Sujet: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Ven 1 Juil - 16:29
❀ MARIAGE A LA COUR
Nous étions tous là, nous les nobles, les quelques bourgeois et rares servants, pour l'évènement qui rendait notre roi si heureux. Après une cérémonie de mariage dans l'Abbaye de Westminster, la soirée qui était donnée, au palais de Whitehall, était tout bonnement divine. Nous étions tous là à profiter de l'évènement, de l'alcool qui coulait à flot, des danses, de la nourriture. La nouvelle reine était là, le visage souriant, mais quelque peu réservé. Au centre de la table d'honneur, avec le roi, elle nous regardait. Le couple royal n'avait pas pu inaugurer le bal, d'après les rumeurs de la cour, la jambe du roi le faisait souffrir et on voyait clairement qu'il tentait de cacher un léger boitement. Alors que la musique battait son plein, les personnes qui regrettaient la belle Anne Boleyn se mirent à penser que sa mort avait été malheureusement vite oubliée. Les autres, les ennemis de l'ancienne reine, étaient heureux de voir un nouveau jour se lever. Au loin, alors que nous étions tous dans les effluves de la fête, un feu d'artifice éclata, éclairant le ciel d'une pluie d'étoile. Admiratif devant ce spectacle, nous profitions, puisque le bonheur est toujours de courte duré.
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▬ Pour cet évènement, le seul mot d'ordre est de profiter, les jours prochains risques d'être difficiles, vous vous devez donc de vous amuser avant. Partager le bonheur de notre roi et de notre nouvelle reine et dansez. ▬ Attention, les nobles ont une place privilégié à cette fête, puisque bien sûr, il faut bien s'habiller et un petit bourgeois et une personne du peuple, ne peut pas avoir une tenue convenable pour un tel évènement. Par contre si vous êtes servant à la cour, votre présence est conseillée.
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Antanasia de Devonshire
Anya ♣ Duchesse de votre coeur
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Ven 1 Juil - 23:19
♣ Fêtons dignement la nouvelle reine et la mort d'une ancienne aire. La fête battait son plein, la reine et le roi étaient majestueux. Jamais l'Angleterre n'avait brillé d'un tel éclat. Pourtant c'est avec une sombre tristesse qu'Antanasia accueillait cet événement. La Duchesse de Devonshire était magnifique dans sa robe pourpre, mais le maigre sourire qu'elle offrait à l'assemblée contrastait avec l'éclat de sa tenue. Maussade, elle aurait voulu quitter ce mariage et fuir au plus vite Londres, mais la Duchesse ne devait point quitter son mari, qu'elle chérissait tendrement et surtout quitter la soirée, aurait été désapprouvé par le roi. Au vu des récents évènements, déplaire au roi était vraiment malvenu. En voyant, la reine Jeanne dans sa robe d'une blancheur éclatante, Antanasia ne put réprimer le pincement au cœur qu'elle ressentait. Il y a deux semaines encore, c'était la reine Anne qui était sa reine, pas cette Jeanne, de toute façon, dès le premier regard, la jeune germanique l'avait tout de suite détesté. Antanasia l'avait compris, Jeanne Seymour était l'instrument de son père et son frère, ces deux hommes avides de prendre la place des Boleyn, n'avaient pas hésité à pousser cette femme dans la direction du roi. La jeune femme réprima sa colère pour mieux se concentrer sur son époux, ces dernières semaines avaient été difficiles à cause de la perte de leur fils, avec seulement six mois de grossesse et un accouchement plus que difficile, le bébé était mort né. Antanasia avait mis beaucoup de temps avant de s'en remettre, mais le soutient de ses proches avaient aidé son rétablissement, physique et psychologique. Aujourd'hui, la Duchesse était peut-être encore attristée, mais elle se sentait mieux, son deuil était fait. Quand arriva le moment, William offrît son bras à son épouse et ensemble, ils s'approchèrent du roi, qui était aussi le parrain de leur petite Agnès. Après une révérence, ils souhaitèrent tous leurs vœux de bonheur au nouveau couple. Le roi dans sa grande bonté, leur présenta ses condoléances, pour la perte de leur fils. Si Antanasia avait eu du courage, elle aurait exprimé au roi, que son mari contrairement à lui n'avait pas envoyé sa femme à la mort, pour une simple fausse couche. Mais Antanasia n'était pas courageuse et surtout pas assez folle pour défier le roi. Alors qu'elle était censée s'amuser, la Duchesse de Devonshire n'y arrivait pas, pour elle, cette fête résonnait comme la fin de l'aire Boleyn, William était d'accord sur ce sujet avec elle. La jeune femme n'avait pu s'empêcher de comparer les deux reines et cette Jeanne Seymour paraissait vraiment austère, en comparaison avec la pétillante Anne. Un serviteur vêtue d'un élégant costume passa et Antanasia se servît d'un verre de vin, elle écoutait distraitement la conversation que son mari avait avec le Duc de Buckimgam. Son attention était concentrée, sur la piste de danse. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas dansé. Plus précisément depuis le début de sa deuxième grossesse, ce qui était une véritable éternité pour elle. La belle brune attendît patiemment que la conversation, entre son époux et son ami, devint moins importante, pour demander à William de la faire danser. Elle agrémenta ses mots avec un sourire charmeur, elle savait que son mari ne pourrait lui résister. La prochaine danse arriva et le couple Devonshire se mît en place. Les musiciens se mirent alors à jouer une danse très à la mode en ce moment: la volte. Cette danse se réalisait en couple et elle était assez vive. Tout ce qu'il fallait à la belle Duchesse. Le couple se mît à tournoyer à l'unisson avec les autres. Les nobles avaient la piste pour eux, puisque le roi ne pouvait danser à cause de sa jambe. Si elle n'était pas une Duchesse, Antanasia aurait ricané en imaginant la pauvre Jeanne qui ne pouvait pas danser avec son mari. Alors que la musique continuait toujours, la belle brune fût soulevée dans les airs par son mari et elle le gratifia d'un joyeux rire. Antanasia s'amusait enfin et elle exécuta chaque pas avec beaucoup de grâce. Elle avait toujours aimé la volte, surtout depuis qu'elle l'avait apprise avec la reine de France. Cet instant de joie se termina, une fois que les musiciens arrêtèrent de jouer. Toute l'assemblée applaudissait les nombreux couples qui avaient réalisé cette danse. Même si Antanasia s'était beaucoup amusé, sa santé lui rappela qu'elle n'avait pas été sage. La belle Duchesse se sentait complètement épuisée après une telle danse et elle aurait bien aimé retourner tout de suite au manoir que le couple possédait à Londres, pour pouvoir se reposer et serrer dans ses bras sa petite princesse. Son mari lui glissa tendrement à l'oreille qu'il allait la laisser seule quelques instants pour discuter affaire. Docilement, la jeune femme acquiesça et elle se retrouva alors seule. Pour s'occuper, elle s'approcha d'un serviteur pour prendre une autre coupe de vin et elle se rendît vers la première fenêtre qu'elle pouvait voir. Dehors les ténèbres contrastaient face à cette joyeuse soirée. Pourtant au loin, la belle Duchesse pouvait apercevoir, une grande colonne de fumée accompagnait d'un immense brasier. Ainsi le peuple fêtait dignement le mariage du roi. Antanasia sourît faiblement, même si elle n'appréciait pas la nouvelle reine, elle aurait tellement aimé que Svanhilde assiste à ce mariage. Cela lui aurait sûrement plût. Toujours en restant dans ses pensées, la jeune femme porta la coupe à ses lèvres pour boire une petite gorgée de vin. Ce dernier était délicieux, sûrement l'un des meilleurs qu'elle n'ait jamais pu goûter. Mais après tout, elle n'en était pas si étonné, puisque ce précieux vin, provenait des caves royales.
Dernière édition par Antanasia de Devonshire le Lun 11 Juil - 0:22, édité 1 fois
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Dim 3 Juil - 7:53
Les festivités avaient déjà commencé depuis une bonne trentaine de minutes lorsque le carrosse du marquis arriva devant les portes du Palais de Whitehall. Peter n’attendit pas que le cocher lui ouvre la porte, il était suffisamment en retard pour perdre plus de temps. Il s’arrêta un instant pour regarder ce magnifique palais illuminé par les couleurs des feux d’artifice puis se retourna pour voir si son frère Devon était sortit du carrosse. Les parents de Peter devaient déjà être arrivés depuis longtemps et probablement inquiets de ne pas les voir venir. Ils avaient toujours tendance à vouloir mettre leurs fils en avant et étant leur seul et unique sujet de discussion, ils ne devaient pas avoir grand-chose à raconter en leur absence. Peter s’étaient habillé à la hâte, il n’avait pas l’intention de venir au départ mais ses parents avaient fortement insisté. Il ne pouvait les décevoir une fois de plus après ce qu’il s’était passé. Lui et son frère gravirent les marches et pénétrèrent dans le palais. Pour le marquis, tout ceci était une corvée, il avait horreur de toutes ces mondanités. Il venait de traverser un moment difficile et n’avait pas vraiment le cœur à rire. Tentant de se repentir, il essayait d’éviter par tous les moyens d’être tenter de retomber dans l’alcool et les jeux qui l’avaient détruit. Il était parfaitement conscient de ce genre de soirée n’allait pas rendre sa tache facile. Il ressentait un manque évident et cela le rendait irascible et stressé. Sur le chemin vers la grande salle des banquets, Devon lui donnait de légers coups de coude pour l’inciter à sourire. Pour qu’il arrête, Peter afficha un sourire figé qui paraissait faux à des centaines de miles. Ils arrivèrent enfin devant le Roi et lui firent une rapide révérence. Peter le félicita pour le mariage et s’éloigna de l’entrée. Il se sentait peu concerné par ce mariage, il n’était pas à Londres lorsque leur ancienne Reine Anne Boleyn fut exécutée et avait appris la nouvelle pas mal de temps après. Il avait encore du mal à l’accepter, il s’était habitué à cette Reine extraordinaire et ne comprenait pas comment un homme pouvait ainsi mettre fin aux jours de son épouse. Il s’avança vers le centre de la salle et aperçut la nouvelle Reine parmi la foule. Même si Peter n’appréciait pas énormément le Roi, il ne pouvait faire autrement que de reconnaitre qu’il avait de bons goûts en matière de femme. Il se demandait si Henri VIII avait l’intention de se marier avec toutes les dames du Royaume d’Angleterre ou s’il comptait en laisser un peu aux autres. C’était l’une des seules raisons pour laquelle Peter avait accepté d’assister à cette cérémonie, l’espoir de trouver enfin la personne qu’il lui fallait. Il avait déjà plusieurs noms en tête parmi les dames de la cour mais le choix s’avérait plus dur qu’il ne l’avait imaginé. Le Marquis espérait bien les rencontrer ici mais la foule y était si dense qu’il n’était pas facile de reconnaitre qui que ce soit. Il aurait certainement plus de chance s’il invitait quelques demoiselles à danser, mais la danse n’était pas franchement sa spécialité, il était plutôt du genre à rester assis, un verre à la main et à regarder les mouvements gracieux des robes qui rivalisent de beauté. Il traversa la salle pour se diriger vers les buffets et sentit quelques regards se posaient sur lui. Cela faisait longtemps qu’on ne l’avait plus vu à la cour à cause de ses problèmes mais pour la grande majorité, la raison restait encore obscure et Peter ne voulait surtout pas que cela s’ébruite. Les serviteurs valsaient autour des tables pour proposer aux nombreux invités de quoi se rafraichir. Peter scrutait attentivement les verres de chaque plateau mais leur couleur bordeaux ne laissait aucun doute sur la nature de leur contenu. Il grimaça légèrement, les nobles étaient-ils tous obligés de boire du vin ? Le marquis ne trouvait sur aucune table un quelconque pichet d’eau plate. A défaut de pouvoir boire, il prit un pic sur lequel reposait un canapé au saumon. Au moment où il comptait en prendre une bouchée, il aperçut une silhouette qui se tenait près d’une grande fenêtre. Peter la connaissait, il s’agissait de la Duchesse de Devonshire, une bonne amie. C’est avec un sourire qu’il alla se placer à ses cotés. Il resta quelques instants à l’observer silencieusement puis suivit son regard vers la fumée qui apparaissait au loin. Il s’inclina respectueusement et lui dit :
- Mes hommages Duchesse. Vous êtes très en beauté ce soir. Tout se passe comme vous le voulez ?
Dernière édition par Peter Barlow le Ven 22 Juil - 20:41, édité 1 fois
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Mer 6 Juil - 20:24
Henry VIII, roi d’Angleterre, d’Irlande et de France épousait en troisièmes noces Jeanne Seymour qui était une dame de la maison d’Anne Boleyn et de Catherine d’Aragon. Les deux femmes étaient les précédentes épouses du monarque. L’une était d’origine espagnole et l’autre anglaise. L’une avait été répudiée et l’autre était décapité après trois ans de mariage. Les deux seuls points communs entre les deux anciennes reines étaient qu’elles avaient donné qu’une fille au roi et qu’elles avaient échouée pour donne un fils à celui-ci. Est-ce pour cette raison qu’il avait épousée cette nouvelle femme ? Sans doute. Mais si elle lui ne donnait pas ce fils tant attendu par notre monarque, elle risquerait de rejoindre les autres Reines. J’ai eu une pensée pour Anne et une autre pour sa fille Élisabeth. Celle-ci devait avoir dans les alentours de trois ans. Comment Henry a pu faire cela à sa fille ? Une enfant a besoin de sa mère. Et, même si cet enfant était une princesse et sa mère une reine. Il fallait qu’ils gardent le lien. Je plainais sincèrement la petite princesse qui était devenue une illégitime comme sa demi-sœur Marie Tudor, fille ainée du Roi et de sa première femme Catherine d’Aragon.
Je m’approchais de la salle de pas à une vitesse assez lente, je me demandais comment étais cette salle de bal et les royaux époux. J’étais prés de l’annoncer royal. Celui-ci me fit annoncer. Je n’étais pas connue dans ce pays de la Rose sauf par quelques personnes comme Antanasia. Peut-être, allais-je la revoir ? Vous devez savoir que la jeune duchesse de Devonshire et moi, on s’était connu à la cour de France. Je me rappellerais toujours de ces événements. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour revenir en arrière ? Je donnerais tout l’or du monde pour retourner dans cette ancienne époque.
J’entrais enfin dans cette salle de bas. J’avais une longue robe blanche (ici) avec une coiffure en anglaise. Très simple. Enfin, pour compléter ma robe, j’ai à mon cou, un collier avec une émeraude. Je voyais Charles Brandon avec sa nouvelle épouse Catherine, son ancienne épouse était la sœur du Roi, elle était morte depuis quelques années, il me semble. Je cherchais du regard les époux. Enfin, je vis la mariée et son époux. Ils avaient l’air heureux pour le moment. Pour combien de temps ? Dieu en avait la réponse mais nous, on ne pouvait pas le prévoir. Je m’approchais du Roi et de la nouvelle Reine. Je plongeai pour faire une révérence puis je les félicitais. Et, je les laissais en amoureux. La jeune souveraine était si belle mais elle n’avait pas la même grâce qu’Anne. Je pourrais faire les comparaisons mais aussi les différences. Anne était brune au teint olivâtre tandis que Jeanne était blonde au teint blanc. L’une aimait les robes françaises tandis que l’autre préférait celle à l’anglaise. La première avait aidé la nouvelle religion tandis que la seconde gardait l’ancienne. Enfin, la seule comparaison avec les deux jeunes femmes étaient qu’elles avaient été dame d’atour de Catherine d’Aragon et qu’elles étaient issues de la noblesse. Je resterais une fervente partisane d’Anne. Je ne serais jamais une partisane de cette Jeanne. Elle a utilisé les mêmes cartes que celle qu’Anne avait utilisais. Je trouvais cela stupide.
Je vis Antanasia et son époux le duc de Devonshire. Elle était si belle dans sa robe. Elle n’avait pas changé depuis la dernière fois. Je me demandais si elle avait des nouvelles de sa sœur jumelle. Je m’approchais d’elle en souriant. Je vis à ma gauche, mon ancien promis, j’ai nommé Peter. Je fis une révérence à Antanasia. Je souris à Peter. Je restais assez loin d’eux. En effet, je savais que dans la noblesse, il fallait que se soit la personne la plus aisée qui devait adresser la parole à quelqu’un qui n’était pas de sa condition ou qui avait un rang moins élevée. Un homme me regardait en ma direction. Je baissais les yeux. Je devais faire attention à ma réputation. Qui voudraient m’épouser si je n’étais plus pucelle ? Personne. On n’épouse pas une personne qui a perdu sa virginité. Cela est impassable. Rappelez-vous le procès de Catherine d’Aragon par rapport à la consommation de son mariage avec le Prince Arthur, frère d’Henry VIII et premier époux de Catherine d’Aragon ? On ne savait pas si elle avait vraiment perdu son hymen ce soir-là. Enfin bref, profitons de la fête. Avant que notre roi décide de découper une nouvelle tête sur sa liste de chasse.
