Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée
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Sujet: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Sam 1 Oct - 19:17
Olivier A. de Breuil feat Matthew MacFadyen
Je me nomme Olivier Arthur de Breuil, j'ai 28 Ans et je fais partie des étrangers. Je suis un français, mon métier est chevalier. Je vis en ce moment à Londres. _________________________________________________
Les Pétales de la Rose
23 Janvier 1536 Quelque part entre la France et l’Angleterre
La mer est mauvaise disent-ils. La mer est très mauvaise. On ne peut pas approcher des côtes. Il faut donc que je reste encore dans ces eaux, trop proche de la France, trop proche de mon pays que je quitte. Et bien tant pis. Ça n’a aucune importance au fond. Ou en tout cas pas pour moi, plus maintenant.
Il est vrai qu’au début, j’étais étrangement pressé de partir, moi qui ne suis jamais pressé de rien, moi qui ait toujours été patient. C’était étrange comme sentiment, comme sensation. Assez désagréable. Je suis assez satisfait que ce soit passé. Je préfère rester calme, rester froid. Pouvoir analyser lentement, doucement chaque détail. Être maitre de moi-même, et de mes sentiments, pouvoir tout contrôler, tout voir. Je me souviens que cela rendait folle ma mère. Elle n’aimait pas voir son fils unique si distant, si froid, si calme. Elle a toujours admiré mon aspect, mon allure, elle me répétait souvent que j’étais beau (comme toutes les mères doivent certainement le faire), mais quelque chose me manquait toujours pour être parfait à ses yeux. Elle aurait préféré que je sois un enfant bruyant, débordant d’énergie, vivant. En revanche, mon tempérament et mon silence ont toujours plu à mon père et mes professeurs. J’étais un garçon attentif, qui comprenait et retenait très vite. Pour moi, les études furent une vaste partie de plaisir. Je crois que la plus grande crainte de mon père, c’était que je manque de courage, puisqu’il me savait posséder l’esprit. Mais je lui prouvais avant d’avoir atteint dix ans que j’étais un garçon doté de courage, de témérité et de générosité. Je me souviens encore de la fierté dans la voix de cet homme quand il parlait de moi. Je l’aimais et l’admirais terriblement, et mon cœur se gonflait toujours d’orgueil en l’entendant.
Que dirait-il maintenant en voyant son fils ? Et que dirait ma mère ? Ils ne seraient certainement plus fiers. Elle m’aura vraiment tout pris, même cette certitude que je pouvais leur plaire. Je la déteste. Je déteste les femmes. Surtout quand elles sont jolies. Elles cherchent toujours à prendre une place qui n’est pas la leur. Et puis, elles me déconcentrent. Une belle femme peut faire perdre ses moyens à un homme. C’est étrange cette force que possède le sexe faible sur nous. Mais je ne me laisserai plus avoir. Plus jamais. Je ne veux plus de femme, plus de maitresses. Qu’elles quittent ma vie. J’ai déjà donné. Je n’ai plus rien pour elles.
Le capitaine m’a dit aujourd’hui que j’étais le plus silencieux passager qu’il n’avait jamais eu. Il me l'a dit d'une façon qui attendait une explication. Je ne suis pas curieux, pas le moins du monde, je respecte les secrets des autres, et j'apprécie quand ceux-ci me laisse les miens. Je n’ai pas répondu évidemment. Les gens sous-estiment souvent le pouvoir des mots. Ils utilisent trop la langue, et lui enlève sa magie. Il ne faut parler que pour l’essentiel. Le reste est superflu. Inutile. Alors oui, je suis peut-être silencieux, solitaire aussi, je fuis les mots des autres. J’avais pourtant quelques amis en France. Je leur étais fidèle. C’est un déchirement pour moi de devoir les quitter, et de ne pouvoir les prévenir. Mais enfin. J’ai soigné ma tristesse avec du vin d’Espagne que j’ai ramené avec moi. J’ai parlé donc. L’alcool, en trop grande quantité, me délie un peu la langue. J’ai l’alcool triste, je crois que j’ai dû pleurer un peu aussi. Et puis j’ai joué. Ça, c’est mon vice. Le jeu. Et le pire, c’est que je suis très malchanceux. Mes amis ne cessaient de me dire que la malchance au jeu entraine la chance en amour. Je dois être un homme maudit, je n’ai eu ni l'un ni l'autre. Je n’ai peut-être jamais brillé par mon optimisme non plus.
