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 Ce sont les intentions qui comptent {solo}

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AuteurMessage
Guildford Fleming
Guildford Fleming

♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside


♣ Messages : 433
♣ Livre Sterling : 185
♣ Date d'inscription : 04/07/2011
♣ Localisation : Là où il doit être, toujours.
♣ Age du personnage : 31 ans
♣ Profession : Lord


♣ Vos lettres de Noblesse
♣ Libre pour RP ?: Chef, oui chef !
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MessageSujet: Ce sont les intentions qui comptent {solo}   Ce sont les intentions qui comptent {solo} Icon_minitimeMar 30 Aoû - 15:03

Ce sont les intentions qui comptent {solo} Roses-anciennes-fond-rose-tissu-patchwork-cartonnage-lecien-durham-quilt-9619-n.jpg.thumb Ce sont les intentions qui comptent {solo} 14smil10 Ce sont les intentions qui comptent {solo} Subtil-feuillage-ivoire-tissu-patchwork-cartonnage-kaufman-coton-5573-7.jpg.thumb
"Ce sont les intentions qui comptent"


« Qu'importe la robe ! Que regarde-t-on ?
L'écrin qui contient le diamant ? »



Mille couleurs, mille textures, mille dessins. L’imagination débordante des petites mains travaillant au Fil d’Or plongeait le visiteur en un univers de luxe et d’élégance digne de tourner la tête à bien des gentes dames au cœur plus que sujet aux passions du beau linge. C’était pourtant bien un homme qui avait poussé la porte de la très renommée boutique en cette matinée, et rien que cela commençait déjà à le placer comme à part des êtres habitués à côtoyer ce lieu de tentation insurmontable.

Gui ne visitait que très rarement ce genre d’institutions londoniennes, préférant largement mander en son manoir son tailleur attitré afin d’éviter les foules ne manquant pas d’emprisonner les carrosses des nantis en une longue file où l’attente se révélait être un bien pernicieux poison. Le calme et la solitude d’une demeure, que demander de plus ? Il avait pourtant affronté le monde peuplant inlassablement la cité pleine de vie, demeurant assis au fond de sa voiture sans même désirer se changer les idées en observant les passants ou les façades des maisons bourgeoises composant le quartier des commerces. À quoi bon vouloir attribuer tel ou tel destin à un quidam pressé ou à une vieille femme accoudée à sa fenêtre, alors que ces créatures seraient oubliés dès la seconde suivante ? Non, le Lord avait mieux, bien mieux à faire que de seulement essayer de se sentir comme faisant partie de ce tout aussi vivant que bigarré. Sa destination, la boutique de vêtements la plus courue de toute la capitale, constituait déjà une entorse à ses convictions profondes, à savoir que les diverses modes intéressant bien plus la Cour que les affaires du Royaume ne méritaient en rien son attention.

Ce même homme si fermement résolu à défier tous les canons de la noblesse de son temps se retrouva bientôt cerné par quantité de draperies plus raffinées les unes que les autres, et forcé de faire un choix. Non pas entre tâcher de demeurer encore autant que possible en cet endroit correspondant si peu à son caractère, à sa personne entière, le noir qu’il prônait avec tant de charme ne trouvant ici aucune autre occurrence que ce qu’il portait alors, ou s’enfuir par la grande porte, avide d’air frais, de pureté sauvage loin de toute vanité superficielle ; c’aurait été un dilemme trop simple. Satin, velours, cendal, camocas, tout cela équivalait à un labyrinthe autrement plus inextricable en lequel son orgueil naturel interdisait toute prise de conseils auprès du commerçant lui ayant souhaité la bienvenue avant de le laisser déambuler à son aise face aux étagères dont les tiroirs regorgeaient de trésors. Pour ce cadeau, le bien né désirait quelque chose correspondant aux goûts de celle à qui la robe se voyait destinée, tout en optant pour quelque chose d’unique, qu’aucune autre anglaise ne possèderait. La place attribuée à cette personne dans son cœur nécessitait au moins cela… Sinon plus. Des aspirations certes bien pensantes, mais quelques peu limitées par la science peu complète que se connaissait le britannique en matière de toilettes féminines. Il s’agissait d’être séduit par la teinte du tissu, sa texture, voir l’image de la belle vêtue ainsi s’imposer à son esprit comme une évidence. L’inspiration étant une chose aussi fugace qu’intangible, Guildford se laissa peu à peu aller à un examen morfondu, presque digne d’une songerie contemplative prête à s’étirer jusqu’à ce qu’on ait le bon ton de la dissiper, ce que ne manqua pas de faire le couturier au bout de plusieurs minutes :


-Puis-je vous venir en aide, monseigneur ?