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Jeu 7 Juil - 16:09
"Mariage à la cour"
« Gourmandise, paresse, luxure : ce sont les trois vertus cardinales, les vertus de la Fête. Le Paradis sur terre. »
Longue vie au Roi ! Vive la Reine !
De semblants cris de joie éclataient aux quatre coins de Londres, relayés par chaque sujet comme la nouvelle de la naissance du Christ portée par les Rois Mages. Chacun ce soir oublierait les tracas quotidiens, l’animosité avec son voisin, ses promesses de tempérance, pour trinquer au bonheur de leur souverain dont le pouvoir en ce début de nuit se voyait exalté par la liesse populaire.
Confortablement installé dans son carrosse, happé par l’ombre que distillaient les rideaux de brocards le sauvegardant à la vue des bandeaux, Guildford sentait la ville se soulever au rythme d’une houle aussi exubérante que pleine d’entrain, plus vivante qu’en aucun autre instant. Sans mal, il se figurait ce qu’un tel évènement devait représenter pour le petit peuple, celui qui peinait à trouver son pain chaque jour, et ne connaissait de la monarchie que les impôts et les actes d’exécution. L’ordinaire se trouvait bouleversé de multiples manières, rien de moins étonnant, compte-tenu de l’importance de ce que l’on célébrait : le second remariage de Son Altesse le Roi Henry. Une occasion comme une autre de s’adonner aux plaisirs de festivités organisées à travers toute l’Angleterre, dans chaque bourg, chaque village. La musique serait propice à lier connaissance, alors que l’alcool coulerait à flots : difficile en effet de ne point lier manifestations populaires et charmants vices, qui de plus mettraient du baume au cœur des sujets tout en faisant tourner le commerce. Que demander de plus ? Fleming en avait une vague idée, tandis que sa voiture pénétrait dans l’enceinte de Whitehall, au sein du flot d’aristocrates conviés à son instar à lever leurs verres à la santé du nouveau couple.
Les flambeaux parsemés le long de l’allée menant au palais déchiraient les ténèbres, tout en rappelant un peu ce à quoi devait ressembler la voie menant droit aux Enfers. Oh, ne vous méprenez point ! Gui ne se trouvait point d’humeur sombre en cette soirée où tous avaient pour consigne muette d’arborer haut et fort la plus parfaite des gaités, exacte copie du véritable bonheur que partageaient Henry et Jane. Disons seulement que s’il n’en était pas à sa première réception au palais, cette fête s’inscrivait dans un contexte qui avait de quoi le laisser songeur. Lui-même, dans quelques temps, convolerait devant Dieu et les hommes, alliant son âme à une femme dont il savait si peu de choses, et en même temps assez pour lui glisser une bague à l’annulaire. Y aurait-il autant de monde à ses propres noces ? D’aussi élégante humeur ? Ou l’hypocrisie serait également de mèche ? Le noble ne s’y trompait pas, bon nombre de conviés rivaliseraient de compliments et de félicitations recherchées afin d’entrer dans les bonnes grâces du suzerain, à la recherche d’une charge ou d’un pardon. Impossible de vivre un grand moment sans les retrouver à vos pieds, quêtant les miettes d’une félicité dont ils n’avaient cure. De toute manière, sympathiquement entouré ou non, l’anglais perdrait la manche contre son seigneur, pour la simple et bonne raison qu’il ne se marierait point par amour, ce qui sapait passablement le charme d’une telle cérémonie, quasiment reléguée au rang de formalité d’usage entre personnes peu ou prou consentantes. Le faste princier en moins, bien entendu.
Haut les cœurs, cependant ! Bien que l’opinion qu’il ait du représentant de la famille Tudors soit pour le moins mitigée, Guildford dut bien reconnaître une fois pénétré dans l’immense salle de bal apprêtée pour cette nuit mémorable que l’on n’avait pas fait les choses à moitié. Plus d’or et de rouge n’avait jamais été autant usité, tandis qu’avec goût et faste on avait paré chaque pierre, chaque table, chaque chandelier de milles et un attraits plus délicats les uns que les autres, tout disposés à présenter la cour d’Angleterre comme la plus distinguée d’Europe. Rien qu’imaginer les sommes dépensées pour réaliser ces prouesses décoratives en aurait fait tourner la tête de plus d’un, à commencer par la plèbe au dehors qui, lancée en pleine sarabande autour d’immenses brasiers, découvrirait le lendemain matin une nouvelle taxe destinée à remplir les caisses de l’Etat laissées pour mortes… Mais nous évoquions l’engouement festif qui ne manquerait pas de souffler sur le britannique, alors ne nous montrons pas trop réalistes. Omettons même un peu les regards qui se tournèrent vers le Lord lorsqu’il fut introduit à haute voix par le chambellan, à l’instar de chaque hôte titré, regards attirés par l’absence de présence féminine à son bras. Naguère, les commérages avaient porté sur son célibat de longue date, l’écartelant métaphoriquement entre les critiques à voix basses, les hypothétiques raisons expliquant cet état ayant pour but de faire sourire, et enfin l’admiration à demi feinte de gentes dames y voyant autant un possible avenir qu’un délicieux amuse-gueule. Bref, tout ceci avait été balayé, grâce en soit rendue au Ciel, par l’arrivée dans la vie de Guildford de la belle Marianne, remède miracle contre le qu’en-dira-t-on et la curiosité mal placée. Plus de raison de se tourmenter ou d’alimenter les débats à son propos, puisque le voilà fiancé ! … Avec une jeune personne d’un rang trop bas pour être autorisée à pénétrer à Whitehall, du moins tant qu’elle serait bourgeoise. Son futur époux se retrouvait donc à la case départ, si vous nous pardonnez l’expression, bien qu’il laissât sa réputation se voir dessinée par ses actes à venir et d’ores et déjà passés, et non par les ragots colportés à son propos. Une sage attitude, compte tenu du fait que, sans ôter de prestige au bien né, la principale préoccupation de l’assemblée se résumait à la nouvelle Reine, dont tous cherchaient à attirer l’attention. Venu saluer les mariés comme tout nouvel arrivé, Gui trouva son fin sourire aimable, et sa candeur parfaitement apte à toucher le cœur de son Roi, bien plus en tout cas que le malheur des populations menacées par l’Ecosse.
Il ne restait plus qu’à se fondre dans la masse, chose que le Lord maîtrisait parfaitement, vêtu aussi richement que ses pairs{link}, et dénichant plus aisément que quiconque les rares endroits de la pièce où demeurer isolé se révélait réalisable, tout en guettant du coin de l’œil l’arrivée d’éventuelles connaissances, ou le ballet maniéré mais non moins superbe des danseurs. Tous avaient globalement trouvé une cavalière, un proche ou un ami avec qui converser, ce qui laissa Gui méditatif : le reste de la soirée s’annonçait, sauf évènement contraire plus que bienvenu, bien lassant, tant les caroles ne l’attiraient guère, et le flegme demeurait sa carte favorite. Qui sait, Anne Boleyn avait bien été décapitée, alors tout s’avérait possible, et quelqu’un viendrait peut-être troubler sa solitude ? Quant à s’enivrer ou à lui-même partir quérir une quelconque distraction, Fleming laissait cela à d’autres, préférant la patience et le calme aux transports de semblables réjouissances. S’échauffer les sens, se tourner les sangs ou sentir filer sa conscience au fur et à mesure que les liqueurs emplissaient votre être n’aurait point été adéquat, tandis que tout en s’amusant, les convives tâchaient de faire bonne figure. Les observer en silence, telle une pièce de théâtre, lui complairait sans nul doute, tant la noblesse, bien plus que la populace si dénuée d’atours, savait savamment se mettre en scène, pour le meilleur comme pour le pire.
L’orchestre entama une tresque qui tira une ombre de sourire au Lord.
S'il existait une chose que la Duchesse d'Exeter avait toujours eu en horreur, c'était l'obligation. La simple idée qu'on ait à lui forcer la main la révulsait, mais après vingt-quatre années passées auprès des plus grandes cours d'Europe, elle avait malheureusement pris l'habitude de ce genre de petits tracas. La cérémonie qui venait d'unir le monarque Henry VIII et Jeanne Seymour, n'était donc qu'une contrainte assommante comme tant d'autres. Mais elle se devait d'y assister, elle se devait de se tenir près de son époux bien-aimé en affichant un masque approprié pour l'occasion. Car rares étaient ceux qui, comme elle, voyaient cette fête grandiose comme une corvée. Mathilde avait pris la peine d'observer les invités qui festoyaient en petits groupes et il était clair que l'évènement était prétexte à s'amuser, et surtout à se montrer. Elle apercevait parfois des visages plus fermés, vestiges d'une mélancolie douce-amère à l'égard de la défunte souveraine Anne. Comme elle pouvait comprendre une telle réaction ! Elle n'avait jamais tissé de liens étroits avec la seconde épouse du Roi, et ne pensait pas grand chose d'elle à vrai dire. Mais lors des réceptions tenues au Palais de Whitehall, elle l'avait trouvé très agréable. Et la relation qu'elle entretenait avec Henry VIII lui paraissait solide et saine, malgré tous les remous qu'elle avait causé. Mathilde venait de se rendre compte à quel point elle s'était lourdement trompée. Les récents évènements tragiques qui avaient agité l'Angleterre lui avaient semblé presque irréels, sans doute à cause des propres drames qu'elle devait affronter à Exeter. Mais face à l'union du Roi et de cette Jeanne Seymour, Mathilde ne pouvait s'empêcher de se sentir amère. Elle ne savait que penser de cette femme, si ce n'était qu'elle n'avait pas vraiment l'allure d'une reine, mais le seul fait qu'elle deviennent sa souveraine aussi rapidement la révulsait. La dignité et le respect ne semblaient guère exister dans ce milieu. Mathilde en avait toujours été certaine, mais ses doutes se confirmaient ce soir. Certes, elle n'avait connu que très superficiellement Anne Boleyn, mais, alors que son esprit devrait déjà être embué par l'alcool et la joie, toutes ses pensées allaient vers elle.
Une voix douce à son oreille la ramena à la réalité. Elle croisa le regard tendre de son époux qui semblait s'inquiéter de son état. Avec un sourire plus enclin qu'il ne l'aurait fallu elle lui assura que tout allait pour le mieux, l'invitant à prendre congé, car c'était ce qu'il souhaitait malgré sa volonté de rester près de sa fragile épouse. Le Duc d'Exeter lui adressa un affectueux baise-main et elle le suivit du regard jusqu'à ce qu'il ait atteint un petit groupe de Lords. Mathilde prit à son tour congé du Comte et la Comtesse qui lui tenaient encore compagnie et s'éloigna dans un coin plus isolé de l'immense salle de réception. Elle s'installa sur une chaise, saisissant au passage une coupe de cette délicieuse boisson que l'on confectionnait dans sa Champagne natale, et ne put retenir un soupir. Malgré les sourires de façades qu'elle adressait à son époux dans l'espoir de ne pas l'inquiéter inutilement, Mathilde se sentait plus seule que jamais. Depuis plus de trois semaines son esprit bouillonnait de pensées qui la détruisaient peu à peu. Elle devrait être mère de trois superbes enfants et devrait en cet instant arborer un ventre si rond qu'elle aurait attiré plus de regards sur elle que Jeanne Seymour elle-même. Mais au lieu de cela elle était seule, et la superbe robe bleu-nuit qu'elle avait fait expressément importer de France la rendait plus svelte que jamais. La moitié de la salle devait déjà avoir eu vent de cette histoire, si ce n'est plus. Et pourtant, personne ne semblait se soucier de tout ceci. Les regards en coin et les messes basses devaient pourtant abonder un peu partout, comme lors des trois tragédies précédentes.
Mathilde sentait les larmes lui serrer la gorge. Horrifiée, elle fit son possible pour les ravaler, elle ne devait surtout pas être vue dans un tel état ! Pas ici, pas à cet instant ! Elle avala une longue gorgée de vin mousseux dans l'espoir qu'il emporte les sanglots avec lui. Devant la réussite de cette action, la jeune Duchesse retrouva le masque impassible de la jeune femme tourmentée qu'elle était et se mit à lisser distraitement les plis de sa robe du bout des doigts. Dans peu de temps elle devrait se consacrer entièrement à cette réception, rejoindre son époux, entamer la conversation avec une vieille connaissance et refaire le monde avec l'hypocrisie qu'elle détestait tant. Mais pour le moment elle voulait seulement se retrouver seule. Réellement.
Antanasia de Devonshire
Anya ♣ Duchesse de votre coeur
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Lun 11 Juil - 11:37
♣ Fêtons dignement la nouvelle reine et la mort d'une ancienne aire. Au loin le feu augmentait en volume, la belle Duchesse était bien curieuse de savoir ce qu'il pouvait bien se passer. Antanasia imaginait les pauvres personnes du peuple en train de danser autour de ce feu, comme il le faisait dans le Saint Empire, lors des jours de grandes fêtes. Petite déjà, elle aurait bien voulu s'y rendre, mais ce genre de fêtes étaient incompatibles avec son rang. Autrefois comtesse, elle ne pouvait pas se permettre de fêter un événement en compagnie de personnes d'un rang inférieur. Ainsi était les règles strictes des Pretorian, ces mêmes règles, qui ont condamné Antanasia au déshonneur dans son pays. La germanique soupira et bût une petite gorgée de son verre de vin. Si seulement Svanhilde était là, sa présence serait revigorante pour elle et elle n'aurait plus ce profond déchirement qui se trouvait au fond de son coeur. Une partie d'elle même s'était enfuit le jour où elle a quitté la France, le jour où elle a quitté Svan par amour, provoquant ainsi la colère de sa jumelle à jamais perdue. La belle se sentait bien démunie maintenant que sa chère soeur n'était plus à ses côtés et cette situation durait depuis maintenant trois ans. Devait-elle écrire à sa famille pour avoir des nouvelles de sa sœur ? Si elle le faisait, elle était sûre que le comte et la comtesse Pretorian ne prendrait même pas la peine de lui répondre. "Mes hommages Duchesse. Vous êtes très en beauté ce soir. Tout se passe comme vous le voulez ?" La jeune femme se retourna pour faire face à l'un de ses amis, Peter Barlow, marquis de son état. Antanasia appréciait beaucoup cet homme qui même après de longues souffrances et un passage à vide, tentait de remonter la pente. La Duchesse, qui avait toujours été prévenante, tentait du mieux qu'elle le pouvait et sans que son mari ne soit, au courant, le Marquis Barlow.
« Monsieur le marquis, quelle joie de vous voir ici. Je vous remercie, vous aussi, vous êtes élégamment vêtue, vous pouvez même concurrencer sa Majesté le roi. »
Antanasia de Devonshire ajouta un sourire à ses paroles et elle jeta un regard vers son roi, ce dernier était toujours là, sur son trône en compagnie de sa nouvelle reine. La Duchesse ne put, s'empêcher de penser, qu'il manquait de personne sur cette estrade, les princesses Mary et Elizabeth. La situation de cette dernière l'avait bouleversé, la pauvre petite qui venait de perdre tous ses biens, sa mère, devait en plus subir de porter le titre de bâtarde.
« Pour tout vous dire Monsieur le Marquis, j'aimerais me trouver bien loin. Cette fête n'aurait pas du avoir lieux. Mais s'il vous plait ne parlez pas de ses mots à personnes, vous connaissez aussi bien que moi le sort que réserve le roi à ceux qui s'opposent à lui. »
La Duchesse termina le fond de son verre de vin et quand un serviteur passa avec un plateau, elle déposa sa coupe sur celui-ci. Très vite, la duchesse et le marquis furent rejoint par une personne que la jeune femme appréciait beaucoup, la belle italienne Caterina de Visconti. Antanasia l'avait rencontré par le passé à la cour de France et c'est ici en Angleterre, qu'elle l'a retrouvé. Cette arrivée dans le pays de la rose, fût une véritable surprise pour la duchesse. Quand elle vît la blonde s'approcher, Antanasia lui adressa un grand sourire joyeux. Tout de suite, la belle brune s'approcha d'elle non s'en dire à Peter qu'elle revenait et qu'elle avait quelqu'un à lui présenter. Elletendît sa main à la blonde attrapa et elle l'entraîna vers Peter.
