour répondre à une commande d'une Comtesse. Elle avait attiré l'oeil et quand on a su qu'elle n'était qu'une simple fille de bourgeois parfumeurs, cela à surpris car elle avait la grâce d'une demoiselle de la noblesse.
Quand Thomas vérifia que personne n'était dans les parages, il courra, traversa le jardin et entreprit de s'aventurer dans les hautes herbes jusqu'au chemin où plus personne ne pouvait plus les voir depuis la maison des Gaunt. Elle le suivi quand il lui fit signe que la voie était libre et enchaina, quand elle s'est cachée derrière un mur de peur d'être vue, avec un petit miroir. Deux courts, un long, la voie était libre et elle s'élança vers lui.
Quand elle arriva près de lui, elle sauta dans ses bras et ils firent un roulé boulé sur une pente et ils terminèrent l'un sur l'autre dans la forêt loin de tout regard. Seul petit problème, elle avait complètement oublié qu'une petite rivière large mais peu profonde (allongé, on est mouillé que jusqu'aux oreilles) et ils tombèrent dedans. Aurore était au dessus de Thomas (qui lui était allongé dans l'eau) , elle se dégagea en se laissant tomber dans l'eau en rigolant. Ils n'allaient pouvoir rentrer tout de suite sauf si il escaladait les plantes grimpantes qui allaient jusqu'à sa chambre.
Qui aurait pu dire que ces jeux d'enfants n'allaient plus avoir lieu? Qu'un évènement allait empêcher à ces deux âmes soeurs de n'en former plus qu'une?
Thomas H. Cram
God of Mischief Prince of Lies
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Dim 18 Mar - 18:18
(c) tumblr
ஜ Thomas & Aurore ஜ
Right here, right now, you see my heart And tomorrow can wait forever
Comme il l’avait imaginé, elle mit toute son énergie, tout son cœur à franchir cette étendue de vide entre eux dont l’existence même défiait l’entendement. Malgré sa robe, malgré tout le soin qu’elle avait apporté à se préparer, la jeune femme n’aspirait qu’à le retrouver, et cela valait tout l’or du monde, car elle avait oublié dans l’instant tous les efforts faits pour lui plaire afin de simplement être en sa présence. La définition la plus pure et la plus parfaite de leur lien, de cet « amour » indéfini, pourtant presque palpable.
Thomas ouvrit les bras, Aurore s’y réfugia, et tout aurait pu continuer dans cette optique idéale si le pied du bourgeois n’avait point dérapé, l’élan de la belle l’ayant un instant déstabilisé. Qu’y avait-il de mal à prendre dans ses bras sa meilleure amie ? Le contact physique entre eux ne l’avait jamais rebuté, au contraire : il s’agissait d’un des signes extérieurs témoignant de leur osmose. Tous petits, combien de fois s’étaient-ils tenus la main, caressé les cheveux, endormis côte à côte au pied d’un arbre ? La mémoire, capricieuse, ne retenait pas ce genre de choses, les plongeant dans un oubli mélancolique, séparant le présent de ce qu’avaient été leurs jeunes années. Tout demeurait chaste, et aucune gêne, du moins pour Cram, ne venait gâcher ce genre de moments. Mais ils tombèrent.
Le choc entre son dos et les galets du ruisseau arracha au jeune homme une expiration profonde, une brève douleur lui coupant le souffle, avant qu’un poids inconnu ne s’appuie sur lui. Alors il rouvrit doucement les yeux et découvrit le visage d’Aurore, à quelques centimètres du sien. Il n’en eut pas peur. Il n’en eut pas honte. Il n’en eut même pas envie de bouger, à vrai dire. Non, Thomas sourit encore, comme si aucune autre expression ne pouvait lui venir en présence de la demoiselle. Avec douceur, apaisement. La situation en aurait choqué plus d’un, mais cela n’avait aucune importance. Les rayons du soleil entouraient le visage de son amie telle une auréole, et cela lui allait plutôt bien. Peut-être bien auraient-ils pu demeurer ainsi toute l’après-midi, allongés dans l’eau, yeux dans les yeux…
Miss Gaunt en décida autrement, et rompit cet étrange contact qui n’avait pas dû durer plus d’une ou deux minutes. Son rire alla dans le sens de ce que nous avions prédit : aucun d’entre eux ne s’était troublé. À son tour, le britannique se redressa, les cheveux humides, à moitié trempé par cette eau rendue gelée par la fonte des neiges tombées durant l’hiver.