Mais ce qui me tuera je crois, ce qui m’a déjà tué, c’est ma fierté. Ah ça, pour être fier… Je le suis même trop. Je sacrifierai des vies humaines à mon orgueil, et je l’ai déjà fait d’ailleurs. Mais ça n’a plus d’importance, ça ne doit plus en avoir. D’ici à dans quelques jours, tout sera fini. Ce sera comme si ces deux dernières années n’avaient été qu’un mauvais rêve. Je n’aurais qu’à faire semblant. Je sais faire. Je mens assez bien, je contrôle, je manipule. Moi qui suis très terre à terre, j’ai le talent d'inventer et raconter des histoires aux autres de telle façon que l'on me croit toujours.
Pour en revenir au capitaine, mon absence de réaction l’a fait rire. Un rire franc. Un rire qui résonne, et qui se brise en milliers de morceaux, pour aller encore ricocher dans l’air tout autour de vous. Ces rires étaient si merveilleux avant. Comme j’aimais quand elle riait comme cela. Ce rire, je le laissais pénétrer en moi. Mais le rire du capitaine m’a blessé. Il avait le gout du désespoir. Je ne veux plus entendre de rires, je ne veux plus rire. Parce que c’est se souvenir. Et que mes souvenirs me font trop mal. Je suis obligé de boire après. Et je n’ai presque plus de vin d’Espagne. Il ne faut plus que j’y pense de toute façon.
D’ici à dans quelques jours, je serais à Londres.
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LA PERSONNE QUI VIENT DU XXIéme SIÈCLE ♣
♣ Comme nous sommes très curieux, on voudrait connaître ton petit nom Newlon et au passage ton âge: 16 Ans. Bon maintenant on aimerait connaître l'endroit où tu as découvert l'adresse de Majestic Rose: PRD. Au fait, tu en penses quoi du forum? J'adooooooooore !. Un autre mot à dire? R.A.S ♣
Dernière édition par Olivier A. de Breuil le Dim 2 Oct - 4:07, édité 12 fois
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Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Sam 1 Oct - 19:18
Les Contes de la Rose
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« Monsieur… Monsieur, la Comtesse n’est pas visible Monsieur. Monsieur ! N’entrez pas Monsieur ! MADAME ! Votre Mari est là Madame ! »
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Je ne pourrais commencer mon histoire par moi-même. Parce que son début ne m’appartient pas. Le début de mon histoire appartient à Constance et Louis de Breuil. Mes parents étaient les maîtres d’un petit comté dans le sud-est du royaume de France. Mon père n’était pas un grand sentimental, il ne s’étendait jamais longtemps sur les sujets qui le touchaient ou l’émouvaient le plus étrangement. Il ne m’a presque jamais parlé de cette terre, gagnée par nos ancêtres. Et pourtant, dieu sait combien j’aurais aimé qu’il le fasse. Mais voilà, il aimait trop cet endroit où il avait grandi, et où je grandissais à mon tour, et comme toujours quand il aimait profondément quelque chose, sa gorge se nouait quand il venait à en parler. Nous marchions souvent pendant des heures, nous parcourions une partie de cet endroit qui nous appartenait, en silence. Enfant, je raffolais de ces balades. Je connaissais chaque caillou, chaque arbre, chaque ruisseau. Je devais hériter de ce lieu, et mon père, par son silence plus surement qu’il ne l’aurait fait pas les mots, m’avait inculqué pour notre territoire un amour profond.