« Monsieur le marquis, je vous présente une très bonne amie, que je connais maintenant depuis plusieurs années, la Comtesse de Visconti. Caterina, voici le Marquis Barlow. »
Après que les présentations furent faites, la Duchesse attendît sagement les réactions des deux personnes qui se trouvaient à ses côtés. Elle regarda autour d'elle en quête de son mari, mais il ne semblait avoir disparût de la pièce. Antanasia se demandait vraiment ce qu'il pouvait bien faire. Ne se posant pas plus de questions, puisque ce n'était pas ses affaires, elle continua à observer les personnes qui se trouvaient dans la salle, le roi n'avait toujours pas bougé et il était en grande conversation avec son ami Charles Brandon. Son regard azur capta alors celui du sombre Guildford Fleming. La jeune femme se demandait vraiment ce que pouvait cacher un tel regard. Avec politesse elle lui envoya un gracieux sourire et elle acquiesça la tête pour le saluer.
Ralph Fenton
Baron, megalomania queen of my heart
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Lun 11 Juil - 20:42
"AN OTHER ROYAL WEDDING?! OF COURSE, AFTER ALL IT'S NOT THAT STRANGE, FRENCH PEOPLE SAY "JAMAIS DEUX SANS TROIS"!"
Ralph monta les grands escaliers avec une nonchalance affectée. Il était en réalité tout émoustillé d’avoir été invité à se rendre aux festivités du mariage royal. Au premier mariage du roi Henry, il n’avait que 8 ans et les noces d’Anne Boleyn avaient été célébrées en toute intimité en raison de la conjoncture. Cette fois il comptait bien en profiter. Apprêté comme tout bon courtisan devait l’être, il était cependant assez sobre et austère, il était certes frivole, mais pas au point de raffoler des dernières modes et de gémir d’excitation devant une paire de bas comme certains mignons.
Il rentra enfin dans la Grand Salle. L’image était spectaculaire, jamais dans toute sa vie il n’avait vu de spectacle plus grandiose, un feu d’artifices de couleurs, des tapisseries et des étendards aux armes du roi et de la nouvelle reine-fleur de lys et lion se côtoyant en harmonie dans un blason encadré par un dragon et un fauve pour lui, et un blason plus complexe agrémenté des mêmes motifs et encadré sur la droite par une licorne pour elle- ,sortis pour l’occasion, paraient les murs d’habitude si gris et dénudés. Le rouge et l’or était omniprésent et le regard était sans cesse attiré par ces couleurs si vives et enjouées. A côté de cette débauche de couleur, lui ne détonnait pas avec sa toque gris perle à plume blanche et son pourpoint de même couleur crevé à maints endroits pour laisser entrevoir une chemise d’une finesse exquise .
Une immense table sur tréteaux était dressée à un bout de la pièce et le roi et la reine étaient là, incarnation vivante de la monarchie anglaise. D’un pas preste, Ralph après avoir été annoncé,comme le Baron Ralph Fenton, 9e en titre-une simple évocation qui lui donna des frissons de plaisir car elle confirmait son ancien lignage- se courba profondément, le tout avec grâce, se découvrant pour l’occasion avant de prononcer ses hommages au souverain et à sa toute nouvelle épouse. Il fut congédié d’un sourire. Tant mieux il n’avait jamais été doué pour les ronds de jambe royaux . Ce n’est pas qu’il avait quelque chose contre ce roi, contrairement à tant d’autres il n’avait pas été trop perturbé par la mort d’Anne Boleyn . Sa seule existence avait contribué à apporter cette religion réformée à laquelle il s’était plié de mauvaise grâce. Ce n’était pas de sa part une critique d’homme pieux, il ne l’était pas vraiment et avait certainement violé la plupart des 10 commandements, mais les traditions, étrangement, comptaient pour lui presqu’autant que son propre plaisir. Et puis, une femme de répudiée, une de décapitée, dix de retrouvées, non ?! De toute façon, il fallait bien que le roi agisse, deux épouses incapables de lui donner un mâle, c’était inadmissible, lui-même comptait bien , à son petit niveau, sur un hériter pour porter son nom et son titre à travers les âges ! Jane Seymour ?! Oh , d’après ce qu’il avait pu en voir – il ne s’était pas privé pour plonger ses yeux, de loin, dans son décolleté et la fixer insolemment – elle n’était pas vilaine, un peau d’un blanc laiteux exquis et des cheveux d’or. Il y avait vraiment pire choix que celui là !
S’éloignant de la table il scruta de son regard bleu outremer l’horizon en quête de personnes intéressantes . Il y avait dans le coin un peu plus loin, enveloppé par l’ombre, un homme taciturne mais de belle prestance avec des cheveux d’un noir corbeau fascinant. Non, il le laisserait seule, il ne le connaissait pas mais il avait un mauvais pressentiment quand à ce qu’il lui arriverait si il venait à lui adresser la parole. Egalement cette jeune musicienne qu’il lui était arrivé de croiser,sans jamais lui adresser la parole, une relation étrange, faite de notes plus que de mots . Il avait cru comprendre qu'elle était Italienne mais n'en savait pas davantage.
Le couple de hauts dignitaires qu’il apercevait un peu plus loin était connu comme le loup blanc, l’homme aux deux orbes hypnotisantes était le duc du Devonshire, un cerveau qui disait on recelait bien des machinations , tout naturellement la dame à ces côtés était sa femme, il éviterait de les déranger. S’attirer le courroux du duc pour une parole mal placée aurait pu être fâcheux. Il ne distinguait pas la tête de l’homme qui les accompagnait, mais tant pis. Le bottin mondain ne l’intéressait pas, il se suffirait à lui-même, si tant est que quelques demoiselles veuillent bien venir à lui.
Justement il y en avait une, en face, en train de boire de façon bien peu convenable pour une femme. Ses joues brillaient étrangement à la lumière et ses yeux paraissaient fatigués et humides. Aurait elle pleuré ? Si le roi la voyait ainsi, elle risquait gros… Avec la discrétion d’un fauve, il s’approcha d’elle, se félicitant au passage de ne pas avoir adopté ces ridicules choses à la mode qui visaient à simuler un embonpoint. De sa voix de basse il lui adressa la parole, bien décidé à savoir ce qui se trâmait dans la cervelle de cette émotive qui s’était heureusement ressaisie entre temps :
- Ma dame, comme vous me paraissez éteinte,votre cœur ne semble pas à la fête ce soir ! C’est bien dommage, avouez le, un tel évènement ne se présentera pas deux fois dans votre courte vie ! De plus j’ai ouï dire que pleurer n’a jamais rien résolu, c’est une stupide démonstration de faiblesse tout au plus ! Ne niez pas, je vous ai vu et je sais ce que je vois, mes yeux ne me trompent jamais.
Il accompagna ces paroles d'un sourire qui n'avait rien de sympathique pour qui le connaissait, c'était un sourire faux, un sourire de fourbe. Il n'était pourtant pas à même de jouer le fourbe, il n'était pas assez proche du roi pour lui confier , en modifiant légèrement la réalité,qu'une demoiselle avait pleuré à grosses larmes en le voyant se remarier, il ne pouvait pas se permettre de glisser dans l'oreille royale: celle là ne vous aime pas, elle est fidèle à Anne. Quel pouvoir il aurait eu sinon sur l'existence de cette inconnue!Il lui aurait suffi de faire circuler cette brève rumeur, et le roi en aurait eu vent. Or le roi avait une tendance à la crédulité de ce côté là... son côté légèrement paranoiaque.
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Mer 13 Juil - 22:47
Dans l'espoir de se changer les idées Mathilde commença à observer la salle de réception avec une attention soutenue. Les festivités battaient leur plein sous les regards indéchiffrables des époux nouvellement unis qui se tenaient sur leurs trônes. La jeune duchesse ne leur jeta qu'un très bref regard, observer avec trop d'insistance une tête couronnée n'était jamais très bien vu. Elle se contenterait de les féliciter quand le moment serait venu et que son époux lui demanderait de l'accompagner. A la pensée de son bien-aimé, Mathilde scruta les environs à sa recherche, loin d'elle l'idée de l'espionner ou de le rejoindre au beau milieu d'une discussion politique assommante, mais le voir, croiser son regard, la rassurait toujours quand le doute et le chagrin l'assaillaient. Mais nulle trace du Duc d'Exeter. La jeune femme avait cru apercevoir William de Devonshire quelques instants plutôt, les deux hommes s'étaient certainement retrouvés et s'étaient éclipsés on ne sait où... Malgré le fait qu'il soit un proche ami de leur famille depuis de nombreuses années, Mathilde ne le portait pas vraiment dans son cœur. En vérité elle ne savait pas quoi penser de lui, et ne s'amuserait donc pas à les rejoindre si son époux se trouvait à ses cotés. La relation qu'elle entretenait avec la Duchesse de Devonshire était cependant toute autre. Elle considérait même Antanasia comme son amie la plus proche et la plus sincère et l'idée de bavarder un peu avec elle lui apparut comme la meilleure des opportunités.
Mais un homme vint alors à sa rencontre et lui adressa la parole d'une voix susurrante et condescendante. Ses projets retardés, elle leva la tête vers l'homme qui venait de troubler ses pensées. Un homme d'une trentaine d'années qu'elle n'avait encore jamais à la Cour. Rien d'étonnant, ses venues à Londres étaient tellement rares. Il s'agissait sans aucun doute d'un jeune aristocrate qui voulait profiter de cet événement pour étaler sa toute puissance à outrance. Car derrière son attitude charmante et courtoise, Mathilde n'avait pu s'empêcher de durcir le regard en entendant ses paroles. Elle qui avait fait son possible pour masquer son trouble, ne pouvait s'empêcher de se sentir vexée d'avoir été découverte. Et le mépris avec lequel il s'adressait à elle, excellemment bien camouflé d'ailleurs, ne lui plaisait guère. En temps normal, elle aurait pris un malin plaisir à faire taire une telle démonstration d'arrogance, mais ce soir elle ne s'en sentait pas la force. Et il était inutile de se mettre à dos un homme dont elle ignorait tout. Il s'agissait peut-être d'un ami londonien de son époux, bien qu'elle en doute. Elle se contenta donc de lui adresser un petit sourire courtois que l'on attribuait généralement aux ingénues en le gratifiant d'un regard faussement agréable.
- Effectivement monsieur, vous avez l'œil averti, inutile de le nier. Notre courte vie est souvent ponctué d'évènements déplaisants qui la rende parfois presque trop longue. Le moment est mal venu pour se laisser aller au chagrin, mais ces festivités nous rappelle que malgré tout la vie continue et qu'aucune égalité n'existe face au destin. Mais comme vous venez de le dire, cet événement restera unique, loin de moi l'idée de ne pas en profiter.
S'il ne connaissait pas les raisons exactes de ses propos, elle savait pertinemment qu'il prendrait Anne Boleyn pour l'unique sujet de cette tirade. Mais cela lui importait peu, elle n'était pas là pour étaler sa vie. Ni pour se laisser prendre pour une sotte par cet homme arrogant.
- Mais monsieur, si je peux me permettre, j'ignore qui a osé vous raconter que le chagrin était une marque de faiblesse. Nul ne connaît les raisons qui nous pousse à pleurer, et nul ne peut donc estimer si laisser couler nos larmes est signe de faiblesse ou a contrario de force. Le raisonnement du cœur est insondable.
Elle lui adressa alors un sourire qui avait retrouvé un peu de sa superbe. La fausse ingénue s'en était allée pour quelques instants. Mathilde aperçut du coin de l'œil Antanasia en grande conversation avec une autre de ses amies, Caterina de Visconti. L'envie de les rejoindre était grande, mais celle d'en apprendre plus sur cet inconnu l'était davantage.
- Mathilde Averay, Duchesse d'Exeter. A qui ai-je l'honneur, monsieur ?
Elle lui tendit délicatement la main avec l'intention qu'il la baise, comme tout bon gentilhomme se devait de le faire, tout en se redressant légèrement sur son siège. La douleur qui assaillait sa chair se faisait toujours aussi intense, mais pendant un bref instant elle décida de l'ignorer.
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Jeu 14 Juil - 13:56
"Un enterrement expédié pour un mariage précipité !"
Un orchestre entamant une pavane, un éventail s’ouvrant à la volée, un mouchoir tombant à l’attention d’un lord. A n’en pas douter, l’heure était aux réjouissances et aux minauderies de cour. En digne comtesse de son état, Bérénice s’y trouvait en compagnie de son amie Frances Brandon. Hanap rempli d’un vin délicat en main, arborant une toilette au décoletté carré, de teinte vert impérial lui seyant si bien, la jeune lectrice saluait certains invités de sa connaissance. De temps à autre, elle portait son regard sur la nouvelle Reine Jane Seymour, comme tous les hôtes présents au palais.
Blonde autant que l’ancienne était brune, soumise autant que la précédente pouvait se révéler emportée, qui aurait pu croire un seul instant, que l’exécution ne datait que de dix jours seulement et qu’on devait appeler à présent Majesté une personne si différente de sa prédécesseur ? Qui aurait pu croire que celle pour qui, il avait mis son pays à feu et à sang, en rompant avec Rome, en chassant la fille des Rois catholiques aux confins de l’Angleterre, que celle là même était tombée en disgrâce ? Qui aurait pu croire que l’amant enflammé, et littéralement obsédé par la seule idée de posséder Anne Boleyn, l’avait salie de l’accusation d’inceste et l’avait condamner à mort ? Cette décapitation avait stupéfait mais aussi glacé l’Europe entière, mais à Londres on ne semblait guère s’en soucier, et le Roi fort loin d’un chagrin de veuf convolait en justes noces devant l’effarement général de toutes les cours voisines !
L’inconstance des hommes lui fit échapper un de ses nombreux soupirs d’exaspération. Combien en cette salle de bal, allait ramasser les mouchoirs de certaines femmes légères et ainsi tromper leurs épouses à la nuit tombée ? Henry VIII lui-même était de ces hommes là, il pouvait promettre fidélité et se parjurer dès le lendemain avec une dame de compagnie. Aussi tout en admirant cette angélique blonde tournoyant au centre de la salle, Bérénice se sentait triste et navrée pour elle. Oui triste, quand d’autres se seraient damnées pour obtenir la couronne qu’elle portait divinement bien d’ailleurs ! La jeune française devait être l’unique convive de la soirée à ne pas arborer un sourire, ou même l’esquisse d’un sourire. Comme à l’accoutumée, on allait jaser sur son compte en mettant en évidence ses étrangetés, car ce n’était pas nouveau, la jeune rousse passait pour une personne qu’on ne cernait pas. D’aucuns s’interrogeaient sur ce qui conduisait la nièce du Roi à s’être attachée à une personne aussi déroutante que Bérénice de Kériolet ? Ce qui amusait fort les demoiselles dès qu’elles étaient dans leur privé …
Décidée à ne pas être cette fois encore, l’objet de rumeurs déplaisantes Bérénice se força, prit congé de son amie et s’avança dans la salle de bal. A peine avait-elle fait quelques pas, que les époux Devonshire venaient d’apparaître. Depuis que Bérénice avait sauvé la petite Agnès d’une mort certaine sous les roues d’une charrette, elle les fuyait, elle savait leur reconnaissance et leur gratitude mais ne tenait vraiment pas à les rencontrer…
D’une, Antanasia et elle n’avaient jamais été bonnes amies, l’affaire pouvait paraître ridicule mais en amitié Bérénice se révélait parfois une véritable tigresse. Anne de Pisseleu attaquée devant toute la cour de France pour une question de chiffons, et ainsi ridiculisée, cela n’avait guère plu à mademoiselle de Kériolet qui s’était empressée de rabattre le caquet à l’impertinente. Dès ce jour, une guerre typiquement féminine et de joutes verbales était née entre les deux femmes. Certes à présent, ces tensions s’étaient apaisées mais Bérénice demeurait méfiante et ne tenait pas à tisser trop de liens étroits avec une ancienne ennemie.
De deux, le mari faisait parti de ces libertins qu’elle exécrait plus que tout, et de ses soumis à la réforme anglicane haïssant les catholiques jusqu’à en arriver à certaines extrémités. Or elle avait suffisamment souffert des persécutions des uns pour subir celles des autres. Donc non elle ne tenait pas à le rencontrer, bien que l’ayant maintenant aperçue, elle ne doutait pas qu’il tenterait de l’approcher dans la soirée. Mais il échouerait, elle allait tenter de se dissimuler derrière quelques magnifiques colonnes ou tapisseries … ou d’accorder tant de danses à ces messieurs qu’il ne pourrait guère l’aborder.
