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Sujet: Ave Maria {pv Mary Abbot} Mer 31 Aoû - 10:08
"Ave Maria"
« L'église est l'endroit où des gens qui ne sont jamais allés au paradis le vendent à d'autres qui n'iront jamais. »
Le vent fouettant ses joues, le galop de sa monture résonant jusqu’au plus profond de son corps, tout ceci, Guildford en avait eu cruellement besoin. Cette impression de liberté, aussi fugace soit-elle, demeurait grisante, et réparait tant bien que mal les méfaits des troubles ayant dernièrement secoué l’âme du bien né.
Depuis quelques temps déjà, l’idée d’une chevauchée solitaire l’attirait, lui l’amateur de grands espaces et de silence, et les évènements ayant frappé Londres coup sur coup l’avaient définitivement poussé à ne plus aspirer qu’à cette bouffée d’air frais. Réfléchir tout en laissant filer son cheval, un étalon pur sang Oldenbourg à la robe baie nommé Achéron, avait toujours été pour Fleming le moyen le plus adéquat de se vider la tête et de, paradoxalement, trouver les réponses à ses questions. À peine le déjeuner avait-il été débarrassé que le Lord avait ordonné que l’on scellât son fidèle compagnon, faisant fi de la chaleur encore vivace à cette heure de la journée, ainsi que du soleil qui ne manquerait pas de s’en prendre à lui. Cependant, la simple pensée que tout autre nanti n’ayant d’autre loi que de satisfaire ses caprices tout au fil de la journée préfèrerait la fraîcheur de sa demeure à toute sortie avant le coucher du soleil représenta l’ultime attrait de cette escapade dans laquelle Gui se lança sans retenue.
Dépeindre ses émotions lors des premières lieues parcourues ne pourrait se faire que par une succession de mots qualifiant des émotions diffuses quoi que profondes et prestes, apparaissant avant d’expirer en quelques fractions de secondes. L’espace de quelques instants, l’anglais ôta cette carapace qui le ne quittait jamais, et emplit ses poumons l’odeur de cet endroit si pittoresque entre ville et campagne, transition annonçant soit l’entrée dans la civilisation, soit le retour à la nature. Tous ces sentiments refoulés, crainte, colère, volonté, tout ces tourments ayant vainement tenté de faire chavirer son flegme furent extériorisés alors qu’à bride abattue, Gui enjoignait sa monture à encore forcer l’allure. La vitesse le lavait de tout, l’épurait comme l’aurait fait une pluie torrentielle, alors que les sabots de l’animal soulevaient à leur suite des tourbillons de poussière ocrée dans l’air sec. Sa vie avait tellement changé en si peu de temps. Non pas que ces changements aient tout bouleversé sur leur passage, l’entraînant vers des horizons inconnus ; il fallait néanmoins admettre que bons nombres d’évènements avaient mis à mal la placide organisation martiale de son existence.
Il y avait eu cette soirée chez le Roi, où l’aristocrate s’était illustré pour mieux servir ce rôle hypocrite qu’il s’était décerné, personnage pourtant si capital pour la survie du Royaume, une gloire qui finalement n’avait pas encore porté ses fruits du côté d’Henri VIII, ne laissant au noble que l’embarras de se voir empêtrer dans l’attention générale, les compliments factices et autres mondanités qu’il ne saurait apprécier, pour les savoir des plus mensongères. Par la suite, la Rose Noire, cette maudite organisation plus invisible qu’un fantôme, avait encore frappé, alors que le Lord avait tant espéré passer un moment en toute tranquillité avec sa fiancée. Ses exigences n’avaient pas été faramineuses : simplement une soirée de calme en compagnie de Marianne, afin de lui offrir une robe, de la pousser un peu plus dans la voie aboutissant à une acceptation de leur union prochaine. Là encore, le destin avait frappé, leur faisant frôler la mort de peu, voir mourir un homme innocent et comble de l’impensable, planer le long d’une parcelle de rue, enlacés. Le très précis enchaînement que le bien né avait prévu vis-à-vis de la jeune femme, une histoire des plus banale et planifiée d’avance afin qu’aucun imprévu ne risquât d’effaroucher la demoiselle, de rendre ce mariage effrayant au point de l’en dissuader irrémédiablement, avait été jeté aux orties par des forces extérieures contre lesquelles il n’avait pu s’opposer. Tout aurait dû fonctionner selon ses idées, et au final, c’avait été le parfait contraire. Cette relation calibrée à l’extrême entre elle et lui avait pris un tour nouveau, et Fleming ne savait s’il fallait s’en inquiéter, ou au contraire laisser filer. Bon sang, quelle déveine ! Il ne saurait pourtant souffrir de voir ses projets modifiés, ou simplement retardés : il se marierait, gagnerait la confiance du Roi et le renverserait afin de protéger sa patrie de la maléfique Ecosse. Rose Noire ou pas, son inflexibilité ne devait en rien être entamée, trop de choses se voyaient en jeu. Néanmoins, faire preuve d’inventivité et de réactivité de manière si soutenue n’avait pu que mettre en relief la difficulté insoupçonnée d’être le fiancé d’une femme. Mais par chance, il existait encore les chevaux, et tant que ce serait le cas, Gui saurait toujours retomber sur ses pattes, tel un chat à ne jamais, au grand jamais sous-estimer.