Mon père ne parlait jamais de ma mère, mais il suffisait de voir comment il la regardait pour comprendre que les années n’avaient rien changé, et qu’il était encore très amoureux d’elle. Ma mère était une bourgeoise anglaise, elle avait rencontré mon père à Paris, lors d’un voyage en France où son père avait daigné l’amener. Il l’a aimé au premier regard. Elle non. Elle m’en a souvent parlé en riant. Mais son père ne lui avait pas laissé le choix, il avait accepté pour elle la demande de ce comte, le meilleur parti qu’il pourrait trouver pour sa fille. Il ne l’avait pas courtisé, il l’avait à peine croisé, mais il la trouvait merveilleuse. De son côté, elle lui voyait une belle allure, et une grande beauté de corps (et dieu sait que ma mère apportait une importance à ce genre de choses), mais elle n’éprouvait aucun sentiment fort. Cela vint après. Elle avait épousé un inconnu, et en moins d’un mois, elle était tombée amoureuse de son mari.
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« Que faîtes-vous ici Monsieur ? Vous n’avez rien à faire ici ! Allez-vous-en ! Je suis chez moi dans cette chambre ! Partez ! »
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Je naquis quelques années plus tard. Ma mère était une femme tendre et aimante. Ma nourrice aussi. J’étais choyé et entouré. A cette époque, je fus un enfant comme tous les autres. Un petit garçon turbulent, joyeux et joueur. Je n’en ai aucun souvenir, mais je sais que ma mère a longtemps gardé une grande mélancolie de cette époque. Ma petite enfance se déroulait sans éléments notables, sans choses palpitantes à raconter. J’étais vif, j’apprenais plus vite que les autres enfants, j’aimais courir, crier. Cela s’arrêtait là. J’évoluais dans un univers de femmes où tout n’était que douceur et tendresse. Mais mon père du craindre que cet univers m’empêche de m’épanouir comme il le fallait, ou peut-être était-ce ce que l’on faisait quand un enfant atteignait cet âge, mais quand j’eus cinq ans, il me retira de la compagnie de ces dames, et partagea mon temps entre de longues heures de silence à ses côtés, et des cours en tout genre avec un vieux précepteur. Je ne sais pas lequel des deux eut raison de moi, mais ce traitement soigna à jamais mon impulsivité, ma fougue et ma langue. Je devenais celui que je suis toujours. Un enfant calme, placide même, réfléchi. Ma vivacité ne devait se traduire que par mon intelligence et mon esprit. J’appris tout ce qu’il y avait à savoir, et même certaine chose dont je me demande encore aujourd’hui l’utilité. On m’apprit à lire, à écrire, à conter, on m’apprit le latin, on m’initia à la fauconnerie et à la vénerie, on m’apprit à monter à cheval et à manier une arme. Ma mère même ne me parlait plus qu’en anglais pour que je connaisse sa langue. Ces furent certaines des plus belles années de ma vie. Je découvrais sans cesse des choses, et si je n’ai jamais été quelqu’un de curieux, sans doute parce que toutes mes tentatives d’en savoir plus avaient été déçues par l’éternel silence de mon père, j’avalais les connaissances que l’on me donnait avec une grande avidité. Les sourires fiers de mes parents répondaient aux félicitations que l’on me faisait. Je forgeais l’homme que je devais devenir, et cet homme plaisait à ma famille.
J’avais huit ans le jour où je rencontrais celle qui conditionnerait mon existence future. Je longeais les bois du domaine avec mon nouveau cheval, un poulain noir nommé Nestor. On me l’avait offert pour mon anniversaire, et j’en prenais le plus grand soin, attendu qu’il serait dans son bel âge au moment où je devrais sans doute en avoir le plus l’utilité. Il promettait de devenir un étalon merveilleux. Je marchais donc, réfléchissant, détaillant les arbres que je longeais, et songeant aussi aux exploits que j’accomplirai peut-être avec ce cheval. En règle général, j’étais un enfant terre à terre, mais ce jour-là, mon imagination était sans doute excitait par le destin qui s’apprêtait à croiser mon chemin et me marquer à jamais, car je rêvais de grandiose les yeux ouvert. Je me voyais gagnant des combats, je me voyais aux côtés du roi, fier et souriant. Le soleil disparaissait à l’horizon, il allait là-bas, dans la terre, et il colorait le ciel de couleurs chatoyantes qui promettaient une nuit splendide. Je ris sans raison. Je ris fort, et mon rire éclata et rebondit autour de moi…
Un cri glacé, un cri d’horreur me répondit de dedans les bois. Sans réfléchir, je m’élançais.