Elle se déplaça donc mais se retrouva nez à nez avec une courtisane qui s’intéressant tant aux ragots même étrangers, l’arrêta net dans sa quête d’éviter le duc.
- Comtesse de Kériolet ! Venez ma chère ! Dites moi comment réagit votre parrain à …
Elle scruta les alentours, plaça son bras autour de celui de Bérénice et baissa la voix dans un ton de confidences.
- ... à l’exécution de cette malheureuse Boleyn et à la nouvelle union de Sa Majesté ?
- Le Roi de France ne se permettrait pas d'émettre son avis, concernant une affaire typiquement anglaise, Madame !
- Mais il a bien un sentiment, l’ancienne reine a bien vécu en France, elle était demoiselle de compagnie de Mary Tudor lorsqu’elle a épousé Louis XII et on dit même qu’elle était fort proche de Madeleine, la sœur adulée de votre monarque.
La peste était bien renseignée et tentait de la piéger par des références habiles.
- Un Roi s’interdit d’avoir toute sorte sentiments ou tout au moins il les maîtrise et les tait. Comment pourrais je vous apprendre ce qu’il ne m’a pas lui-même confié ? Ce ne serait que suppositions … A présent veuillez m’excuser Madame, j’ai promis une gaillarde au baron Murphy.
Plantant là, la péronnelle vexée de ne pas avoir eu sa dose de rumeurs quotidienne, Bérénice la vit quitter la pièce et se dirigea en rasant les tapisseries, vers le dit baron, lorsque …
- Bonsoir comtesse …
Satanée chevelure ! Traîtresse ! songea t-elle en se retournant vers celui qu’elle tentait de fuir depuis plusieurs minutes.
- Bien le bonjour Messire Cavendish, magnifique réception n’est ce pas ?
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Jeu 14 Juil - 21:52
Les conversations étaient resté les mêmes ces derniers jours. L’avènement de la reine Jeanne. William avait peu participé aux discussions enflammées qui avaient nourris les dernières soirées ; en réalité, il ne souhaitait pas se prononcer sur le sujet, craignant qu’une prise de position quelconque nuise à sa réputation et sa place auprès du roi. Il ne doutait pas que le souverain, s’il décidait de se défaire de Jeanne Seymour comme de Catherine d’Aragon ou d’Anne Boleyn pouvait lui rappeler d’anciennes paroles qu’il avait oublié. Très calmement, il faisait donc savoir aux curieux que le couronnement de cette nouvelle reine ne faisait que sonner la fin d’une époque ô combien appréciée de la cour. La politique selon William était de cacher beaucoup et d’agir bien. Aussi, ce soir-là accompagna-t-il Antanasia au mariage royal, faisant comprendre à la jeune femme que leur présence était de rigueur. Pourtant, après la naissance tragique de leur enfant, William n’avait guère l’esprit à fêter le mariage du roi. Si celui-ci s’en aperçu lorsqu’ils vinrent le saluer ? Il en douta malgré les mots faussement sincères du souverain.
Ces bals, qu’ils soient pour fêter une noce ou une simple occasion, n’avaient jamais été les moments les plus heureux pour William et plus encore depuis son retour de France. Quelques années auparavant il aurait retrouvé Buckimgam afin de trouver ensemble la plus jolie demoiselle à charmer et courtiser ; ils auraient bu, beaucoup trop et se seraient quitté en enlaçant celle que chacun aurait trouvé au milieu des danseurs avinés. A présent, il voyait dans ces sorties un plaisir tout autre. Si Nicholas était toujours présent, leurs discussions étaient à présent bien plus politiques ; et si William ne détournait jamais son regard d’une demoiselle aux yeux langoureux, il avait à ses côtés une épouse qu’il ne souhaitait abandonner d’aucune manière que ce fut. Il y avait deux intérêts à rester aux côtés d’Antanasia : paraître aux côtés d’une des créatures les plus envoûtantes de la cour et s’assurer qu’un Howard ne vienne glisser autour d’elle quelques mots pour la détourner.
Buckimgam ne pouvait manquer d’être présent et après avoir salué son ami, échangeant quelques nouvelles importantes, il accompagna Antanasia au cœur de la salle pour danser. Après ces longues semaines austères sans frivolités, il se surprit à profiter pleinement de cette danse et ne pu qu’admirer toute la grâce de sa femme. Elle semblait enfin avoir passé le cap le plus douloureux et revenir peu à peu vers la jeune femme qu’elle était auparavant. Mais lorsque la musique cessa pour reprendre une seconde volte, il sentit la main d’Antanasia plus lourde qu’avant et tous deux revinrent vers les convives. Ce bal ne seraient pour eux que de courte durée, la jeune femme semblait déjà fatiguée de cette danse et lui-même ne souhaitait se forcer à apprécier un tel moment. Le regard posé sur un groupe au loin, William vit alors passer une chevelure flamboyante qu’il avait presque chassé de son esprit. Ah ! La demoiselle était donc ici ! Elle ne pouvait cette fois continuer à refuser ses invitations et plus encore, elle pourrait lui donner quelques explications sur sa conduite presque qualifiable d’insolente envers lui. Murmurant quelques mots à l’oreille d’Antanasia, il la laissa aux soins de la jeune Caterina Visconti qui les avait rejoints et retrouva l’endroit où la chevelure était passée. Refusant poliment un verre, il se fraya un chemin au travers des convives, salua quelques connaissances mais lorsqu’il parvint à l’endroit où il l’avait aperçu, le lieu était vide. Souriant pour lui-même, il refusa l’idée qu’elle eu pu se cacher, mais lorqu’il détourna son regard du cœur de la salle, il la vit, non loin de lui, quittant l’une de ses amies.Le sourire aux lèvres, il s’approcha doucement de la jeune femme.
- Bonsoir comtesse, la salua-t-il d’un large sourire.
- Bien le bonjour Messire Cavendish, magnifique réception n’est ce pas ?
-C’est une réception royale, en effet, miss Kériolet, fit-il judicieusement remarquer, un lueur amusée brillant dans le regard. Je suis heureux de vous croiser enfin, my lady, reprit-il, mon épouse m’a parlé de votre geste remarquable et j’ai longuement souhaité vous remercier comme il se doit mais hélas, il se tut un court instant avant de reprendre sur un ton ennuyé…hélas, j’ai eu l’impression que vous cherchiez à m’éviter. Tout dans son attitude montrait qu’il n’était en aucun cas fâché contre Bérénice de Kériolet et celle-ci ne pouvait que lui répondre honnêtement.
Ralph Fenton
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Ven 15 Juil - 13:53
Devait il se fier à ce sourire? Sûrement pas! Après avoir pleuré, il est peu probable qu'elle ait esquissé là quelque chose de naturel, tout n'était que parade! Il n'était donc pas tombé sur la dernière des jouvencelles, incapable de simuler quoi que ce soit, il faudra se méfier en conséquence de cette fausse oie blanche qui cherchait à le tromper !
A l'évidence il n'allait pas vraiment pouvoir s'amuser avec elle, ni même pouvoir tirer la raison de ses larmes. Tant pis, maintenant qu'il était en face d'elle, autant en profiter. Qui sait! Peut être s'avèrerait elle pleine de ressources et de surprises. En tout cas, elle savait flatter les individus de son espèce et cela lui arracha un de ses fameux sourires en demi lune, ces sourires emplis de sournoiserie qu'il aimait adopter.
- Pardonnez moi si j'ai peine à croire que l'existence d'une aussi charmante rose puisse avoir été aussi pleine de tragédies.Dans les mains d'un jardinier expert, vous seriez plus épanouie!Mais passons!
Ayant dit cela, il but délicatement une gorgée du liquide grenat qui reposait dans son verre en prenant bien soin de ne pas mouiller sa fine moustache.
-Vous ne me tromperez pas en me racontant que vous allez profiter de cette soirée, je n'en crois pas un mot.Les larmes que l'on verse ont beau sécher, l'idée qui les a fait naitre, elle, ne disparait pas aussi vite!Qu'il est décevant d'entendre un mensonge sortir de cette charmante bouche!
Une pause stratégique et le flot de paroles reprit!
- Comment pleurer pourrait il être signe de force? C'est se trahir, laisser voir au reste du monde le plus profond de nous même, les regrets et l'amertume que vous éprouvez au regard des évènements! Sauf, je vous l'accorde, lorsque les larmes sont feintes, alors, elles deviennent une arme redoutable! Vous n'êtes pas dans ce dernier cas.
Quelle conversation étrange que la leur. Il était en tout cas agréable de parler avec une personne aussi bien faite de la tête que physiquement.Il était malgré cela assez pitoyable de l'avoir vu exprimer ses émotions d'une manière si basse. On ne pleurait pas en public en Angleterre, cela faisait bien trop italien! Et les Italiens.. n'étaient que des comédiens. Comme ce satané Stephen Buckett. A ce nom, une moue de dégoût se dessina sur le fin visage du baron.Moue qui disparut aussi vite qu'elle était venue lorsqu'elle lui demanda son nom . Prenant auparavant la douce main qui lui était tendue dans la sienne, il s'inclina en un mouvement élégant et effleura de ses lèvres l'épiderme de celle qui venait de se désigner comme Duchesse d'Exeter. Il se releva ensuite lentement prenant soin de planter ses yeux dans ceux de cette femme.
- L'honneur est exclusivement pour moi Duchesse.
Il s'exprimait ainsi par politesse, car en réalité, il considérait que le rencontrer lui était un tout aussi grand honeur que de rencontrer le roi en personne.Du reste elle n'était probablement duchesse que par alliance.
-Ralph Fenton, baron de Kylven, Westmorland. Maintenant satisfaites donc ma curiosité Duchesse.Pourquoi ces larmes?
Dernière édition par Ralph Fenton le Ven 15 Juil - 15:50, édité 1 fois
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Ven 15 Juil - 15:19
Le Duc de Norfolk faisait partie des plus hauts représentant de la cours. Notamment dans les favoris du roi, il avait été en première ligne lors de la cérémonie. Nombreux nobles savaient très bien que le Duc était autant l'amuseur du roi que son confident. Il avait été dans les premiers à apprendre qu'il comptait épousé Jeanne Seymour. Sa majesté qui ne cessait d'être comblé dans la couche cherchait une chose qu'il n'avait jamais réussit à obtenir : un fils. Un simple mâle de son sang pour perpétué la lignée. Sur ce point, George avait été le premier à le comprendre, il était tout aussi frivole avec les femmes que sa majesté et la sienne, morte depuis un petit temps ne lui avait jamais donné un seul descendant. Le roi, lui, avait quand même deux magnifiques filles... Mais un homme fidèle n'était pas là pour jugé des agissements de son roi. Après tout qu'il décapite ses épouses, ce n'était pas la priorité d'un Howard. Le roi avait sa vie, lui avait la sienne. Tant que l'alcool, la fête et les femmes coulaient à flot...
* Si vous m'en laisser encore votre altesse* pensa t'il
Perdu dans ses pensées alors que les religieux pattèrent dans leurs élucubrations, le roi fut uni par les liens "sacré " du mariage une nouvelle fois. Du moins aujourd'hui, sa majesté lui avait donné carte blanche pour plaire ua dame de la cours et celui-ci serait trop occupé à satisfaire son épouse.
Le Duc de Norfolk avait revêtu un magnifique appara bleu, la barbe naissante, son épée dans son fourreau, il s'inclina avec dignité et dans un sourire lorsque le roi passa devant lui.
Longue vie au roi et à la reine
Murmura t'il avant de se redresser et frapper dans les mains. La fête allait enfin commencer, il rejoignit ainsi le banquet, inclinant la tête vers les petits nobles, de toutes façon à par les princes et le roi, il n'avait pas beaucoup à faire la courbette et cela lui plaisait, certes. Il vit son amis fenton un peu plus loin en charmante compagnie et lui fit un aimable sourire avec un clin d'oeil. il prit un verre de vin qu'un serviteur lui apporta et le vida d'un trait avant de le redéposer et d'en prendre un autre. Il aperçu que du bon monde, excepté peut être le duc de Devonshire mais il y avait Caterina, la douce Antanasia....
Alors que le couple royal s'installa, le duc de Norfolk se mit à faire un signe au musicien puis de faire un tintamarre en cognant sa bague en émeraude sur son second verre de vin. Il se racla la gorge avant de monter dans un saut très agile sur une petite estrade près de là. Se doutant bien qu'il coupait les conversations de tout le monde, il sourit, à vrai dire, il n'en avait rien à faire. sur le devant de la scène le duc commença alors à parler à voie haute.
La voie du duc était à la fois très douce, grave dans les tons mais très sonnante, il parlait avec une joie non dissimulée et un amusement. Il s'inclina devant le roi avant de se redresser. Le regardant, il leva son verre devant le roi et la nouvelle reine
Votre majesté, je me joins à vous dans ce moment de grand bonheur et je pense parler au nom de toutes les personnes de la cours qui se sont joint aujourd'hui à vos côté pour célébrer vos noces. Le bonheur n'est pas le fruit de la paix, le bonheur c'est la paix même. Puisse le tout puissant répondre à votre amour. Un amour sans faille et fort qui portera encore plus loin notre Angleterre aux yeux du monde.
Je lève mon verre à l'amour, à notre roi Henry, à notre reine Jeanne et à l’Angleterre ! Longue vie au roi et à la reine!
*Du moins à la vie que sa majesté daignera lui accorder* Pensa t'il en pensant à la reine.
Une fois qu'il eu finit son discours il inclina la tête vers son monarque avant de boire une gorgée de son vin et de descendre d'un saut souple de l'estrade. Aussitôt les musicien reprirent. Un entrée triomphale pour un homme exceptionnel il en était convaincu. Il se dirigea ensuite vers un petit groupe laissant son bon ami Ralph reprendra la conversation avec sa dame.
C'était semble il la duchesse de Devonshire, un marquis et sa chère Caterina. Vu qu'il ne devait s'incliner que devant la duchesse, il fit une courbette bien basse pour ces dames avant de faire un baise main à sa sœur de cœur
Madame la duchesse, Monsieur le marquis, Mademoiselle la comtesse, mes compliments. Georgoe Howard,Duc de Norfolk
Après avoir saluer et s'être présenté au marquis, il resta près d'eux. il savait très bien que sa chère Caterina cherchait un époux et un peu trop protecteur sur les bords, il tenait à lui donner un coup de pouce. Il connaissait très bien les vieux démons de la comtesse autant que l'appétit de certains hommes de la cour. Par la même occasion, il espérait bien trouver une charmante compagnie se soir-ci, là où toute la noblesse était réunie
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Lun 18 Juil - 14:04
Le mensonge n’était absolument pas dans la nature de mademoiselle de Kériolet, mais à cet instant précis elle dut bien avouer que l’envie la tenaillait de céder à la tentation. Elle imagina alors sans peine le regard inquisiteur de la Mère Supérieure de Fontevraud fixé sur elle, l’ayant trop de fois aperçu au détour des allées du couvent. Son éducation pieuse ne lui permettait pas de mentir, malgré cette situation gênante. Yeux baissés comme une enfant prise en faute, elle ne se dandinait pas mais presque … Les yeux profondément bleus nuancés de ce gris clair, de son interlocuteur semblaient la transpercer de part en part, malgré le ton débonnaire de sa voix. Connaissait-il les rapports houleux avec son épouse ? Elle en doutait, toutes ces histoires de femmes et de couturiers devaient le dépasser et l’ennuyer. Peut-être était-ce dans cette ignorance qu'il l'avait abordée ...
-C’est une réception royale, en effet, miss Kériolet …
En effet … la remarque était pertinente mais n’accentuait que son malaise, car elle eut l’impression tout à coup que sa phrase d’introduction avait été perçu que comme vraiment sotte … Mais cet homme ne connaissant rien d’elle, n’aurait pu deviné qu’elle avait été privé de réceptions durant huit ans et que les seuls chants entendus avaient été les prières. Il valait d’ailleurs peut-être mieux qu’il n’en sache rien vu ses convictions religieuses propres et contraires aux siennes. Bérénice n’allait pas tenter le diable … Elle ne souleva donc pas ces propos.
- Je suis heureux de vous croiser enfin, my lady, mon épouse m’a parlé de votre geste remarquable …
- Je ne le considère pas comme tel my lord, je le considère comme tout à fait normal bien au contraire … Toute personne voyant un enfant en danger, se serait précipité pour l’aider.