(c) becausehiddles
-Nul mal, Aurore ?lui demanda-t-il tout de même une fois assis dans le courant, avant qu’un bruit de verre brisé ne le coupe.
Dans leur chute, son miroir de poche s’était cassé dans sa poche, sans pour autant le blesser, Dieu merci. Sept ans de malheur en perspective…
L’adolescent laissa sa langue claquer contre son palet, signe d’une très légère contrariété, qu’il repoussa prestement pour en revenir à sa camarade de baignade improvisée.
-Je ne pensais que nous finirions trempés… Nous sommes cependant fixés, à présent.
Oui, il ne leur restait plus qu’à se sécher au soleil, car s’ils rentraient maintenant, leur forfait ne pourrait être caché aux parents d’Aurore. Continuer jusqu’à la fameuse surprise devenait la seule solution valable.
L’instigateur de cette dernière se releva sans trop de mal, abandonnant là les débris du miroir, avant de se passer une main dans les cheveux, leur noir d’encre se trouvant lustré par l’eau du ru. Il pensa un temps à s’épousseter, contemplant l’état des dégâts… Par chance, nulle boue n’avait sali ses vêtements –il demeurait un garçon soigneux, même si peu matérialiste-, il ne put que secouer à deux reprises les bras, effort quelque peu vain, avant de se résoudre à laisser faire Apollon et ses rayons à peine tiède.
-Laisse-moi t’aider,lui proposa alors le bourgeois, lui tendant une main secourable afin qu’elle puisse se relever.
Il la tira alors à lui, et à nouveau, ils auraient pu être si proches… Le jeune homme garda la main de la demoiselle dans la sienne une micro seconde de plus que ce qu’aurait préconisé la bienséance, respectant toujours le précepte que nous dépeignions plus tôt. Ce geste se trouvait normal, tout à fait prévisible, en parfait accord avec la tonalité du moment. Aucune ambigüité –ou presque ? Allez savoir-.
-Je suis confus quant à ta robe… Néanmoins, es-tu toujours disposée à continuer ?
Bien entendu, son interlocutrice avait parfaitement le choix. Malgré tout, on sentait que, bien que Thomas soit entièrement prêt à se plier à sa décision, il espérait secrètement que sa complice ne renoncerait pas.
Aurore R. Gaunt
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Lun 25 Juin - 13:18
Si j'avais su que tout ça s'arrêtera, j'aurais sans doute essayé
Ils avaient terminé dans l'eau l'un sur l'autre. Ni l'un ni l'autre n'eut envie de bouger et il n'y avait aucunes hontes quant à leur position. Ba si quelqu'un les surprenait, ils auraient qu'à dire qu'ils avaient tout bêtement glissé.
L'eau était glaciale à cause des récentes fontes des neiges mais ce n'est pas ça qui stimula, enfin, Aurore a se dégager. Non, elle fut prise d'un fou rire qui la poussa, allongée, à côté de Thomas. Le soleil réchauffait l'eau mais à peine. ils auraient un rhume demain et vont devoir s'expliquer à leurs parents qui doivent encore être en train de faire leur expérimentation de parfum!
Thomas en profita pour se lever en s'inquiétant pour Aurore:
-Nul mal, Aurore ?
Elle tu son fou rire et dit: "non rien de cas..."mais un bruit de verre cassé la ramena complétement sur terre. En l'écrasant, elle avait brisé le miroir de poche de Thomas. Elle entendit un claquement de langue.
"Heu...Désolée"
-Je ne pensais que nous finirions trempés… Nous sommes cependant fixés, à présent.
"Moi non plus...La prochaine fois j'éviterais de me jeter sur toi quand il y a une falaise derrière"rigola t'elle
Il se releva complétement en lui tendant la main :
-Laisse-moi t’aider,
Elle sourit et le laissa la relever avant qu'il continue sa phrase.
-Je suis confus quant à ta robe… Néanmoins, es-tu toujours disposée à continuer ?
Elle regarda sa robe en partie mouillée à l'arrière et vers les jambes. Elle sourit
"Ba, au moins il n'y a pas de boue! Le soleil se chargera de nous sécher!"Dit elle. "On peut continuer! D'ailleurs, j'avais trouvé, il y a quelques temps, une vieille chaumière abandonnée et j'en ai fait un petit refuge où j'ai rangé de vieux vêtements! On peut aller se changer, j'y ai aussi mis des vêtements d'hommes!"