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« Arrêtez ! Arrêtez immédiatement Monsieur ! Je vous en supplie ! Arrêtez ! Oh mon dieu ! Mais qu’avez-vous fait ? »
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Je connaissais ces bois par cœur. Tout m’était familier, mon père m’ayant amené, semé et perdu plusieurs fois dans ce bois à dessein que je puisse en ressortir, et que je comprenne l’importance qu’il y avait à connaitre parfaitement ce qui était à soi. Le cri était celui d’une enfant, une petite fille. Et il venait d’un ruisseau que j’aurais pu retrouver les yeux fermés. La fillette était au bord de la noyade quand j’arrivais, et n’écoutant que mon courage, je sautais pour lui venir en aide. Tout est flou, tout est brouillé dans ma tête. Je me souviens juste avoir réussi à la tirer de l’eau, malgré sa grande robe qui pesait plus lourd que moi, que je l’avais mis sur Nestor, et que par miracle j’avais réussi à nous trainer jusqu’au château de mon père. Arrivé en vue, je m’écroulais.
Quand je me réveillai enfin, mon père était à mes côtés. Fidèle à lui-même, il ne dit pas un mot, mais son sourire parlait pour lui. Les paroles avec lesquels il parla de mon courage et de ma générosité ce jour-là par la suite gonflèrent mon cœur d’orgueil. J’avais sauvé la vie de cette enfant. On m’expliqua qu’elle se nommait Louise, et qu’elle vivait avec son père et son cousin dans une maison au bourg le plus proche. On me permit même de la voir avant que son père ne vienne la chercher. Je me souviendrais toujours de cette entrevue. Nous n’avons rien dit, mais ses yeux, son regard avait changé quelque chose en moi. Je lui souris, et elle fit de même. Elle s’inclina poliment et nous restions ainsi, debout face à l’autre, à nous détailler. Elle n’avait pas six ans, et de magnifiques boucles rousses coulaient en cascade sur sa tête. Et son regard… Il n’aurait pas été permis d’en avoir un pareil. Il attirait le mien. Louise. Elle allait devenir mon univers.
Son père arriva. C’était un homme chétif, et fatigué par la vie, qui remercia mon père mille fois, s’inclina plus bas que terre et fit mes louanges pas moins d’une centaine de fois durant les quelques minutes que durèrent l’entrevue. Et puis ils s’en allèrent. Il amena sa fille, et ils rentrèrent chez eux. Ce n’est que quand la porte se refermât sur les belles boucles rousses que je captai enfin l’agacement de mon père. Il me congédia sans rien ajouter, d’un signe de main, sans même me regarder, pensif, ailleurs. Lui seul avait compris je crois. Cette fille portait malheur, cette fille causerait ma perte.
J’appris par ma nourrice que ma mère était tombée malade. En amoureux fou qu’il était, les pensées de mon père par la suite revinrent constamment sur sa belle épouse, et il en négligea presque ses autres devoirs. Néanmoins, on le comprenait. Par on, j’entends les autres. Moi, non. Moi, jamais. Ma mère malade, j’étais privée de sa présence, mais aussi de celle de mon père, cela m’excédait. Je cherchais un moyen de fuir les sombres pensées qui revenaient toujours quand je marchais seul dans ces couloirs, dans ce bureau où je m’étais longtemps tenu avec mes parents. Je voulais m’évader de ma réalité. La solution s’imposa vite à moi. Ma solution avait de belles boucles rousses et un regard bleu envoutant.
A partir de ce jour-là donc, je passai de moins en moins de temps avec mon père, et de plus en plus dans les bois, avec Louise. Nous construisions des cabanes. Elle rêvait pour moi, à voix haute, et parlait pendant des heures. Moi qui chérissais les silences, je n’aurais voulu qu’elle ne se taise pour rien au monde. Mon éducation continua, mes sorties aussi. Les mois passaient, et l’état de ma mère s’aggravait. L’été de mes neufs ans pourtant, elle sembla aller beaucoup mieux. Elle était faible, mais elle recommença à sortir, et je dus négliger mon amie, car ma vie d’avant reprit pendant deux ans son cours normal.