Elle s’était permise de l’interrompre car leur reconnaissance un peu trop vive l’agaçait, comme elle l’avait hélas prévu, en tentant de le fuir. Bérénice de Kériolet n’était pas une héroïne et n’aimait guère être portée au nu par des personnes qui une fois leur gratitude exprimée, allaient sans doute la calomnier. Un courtisan restait un courtisan, c'est-à-dire une personne changeant de camp et d’inclination selon le sens du vent ! L’exemple typique d’Anne Boleyn n’était pas si ancien pour être relevé … Une cour de vantards et d’intéressés s’était bâtie autour d’elle durant ses années de règne, mais s’était peu à peu retirée plus la disgrâce était imminente. Aucune gratitude, aussi infinie soit-elle n’avait pu retenir ses soi disants alliés ou amis. La comtesse de Feusines ne pouvait que retenir cette leçon !
En outre, ce n’était pas des amis d’enfance que ces Devonshire, l’épouse était une ennemie de longue date et l’époux ne pensait qu’à faire monter les catholiques sur des bûchers. Toute cette courtoisie ne lui était synonyme que de fausseté et ce mot était rayé de son vocabulaire. L’homme lui semblait pourtant sincère mais …
- Hélas, j’ai eu l’impression que vous cherchiez à m’éviter.
Redressant fièrement la tête, elle planta ses yeux dans les siens.
- Je ne vous mentirai point my lord en vous disant que votre impression était juste. Votre épouse et moi ne nous aimons pas particulièrement, peut-être l'ignoriez vous mais je ne vous le cacherai guère. Quand à nos propres affinités hélas je n’en vois pas. La lettre que vous m’avez faite porter était suffisante pour me remercier de ce geste salvateur envers votre fille.
Elle avait parlé avec une infinie courtoisie mais d’un ton ferme, cependant elle ne tenait pas à se faire un nouvel adversaire, car le duc avait le bras assez long pour lui faire du tort malgré tout.
- Je suis touchée et flattée qu’une personne de votre rang et de votre qualité m’aborde, croyez le bien et j’espère ne pas vous paraître trop brutale ou impertinente.
Bérénice souhaitait en effet seulement que les remerciements autour d’une réaction, qu’elle jugeait comme ordinaire en pareilles circonstances cessent. Elle ne désirait blesser personne … Sa franchise l’avait-elle encore une fois perdue aux yeux d’un noble anglais ? Pour détendre l’atmosphère, elle tenta d’adopter un ton beaucoup plus léger et qui seyait mieux à la fête actuelle …
- Et sachez que je vous pardonne pour la pavane que vous venez de me faire manquer …
Mademoiselle de Kériolet lui adressa un léger sourire tout en refermant son éventail. Un sourire dont le message était : Donnez vous la paix ? Sans doute, William de Devonshire n’avait jamais été un ennemi, mais il avait épousé une ennemie ce qui avait constitué une guerre froide jusqu'à présent. Mais Bérénice était prête à mettre de l’eau dans son vin, huit ans au couvent marquent à jamais, que voulez-vous ! Malgré tout, elle jugerait bien vite l’homme, et si cet homme était digne de figurer au panthéon de ses amitiés.
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Mer 20 Juil - 14:43
L'homme qui lui faisait face la fascinait autant qu'il l'exaspérait, elle devait l'avouer. Il avait le regard de ceux qui obtenaient toujours ce qu'ils désiraient et qui ne pouvaient laisser de place à l'échec. L'idée qu'elle puisse tenter de lui tenir tête ne devait guère lui plaire, mais elle connaissait bien ce genre d'individus. Il chercherait à un moment ou un autre à la repousser dans ses retranchements. Elle ignorait si elle était assez solide pour assumer une telle chose, mais elle n'avait jamais laissé passer une occasion de défendre son point de vue, peu importe le moment. Et au fond d'elle-même, elle voulait savoir jusqu'où son interlocuteur pouvait aller. La Duchesse n'eut pas à attendre très longtemps avant de se voir noyée sous un flot de paroles quasi-discontinu. L'homme maîtrisait les mots et l'art de la conversation à la perfection. Tout semblait calculé avec une grande précision et pourtant il parlait avec un naturel déconcertant.
Le défi que représentait cette conversation et la fascination que son interlocuteur exerçait sur elle, éloignait peu à peu Mathilde de son état de détresse. Mais une phrase, une allusion la replongea un instant dans le drame auquel elle devait faire face. Elle planta ses yeux fiers dans les siens et réussi à masquer, à grand peine, la colère sourde qui montait en elle.
- Je peux vous assurer monsieur que le jardinier qui prend soin de ma personne, excelle dans ce domaine. Il est d'ailleurs le seul que mes épines ne peuvent blesser. Car, un homme aussi instruit que vous semblez l'être devrait savoir que la plus belle des roses masque toujours de dangereuses épines pour la défendre.
Elle marqua une courte pause durant laquelle elle se contenta de lui adresser un mince sourire. Le sourire sincère d'une femme qui ne pouvait être trompée. Mais elle avait peut-être été trop loin... Une nouvelle fois son franc-parler allait peut-être lui offrir un nouvel adversaire dont elle savait pourtant si peu de choses. Et pourtant, elle n'était pas aussi fringante qu'à son habitude et elle savait qu'elle ne pourrait pas faire reculer son interlocuteur de sa position. Elle se contenta donc d'agiter la tête en signe acquiescement.
- Vous avez sans doute raison...
S'il avait la faculté d'écouter au delà des mots, il pourrait sans doute remarquer que la sincérité ne brillait pas dans ces paroles, mais Mathilde n'eut pas le temps de le vérifier. Après avoir flatté son ego, il se présenta aussitôt comme étant baron de Kylven. Le nom de Ralph Fenton lui était inconnu, mais elle le garda pour elle. L'homme ne devait pas admettre ce genre de vérités. Elle retira alors délicatement la main qu'il venait de baiser, et ne put réprimer un sourire plus franc et plus enclin à la conversation que les précédents. Décidément, converser avec le baron Fenton était un véritable délice, malgré les efforts que cela lui demandait.
- Si les larmes sont donc une faiblesse toute féminine, que dire de la curiosité qui anime nos semblables milord ?
Elle termina la gorgée qui restait au fond de sa coupe de vin et attendit patiemment quelques secondes infimes. Le temps que son adversaire du soir puisse trouver une défense à lui présenter.
- Ne nous le cachons pas, il s'agit de notre tentation la plus grande. Tout savoir sur chacun des petits secrets d'autrui peut nous rendre tellement puissant. Mais à vouloir être trop curieux on finit parfois par récolter quelques ennuis... Les faibles ne sont-ils pas les plus tentés face à ce genre de pouvoir ?
Elle lui adressa un sourire qui n'avait rien de victorieux ou d'arrogant. Elle cherchait presque à le mettre à l'aise, l'invitant à réagir. Qu'il était agréable de partager avec un esprit aussi confiant et cultivé.
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Jeu 21 Juil - 14:39
(c) mythra
Guess what, gentlemen ? This party is so incredibly annoying.
Le petit sourire bienveillant de la duchesse de Devonshire n’échappa pas à son destinataire. Comment l’aurait-il pu, de toute manière ? Si Guildford l’avait manqué, consciemment ou non, dame Antanasia l’aurait renouvelé jusqu’à obtenir, sinon une réponse, au moins la certitude d’avoir été aperçue. Alors autant se montrer beau joueur, et lui éviter d’hocher la tête une bonne quarantaine de fois avant de faire mine de comprendre le message. Certes, c’aurait pu être distrayant… Peu charitable, mais amusant… Quoi qu’étrange pour ceux entourant l’aristocrate, et sans doute peu à même de comprendre le pourquoi du comment. Il lui offrit donc l’exacte copie de son salut, bien que son propre sourire, loin d’être animé de la même franchise bienveillante que celui de sa lointaine vis-à-vis, ne témoignait pas des intentions pareilles à celles de sa lointaine interlocutrice. Non, Gui était bien loin d’éprouver les mêmes sentiments charitables qu’Anya : en réalité, il espérait bien qu’elle ne tenterait pas de l’approcher, armée de sa volonté aussi imperturbable que douce, son désir de le percer à jour affermi par l’impression que sa cause s’avérait juste. Derrière le visage avenant du Lord, affleuraient presque ses véritables pensées, sous-entendues par le pli sibyllin de ses lèvres ; il lui signifiait relativement clairement qu’en rien ses tentatives amicales ne les rapprocheraient. La façade faite d’une myriade de masques différents séparant le vide infini de son propre univers de la foule grouillante alentour ne serait traversé par rien qu’il n’aurait autorisé à semblable invasion, et à vrai dire, l’acharnement tranquille de la noble ne lassait pas de surprendre Fleming, sans pour autant susciter admiration ou colère noire : Antanasia n’abandonnait aucun pouce de terrain, campant sur ses positions, n’attendant de lui qu’une confession, pourtant si ardue à exprimer avec des mots. Plus leurs regards se croisaient, et plus le Lord savait que jamais il n’ouvrirait son cœur à la bien née, pas dans l’état actuel des choses du moins, état qu’il compterait bien conserver inchangé jusqu’à ce que la curieuse se lasse d’attendre après une muraille impénétrable.
Cependant, pour le moment, fort bien entourée, la belle avait sans doute bien d’autres chats à fouetter, grâce au Ciel. Non pas que se lancer dans un nouveau duel de silences opposés à des questions masquées ait été au dessus de ses forces… Mais enfin, ils se trouvaient à un mariage royal, et certaines choses ne s’y faisaient pas. Ce fut d’ailleurs avec un semblant d’intérêt que Guildford observa le petit attroupement entourant le duc et la duchesse de Devonshire : parmi les personnalités réunies là, petit microcosme d’amitiés plus ou moins intéressées, plus ou moins affichées, certaines lui étaient connues, comme miss de Visconti, délicieuse hypocrite notoire appréciant l’Angleterre tout en défendant ces moins que rien d’Ecossais. Une autre bonne raison de rester à l’écart ; deux « ennemies » de front, cela n’aurait rien eu pour lui déplaire, mais encore une fois, l’heure se voyait aux festivités, et non aux conflits intestins. Un peu plus loin, ce cher William conversait avec Bérénice, sur laquelle, se rappela le britannique, il faudrait plus particulièrement s’attarder, comme le recommandait son tout nouveau rôle de protecteur attitré de la Française. Bien évidemment, un attentat contre son principal atout face au Roi félon possédait une très faible part de risque de survenir en pleine réception, alors que la garde royale demeurait plus fidèle encore que jamais. La vie d’Henri le Huitième n’avait pas de prix ! D’autant plus qu’aucun héritier n’avait vu le jour au cours des deux dernières unions du suzerain, encore jeune certes, mais entouré d’ennemis… Jusqu’au sein de ses invités.
D’autres figures encore anonymes peuplaient la vaste salle des banquets, pas assez interpelant pour que Guildford s’en préoccupe plus que vaguement. Nul groupe ni couple ne souffrirait de sa présence ; un service mutuel rendu à chacun comme à l’anglais, dont l’épaule frôlait de temps à autres la muraille sans s’y appuyer tout à fait, posture désinvolte ne perdant rien de son caractère altier. Autour de lui, chaque tandem reprenait le même modèle, à savoir une gente dame et un courtisan, tout accaparés à leur conversation, entre minauderies, tromperie, ironie et vanité. Comme si hommes et femmes ne savaient comment vivre ensemble sans nécessiter l’éblouissement de l’autre, le perpétuel affrontement, la position de force. Trop de lumière, trop de luxe, trop de tout sauf de ce qu’il fallait. Remédier à ce problème, qui lui-même générait tant d’ennuis, ne relevait pas de sa juridiction ; encore une chose que Gui ne partageait point avec ses pairs, parfaitement serein entre ombre et halo des chandelles. Le couple princier, quant à lui, tout de blanc et tout sourire, donnait déjà l’impression d’être seul, loin de la foule, dégustant sans attendre un bonheur presque insolent, comparé aux malheurs des autres, à la solitude de certains. Un égoïsme parfaitement compréhensible, car commun à tous les jeunes mariés, mais dont la vue déplaisait à Fleming, sans que ce dernier puisse réellement fournir l’explication de ce désagrément. Jalousie inconsciente, sans doute drapée pour conserver un semblant d’élégance d’une factice vexation, née du faux prétexte que l’Angleterre, au dehors, se trouvait loin de vivre semblable extase…
Pour faire passer cet arrière-goût d’amertume, Gui, d’un verre d’étain qu’un laquais venait de lui tendre avant de disparaître, avala une gorgée de vin rouge, sans doute la seule et unique de la soirée, ne cherchant même pas à déterminer les différents parfums de la boisson pour ne s’attarder que sur son léger côté acre de grand cru, en accord avec son humeur du moment.
Ralph Fenton
Baron, megalomania queen of my heart
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Jeu 21 Juil - 16:23
Lorsqu’elle enfonça ses yeux dans les siens, il crut y apercevoir une étincelle inhabituelle,presqu’ensevelie mais pourtant présente. Mais oui, il ne se trompait pas. N’était ce pas la lueur d’une farouche détermination qui se révélait dans ces noires pupilles ?! La duchesse était donc d’attaque ! Quel plaisir cela allait être pour lui, et peut être pour elle, qui sait ! Certaines personnes partageaient peut être son penchant aux répliques cinglantes et autres joutes verbales ! Il décela dans sa réponse, une sorte de défi, le croyait elle incapable de supporter le franc parler d’une femme à son égard ?! Elle allait être déçu, il n’était pas de ceux qui se laissait déstabiliser par l’art du parler à double sens. Dans ces paroles, il avait deviné un avertissement savamment placé. Le sourire qu’elle dessina sur son triste visage ne fit que confirmer son intuition à ce sujet. Malheureusement, il n’avait que faire des avertissements, si il avait été dignitaires de haut rang, il y a même fort à parier qu’il aurait déjà eu sa tête coupée à force de bravades.
- Je n’ignore pas, effectivement qu’une rose peut se révéler l’égale de la ronce pour celui qui s’efforce de l’atteindre. Mais n’y a-t-il pas là en plus du parfum embaumant de la rose, un parfum d’interdit qui pousserait le simple passant à braver le jardinier et persévérer qu’importe les blessures que lui causeraient les épines, pour le simple délice de sentir le doux arôme de la fleur et caresser ses pétales odorantes ?!
Elle comprendrait qu’il avait saisi le message qu’elle s’efforçait de faire passer. Elle verrait aussi à quel genre de filou elle avait à faire. Fenton était un de ces hommes dont la compagnie le temps d’une soirée pouvait ne pas être trop désagréable mais qu’il fallait s’efforcer de jeter dehors avant la nuit. Il fut surpris de la voir par la suite acquiescer à ce qu’il disait. Et si au fond elle ne l’écoutait plus et le laissait parler dans le vide ? Ce fut soulagé qu’il s’aperçut qu’il n’en était rien. Pensez donc ! Son orgueil aurait souffert d’un tel affront ! De surprises en surprises, il eut droit à un sourire qui paraissait aussi franc et chaleureux que possible ! Qu’avait il donc dit de si sympathique ? Son sourcil droit se souleva par réflexe, signe d’une incompréhension totale. Pour être bientôt suivi par le deuxième, puis par un éclat de rire peu discret, qu’il étouffa aussi rapidement que possible.
-Pardonnez moi Duchesse, un moment d’égarement soudain !
Elle allait probablement croire qu’il avait abusé du vin alors qu’en réalité il s’était délecté de la réplique de cette duchesse d’Exeter ! Elle était comme une bouffée de fraicheur dans cet air si lourd et plein de faux semblants.
-Vous êtes une personne étonnante, si je puis me permettre!
C’était bien sûr voulu comme étant laudatif, mais cette parole pouvait passer comme une critique dissimulée !Il avait failli dire, la personne la plus étonnante qu’il m’ait été donné de connaître, mais avait bien vite changé d’avis. Après tout obtenir d’un Fenton qu’il vous fasse un tel compliment était un peu trop demandé. Cette famille avait un penchant pour le rabaissement plus que pour la flatterie, et Ralph faisait honneur à la tradition . Il se détourna un instant de son interlocutrice pour répondre au salut de Georges Howard d’un signe de la main. Le clin d’œil de celui-ci en sa direction n’avait pas été manqué par son œil avisé. Il devait sans doute croire que son ami était à la chasse aux perdrix, comme il aimait entre eux appeler cela, alors qu’en réalité, Fenton n’y pensait pour une fois pas tant que ça. Encore qu’en regardant ces lèvres rouges légèrement humectées se plonger dans le vin…. Cette pensée quitta bien vite son esprit car il se rappela qu’elle attendait à ce moment une réponse de sa part… . Vous êtes une personne étonnante, Duchesse, si je puis me permettre.