Son esprit à présent éclairci, et une nouvelle ligne de conduite en train de se dessiner, entaille franche dans l’imbroglio de souvenirs relatifs aux dernières semaines, l’anglais commença à s’attarder plus avant sur le cadre luxuriant l’entourant. La forêt avait à présent remplacé les champs, et sous le couvert des verts feuillages, la température s’avérait bien plus supportable. Se diriger entre les troncs s’avéra simple, car son cheval avait suivi un sentier bien tracé, tandis que la luminosité filtrant à travers les feuilles lui permettait de voir loin devant eux. Cette partie des bois ne lui était point véritablement connue, ce qui n’inquiéta pas le Lord plus que cela : cette voie menait bien quelque part, et il serait alors aisé de se repérer et de rentrer avant la tombée de la nuit, séparée de cet instant par de nombreuses heures. Réduisant l’allure à un petit galop apte à économiser les forces de son étalon, Guildford laissa ses sens s’imprégner de la forêt. Certes, en ce début juin, l’odeur de terre mouillée ne montait pas des taillis, mais le chant des oiseaux demeurait le même, alors qu’un léger vent frais agitait doucement les branchages au dessus de sa tête. Il y avait tant de paix ici… Cela méritait tant d’être protégé. Henri se fourvoyait tant en n’accordant à son pays que ridicules parties de chasse, préférant s’enfermer en son palais, entouré de courtisanes ! Il manquait tant de choses, et son âme en pâtissait si cruellement… Mais il finirait par en payer le prix un jour, Gui s’en assurerait. Une ombre de sourire finit enfin par ourler ses lèvres, alors qu’inspirant à plein poumons, le noble se laissait conquérir par le plaisir simple d’un voyage en terre inconnue.
L’horizon finit par s’ouvrir, redécouvrant un ciel d’un bleu limpide au dessus de l’herbe verte ; une clairière s’ouvrait à présent devant les sabots de sa monture, à laquelle il pourrait accéder sans mal par le biais d’une pente douce lui offrant un point de vue en hauteur des plus favorisés sur le fameux monastère. Ayant entendu parler de cette petite communauté catholique continuant à prier et vivre selon son culte malgré la Réforme voulu par le Tudor, l’aristocrate sut qu’il se trouvait non loin de Landscape, le village où habitaient Marianne et son père. Le projet de passer les visiter sans s’être fait annoncer au préalable lui traversa l’esprit sans véritablement s’y attarder, se voyant remis à plus tard pour un examen plus approfondi. Pour le moment, son cheval avait soif, et son propriétaire devait avouer qu’il se voyait un peu dans le même cas. D’ici, de l’aboutissement de ce chemin secondaire n’équivalant pas la route à proprement parlé reliant l’édifice au bourg également visible de ce point en hauteur, il parvenait à apercevoir le puit alimentant les religieux en eau potable : s’y désaltérer ne poserait certainement pas de problème, compte-tenu du vœu d’asile que les frères avaient prononcé en prêtant allégeance à Rome. N’était-ce pas formidable ? Un ennui, qui avait une solution, solution réalisable dans les plus brefs délais et sans aucun empêchement. Finalement, ce genre de situation existait encore, grâce au Ciel, et avec un peu de miséricorde divine, le futur s’en verrait exclusivement constitué.