Mais le premier jour de l’été de mes onze ans, Louise disparut de ma vie. Et elle ne partit pas seule.
Il faisait chaud, le soleil était haut, mon précepteur et moi-même, nous somnolions au-dessus du gros ouvrage poussiéreux que nous devions travailler. Je le vis très lentement glisser sur son fauteuil et s’endormir tout à fait, et je jugeais que ma présence n’était plus vraiment nécessaire. J’allais chercher Nestor, qui était devenu un magnifique étalon de quatre ans, et qui avait pratiquement fini son développement, et je me dirigeais avec lui dans les bois. Louise y passait tous ses après-midi. Je ne savais pas comment elle se débrouillait, et à vrai dire, je m’en moquais un peu, mais elle n’était jamais de corvée, et avait toujours du temps à passer avec moi. J’allais directement au ruisseau où nous nous étions rencontrés, mais je ne la trouvais pas. Je m’enfonçais un peu plus, mais il n’y avait nulle trace d’elle. Finalement, je faisais le chemin jusque chez elle, au bourg, m’imaginant chaque instant la voir apparaitre et venir à ma rencontre. En vain. Finalement, je trouvais la porte close, et on m’apprit que la famille avait subitement disparue. Cela me surprenait autant que cela m’effrayait. Je retournais au galop jusque-là où j’avais un jour sauvé ma jeune amie, et en regardant bien, je trouvais un morceau d’étoffe. Cela suffit à me plonger dans l’angoisse la plus totale. Je fouillais le bois jusqu’à ce que la nuit ne tombe, en vain.
Finalement, je rentrais au château, et ma nourrice se précipita vers moi pour me prendre dans ses bras et me consoler. Je fus surpris au début. Cela avait-il quelque chose à voir avec Louise ? Savait-elle quelque chose ? Non. Non pas Louise. Mais pendant mon absence, ma mère était morte.
La nouvelle m’atteint si gravement, à moins que ce ne soit le fait que j’ai passé dehors la moitié d’une nuit dans la forêt, que je contractais un mal qui m’alita pendant une semaine. On enterra ma mère sans que je ne sois présent. Et puis, mon père vint me veiller à mon tour. Mon mal n’était que passager, superficiel, mais je devais découvrir que le sien en revanche était profond et ne cesserait jamais de le ronger.
La vie reprit lentement son cours. J’assistais à des cours, je m’entrainais, je marchais de longues heures avec mon père, ou je me tenais seulement silencieux dans son bureau, à attendre que le temps ne se passe. Attendre. Oui, j’attendais. Un miracle qui me sortirait de la vie triste et morne dans laquelle ces disparitions m’avaient plongé. J’étais le spectateur d’une vie dont je ne voulais pas. Mais Louise n’était plus là pour rêver pour moi, et je me retrouvais emprisonner dans ma propre existence, sans la moindre échappatoire.
Ainsi s’écoula mon adolescence. A la fin de celle-ci, je découvris le vice. La luxure et le jeu devinrent mes occupations favorites. Je ne restais plus chez moi le soir, je rentrais au matin, ruiné, couvert du parfum des femmes avec qui j’avais été, ayant entraperçu ce que pouvait être le plaisir, sans jamais goûter au bonheur. Mon père ne disait rien, et me regarder faire. Il haussait les épaules, et croyait en mon honnêteté, en mon grand cœur. C’est cette loyauté paternelle qui me fit lentement, très lentement, me détourner de ces travers. Et puis le jour de mes vingt-cinq ans, alors que je finissais ma lente et douloureuse guérison, je fus atteint par le pire des maux qu’il soit : l’amour.