-La curiosité….
Elle discourut finalement à sa place, le prenant au dépourvu.
-Je sens comme une diatribe à mon encontre dans vos propos. Mais qu’importe, cela ne me gêne pas, et je vais à présent vous donner mon point de vue sur la curiosité, qui contrairement à ce que vous semblez suggérer, n’est pas un défaut ou un péché. L’homme est curieux, or Dieu l’a fait à son image, Dieu est donc curieux ! Or si Dieu est parfait, or il l’est, alors la curiosité doit être vue comme une vertu. Après je vous le concède la curiosité peut être nuisible, mais c’est une qualité qui a été confié entre nos mains, c'est donc nous qui lui donnons ce caractère négatif en l'usant pour des desseins malhonnêtes. Mais peut on dire pour autant qu'en vous questionnant,en cherchant à satisfaire cette curiosité, je ne cherche en réalité qu'un moyen de vous piéger?! A vous de vous faire votre idée! Ai je un intérêt là dedans?! Venons en plus sérieusement à votre dernière question: Je ne pense pas que la curiosité soit l'apanage des faibles ma dame, sinon pourquoi le roi aurait il des espions à travers toute l'Europe?! Vous ne comptez tout de même pas un monarque dans la catégorie des faibles?! La seule différence entre moi et le roi, c'est que je cherche les réponses à mes questions en personne, tandis que lui envoie pour cela ses fidèles "laquais", ses ombres.
Il y avait des jours comme ça, où il se sentait inspiré pour la discussion mondaine. Allez savoir pourquoi, quand, comment!Il lui arrivait d'être plus profond qu'il ne le laissait paraitre! Sentant qu'il avait parlé longuement, le baron trouva plus raisonnable de se taire à présent. Mais bientôt, cette vilaine maitresse qu'on appelle justement curiosité revint le harceler et il demanda d'une voix posée quoiqu'un peu plus grave que d'habitude
- Savez vous qui est cet homme à la triste mine là bas, tout habillé de noir pour des noces?!
Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Jeu 21 Juil - 23:32
❀ LONGUE VIE A LA ROSE NOIRE
La fête était magnifique, nous dansions, buvions. Nous étions tous heureux. Pourtant, une chose imprévue allait gâcher la fête. Qui aurait pu imaginer cela ? J'étais là, sur le côté en train d'admirer le couple royal, quand soudain, un homme vêtu richement s'approcha de la table épée à la main, il en fallût de peu pour notre roi. Un valet a eût juste le temps de se jeter sur sa Majesté et de prendre le coup à sa place. L'épée dans le corps, le valet mourût avec l'honneur d'avoir sauvé son roi. Le monde en fête autour de nous changeant directement. Alors que tout n'était que musique, les cris et la peur remplacèrent la joie. L'homme qui n'avait pu atteindre le roi, commença à s'enfuir, brandissant son épée et tentant au passage de touche le plus de nobles possibles, que cela soit des hommes ou bien des femmes.
« Longue vie à la Rose Noire. » Hurla t-il dans la pièce de sa voix grave.
L'homme courrait à perdre haleine et bientôt on ne le vît plus, dans la salle, les soldats de sa Majesté se mirent à le poursuivre. Nous, nous restions là, sous le choque de la scène qui venait de se passer. Certaines personnes gravement blessés, gisaient sur le sol. Alors que cette fête devait signifier le rayonnement de la couronne. Tout ce que nous retiendrons, c'est que le règne d'Henry VIII sera synonyme de sang. Au loin, alors que la fête semblait se terminer, le feu d'artifice éclata, la magnificence des pluies d'étoiles contrastée brusquement avec le chaos qui régnait dans la salle des banquets.
♣
▬ La fête tourne alors au cauchemar, finît les danses et bonjour à la peur. ▬ Dans ce nouveau tour, vous allez devoir parler des réactions de votre personnage, comment réagira t-il? Que fera t-il si il se retrouve sur le passage de l'homme? Sera t-il blessé? Parlez nous de tout. N'oubliez pas les détails, même si il vous semble moindre. Rendez cette fin de soirée cauchemardesque (mais pas trop). ▬ Mais dis donc, c'est quoi la Rose Noire? Vous pouvez bien sûr vous interroger à propos de ce nom si étrange.
Antanasia de Devonshire
Anya ♣ Duchesse de votre coeur
♣ Messages : 3065 ♣ Livre Sterling : 5088 ♣ Date d'inscription : 28/03/2011 ♣ Localisation : A Londres ♣ Age du personnage : 20 ans ♣ Profession : Duchesse
Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Lun 25 Juil - 20:50
♣ Quand la fête tourne au cauchemar. La fête continuait tranquillement, l'alcool avait déjà diminué la clarté des esprits, la musique devenait étourdissante, tout comme les nombreuses conversations qui se déroulaient dans la salle des banquets. Même si la Duchesse de Devonshire aurait bien aimé se trouver à milles lieux de cet endroit, elle profitait agréablement de cette soirée, en compagnie de la Comtesse de Visconti et du Marquis Barlow. Sa soirée s'égaya bien plus, quand le sombre Guildford Fleming, lui accorda avec bienveillance un signe de tête. Ce n'était qu'une maigre victoire, mais la Duchesse savait qu'elle n'avait pas encore remporté la guerre et pour cela, elle allait devoir s'armer de patience. De toute façon, elle arriverait bien à obtenir un sourire de ce sombre lord. Il méritait de connaître un peu de gaieté, surtout après ce qu'il avait vécu, durant son passé. La famille Fleming ne méritait pas de finir ainsi, sous les pas de ces cruels Écossais, Antanasia en avait froid dans le dos, surtout que d'après les rumeurs, le massacre avait été terrible et personne, n'avait pu en échapper, en dehors des deux enfants de la famille. Quelle triste fin pour des personnes si respectables, nulle ne devrait subir une telle mort, mais c'était la justice de Dieu ou plutôt dans cette affaire, la main du roi, qui avait provoqué, une telle horreur. La musique se coupa soudainement, pour laisser place au Duc de Norfolk, qui avait une nouvelle fois trouvait une raison pour faire face à une assistance. L'homme s'adressa en premier à la foule pour féliciter le roi et la nouvelle épouse de ce dernier, puis il commença un discours. La Duchesse de Devonshire roula des yeux, devant le manque de discrétion du Duc et son incroyable envie de vouloir attirer les regards sur lui. Le discours terminé, la musique put enfin reprendre et Antanasia se laissa bercer sous le son des violons. Elle aimait tellement la musique que d'en entendre les sons et les notes, lui procurait le repos qu'elle demandait, même lors de cette bruyante fête. Son repos fût de courte duré, puisque le Duc de Norfolk vint se joindre à eux. Même si elle appréciait peu la présence de cet homme, surtout quand son mari se trouvait dans les parages, elle se comporta avec la plus grande des politesses. Il fît une révérence pour elle et la jeune Caterina avant de faire un baise main à cette dernière. Ainsi, ils se connaissaient. Antanasia se demandait bien quelle relation, la jeune italienne pouvait entretenir avec cet homme. Non, en fait, elle ne préférait pas la connaître, après tout, tout ce qui concerne le Duc de Norfolk n'avait rien de bien vertueux.
« Monsieur le Duc. » Salua la jeune Duchesse, tout en inclinant la tête.
En cette soirée, elle ne voulait pas lui accorder trop d'importance, elle connaissait les envies du Duc de Norfolk à son encontre et pour rien au monde, elle ne voudrait le satisfaire. Même si elle aimerait qu'une paix se forme entre les deux duchés, elle savait très bien que la chose était impensable entre Norfolk et son époux. A sa plus grande malchance, le Duc resta près d'eux, enfin plus vers la jeune Caterina, mais il était tout de même à une maigre distance d'elle. Antanasia concentra alors son regard vers la salle, elle rechercha du regard son mari, mais il n'y avait nulles traces de lui. La Duchesse aurait bien aimé sa présence à ses côtés, surtout quand elle sentait les regards insistants de Norfolk sur sa personne. Si elle aurait pu trouver un trou où se cacher, elle l'aurait fait, mais malheureusement à Whitehall il n'y avait rien de tel. L'atmosphère changea subitement à Whitehall. Un individu armé pénétra dans la salle, sans que personne ne l'arrêta. Il se planta devant le roi et frappa avec son épée. Un valet s'interposa, le roi est sauf, mais pas son sauveur. La panique emporta alors la salle, Antanasia choquait, n'osa pas bouger, ni faire aucun geste. Des hurlements se firent entendre, alors que l'assassin s'enfuyait tout en blessant des personnes au passage. Des personnes se mirent à courir dans tous les sens pour tenter d'échapper à la lame et aux tires des soldats de la garde du roi. La Duchesse se fît bousculée à de nombreuses reprises, alors, qu'elle tentait de se défaire de la cohue. Elle entendît à peine les paroles du tueur qui prononçait « Vive la Rose Noire ». Que cela pouvait-il bien être ? La jeune femme jeta un regard vers le milieu de la pièce : du sang. Des corps en souffrances se trouvaient au sol, certains ne bougeaient déjà plus, d'autres gémissaient. Une autre bousculade commença, tandis que certains tentaient de s'enfuir de la pièce, loin de ce carnage. La jeune Duchesse, dont les forces avaient déjà été diminuées par sa précédente danse, ne fît pas le poids face à un homme de deux têtes de plus qu'elle, qui l'arracha à son chemin, la faisant ainsi tomber. Anya était maintenant à la merci de personnes, qui tentaient de fuir la salle et qui ne faisaient pas attention à sa frêle silhouette, qui se trouvait au sol. Alors qu'une larme de douleur s'écoulait sur sa joue de porcelaine, tandis qu'elle recevait un coup dans son estomac, lui coupant ainsi pendant quelques secondes son souffle. La jeune femme murmura un faible William avant de fermer les yeux et d'attendre qu'une personne arrive à son secours.
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Lun 25 Juil - 23:28
Il y a parfois des choses à propos desquelles on se dit qu'on aurait pu les prévoir. Que quelque chose qui flotté dans l'air depuis quelque temps auraient du nous alerter. Qu'il est facile de se voiler la face...
La soirée s'annonçait douce et belle. N'est-ce pas ce à quoi l'on s'attend après un mariage royale? Le palais de Whitehall semblait briller de ses plus beaux atours. Le roi paradait tel un coq au milieu de sa basse-cour et la nouvellement reine ne nous offrait pas grand chose de plus qu'un sourire timide. Comment aurait-il pu en être autrement? Moi même si j'avais dû épouser un homme qui venait à peine de faire trancher la gorge de sa seconde épouse j'aurais essayer de me montrer le plus discrète possible. Pauvre Jeanne...Pauvre reine...Car oui je la plaignais. Être obligé de partager la couche d'un homme pareil. N'allez pas croire que je cherchais à porter atteinte à la couronne. Mes pensées ne regardent que moi et je ne les partage avec personne. Surtout pas des pensées de cet ordre. Et si je n'avais rien contre le Roi, mon très cher souverain, je trouvais quand même que l'homme commençait à avoir énormément de choses à se reprocher. Moi même je n'ai pas toujours été blanche comme neige mais quand même! Enfin je gardais bien mes pensées pour moi, plaignant ma nouvelle reine en pensée et souriant, j'espérais, de manière convaincante à quiconque croisait mon chemin.
Je m'étais préparée avec soin. Un mariage royale il s'agissait d'être à la hauteur de l'événement. Une robe d'un gris perle qui faisait ressortir l'éclat de mes yeux, mon front serti d'un diadème en argent orné de quelques diamants. Ces moments étaient rares mais je me montrais sentimentales. J'allais porter le diadème que le Comte m'avait offert en cadeau de fiançailles. A vrai dire j'avais fait faire cette robe spécialement pour aller avec le diadème. Sentimentale me dites-vous? Pas vraiment je trouvais plutôt que c'était le bon moment pour le sortir de sa boîte. C'était un de mes plus jolis bijoux. Vaniteuse? Cela me ressemble plus...La taille enserrée dans un corset qui me coupait presque la respiration, j'avais laissé mes cheveux tombaient dans mon dos. Juste relevé devant afin de dégager mon visage mais je savais que mes cheveux bruns formaient un joli contraste, autant les mettre en valeur. Enfin tout cela n'est rien revenons au mariage.
L'alcool coulait à flots mais je ne buvais que peu. J'avais déjà eu l'occasion d'apercevoir une femme ivre et bien croyez moi cela est loin d'être un joli spectacle. Et je tiens à garder toutes mes capacités, une parole échappée au mauvais moment et c'est toute votre vie qui s'en trouve chamboulé. Les plats que l'on nous servait semblaient être délicieux mais comment vouez-vous avalé quoi que ce soit avec la poitrine et l'estomac aussi étroitement serrées. Quand aux danses...Je m'inquiétais parfois de me retrouver sans mari pour me chapeauter et me faire danser, mais il se trouvait toujours quelques hommes bienveillants pour ne pas me laisser seule. Aussi j'allais de groupe en groupe, saluant et conversant autant que faire se peut. On ne peut pas dire que je sois une grande fervente des soirées mondaines et encore moins des soirées avec autant de monde. Je préférais les petits comités. Les rires échangés avec complicité. Les discussions non entravées. Mais enfin...J'apercevais la Duchesse de Devonshire que je saluais d'un sourire. J'avais soigné sa petite fille mais je la sentais toujours méfiante. Les rumeurs...Enfin...Je croisais aussi mon amant, le Duc de Norfolk. Lui et moi nous connaissions depuis si longtemps que j'avais du mal à en compter les années. Ou alors c'est que je ne préférais ne pas m'en rappeler. Mais là j'évitais de sourire. Cela aurait été du plus mauvaise effet que quelqu'un surprenne un sourire de connivence entre nous. Quand à Lord Flemming il ne semblait pas des plus heureux au milieu de tout cela. Cela ne m'étonnait guère de sa part. Mais je n'eus pas le temps de m'y intéresser plus, j'avais de toute façon fort à faire pour me débarrasser d'un jeune Lord qui m'ensevelissait littéralement sous les compliments. Mais alors que je tentais d'échapper à une danse je vis un homme dégainer son épée et tentait de tuer le roi.
En quelques secondes l'agitation se fit grandissante. Je me retrouvais bousculais de toute part. Je crois bien que le roi était sauf mais l'homme lui cherchait à s'enfuir. Je pouvais voir son épée bougeait en tout sens. Des gens tombaient et le sang commençait à se répandre sur le sol. Je me retrouvais plaquer contre un mur de pierre, je dirais même écraser. D'un mouvement je me dégageais mais je ne savais où allais. Ni quoi faire. Tout avait basculé en un instant et j'entendais crier "Vive la Rose Noire!" La rose noire? Qu'est-ce que c'était que cette histoire? Je n'avais jamais entendu parler de cela et je ne pouvais pas m'empêcher de m'en sentir intriguée. Mais je repris vite mes esprits en entendant les cris...Que faire...Sauver ma vie peut être mais comment...Je ne savais même pas si j'étais en danger. Si je devais me protéger. De qui? De quoi? L'agitation était telle que j'avais du mal à me réfléchir convenablement. Un regard autour de moi et je compris que des gens étaient morts. Les hommes avaient sortis leur épées, les femmes hurlaient, certaines semblaient défaillir et s'effondraient sur le sol. De toute part la peur était palpable. Et je restais immobile sans savoir où aller.
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
♣ Messages : 433 ♣ Livre Sterling : 185 ♣ Date d'inscription : 04/07/2011 ♣ Localisation : Là où il doit être, toujours. ♣ Age du personnage : 31 ans ♣ Profession : Lord
Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Mar 26 Juil - 16:59
(c) mythra
It’s a bloody waltz, so come on, take my hand, let’s dance with the dark. Tastes like hell, smells like burning fire. Tonight we are all ready to die. So come on, take my hand. And let’s play deathly with Devil this night.
Ça c’était déroulé en un éclair, comme dans un rêve. Les mêmes pensées avaient mollement animé son esprit, déjà à des lieues à la ronde, flirtant avec des sujets qu’il ne faisait qu’effleurer pour oublier la seconde suivante, et l’instant d’après, Gui revenait à une réalité qui s’avérait toute autre que celle qu’il avait laissé en s’abimant sans y prendre garde.