Profitant encore un peu du tableau composé de l’austère monastère entouré de cette verdure ensoleillée, Gui fut tiré de ses pensées par le bruit d’une galopade dans son dos. Visiblement, un autre cavalier avait suivi la même route que lui, l’hypothèse de rôdeurs malintentionnés étant repoussée par la simple et bonne raison que les vagabonds n’avaient pas les moyens de s’acheter un destrier, et qu’un malandrin seul ne représentait nul danger. Faisant tourner sa monture d’un quart de cercle, plaçant ainsi Achéron en travers du sentier, le britannique fixa la zone d’ombre d’où apparaîtrait le promeneur, une curiosité désintéressée l’animant plus qu’une réelle envie de faire une nouvelle rencontre.
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Mary E.D Abbot
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Mer 31 Aoû - 17:56
Mary en avait assez d'être enfermée... Elle avait même dit que l'Angleterre était sensée la protéger pas de l'enfermer! Elle eu, pour réponse, de se faire enfermée à double tour dans sa chambre.
Alors qu'elle était en train de broyer du noir, elle entendit la porte s'ouvrir. Curieuse, elle regarda dans la direction de la dite porte et sourit en voyant une de ses servantes entrer et lui fit signe de prendre la poudre d'escampette. Elle prit en vitesse sa cape et mit ses bottines les plus solides, elle traversa le plus discrètement possible les couloirs de la demeure royale avant d'atterrir dans la cour où elle courra jusqu'à l'écurie où elle prit un cheval attelé monta dessus et s'évada.
Elle n'eue pas de chance, l'écuyer hurla : "LA PRINCESSE MARY S'ENFUI VITE!"
Elle eu cependant le temps de passer les portes et galopa à toutes allures vers l'abbaye. Elle perdit son épingle à cheveux pendant la course poursuite et fit une pause pour son cheval quelques temps mais du reprendre la course quand les gardes la repéra.
Elle les sema sur un petit chemin...Comment peut t'on semer quelqu'un sur un terrain où il y a pas d'obstacles? Alors qu'elle ferma les yeux pour respirer un coup, elle se fit interrompre dans sa méditation par son cheval qui semblait tendu, elle ouvrit les yeux et tira sur les rennes.
"Désolée, je ne vous avais pas vu mais que faite vous en plein milieu du chemin"
"LADY MARY!"
"Et flûte!"
Elle se retourna et vit les gardes: "Lady Mary, veuillez rentrer avec nous s'il vous plait!"
Guildford Fleming
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Jeu 1 Sep - 16:47
Ce fut avec une certaine perplexité que le bien né découvrit à quelle sorte d’équipage il avait affaire. Tout d’abord apparut une jeune femme en cheveux –oui, vous avez bien lu-, visiblement taraudée par la crainte de quelqu’un ou quelque chose la suivant de près, et fort disposée à continuer sa route tambour battant si son vis-à-vis ne souhaita point continuer la conversation en répondant à sa question purement polie. Compte tenu de son expression ainsi que de son allure, rendue quelque peu brouillon à cause de sa chevelure dénouée abandonnée au caprice de la vélocité de son cheval, Gui en déduisit que sa promenade n’avait pas dû être de tout repos, loin s’en fallait. Quelques instants plus tard, un groupe d’hommes en livrée vint s’ajouter à l’inconnue, peuplant ainsi ce petit carré de verdure plus que ce dernier n’avait jamais dû l’être depuis la création de ce bois par la volonté de dame nature. Oublié avec la plus grande impolitesse par ceux ayant « donné la chasse » à la jeune femme, il ne put qu’assister silencieusement au cours échange qui suivit, nullement en observateur apathique : son esprit vif suivait la discussion à laquelle il n’avait point été invité, mais qu’il n’aurait pu manquer, promiscuité avec ses participants oblige.