Sourit elle. Elle marcha dans le ruisseau jusqu'au bord et remonta sur la berge.
Thomas H. Cram
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Sam 7 Juil - 16:50
(c) daaria
ஜ Thomas & Aurore ஜ
Yeah, you could be my everything My favorite regret.
Il existait en ce monde des personnes au cœur sombre, vraiment sombre. Des personnes qui attiraient à elles le malheur et le néant, des trous noirs personnifiés répandant sciemment ou non autour d'eux et pour toujours mille et unes ombres meurtrières. Et puis il y avait ces autres personnes, à l'âme si pur qui, tels des soleils, repoussaient les ténèbres, redonnaient l'espoir, et irradiaient de bonté. Le rire d'Aurore avait cette faculté d'éloigner les nuages, si bien que lorsqu'elle lui assura que tout n'était pas si grave, le peu de mouron qu'il aurait pu se faire s'envola, comme soufflé par une brise d'été. La demoiselle possédait un pouvoir fort sympathique à observer, et bien plus à expérimenté, comme on appréciait une après-midi à l'ombre des arbres en plein mois d'août, lorsque la chaleur ne se montrait pas encore trop étouffante, mais que déjà, les reliefs du monde s'estompaient mollement aux quatre coins de l'horizon. Plus de soucis, plus de difficultés. La belle était de ces anges salvateurs, il n'y avait aucun doute là dessus. Restait à savoir si Thomas faisait partie de ces démons attirés par la douceur de l'aube.
Puisque tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, il regagna à son tour ce que nous pourrions nommer "la terre ferme", en comparaison de l'herbe glissante et autres galets humides auxquels le jeune homme avait eu affaire il y a peu. La proposition de son amie n'était pas sans intérêt il était vrai, mais à vrai dire, elle le contrariait assez, lui qui ne démordait pas de sa fameuse surprise qui visiblement passait en second dans l'esprit de miss Gaunt, juste après des vêtements secs. Il aurait tant voulu qu'elle ne tînt plus en place, cherchât à deviner ce qu'il avait concocté, ou du moins se réjouît comme l'aurait fait n'importe quelle adolescente sur le point de recevoir un cadeau de la part d'un être cher ! Non, plus ils attendraient, et plus l'effet s'en trouverait gâché, et cela faillit bien le rembrunir. L'abîme de ses pensées avala toute expression sur ses traits, pour le laisser songeur, au bord du ru... Il n'y avait pas à dire, lorsque les choses n'allaient pas dans le sens escompté par ses soins, Cram conservait certes sa légendaire patience, mais n'appréciait pas ces facéties du destin s'opposant à sa volonté toute puissante. Il lui fallait alors durcir sa poigne contre la volonté divine, et si cela ne l'effrayait guère, cela ne laissait que trop présager sa proportion à contrôler sans scrupules ce qui l'entourait...
Le regard tourné vers le ciel, son regard vert se mêla au vert du feuillage naissant à la cime des chênes, cherchant le soleil, se remémorant la géographie de ces bois, à quoi ressemblait les sentiers les plus proches, et quelle direction s'avérait la meilleure. Un oiseau le conseilla : le vent rectifia l'information, et le murmure de l'eau apporta son accord...
-Soit, pourquoi pas. Mais avant...
Thomas glissa ses doigts dans ceux d'Aurore, sans brusquerie ni usage d'autorité.
-... Nous ne sommes plus très éloignés. Nous pourrons nous y rendre par la suite.
Il lui offrit ce sourire rassurant qui aurait convaincu le Diable de renoncer au péché, ou bien à un ange de déchoir du Paradis.
-Suis-moi, ce ne sera pas long.
Et il l'entraîna, la guidant comme Hansel guiderait plus tard Gretel dans le conte de Grimm, passant devant pour éviter toute chute due à une racine, ou bien à ces plages de glace menaçante, car trop souvent verglacée. Combien de temps leur marche dura-t-elle ? Oh, sans doute peu, car l'adolescent ne se trompait jamais, et si ce dernier avait assuré que le fameux endroit secret connu de lui seul ne se trouvait qu'à un jet de pierre, eh bien ma foi, c'était que tel était le cas. Jamais il ne lui lâcha la main. Sans doute aurait-il aimé que cette vérité perdurât à jamais.