Nous avions dit ennui. Nous avions dit lassitude, désintérêt presque mélancolique, mépris poli de ses semblables. Sauf que ses semblables avaient décidé de le tuer. Oh, il apparaît comme très égocentrique de se dire cela, alors qu’il existait tant de cibles idéales en cette pièce, à commencer par les membres de la famille royale réunis, dispersés, sans protection. Mais nous aurions pu parier des fortunes entières que cette idée traversa l’esprit de chacun des convives présents lorsque le coup de feu partit : je suis en danger. Je vais mourir. Cela s’appelle l’instinct de conservation, chose extrêmement pratique lorsque l’on mène une vie dangereuse, ce dont très peu ici auraient pu se vanter. De ce fait, alors que certains n’hésitaient pas à se jeter sous les tables, recroquevillés sur eux-mêmes comme si le plafond allait ensevelir leur personne, Fleming chercha intuitivement la source du coup, lui le combattant chevronné qu’une simple détonation n’aurait su faire trembler de peur. Non, jambes légèrement fléchies, son esprit s’était inconsciemment chargé de le préparer à toute attaque, à toute anticipation, comme s’il s’était trouvé à la frontière écossaise, au coude à coude avec l’ennemi. Tous ses sens avaient été préparés pour cela lors de maintes batailles, en alerte, épiant le moindre signe, balayant les visages épouvantés qui défilaient devant ses yeux. Il n’y avait que de la peur ici, alors qu’en son âme, un calme de mort planait, lui qui savait que la panique ne résolvait rien. Mais le Lord raisonnait comme un soldat, comme un être habitué au danger, apte à y faire face, et ayant même croisé le chemin de la Grande Faucheuse. Cela l’avait transformé, le rendait irrémédiablement différent de toute cette masse émotive bien capable de se nuire en croyant se sauver. Immobile, ce fut au milieu de la cacophonie ambiante, et en regroupant certains mots revenant plus que les autres parmi les cris : Sa Majesté avait été la victime d’un attentat, là, à quelques dizaines de pas de lui. Excessivement ironique, quand on songeait qu’une des grandes œuvres de la vie de Gui serait de rayer ce fat personnage du décor. Eh bien voilà, c’avait presque été chose faite ! Presque oui, car à en juger par les silhouettes toute vêtues de blanc qui se mouvaient encore sur l’estrade, l’assassin amateur avait raté son coup. Comme quoi, un meurtre prémédité mais mal organisé n’avançait à rien.
Cependant, bran le bas de combat, haut les cœurs ! On avait presque tué le Roi ! Maudit soit ce presque, mais enfin, il fallait bien sortir de ce mutisme attentif qui désormais ne lui apprendrait plus rien. Ne pas se focaliser sur les suppliques, les râles, les noms hurlés en désespoir de cause au sein de la cohue ayant remplacé la fête si joyeuse qui régnait encore une poignée d’instants auparavant, comme dans une autre vie. Le bien né ferma son esprit, rangeant sa lame qu’il avait ôté de quelques pouces de son fourreau par réflexe, limitant sa vue à ce qui pourrait lui servir, verrouillant ses tympans afin que rien en puisse le toucher ou le ralentir. Incroyable, ce qu’un homme seul, armé et désespéré pouvait créer, comme chaos. Le plus invraisemblable demeurait tout de même en la chance –à ce point, le talent n’intervenait même plus- qu’avait eu ce fou furieux de parvenir à pénétrer dans Whitehall avec un pistolet. Certes, tous ces messieurs portaient l’épée au côté, mais de là à ne pas avoir éveillé la méfiance des gardes… Gui n’aurait pu l’arrêter, malgré sa stature imposante, et ses talents d’escrimeur confirmé. Et à vrai dire, alors qu’il tâchait de remonter à contre-courant la foule qui n’avait de cesse de quitter le bâtiment, il n’aurait sans doute pas pu résister à la petite voix intérieure qui lui aurait intimé de laisser filer le terroriste s’il avait croisé son regard. Car tous deux poursuivaient le même but, et on ne tue pas un allié, aussi inconnu et pas habile soit-il. Fleming n’en était pas encore à projeter de rayer définitivement de la carte du monde Henri VIII, bien qu’il ait souvent souhaité sa mort lors de moments de solitude, pour que même le silence ne puisse lire dans ses pensées. Quelque part, ce quidam avait eu le cran de tenter de réaliser ce que lui-même n’osait pas encore mettre sur pied. En cela, le noble n’aurait pu lui barrer le chemin, aussi hypocrite puisse-t-il vouloir se montrer aux yeux des Tudors.
La Rose Noire. Ce nom résonnait en sa tête comme le glas en une nuit d’hiver. C’était cela, le nouveau visage de la résistance contre ce souverain si peu recommandable. Son cœur faillit presque en palpiter, mais le bien né conserva tout son calme, se concentrant sur chaque détail afin de préparer au mieux sa réaction. Non de non, un groupuscule entier, entendez-vous. Qui avait patienté dans l’ombre, surpassant de loin tout ce que Guildford avait jamais pu rassembler dans les tavernes et autres bouges. Cette Rose avait tout l’air d’une armée de l’ombre, organisée, réactive, aux moyens conséquents. Et surtout, le plus capital : pourvu en disciples prêts à mourir pour leur cause. Par Dieu, l’anglais venait de faire là une des rencontres les plus primordiales de son existence ! Mais avant de s’emballer, il faudrait mener des recherches. S’informer, découvrir les aspirations des chefs de ce parti extrémiste. Sur cette pente si glissante, on ne pouvait s’associer à n’importe qui. L’aide de Cavendish serait à nouveau un atout de choix, bien qu’à l’heure actuelle, ce dernier doive être bien occupé avec son épouse, dont le sang bleu avait cru entrapercevoir la forme, allongée au sol. Victime ou frappée de terreur, ça n’était pourtant pas on problème : il fallait faire bonne figure, et profiter de ce drame pour fomenter un coup d’éclat. Au moins l’héroïque folie du futur pendu aurait eu une utilité.
-Il faut protéger le Roi ! Avec moi !tonna le Lord de sa voix puissante.
La garde s’étant lancée à corps perdu dans la poursuite du malandrin, la sécurité du suzerain s’en était trouvée plus que fragilisée. Une opportunité rêvée pour une seconde tentative. Une occasion sans pareille afin de montrer à quel point on était fidèle et dévoué à sa royauté, en se plaçant volontairement au service du plus grand martyr de la soirée, autant dans l’égo que par les chairs, du moins si l’apprenti tueur n’avait pas manqué de qualité d’adaptation. Voilà donc notre Gui en héros improvisé, un des rôles les plus artificieux de toute sa carrière. Car c’était cela, aussi, les machinations : savoir se couvrir quand il le fallait, et se rendre encore plus inoffensif aux yeux de celui qui regretterait un jour de vous avoir sous-estimé.
Suivi par une poignée de gentilshommes jugeant son initiative judicieuse, Fleming convergea vers la table royale, laissant son estoc à sa place. Trop de monde se déplaçait encore dans toutes les directions, et un fer de plus de plus de quatre pieds de long n’aurait pas été approprié une fois dégainé, voire même dangereux. S’il le fallait, il userait de la dague cachée dans sa botte… Bien qu’il ne semblât pas qu’un autre partisan de la Rose Noire désirât passer à la postérité ce soir-là.
Sa main se referma sur le bras de Laoïse de Vere, car au passage, son loyal ami l’avait reconnue, et en parfait gentleman, profitait de son nouveau titre de protecteur rapproché de Son Altesse pour placer en sécurité les rares hôtes lui tenant à cœur, et nécessitant un bras armé.
-Par ici,lui souffla ce dernier en l’entraînant à sa suite.Prêt de la Couronne, l’orage se calme.
Et c’était là pure vérité : dans quelques minutes, Henri, sa femme et les princesses gagneraient des appartements au préalable sécurisés où ils seraient plus ou moins poussés par leurs défenseurs ; un havre de paix dont Guildford comptait bien faire profiter la comtesse… Ainsi que Bérénice de Kériolet, qu’il avait perdue des yeux pour le moment. Qu’importait, il avait deux bras, ce qui faisait parfaitement le compte. Les mettre en sûreté valait autant que se faire bien voir par le pouvoir en place. Toujours aux aguets, le flot des apeurés glissant sur lui comme s’il avait été un roc au milieu du torrent, Guildford n’avait pour objectif que de retrouver son sire, ses yeux fouillant les alentour à la recherche de la chevelure rousse si bien connue, sa poigne serrant doucement l’avant-bras de Laoïse afin de ne pas la perdre.
Contre sa jambe, son épée battait, tranquillisante présence.
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Mar 26 Juil - 18:49
[Hrp: George fait référence à : Antanasia, Ralph, Caterina, William et parle d'autres nobles par exemple. J'ai balisé les noms de couleurs pour qu'on s'y retrouve, çà vous évite de lire tout. Anta l'occasion était trop belle j'ai pas résisté ^^]
Le duc était la conversant avec les dame quand il vit un homme brandir son épée. Il haussa les sourcils pensant que c'était un original qui allait l’imité avec une lame et clamé longue vie au roi. C'était pourtant pas très bien vu dans se genre de fête de prendre des lames affutées, du moins de les sortir. C'est vrai que le duc de Norfolk avait toujours son épée sur lui. Un magnifique apparat qui ornait sa ceinture, bien fixé dans son fourreau et qu'il sortait de temps à autres lors d'une invitation de plaisance à combattre. C'est alors que dans une fraction de seconde, le sourire narquois de George se transforma en visage d'horreur, ses cils froncèrent, ses poumons s’emplir d'air. Il vit l'épée de l'homme fusée en direction du roi alors qu'il tonnait longue vie à quelque chose. le roi du sa vie à un valet qui fit office de bouclier. Au même moment, ses réflexes d'escrimeur et de jouteur prirent le dessus, il sortit son épée. Le duc passa devant Caterina, Antanasia pour les protéger sans remarquer ce qu'elles faisaient. Les gardes s'étaient déjà amassé devant sa majesté, il connaissait très bien la procédure, il serait en sécurité et la reine aussi maintenant... Dans la cohue les femmes se mirent à crier et courir dans tout les sens, pareil que les couards.
Mettez à l'abri les dames et les enfants parbleu !
George avait une voie qui portait fort et un charisme certains. Sa voie porta loin, mais qui l'entendrait qui ? Il fallait vraiment être soldat, jouteur pour avoir une tel réaction, toute personne avait un instinct de survie. Lui ? Bah à vrai dire non, il avait tellement le réflexe du combat dans les veines que tout instinct son instinct de panique diminuait face au sang froid. Le groupe était en effet en première ligne car c'était les plus proches du roi dans la noblesse. George poussa Caterina au sol par réflexe et Antanasia était déjà partie.
SORTEZ TOUS D' ICI ! VERS LES CUISINES !LAOÏSE MA CHÈRE BOUGER NON DE DIEU !
Il voyait sa première amante figée comme un statue prise par la peur. Et pourtant, il fallait allez à l'opposé du gars, de l'autre côté. C'était la seul solution, plus les gens avançaient vers l'arrière plus il aurait risqué de rencontré l'agresseur. Il fallait rejoindre le roi, un homme eu la bonté de ramené les gens dans ce sens et de tiré Laoïse. George apercevait à peine quelques gens des traits familiers. Mais tout allait trop vite, le temps de hurler et l'homme fonçait droit sur eux en balançant son épée un peu partout. Une fraction de seconde, trop courte, le temps de protéger son amie, il ne sentit pas la lame s'enfonçant légèrement le long de ses côtes. Lui qui ramassait tellement de coup lors des joutes royales, l'adrénaline lui montait tellement qu'il ne voyait qu'une chose protéger le plus de personnes qui pouvait l'être. Alors que son corps effleurait le coup, sa lame se retourna pour barré la route de l'homme qui filait à toute allure. La cohue était telle qu'il partait poursuivit par les gardes. S'éloignant d'eux, George souleva avec force Caterina par le bras.
Ma soeur vite, allez rejoindre le roi
Il poussa du bras sa sœur de cœur à rejoindre le groupe de soldat du roi dans la bonne direction près du lord débrouillard. George ne remarquait pas que le sang coulait sur son flanc, sa respiration allait vite, il avançait épée en main mais l'homme avait déjà filé, il était partit et les gens couraient, se bousculaient, le duc en poussa quelque un pour tenter de voir les corps au sol. Parmi eux il vit là,duchesse de Devonshire à terre.
Nooon !
Le coeur de George se serra en la voyant étalée là à Terre piétinée presque. Il poussa un homme en brandissant son épée, çà lui faisait office de poids pour ne pas qu'on le colle trop. les gens s'écarta en voyant les hommes armées. Il s'agenouilla à terre et la prit dans ses bras pour la faire respirer. Il la souleva la portant et se fraya un chemin.
Cà va aller madame, William ! Mais non de Dieu
Il jurait poussant les gens, qui allait à contre courant, trouvant du regard Ralph, d'autres nobles et dames, il lui fit signe d'avancer comme lui mais où était le duc de Devonshire, mais qu'il vienne récupéré sa femme. Il avait hurlé le prénom de ce duc qu'il haïssait tant mais dans des moment ainsi, il ne pensait même plus au bonheur d'avoir Antanasia dans ses bras, juste à les sortir de là. Pire ennemi ou pas, en attaquant le roi, c'était toute la noblesse qui en prenait, tout le monde qui était en danger. Des corps d'inconnus blessé peut être mort jonchait le sol. Alors que la foule semblait être moins danse là où il allait, George continua d'avancé avant de faire une grimace et de stopper, sa tête lui tournait. C'est là qu'il comprit qu'il en avait prit pour son grade. En son fort intérieur, il jura encore se maudissant de s'être fait avoir comme un bleu. Il déposa Antanasia derrière une statue, dans un coin renfoncé du palais. Là bas, quelques dames se tenait à l'écart sans bouger. Elle était en sureté à présent, il chercha du regard Caterina, Ralph, d'autres mais son flanc coupée pourtant avec simplicité et sans gravité laissait place à une marre de sang sur sa chemise, une énorme tache rouge contrastant avec le bleu de son costume. Ses yeux virent troubles, il se tint à la statue essayant de respiré. Il avait fait l'erreur de perdre du temps au lieu d’appuyé sur la plaie et avait perdu pas mal de sang, une simple coupure sur quelques veines, prise en retard... Il vit un visage trouble qui lui semblait famillié, remis son épée dans son fourreau. Le duc sourit avant de s'écrouler sur le sol.
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Mar 26 Juil - 20:54
La fête, malgré ses convenances lourdes auxquelles William se pliaient machinalement, avait toujours eu cette faculté de rendre le duc d’humeur joyeuse et le visible embarras de Bérénice de Kériolet le poussa à ne pas durer cet éventuel supplice de la courtoisie ; la jeune femme était plaisante, sa voix était douce et aimable et ne fut-ce l’animosité que sa femme nourrissait envers ce sauveur, William aurait souhaité connaître un peu plus cette jeune femme. N’y voyons aucune curiosité galante, mais un intérêt particulier pour la jeune française qui semblait receler bien plus d’intelligence que quelques mots ne pouvaient le montrer. Il ne pouvait le nier : William aimait les mots bien tournés et l’esprit de la jeune femme semblait assez vivace pour plaire au duc. - Et sachez que je vous pardonne pour la pavane que vous venez de me faire manquer, lui répondit-elle d’un ton léger. -My lady, ça serait un honneur si vous, commença William avant d’être interrompu par la voix de stentor d’un homme qu’il reconnu sans peine.