Fleming comprit bien vite qu’il s’agissait d’une scène comme il devait s’en produire si souvent entre damoiselle de haute naissance un peu trop éprise de liberté, et les hommes de son père, tuteur ou frère aîné chargés d’assurer sa sécurité. L’espace d’une fraction de seconde, le Lord eut une once de pitié pour ses employés soumis à deux volontés opposées fort prolixes en ordres contraires. Ils avaient reçu des instructions de plus haut, des ordres clairs et nets dont le non respect entraînerait pour eux de lourdes conséquences ; seulement comment séquestrer une noble ayant elle aussi le droit de vous demander incessamment sous peu de la laisser en paix ? Oh, bien entendu, il aurait pu également s’apitoyer avec indifférence sur le sort de la cavalière, contrainte de sortir de chez elle telle une voleuse pour espérer obtenir une poignée d’heures pour elle, et rien qu’avec elle-même. Le corset que la société imposait au sexe faible, et auquel seul un faible rang permettait d’échapper… Cette réflexion certes philosophique quoi que ne provoquant pas plus que cela l’intérêt de Guildford serait à replacer en une autre occasion : l’appellation qu’un des gardes avait employé afin de s’adresser à l’inconnu venait de se tracer en lettres de feu dans l’esprit du britannique. Elle était Lady Mary… Se pourrait-ce qu’elle soit la Lady Mary ? La fille aînée du Roi ? Le noble ne pouvait y croire, et pourtant, les deux jeunes femmes se trouvaient dans la même tranche d’âge. Un examen plus précis des traits de l’anonyme finit d’encourager son instigateur à réfuter cette hardie hypothèse : quoi qu’ayant le même prénom et le même âge que la princesse, les traits de la miss ne lui rappelaient point ceux d’Henry VIII, ni le visage de celle qu’il avait secourue lors de la fête avortée de son paternel. Sans compter que la première née royale n’aurait jamais quitté le palais, d’un naturel trop calme pour s’enfuir de la sorte… L’élan intérieur qui avait gonflé sa poitrine à l’idée d’être tombé par le plus purs des hasards sur l’enfant de celui qu’il tentait par tous les moyens mis à sa disposition par la destinée de faire croire à cette image de loyauté et d’admiration, ce mirage monté de toute pièces. Trouver un profit quelconque à cette rencontre imprévue aurait pris un peu de temps, nécessaire à la définition de ce que la jeune femme aurait pu lui apporter quant à la bienveillance du Roi, mais tout pas gagné vers son but final, même non planifié à l’avance, valait la peine d’être entrepris. Quand la fatalité devenait brusquement utile…
Cependant, l’invisibilité dont avait temporairement profité le bien né finit par prendre fin, tandis qu’un des poursuivants de l’anonyme à propos de laquelle Gui n’était toujours pas plus avancé, ayant enfin fini par le remarquer, s’adressa à lui avec une certaine méfiance :
-Messire, déclinez je vous prie votre identité.
Et soudainement, l’attention de toute la troupe se braqua sur lui, tandis que les gentilshommes posaient discrètement la main sur le pommeau de leurs épées, pas assez discrètement cependant pour que Gui ne les remarque pas. Relevant avec un certain dédain le menton, l’interpellé répondit avec une sobriété affectée qui remit fort rapidement à sa place celui qui s’était si cavalièrement adressé à lui :
-Je suis Lord Guildford Fleming. Et il est inutile d’ainsi effleurer vos lames, car vous n’en aurez aucune utilité, messieurs. Aucune menace ne plane sur quiconque ici.
D’un naturel impressionnant, la noblesse de son sang ainsi que de son rang lui conférant une prestance aussi froide qu’auguste, Gui, de son regard impérieux, souligné par l’expression sévère de sa bouche, suffit à balayer les quelques soupçons qu’avaient bien pu commencer à nourrir les serviteurs de la jeune femme : il ne pouvait que dire vrai, car seule une personne au sang bleu pouvait posséder autant de prestance dédaigneuse. Plus complaisamment cette fois, Fleming s’adressa à la malheureuse dont il avait, sans le vouloir, bloqué la seule issue.
-Mademoiselle…la salua-t-il en inclinant légèrement la tête.Vous n’avez point à vous excuser. Vous ayant entendue arriver par le même layon que j’empruntais tantôt, je ne m’attendais pourtant point à vous faire tomber en si mauvaise posture.
L’insoupçonnable ironie de ses paroles ne signifiait que par trop qu’il avait fini par trancher la question et choisir le parti de cette fameuse Mary. Certes, les armoiries sur la livrée de ses écuyers avaient fini de le convaincre de la non-affiliation directe de la Lady avec les Tudors, mais enfin, se montrer obligeant pouvait se faire sans aspirer à de plus hauts honneurs que ceux d’apporter son concours à une dame.
Mary E.D Abbot
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Jeu 1 Sep - 20:35
"Lady Mary, veuillez rentrer avec nous s'il vous plait!"
"Et pourquoi donc? Je veux être seule! C'est trop demandé peut être?"
"Le roi nous a ordonné de veiller sur vous"
"Quand bien même il vous l'aurait demandé ça n'inclut pas le fait de me séquestrer dans mes appartements!"
La discussion continua comme ça jusqu'à ce que les gardes se rendent compte de la présence du jeune homme à cheval sur qui Mary était sur le point de foncer si elle n'avait pas arrêté son cheval à temps. Un des garde demanda à l'homme qui il était
-Messire, déclinez je vous prie votre identité.