Au bout d'un instant, le jeune homme se stoppa, et se glissa doucement dans le dos de son amie, plaquant ses paumes contre ses paupières.
-À partir d'ici, il va falloir me faire confiance... Avance droit devant toi, nous sommes bientôt arrivés.
Il avait bien sûr fait en sorte que le peu de distance encore à parcourir ne soit nullement accidenté... Et si jamais Aurore sentait son sens de l'équilibre lui échapper, elle pourrait toujours laisser reposer un instant son dos contre le torse de Thomas, afin de reprendre ses esprits privés d'un de ses cinq sens. De plus, les bras de son compagnon, tels de rassurants garde-corps, seraient là pour la protéger... La miss n'avait rien à craindre, il ne lui restait plus qu'à aller de l'avant, à l'aveuglette, seulement animée par sa confiance.
Jusqu'où peut-on aller en ayant foi en l'être aimé ? La beauté du geste nous pousserait à répondre le bout du monde, mais contentons-nous d'une dizaine de pas, avant que le bourgeois n'ôte ses mains de la vue de la demoiselle, évitant le traditionnel "surprise !" pour mieux la laisser découvrir la scène s'offrant à elle. Devant eux, la neige grisâtre s'ouvrait sur une large parcelle de terre, soulignée une vingtaine de mètres plus loin par le court du ruisseau formant un coude. Pourtant, ce qui attirait le plus le regard était le nombre presque spectaculaire de fleurs des champs et fleurs sauvages qui avaient poussé là, multicolore réveil du printemps en délicat contrepoint du blanc terne de la glace. Comme si un peintre avait tapoté une toile immaculé de la pointe de son pinceau, avec les mille et unes couleurs de sa palette... Au milieu de cet écrin, une nappe avait été étalée, sur laquelle reposaient plusieurs paniers recouverts de chastes pièces de tissus, porteurs de friandises que ni les oiseaux ni les possibles intempéries n'auraient le droit de gaspiller. Le tout dégageait un romantisme doublé d'un bon goût laissant présager plusieurs heures de préparation, ainsi que quelque chose de bien touchant : en tombant certainement au hasard sur cet endroit, Cram avait de suite pensé à lui et Aurore assis ensemble là, partageant gaiement une collation.
-En passant ce matin, je suis tombé sur ces étranges préparatifs...commença-t-il avec un air faussement innocent.Aucune idée de qui a bien pu les placer là, mais enfin, il serait sot de ne point en profiter.
Et il avait la modestie de ne pas claironner fièrement que tout ceci ne résultait pas d'un petit miracle tombé accidentellement en plein Sussex... Que demander de plus ? À part peut-être que cet acte délibéré de dissimulation, auquel s'ajoutait le mensonge clairement assumé visant à le dédouaner faussement de cette création, ne soit pas un signe avant-coureur de sa future nature... Mais enfin, cessons de chercher le noir en tout ceci ; ils étaient jeunes, insouciants, mouillés et pourtant bien ensemble. Autant savourer tant que possible des bienfaits de la vie.
Aurore R. Gaunt
L'ensorceleuse de Landscape
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Jeu 2 Aoû - 20:06
Tu l'entends? Le murmure du vent que l'on aimait tant... Tu aurais cru si on t'avait dit que tu ne l'entendrais plus?
Thomas...Thomas faisait partie de ses hommes qui voyaient les autres comme ils l'étaient vraiment. Si une personne pensait être une mauvaise personne, si elle voyait rien de bon en elle, Thomas arrivait à lui prouver le contraire. Aurore, bien qu'elle avait mis du temps avant de s'en rendre compte, savait que tomber amoureuse de lui aura été la plus belle chose qui lui soit arrivé. Car c'est Thomas qui l'avait sauvé. De toute les façons dont une personne pouvait être sauvée. Et elle lui en était éternellement reconnaissante.
Ce jour la quand les enfants de paysans - par pure jalousie - l'avait chariée en la traitant de sale riche bête et moche, Thomas avait surgi de on ne sait où et les avait chassé à coup d'épée et de remontage de bretelles en leur jurant que la prochaine fois qu'ils l'embêteraient, il leur ferait haïr leurs parents pour les avoir mis au monde! Et il avait réconforté Aurore en lui disant que, au contraire, elle devait être la plus belle et bonne personne que Dieu aie envoyé sur Terre. Ils étaient rentrés chez Aurore mains dans la mains, ni l'un ni l'autre ne voulait brisé le silence et le lien qui les unissaient.