Outre toute l’inimitié qui le liait à George Howard personnellement, William avait acquis la certitude que pour se faire aimer d’une cour en perpétuelle changement, mieux valait rester à sa place et obéir silencieusement, tel un valet à la botte de son maître. Henri VIII n’était pas de ces rois dolents, excusant les écarts de ses courtisans. Wolsey était tombé ; More était tombé et la scission avec l’Eglise avait prouvé les désirs inassouvis du monarque. Aux yeux du duc de Devonshire, les débordements comme celui que jouait théâtralement Howard n’étaient pas nécessaires et encore moins de son goût. Il se contenta de retenir un soupir éloquent, mais ses yeux se levèrent instinctivement au ciel ; se détournant, il ignora le discours obséquieux du faquin. -Un écrivain de votre pays écrivait il y a peu de temps « Ami, vous noterez que par le monde il y a beaucoup plus de couillons que d’hommes… ». Il s’agit de François Rabelais, ajouta-t-il dans un sourire amusé. Il se tut un instant, observant l’homme redescendre de sa table sous les regards des courtisans. J’apprécie cette phrase en tout circonstance, conclu-t-il doucement en se retournant vers la jeune femme. Il fut amusé de voir que le sourire de la jeune femme venait ponctuer ses paroles. Ainsi, peut-être avait-il trouvé dans cette cour une femme dont le regard ne s’attardait sur une trompeuse apparence. Il s’apprêtait à inviter la jeune femme pour la volte qui commençait, lorsque des cris attirèrent son attention. Un hurlement de femme, un cliquetis de hallebardes, des cris de gardes…William, d’instinct, repoussa la demoiselle vers l’arrière et poussant les courtisans devenus pâles, portant leurs mains à leurs visages, criant parfois de terreur, il se fraya un chemin jusques au centre de la salle de bal. L’épée enfoncée dans le corps d’un garde gisant à terre, l’assassin défiait toute l’assemblée d’un regard sombre. Il ôta d’un geste l’arme et comme si l’action avait duré bien plus longuement que quelques secondes, William se dirigea d’instinct vers le roi qui n’avait pu bouger de son trône, crispé par la terreur. Qui était cet homme ? William n’en n’avait cure, pas plus que les paroles qu’il avait proférées avant d’être poursuivi par les gardes alertés. Ce qu’il voulait ? La raison était si évidente que le duc n’avait pris la peine et le temps précieux à réfléchir à cela ; le roi menacé se trouvait encore à proximité du lieu du crime et sans ce malheureux héros malgré lui, le royaume aurait porté le deuil de son souverain.
-Il faut protéger le Roi ! Avec moi ! La voix puissante de Guilford Fleming résonna dans la salle. Goddam ! N’y avait-il donc plus qu’eux seuls pour s’assurer des personnes royales ? William se précipita vers le trône aux côtés de Fleming et s’approchant de la reine pétrifiée, agrippée au bras du roi qui ne pu esquisser un geste pendant quelques secondes, osa lui donner un ordre dans la cohue générale. -Sire, permettez-moi de rester à vos côtés, commença-t-il brièvement. Il jeta un œil à la foule rassemblée auprès de blessés. Ses veines se vidèrent et il tendit la main vers la reine. -Fleming, pouvez-vous vous assurer à mes côtés de la sécurité de leurs majestés, demanda-t-il à l’homme précipitamment ? Majesté, continua-t-il sans même attendre la réponse de Fleming, il faut faire vite, qui sait si cet homme n’a point de complices. Venez ! La reine, tremblante, tourna un regard hagard vers le roi qui déjà s’était levé, grimaçant à chaque pas qu’il faisait vers les salles contigües. Sans réfléchir, la jeune femme prit la main offerte du duc et le suivi sans mot dire, s’engouffrant dans la pièce où déjà d’autres gardes étaient venus au secours des souverains. -Dans la salle des Trophées, ordonna-t-il d’une voix ferme au plus gradé du petit groupe de soldats ! Ne quittez pas leurs majestés d’une seule seconde et au moindre mouvement suspect, continuez, ne vous arrêtez pas ! Le garde hocha la tête sans répliquer et au moment où la reine s’approcha de lui, une lueur de gratitude dans son regard clair, le visage d’Antanasia lui apparu soudainement. Dans la mêlée, dans la foule et la cohue, il ne savait où état son épouse. Une main invisible lui tordit les entrailles et doucement, la reine, avant de suivre les gardes qui la pressaient, posa une main encore tremblante sur son bras. -Merci, murmura-t-elle brièvement.
William ne pu que s’incliner, offrant une courte révérence au roi et à la reine avant de saluer brièvement Fleming et de retourner dans la salle du banquet, encore en proie aux cris de peur. Elle s’était certainement vidée, mais l’agitation qui y régnait ne permettait pas d’y trouver même un enfant. Où était-elle ? Antanasia avait-elle fuit ? Il se précipita dans la salle, refusant de répondre aux demandes de quelques courtisans et rasa les murs, jetant des regards désespérés derrière chaque colonne pour tenter d’y apercevoir Anya. Mais ce fut bérénice de Kériolet qu’il retrouva la première et lui offrant son bras, l’éloigna du tumulte de la scène. -My lady, je ne peux hélas m’acquitter de mon devoir de gentilhomme envers vous, mon épouse restant introuvable. Retournez vite dans vos appartements, restez avec des personnes en qui vous n’avez qu’une confiance aveugle et n’en sortez sous aucun prétexte ! Je viendrais m’enquérir de votre conduite dès que tout ceci sera calmé, dit-il d’une voix grave et posée.
Il abandonna la jeune femme et retourna au cœur de la salle. Soudain, il la vit. A terre, le visage caché mais sa robe étalée ne pouvait le tromper. Son cœur manqua un battement et il ignora les visages des courtisans qu’il connaissait pourtant pour la rejoindre au plus vite. -Anya, s’exclama-t-il d’une voix involontairement tremblante ! Il s’accroupi à ses côtés et ne pu manquer de voir le corps inerte du duc de Norfolk. -Anya, répéta-t-il presque machinalement, passant une main distraite sur l’épaule de la jeune femme. Ses yeux ne se détachaient pas du duc ; il était si aisé, si rapide de mettre fin à des joutes incessantes. Un simple coup de dague dans une blessure qui coulait déjà. Dans le tumulte, quels témoignages vaudraient celui du duc de Devonshire ? Anya ? Elle ne pourrait le trahir…. Et du sang s’écoulait déjà de la plaie de l’homme. Aisé…si aisé…peut-être même ne rien faire et attendre que le sang se vide…tout semblait à portée de main, juste là, à quelques pas de lui.
Antanasia l’arracha à ce doux rêve contemplatif et il se retourna vers elle brusquement. -Etes-vous blessée, Antanasia, lui demanda-t-il inquiet ? Il passa une main leste sur la joue de son épouse avant de se relever rapidement. Il jeta un œil bref au duc encore inconscient. -Ne bougez pas, Anya, quoi qu’il arrive, lui demanda-t-il doucement. Je ne veux revivre ces quelques minutes où j’ai cru vous voir à terre. Je reviens avec quelques hommes qui pourront s’occuper de…il jeta un nouveau coup d’œil à Norfolk… du duc de Norfolk. Ne bougez pas, répéta-t-il !
Antanasia de Devonshire
Anya ♣ Duchesse de votre coeur
♣ Messages : 3065 ♣ Livre Sterling : 5088 ♣ Date d'inscription : 28/03/2011 ♣ Localisation : A Londres ♣ Age du personnage : 20 ans ♣ Profession : Duchesse
Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Mar 26 Juil - 21:53
♣ UN SAUVEUR A AIDER.
Le souffle court, Antanasia avait l'impression d'étouffer, l'atmosphère pesante, en plus du mauvais coup qu'elle avait reçu, la rendait groggy et la force lui manquait pour qu'elle puisse se remettre sur ses deux jambes. Son salut arriva quand deux bras salvateurs la soulevèrent pour l'éloigner de ce chaos. Ce n'était pas son tendre époux, elle aurait pu reconnaître ses bras entre mille hommes. « Ça va aller madame, William ! Mais non de Dieu ». Le Duc de Norfolk, ainsi donc, c'était lui, qui l'avait sorti de ce mauvais pas. La jeune femme se laissa transporté, l'esprit à moitié dans ce palais et l'autre moitié ailleurs. Elle avait l'impression d'être partagé entre deux univers, l'inconscience et le chaos qui régnait ici. William, c'était lui, qu'elle voulait, où était-il ? Allait-il bien ? Oh mon Dieu, qu'il vint à elle, elle avait besoin de voir, si il se portait bien. Jamais elle ne pourrait survivre à la perte de son époux, même si elle avait sa chère Agnès, rien ni personne ne pourrait remplacer la présence réconfortante de son mari. La jeune femme se sentît transportée encore, pendant quelques minutes, avant que son sauveur ne la dépose. Elle ne savait pas où elle était, à moitié dans l'inconscience, les paupières toujours clauses. Il y a seulement une chose que son esprit demandait, William. Ce dernier arriva enfin. Antanasia ressentît tout de suite sa présence à ses côtés. Elle tenta d'ouvrir une première fois les yeux, pour voir si elle ne rêvait pas. Une main lui secouait légèrement son épaule, tandis que William répéta une deuxième fois son nom ou plutôt le surnom qu'il utilisait familièrement pour elle. De part ses lèvres à demie-clauses, la jeune femme murmura un faible « William », puis elle put après quelques secondes enfin ouvrir les yeux, pour contempler face à elle, le visage inquiet de son mari. Ses yeux dérivèrent rapidement vers le corps inerte et ensanglanté du Duc de Norfolk. Son sauveur était-il au moins en vie ? Antanasia espérait que oui, elle se devait de le remercier pour son geste. La Duchesse amena très vite son regard clair, une nouvelle fois, vers William tandis qu'il la questionnait à propos de son état. Tout en grimaçant un peu, elle se redressa pour se mettre sur les genoux. Celui, qui lui avait donné un coup, ne l'avait pas fait à moitié.
« Mon amour, tout va bien, j'ai juste reçu un mauvais coup, mais cela va passer. Elle s'arrêta quelques secondes avant de continuer. Je me suis tellement inquiétée pour vous, en ne vous voyant pas, j'ai cru que cet homme vous aviez blessé. »
Avant que William ne se relève, elle l'embrassa tendrement, le remerciant ainsi de sa présence, mais elle le faisait aussi, parce qu'elle se doutait que dans quelques minutes il ne serait plus à ses côtés Ses hypothèses se confirmèrent, son époux lui demanda de rester là où elle était et la phrase qui suivît en disait long sur l’inquiétude qu'il avait ressenti en la voyant sur le sol. Elle se souvenait aussi d'avoir vu la même inquiétude dans la voix du Duc de Norfolk qui était toujours là.
« Je ne bougerais pas. Dit-elle d'un ton rassurant. Mais s'il vous plait, mettez de côté votre animosité envers cet homme pour ce soir, il vient de me sortir d'un mauvais pas et je ne peux que l'en remercier pour cela. »
William s'éloigna et la jeune femme s'approcha du corps inerte de George Howard. La poitrine qui se soulevait, lui indiquait, que le Duc était toujours en vie. Le sang coulait toujours un peu de sa blessure et Antanasia pût même voir que sa robe en était tâchée. Anya ne s'en offusqua pas, le sang, ne lui avait jamais fait peur, après tout pour regarder une joute, il fallait avoir le cœur bien accrochait, puisque le sang était de mise à chaque fois. Sachant, qu'elle devait empêcher le sang de s'écouler plus, la jeune femme posa sa main sur la blessure, tout en appuyant fortement. L'effet fût escompté, puisque le Duc revint à lui, sous le coup de la douleur.
« Monsieur le Duc restait avec moi, la mort sera d'autant plus proche si vous ne restez pas éveiller. » Avec gentillesse et comme si cet homme était un ami, elle lui caressa le front de sa main libre. Garder éveiller son sauveur était le seul but de la jeune femme pour le moment. Elle savait que William aurait préféré le voir mort, mais elle, elle ne le pouvait pas. Elle ne pouvait pas traiter aussi incorrectement l'homme qui venait de la sauver. C'était contre ses principes , quoi qu'en dise William.
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Sujet: Re: EVENEMENT 01 ♣ " Mariage à la cour " Mer 27 Juil - 0:25
Il m'avait rarement été donné d'assister à pareille fête et pareil festin. Il y avait bien sûr des sourires de circonstances, Anne Boleyn était encore regretté par certains. Néanmoins la fête était belle. Le roi pavoisait et la reine semblait heureuse malgré sa timidité que l'on pouvait aisément comprendre. Je profitais moi aussi de ce que m'apportait cette soirée. Les danses, les conversations légères, les mets et les vins. Je charmais, on me courtisais, on me faisait danser, tout aurait dû se dérouler ainsi jusqu'au petit matin si une tentative d'assassinat n'était pas venu troubler l'insouciance de la soirée. Un évènement qui devrait avoir des conséquences sur tout le monde.
Jamais je n'aurais cru que j'étais capable de telles réactions. Ou de telles non réactions. Je n'étais pas pourtant genre de femme à avoir peur, à craindre pour sa vie et à rester immobile face au danger. Enfin je ne l'aurais point cru. Ce n'était pas vraiment le genre de choses que l'on peut mesurer régulièrement. Je n'avais jamais assisté à quelque chose de ce genre et jamais je ne m'étais dit qu'il pourrait m'arriver malheur. Bien sûr j'avais parfois eu peur de me blesser ou qu'un homme me fasse du mal. C'est le genre de choses qui arrivent quand on est une femme seule. Même veuve. Les hommes se croient tout permis c'est bien connu. C'était une chose que je pourrais mûrir plus tard, pour moi même. Je restais statique. Pourtant je ne me sentais pas effrayée. Un peu confuse oui peut être. Mais je n'avais pas peur. Alors pourquoi est-ce que je restais immobile c'était une bonne question. Enfin au moins je ne m'évanouissais point et je ne poussais pas des cris stridents comme certaines des Lady que je voyais autour de moi. Je pouvais même voir des hommes s'enfuirent. Les couards...Ne même pas penser aux femmes et aux enfants présents. Ne même pas penser au roi. Et à cette toute jeune reine! Enfin quand même! Heureusement je pouvais voir le courage de certains. Et je pouvais l'entendre. D'ailleurs cette voix m'était familière.
C'était mon cher amant qui me conjurait de bouger. Si j'en avais eu le temps j'aurais ri. Sa façon de faire était tout à fait typique et je retrouvais bien là le jeune homme fougueux et courageux qu'il avait toujours été. Mais il faut bien reconnaître que ce n'était pas tout à fait le moment de m'en attendrir. Bousculée par un homme qui se dirigeait en courant vers la sortie du château je sortais enfin de ma torpeur.
" Mais enfin que faites-vous? Aidez ces femmes pour l'amour du Ciel!!"
Je l'attrapais par le bras et il fut bien obligé de s'arrêter, non pas de grâce je le voyais sur son visage. Au moins maintenant aidait-il une femme à se relever et l'entraîner à sa suite. Le seul problème était que cet imbécile se dirigeait tout droit à la suite du meurtrier. George avait crier à tout le monde de se diriger vers les cuisines et je trouvais cette idée très pertinente. Alors que je faisais quelques pas, à contre courant de la plupart des gens, je sentis mon bras saisi par une main, ferme mais délicate. Je levais le visage et j'aperçus Lord Flemming. C'était tout à fait lui: une main de fer dans un gant de velours. Quand à ses paroles elles étaient elle aussi pleines de bon sens. Prêt de la couronne serait sûrement là où nous serions le plus en sécurité. Il y avait tellement de gardes pour protéger le roi que forcément en étant à leurs côtés nous serions protégés. Il était écrit que les hommes seraient mes sauveurs ce soir. Je me demandais quand même pourquoi il n'y avait pas plus de gens qui suivaient le même chemin que nous et pourquoi moi même je n'y avais pas pensé toute seule. Enfin...Une fois que tout cela serait derrière nous, les hommes pourraient se gausser de ces femmes qui ne peuvent s'en sortir sans eux.
Je suivais Guildford me sentant désormais plus en sécurité. Encore une fois on en revient à la présence masculine rassurante. C'est énervant de constater cela non? Pour le moment pas tellement. Je préférais me savoir protégé par une lame affûtée. J'avais bien vu ces hommes qui jonchaient le sol en se vidant de leur sang. Sans personne pour les aider...Et ces femmes qui perdaient connaissance alors qu'une décoction de gui pourrait les aider. Et les feuilles d'achillée contre les saignements de ces malheureux. Enfin ce n'était pas vraiment le moment de penser à cela. Si proche du roi ne va pas raviver les rumeurs Laoïse! Tu n'es pas médecin et toute bonne guérisseuse que tu es, il n'est pour autant pas sûre qu'une intervention soit appréciée à ce moment. Mais quand même...Profitant de ce que Guilford me tenait toujours le bras je me penchais vers lui pour lui parler en murmurant le plus possible.
" Pensez-vous que l'on pourrait avoir besoin de moi quelque part?"
Je savais qu'il allait comprendre où je voulais en venir. Nous étions amis. Il était mon allié et je savais que je pouvais compter sur lui. Et malgré ma réputation de sorcière je connaissais aussi les plantes qui soignent et non uniquement celle qui rendent malade. Maintenant prise dans l'action je ne me voyait pas restait inutile. Je ne me promenais pas avec mes petits sachets de plantes cachés sous mon jupon mais il n'empêche...Une aide est peut être toujours la bienvenue. Encore une fois je m'en remettait à un homme. Cela commençait à devenir agaçant...