Mary remarqua directement que ses poursuivants avaient déjà la main sur le pommeau de leur épée. Mary tenta de leur faire signe de ne pas toucher à leur épée mais elle fut coupée par la réponse du dit messire.
-Je suis Lord Guildford Fleming. Et il est inutile d’ainsi effleurer vos lames, car vous n’en aurez aucune utilité, messieurs. Aucune menace ne plane sur quiconque ici.
Lord... Guilford... Où a t'elle entendu ce nom.... Elle resta dans ses pensées avant de trouver la réponse: il était le fiancé de Marianne Foster! Elle fut tirée de ses pensées par le lord qui dit:
-Mademoiselle… la salua-t-il en inclinant légèrement la tête.Vous n’avez point à vous excuser. Vous ayant entendue arriver par le même layon que j’empruntais tantôt, je ne m’attendais pourtant point à vous faire tomber en si mauvaise posture.
"Cela n'est rien" dit elle par réflexe"messieurs, enlevez vos mains des pommeaux de vos épées"
"Mais Mademoiselle...!"
"Faites ce que je vous dit"
"Heu, bien votre altesse"
Elle se retourna vers Guilford en disant d'une voix douce: "veuillez les excuser, je me présente: Mademoiselle Mary Eléonore Diane Abbot de France, demie soeur de sa majesté le Roi de France, François Ier"
Guildford Fleming
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Dim 4 Sep - 16:57
(c) mythra
Contre mauvaise fortune, il faut savoir faire bon coeur.
Et trouver son intérêt là où il se cache.
Ça n’avait rien d’une histoire de pêche. C’était vrai, quoi : il n’y avait ni lac ni mer près d’ici, et aussi complet que puisse être l’attirail que transportait Guildford lors de ses sorties, nulle canne à pêche, fil ou hameçon n’aurait pu être découverts dans ses effets personnels. Pourtant, si nous avions eu un humour des plus déplacés, nous aurions pu aisément remarquer avec une bonne humeur significative que le Lord venait de faire une prise fameuse. Ça n’avait rien à voir avec ce qu’aurait pu être la rencontre fortuite d’un membre de la famille royale d’Angleterre, mais enfin, il avait quand même sous les yeux la petite protégée française d’Henry VIII. Qui visiblement semblait le remettre, alors que l’inverse s’avérait faux ; la demoiselle le connaissait donc d’une manière ou d’une autre, plutôt bonne à priori, puisqu’elle n’avait en rien contredit l’invitation polie qu’avait formulée Fleming à l’endroit de ses gens. Comment avait-elle entendu parler de lui, voilà une énigme qui devrait partiellement s’effacer devant une autre question : comment conserver les bons auspices sous lesquels le bien né se voyait placé dans le cas de Lady Mary. Certes, chercher du profit ainsi, dans une situation si accidentelle relevait du plus pur intéressement. Mais enfin, on défendait une cause, ou on ne la défendait pas, il n’existait aucune demi-mesure, et Guildford le savait pertinemment. Lâche, profiteur, hypocrite, qu’importe quel adjectif lui serait attribué un jour ou l’autre par quelques aristocrate assez futé pour lire grossièrement dans son jeu : il y avait un prix à payer dans toute guerre, et le premier pas vers la maison royale que fit le sang bleu consista en un mince sourire respectueux à l’adresse de son interlocutrice. La charmante arme de l’intérieur qu’il allait devenir, grâce à elle ou en usant d’autres moyens… Après tout, n’était-ce pas l’emploi du courtisan, que de cacher ses desseins d’arrière d’agréables mines ? Sans compter que la France, sous le couvert de traités régulièrement signés et toujours non respectés, ne serait pas contre le renversement, sinon l’ébranlement du règne des Tudors, ce qui entrait en parfaite corrélation avec les souhaits du noble.
-Je suis extrêmement honoré de faire votre connaissance, Votre Altesse,lui répondit-il en se penchant à nouveau légèrement sur sa selle, respectant le protocole à la lettre.