L’invitation, quoi que polie, ne rencontra qu’un regard passablement blasé.

-J’imagine que oui. Je désire une toilette pour une jeune femme.

-Oh, fort bien. Avez-vous songé à une étoffe ? Un coloris particulier ?

Gui balaya l’intérieur de la boutique, dernier recours illusoire en désespoir de cause, puisque rien ne lui sauta aux yeux, ni ne lui sembla à la hauteur de la tâche ardue consistant à combler la demoiselle qu’il comptait bien ravir par ce présent.

-Rien ne m’a pour le moment semblé adéquat. Whitehall a déjà vu tout ceci maintes fois, et je doute que l’exception qui ne paraîtra point au prochain bal se trouve ici.

Le marchand se rengorgea, voyant en cette dépréciation de ses créations un défi à relever plus qu’une simple offense.

-Monseigneur, je crois avoir ce qu’il vous faut. Il s’agit de quelque chose que je n’aurais pas présenté à n’importe qui, car le tissu utilisé coûte extrêmement cher. Néanmoins…

-Eh bien voyons cela, coupa le bien né, demeurant sceptique et n’ayant nulle envie d’écouter plus avant un boniment qui n’aboutirait peut-être à rien de conséquent.

Le tailleur lui ouvrit les portes de son arrière boutique, là où les modestes employées s’occupaient de raccommoder et de fignoler les dernières retouches aux apparats qu’elles ne pourraient pas s’offrir en cette vie. Ces dernières, absentes, avaient laissé derrière elles quantité de morceaux épars, d’aiguilles et de bobines de fil témoignant de l’ouvrage colossal que représentait cette fabrique de rêves. Guidé jusqu’au fond de la boutique, Fleming posa enfin les yeux sur une robe cachée à la vue de tous, et pourtant magnifique. D’une coupe ravissante et agrémentée avec soin de broderies, elle avait dû nécessiter plusieurs semaines d’application afin que chaque détail contribue à l’embellissement global du vêtement. Il s’agissait d’une hérésie que de ne point la présenter aux autres clients, tant les élégantes l’auraient adorée ; cependant la demande aurait sans doute été trop forte, et beaucoup de commandes n’auraient pu être remplies à tant. Une circonstance des plus bienvenue, car Gui venait de trouver son bonheur : une pièce unique dont la qualité n’avait rien à envier à la beauté…


-Voilà qui est entendu, je la prends. Voici les mensurations auxquelles je la souhaite.

Tirant de l’intérieur de son gant de cuir un morceau de parchemin plié en quatre, l’aristocrate tendit cette brève mais non moins très complète liste rédigée de mémoire entre le majeur et l’index à son vis-à-vis, ne regardant nullement à la dépense.

-Mais Mylord, la dame à laquelle se destine ce présent ne devrait-elle pas plutôt venir essayer le modèle avant de…

Une nouvelle fois, Guildford coupa court :

-Ce ne sera pas utile. Ces chiffres sont des plus exacts, j’en réponds. Quant à l’habit, un de mes gens passera le prendre dès la semaine arrivant.

Un instant, le boutiquier pensa répliquer qu’un tel délai se voyait inconcevable, mais se ravisa : son hôte semblait des plus intraitables, et acceptait de surcroît un prix n’ayant pas encore été fixé, ce qui n’avait au fond rien de déplaisant.

-… Ce sera prêt, monseigneur. Je vous souhaite un prompt retour.

Un signe de tête en guise de salut et de remerciements, et le Lord effectua le trajet inverse, traversant le Fil d’Or et grimpant dans son fiacre sans accorder un seul regard supplémentaire à ce qui l’entourait : son choix avait été arrêté, et rien ne l’aurait encouragé à modifier ses désirs. Dans un claquement de fouet, le cocher mit en branle l’imposant véhicule dans les portières se voyaient frappées des armoiries des Fleming, et sept jours très exactement plus tard, un valet en livrée passa prendre le précieux colis et régler la note, étalant sur le comptoir le contenu rutilant d’une bourse généreusement pourvue en or.






Crédits :
Citation : Georges Feydeau
Icons : Jonia's cut & Atelier d'Eve
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