Aurore lui proposa d'aller dans une vieille chaumière abandonnée où elle avait établi un petit repaire secret. Il regarda la cime des arbres, le soleil faisait brillé ses yeux bleus.
-Soit, pourquoi pas. Mais avant...
Thomas glissa ses doigts entre les siens avec délicatesse. Son coeur rata d'un battement avant de reprendre de plus belle. C'était ça l'amour? Est ce doux et douloureux à la fois?
-... Nous ne sommes plus très éloignés. Nous pourrons nous y rendre par la suite.
Elle regarda Thomas, surprise et indécise, "nous ne sommes plus éloigné de quoi?". Voulez t'elle dire mais il lui fit CE sourire capable de désarmer n'importer qui, serait ce Dieu ou le Diable en personne.
-Suis-moi, ce ne sera pas long.
Il l'emmena à sa suite dans un léger mouvement de course obligeant la fille du parfumeur à soulever sa robe pour ne pas trébucher dans ses jupons. Elle sentait la main douce et chaude de Thomas...Qu'est ce qu'elle aimerait que cet instant perdure à jamais. Que Dieu, dans sa miséricorde, arrête le temps.
Un peu plus tard, Thomas la lâcha, ce qui a failli arracher un soupir à la belle, et se glissa dans son dos mettant ses mains devant ses yeux arrachant une protestation à la jeune fille mais ce qu'il dit suffira à la convaincre de se laisser faire.
-À partir d'ici, il va falloir me faire confiance... Avance droit devant toi, nous sommes bientôt arrivés.
Ils marchèrent. Aurore devant les yeux cachés et Thomas derrière voyant parfaitement bien. Même si elle lui faisait une confiance "aveugle" sans mauvais jeux de mot, elle n'était pas rassurée pour autant et posa son dos sur le torse musclé de Thomas lui arrachant une autre crise de rougissement bien que discrète.
Arrivés à destination, Thomas enleva ses mains permettant ainsi à Aurore de recouvrer la vue. Elle resta bouche bée devant le spectacle. Il était installé sur cette prairie en fleurs au milieu des bois, une nappe où reposait des paniers en osier recouvert de petites nappes empêchant les oiseaux curieux et affamés de venir se remplir l'estomac si Aurore ne faisait pas d'erreur sur le contenu de ces récipients.
- En passant ce matin, je suis tombé sur ces étranges préparatifs...Aucune idée de qui a bien pu les placer là, mais enfin, il serait sot de ne point en profiter.
- Waw! fut tout ce qu'elle trouva à dire: " Toi pour "trouver" les bonnes choses"dit t'elle. Elle n'était pas dupe. "A tu au moins "regarder" ce qui avait dans ses paniers?"enchaina t'elle.
Thomas H. Cram
God of Mischief Prince of Lies
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Sujet: Re: Like a teenage dream | Aurore Lun 10 Sep - 12:07
(c) jakeolson
ஜ Thomas & Aurore ஜ
Let me be your best friend I'll know your soul like no one else
Avec un haussement d'épaules désinvolte, Thomas lui signifia que sa question ne le préoccupait pas beaucoup, cachant ainsi parfaitement le fait que son admiration pour cette innocente machination lui plaisait beaucoup. Réussir était une chose, profiter du succès une autre ; ainsi, il avait l'élégance de feindre l'indifférence quasi totale, là où un franc sourire aurait été trop outrancier.
-Non, pas vraiment. Cependant, en deviner le contenu ne doit pas être si complexe que cela.
Pour lui, bien sûr que non, avec un intellect pareil, le simple contenu de paniers ne représentaient pas une énigme prodigieuse. Mais même Aurore aurait pu trouver : de semblables objets, tressés d'osier et pourvus d'anse, se révélaient être des choses de la vie courante, utilisées aussi bien à la ville qu'à la campagne par les ménagères affairées désireuses d'aller au marché afin d'acheter de quoi nourrir toute leur maisonnée. Ici, la fonction de transport demeurait centrale, et qu'aurait-on pu apporter en ce lieu d'une beauté frappante, sinon de quoi profiter plus avant du spectacle donné par Dame Nature ? Sans compter que la couverture au sol laissait présager la volonté de son propriétaire de s'installer un instant ou pour un temps un peu plus long sur l'herbe. Tous les indices abondaient vers une unique conclusion, ma foi enfantine : échappaient à leur vue de quoi se façonner une frugale collation, ce qui paraissait autrement plus probable que de la lecture afin de passer le temps, ou tout autre type de secrets.