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« Allez au diable ! »
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Ils donnaient une fête en mon honneur dans ce petit bourg à côté du domaine. En tant que fils du Comte de la région, et futur Comte, je m’y rendais souvent et me mêlais à ces braves gens. J’aimais la danse, j’aimais les rires. Etrangement, mon côté taciturne s’effaçait un peu dans cette ambiance. Oh certes, pas totalement. Je restais froid, fier, et distant, je continuais à tout regarder, tout analyser, mais je m’efforçais de me montrer agréable. Et cela était facile. J’avais plusieurs fois entendu dire que je possédais une grande beauté de corps et d’esprit, et flatté par ces compliments, j’essayais toujours de jouer de ces merveilleux atouts. Car après tout, à vingt-cinq ans, je possédais tout ce qu’un homme peut rêver d’avoir. J’étais riche, noble, et bientôt à la tête d’un magnifique comté que je connaissais par cœur, et dont je connaissais et estimais les gens, ce qui était d’ailleurs assez réciproque. J’avais reçu une éducation irréprochable, j’étais un gentilhomme, j’avais à mes pieds un grand nombre de maîtresses potentielles. Rien ne me manquait. Et surtout pas elle. Mais le destin nous frappe quand on le souhaite, ou comme on le souhaite le moins. Il fit revenir cette empoisonneuse. Et le jour de mes vingt-cinq ans, au petit bourg, à ma fête, je rencontrais une invitée surprise et retrouvais une très ancienne amie.
Louise Delmas.
Mon cœur s’arrêta dans ma poitrine quand je la vis, et il me fallut quelques longues minutes pour reconnaitre dans la magnifique femme qui se tenait devant moi. Ses yeux étaient toujours les mêmes, ce regard m’envouta à peine se posa-t’il sur moi. Ses cheveux étaient à la fois blonds, châtains et roux. Elle était devenue la plus belle femme du monde. A vingt-deux ans, elle avait toutes les qualités qui font que les hommes se retournent sur une femme. Elle me reconnut plus vite elle, et vint me prendre dans ses bras, elle rit en entendant ma voix grave d’homme, alors qu’elle ne se rappelait que de ma voix d’enfant. Elle ne dansa qu’avec moi, tout comme je ne dansai avec elle, enivré que j’étais par cette femme extraordinaire, ce miracle de dieu, cet ange, cette empoisonneuse, ce démon, celle qui allait devenir l’unique instrument de mes malheurs et de ma malchance. Nous nous quittâmes tard, en échangeant la promesse d’être à la première heure le lendemain au ruisseau où nous avions passé tant de temps ensemble.
C'était donc ça, l'amour ? Cet émerveillement des sens, de chaque parcelle de chaire ? Ce miracle qui fait tout oublier ? Même son nom, même son rang, même son père ?
Je rentrais tard, le cœur bondissant dans la poitrine, amoureux comme un fou, heureux comme un roi. Mon père m’attendait. Il était déjà au courant bien sûr. Il me jeta un de ses regards dont il avait le secret, il lut dans mon âme, et soupira doucement. Il se contenta de me dire, d’une voix affreusement calme, que lui vivant, je ne l’épouserais jamais et alla se coucher. Mon père ne se réveilla jamais, il mourut cette nuit-là. Le destin était en marche, et rien ne pourrait le stopper.
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« Comme vous voudrez, Madame. Mais vous venez avec moi ! »
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Je la revoyais finalement plusieurs mois plus tard seulement. Des affaires m’avaient envoyé en Angleterre régler certains détails laissés de côté par mon père dans la famille de ma mère. Rien de bien important. Surtout, une bonne excuse pour m’échapper un moment. Mon père m’avait en quelque sorte interdit d’épouser Louise, mais je sentais que je mourrais si je ne le faisais pas. Quel idiot, quel imbécile, quel niais j’étais ! Je mettais donc ma tête au clair. Et je décidais contre toute attente de courtiser la belle roturière et de l’épouser, malgré les recommandations paternelle. Seulement, en respect de la mémoire de mon père, je ne presserai pas le mariage. J’attendrais au moins un an avant de lui demander sa main.
Et c’est ce qui se passa. Dès le début, Louise sembla partager mes sentiments. Mais elle affirma me comprendre, et ne fit pas changer mes résolutions, bien au contraire, elle m’y encouragea. Et puis, finalement, quelques semaines après mes vingt-six ans, nous nous marions enfin, pour mon plus grand bonheur.
Ce fut cette nuit-là que je compris le comportement de mon père quand ma mère était tombée malade. Et plus que jamais, j’admirais la force et son courage de feu le Comte. Moi, je n’y aurais pas survécu, j’en étais persuadé. Comment aurais-je pu ? Je n’aurais su me résoudre à vivre sans elle, jamais.
Deux ans passèrent, plus rapide que toutes les autres années de ma vie. La joie, le bonheur. Tous les matins au réveil, pouvoir ouvrir les yeux et voir son visage. La tenir dans mes bras. Je suis cruel avec moi-même en me remémorant cette époque. Mais cela ne pouvait durer éternellement. Je n’avais pas épousé un ange, loin de là, et tout le monde à part moi, dans tout le comté, en était persuadé. Alors il fallut bien que j’ouvre les yeux. C’était comme s’éveiller d’un rêve. S’éveiller trop brusquement d’un rêve.
C’était une matinée froide de la fin de Novembre, et je l’avais vu. Cet homme. Son prétendu frère qui n’avait même pas daigné venir à notre mariage. Et je connaissais les rumeurs qui circulaient à son sujet. Je n’avais jamais voulu les entendre, mais je les connaissais. Je l’avais donc vu ce glisser dans les appartements de la comtesse, alors que celle-ci m’avait fait dire qu’elle était souffrante et ne souhaité pas être dérangé. Plus certainement que les mises en garde de tous mes amis ces deux dernières années, ce fut la jalousie que je ressentis en le voyant faire qui me mit la puce à l’oreille.
D’où venaient-ils tous les trois ? Le père, le frère et la fille ? Avaient-ils vraiment des liens de parentés ? Ils se ressemblaient si peu pourtant… Et où étaient-ils passés, toutes ces années où ils avaient disparu ? Pourquoi étaient-ils revenus ? Qu’est-ce que cet homme était pour ma femme ? Qui était ma femme ?
Je commençais à douter. Les paroles de mon père me revinrent en mémoire, et blême, silencieux comme à l’accoutumée, je me dirigeais vers les appartements de ma chère et tendre. La femme de chambre tenta tant bien que mal de m’arrêter, mais en vain. J’étais mu par quelque chose qui me rendait invincible. J’entrais. Et je les voyais, deux amants entrelacés. Son frère ? A la bonne heure ! Et moi, son unique amour ? Laissez-moi rire ! Elle chercha à me repousser à son tour, mais j’avais sorti ma dague. J’étais chez moi, j’étais un grand seigneur, j’avais le droit de justice basse et haute, j’étais trahie, bafoué, témoin de ce que l’on devait qualifier d’inceste puisque cet homme se présentait comme le frère de Louise… Ce sont les arguments que je me ressors à chaque fois que j’y pense. Ceux que je sortirais à la cours de justice si jamais on m’arrête. Mais sur moi, ça ne prend pas. Je l’ai tué, j’ai tué son amant, je l’ai sacrifié à mon honneur. Alors elle est devenue terrible. Où était partie la femme que j’aimais ? Aucun moyen de le savoir, mais celle qui se tenait devant moi, c’était le démon en personne. Elle cria, elle m’arracha la dague, elle me maudit. Et je la maudis à mon tour. Mon poing droit parti et frappa son visage. Elle s’écroula sur le sol inanimé. Mon regard s’arrêta un instant sur la fleur de lys du bourreau qui marquait son épaule droite à présent dévêtue, et je dus me retenir de frapper encore, sachant que je le regretterai. Cette femme, ma femme était flétrie par la justice française. Cette femme avait réussi à tout me prendre, à tout me voler. C’en était trop pour moi.
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On ne retrouva plus le Comte de Breuil après cette mésaventure. Il avait disparu, ainsi que la plupart des biens les plus précieux de sa famille. Mais on trouva ses vêtements, au fond du ruisseau où il avait jadis sauvé sa femme, la Comtesse. Celle-ci disparut miraculement, son frère et son père avec elle. Les gens pleurèrent beaucoup le Comte, mais pas du tout les Delmas.
Plus d’un mois plus tard pourtant, ce que ses gens ignorèrent toujours, un homme ivre mort fut retrouvé dans un bois, répondant au même nom et à la même signalisation que le compte. Il montait un vieux cheval de vingt ans, arrivé en fin de vie, appelé Nestor. Cet homme remonta la France, et embarqua mi-Janvier pour l’Angleterre.