S'appropriant la scène tel un seigneur son fief, Thomas s'écarta de la demoiselle, pour aller s'asseoir sur ladite pièce de tissu formant un confortable radeau au milieu de ces modestes merveilles végétales. Sa grande taille s'avéra d'ailleurs peu pratique, et ce fut avec un léger soupire qu'il se laissa presque tomber au sol, certains de ses muscles après leur folle chute refusant de se montrer immensément coopératif. Le monde du matériel contre celui des idées... Parfois, le jeune homme aurait aimé n'être qu'essence, un esprit flottant délivré d'un corps certes pratique, mais parfois bien encombrant. Ses idées ne connaîtraient alors plus aucune des limites imposées par l'étroitesse de son crâne... Et tout serait plus facile. Quoi que, d'un autre côté, sans corps tangible, plus de contacts humains. Non pas que Cram ait été très attaché à ce genre de démonstration, qui d'ailleurs se pratiquait peu chez lui, puisque son intelligence l'avait dès le début vieillit au yeux de ses proches, le posant en adulte bien avant sa majorité. Non, ce qui lui aurait manqué, ç'aurait été la main d'Aurore dans la sienne, son léger parfum, la douceur de ses cheveux... Un tas de petits détails qui concouraient à définir son amie, à faire d'elle une pièce quasi centrale de sa vie. Être près d'elle valait bien quelques petits sacrifices, dont préparer ce présent, et supporter encore un peu ses quatre membres longilignes.
-Je t'en prie, fais comme chez toi,lui intima le Britannique, vulgarisant l'écrin qu'il avait créé pour que son amie ne nourrisse nulle crainte à l'idée de s'approcher, de souiller d'un geste malheureux l'immobilité de ce tableau pastoral.
Lui-même d'ailleurs, le créateur de tout ceci, ne fit pas de manière : ses doigts longs et fins glissèrent à l'intérieur d'un des paniers, sous la serviette en protégeant le contenu, pour en retirer une pomme d'un rouge éclatant, aussi écarlate d'un petit coeur qu'on viendrait à peine d'arracher d'une poitrine. Le jeune homme, décidé, y planta ses dents avec un craquement net : teint blanc comme la neige, lèvres un instant rouges comme le sang au contact du fruit, cheveux noirs comme le bois d'ébène... Croyez-vous aux contes de fées ? Thomas en aurait ri, lui qui estimait peu les preux chevaliers, et n'aspirant pas à en devenir un. Sans savoir que le rôle du méchant de l'histoire lui reviendrait un jour...
Il prit cependant le temps de mâcher et d'avaler avant de s'adresser de nouveau à miss Gaunt, à la fois inquisiteur et malicieux :
-Et ainsi donc, tu as pour habitude de te promener en pleine forêt vêtue en homme... Cachotière.
Bien entendu, Thomas la taquinait : honnêtement, des demoiselles avaient commis bien pires impairs, sans compter que lui-même n'avait pas une conduite si reluisante que cela, professeur ayant sciemment débauché son élève et ôtée du cocon familiale pour mieux l'entraîner à sa suite au beau milieu de nul part... En y réfléchissant à deux fois, heureusement que la belle nourrissait une confiance absolue en lui, car dans le cas contraire, elle aurait été en droit de quelque peu s'inquiéter de son sort. Être perdue seule dans les bois avec un homme aurait eu de quoi en inquiéter plus d'une, sans parler de la longue liste de règles bienséantes enfreintes et potentiellement aptes à l'être à présent. Par chance, nous avions là deux jeunes gens censés et bien pensants ! Innocents, cela se discutait, et tous ces soupçons entourant semblable rencontre auraient pu les pousser à commettre l'indicible... Ainsi, dans un cadre enchanteur pouvait naître potentiellement le pire, et si Thomas en avait été pleinement conscient, lui qui n'imaginait en rien profiter de la situation, il aurait trouvé ce paradoxe fondamentalement captivant : bien et mal cohabitant, l'un permettant l'autre, sans que l'autre empêche le premier... Une sorte de métaphore de l'existence à laquelle l'Anglais aurait été particulièrement sensible.