Là-bas, il joua de son nom, de ses relations et de son argent et devint chevalier. Et il commença une vie coupée de tout, une vie bien loin de celle qu’il avait un jour vécue. Une vie pour oublier l’autre. Pour qu’elle ne soit plus qu’un rêve. Un mauvais rêve.
Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Sam 1 Oct - 19:43
Bienvenue sur Majestic Rose, je suis d'ailleurs contente de te retrouver ici et surtout avec cet avatar Si tu as des questions, surtout n'hésites pas, on est là pour toi avec Svanhilde
Ralph Fenton
Baron, megalomania queen of my heart
♣ Messages : 612 ♣ Livre Sterling : 590 ♣ Date d'inscription : 08/07/2011 ♣ Age du personnage : 35 ans ♣ Profession : Baron
Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Sam 1 Oct - 23:40
Bienvenue parmi nous et bonne chance pour ta fiche qui ma foi est déjà pas mal avancée
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Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Dim 2 Oct - 4:09
Merci beaucoup à toutes !
Fiche terminée !
Marianne Foster
Une rose est belle ♣ Ses épines piquent
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Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Dim 2 Oct - 9:02
Haaaaaaan, Matthew
Bienvenue Olivier ! <3
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Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Dim 2 Oct - 9:47
Merci !
Mary E.D Abbot
Entre amour et raison, mon coeur balance
♣ Messages : 277 ♣ Livre Sterling : 1006 ♣ Date d'inscription : 30/07/2011 ♣ Age du personnage : 21 ans ♣ Profession : princesse bâtarde reconnue de France
♣ Vos lettres de Noblesse ♣ Libre pour RP ?: trop de rp pour l'instant, je rouvrirais ma boite quand ils seront classés ^_^ ♣ Relationship: ♣ Inventaire:
Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Dim 2 Oct - 9:57
Bienvenue!
Mon personnage est français également (la princesse bâtarde de France pour être exacte) j'espère qu'on s'entendra bien ^_^
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Invité
Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Dim 2 Oct - 10:05
Merci !
J'espère aussi ! (Mais bon, ton personnage est féminin, alors c'est mal barré quand même. )
Invité
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Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Dim 2 Oct - 10:15
Bienvenue confrère chevalier
Invité
Invité
Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Dim 2 Oct - 10:17
Merci beaucoup !
Antanasia de Devonshire
Anya ♣ Duchesse de votre coeur
♣ Messages : 3065 ♣ Livre Sterling : 5088 ♣ Date d'inscription : 28/03/2011 ♣ Localisation : A Londres ♣ Age du personnage : 20 ans ♣ Profession : Duchesse
Sujet: Re: Olivier Arthur de Breuil ♕ La vie est belle, le destin s'en écarte. ▬ Fiche Terminée Dim 2 Oct - 10:35
Tu es Validé !
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Alors là les personnages torturés du forum ont une sacré concurrence, je suis sous le charme de ton perso, j'étais tellement prise dans l'histoire que j'étais déçu d'arriver déjà à la fin. En tout cas, Olivier est un sacré personnage qui va beaucoup apporter au forum Amuses toi bien parmi nous Pour ton rang, je te met étranger pour le moment, après il se peut que tu arrives dans celui des chevaliers ^^
Voilà tu es passé devant le roi et dans sa grande bonté il a décidé que tu étais le Bienvenue sur Majestic Rose. Maintenant tu vas enfin pouvoir jouer, dépenser ton argent, faire de magnifiques rencontres. Elle n'est pas belle la vie. Pour bien débuter sur Majestic Rose, nous te conseillons de lire les nombreux sujets présents sur le forum (si ce n'est pas déjà fait). Tu peux aussi te créer une fiche de relations et de topics. Mais surtout, files dans le flood pour faire connaissance avec un peu tout le monde.
Bienvenue sur Majestic Rose.
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
♣ Messages : 433 ♣ Livre Sterling : 185 ♣ Date d'inscription : 04/07/2011 ♣ Localisation : Là où il doit être, toujours. ♣ Age du personnage : 31 ans ♣ Profession : Lord