Cependant, aussi longs que soient les paragraphes de cette fameuse Etiquette détaillant seconde par seconde l’attitude à avoir en présence d’un être ayant la suprême grâce de partager le sang d’une des familles royales, à présent que les présentations étaient faites, un silence risquait de s’installer, ou pire, une séparation les laissant aussi bien indifférents l’une que l’autre quant à ce bref tête-à-tête. Mais le Ciel avait doté Guildford d’un esprit inventif plutôt estimable dans son genre, si bien que ce dernier eut à nouveau l’audace de s’adresser à la Princesse :
-J’escomptais rafraîchir ma monture ainsi que ma personne au puit du monastère, un peu plus bas. Ce serait une immense faveur que me dédierait Votre Grâce si elle acceptait de bien vouloir chevaucher à mes côtés afin de gagner ce point d’eau.
Du plat de la main, il indiqua la petite construction jouxtant les bâtiments de ce qui devait sans nul doute être les communs où se restauraient les moines.
-Votre Altesse doit certainement éprouver le désir de faire de même après une pareille course…
Dans cette dernière phrase se cachait un sous-entendu se retrouvant également dans le bref regard qu’il dédia à la bien-née, ayant pour but de lui faire comprendre que cette idée lui permettrait de remettre la main sur ce qu’elle chérissait tant : sa liberté. En effet, dans les bois, la demoiselle n’avait pas beaucoup d’échappatoires, suivant un même raidillon en espérant arriver à un embranchement et semer ceux qui la suivaient. Or, en avançant vers le monastère, elle se trouverait en terrain découvert et parfaitement plat, tout à fait capable d’ordonner à son cheval de faire une embardée et de s’enfuir dans n’importe laquelle des directions possibles et imaginables, profitant d’un effet de surprise qui ne pourrait que lui être bénéfique. Et au pire, les religieux devaient bien avoir une cave à vins, et saouler ses gardes ne devait pas non plus relever d’une difficulté incommensurable. Au moins si Mary disparaissait, Fleming lui aurait-il laissé un bon souvenir de lui, qui avait sans le vouloir gâché ses chances de distenser ses gardes du corps, avant de tenter de réparer cette faute… La belle se connaissait un allié, à présent. Aux intentions certes un peu douteuses, mais dans son camp.
Dans les rangs, on sembla difficilement juger le pour et le contre, car la mission se résumait à ramener la jeune femme au palais immédiatement. Rusé renard, Gui avait gardé son meilleur argument pour la fin :
-Allons, il fait si chaud… Et Sa Majesté serait sans nul doute mécontent de voir la Princesse de France revenir auprès de lui sans avoir pu réparer les dommages causés par la perte malheureuse d’une broche…
Des cheveux défaits et ébouriffés à la Cour, et c’était des mois de ragots et d’hypothèses chuchotées tout bas de gagnés ! Le risque de se voir réprimandés pour la tenue de l’aristocrate leur parut visiblement plus grand que celui de l’être pour un peu de retard. Cependant, ça n’était ni à eux ni à Gui de décider ce qui allait advenir : toutes les attentions, y compris celle du Lord, teintée d’un arrière-goût de victoire acquise d’avance, se tournèrent vers Mary, la seule apte à prendre des décisions sous ces arbres centenaires.
Mary E.D Abbot
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Mer 21 Sep - 19:19
La sincérité ou l'ombre d'une manipulation?
-Je suis extrêmement honoré de faire votre connaissance, Votre Altesse
"Moi de même Lord Fleming!" sourit elle.
Elle vit que les gardes chargés de la ramener à la demeure royale était toujours sur leur garde et elle se permit de les fusiller du regard pour les remettre à leur place. Il finit par dire:
-J’escomptais rafraîchir ma monture ainsi que ma personne au puit du monastère, un peu plus bas. Ce serait une immense faveur que me dédierait Votre Grâce si elle acceptait de bien vouloir chevaucher à mes côtés afin de gagner ce point d’eau.
Elle regarda vers la direction indiquée par Fleming et vit le puis du monastère. Cette histoire avait quelque chose de louche...
-Votre Altesse doit certainement éprouver le désir de faire de même après une pareille course…
Elle dégluti et tâta sa gorge sèche. Ses lèvres et sa gorge réclamaient de l'eau... La course avait été si intense que cela lui avait donné soif n'ayant pas l'habitude de chevaucher si vite sauf pendant les chasses à courres mais qu'elle fréquentait guère.
Pendant ce temps, les gardes qui avaient eu pour consigne de la ramener de grès ou de force sans autre forme de procès au palais royal pesaient le pour et le contre. Mais Fleming eu un argument de taille
-Allons, il fait si chaud… Et Sa Majesté serait sans nul doute mécontent de voir la Princesse de France revenir auprès de lui sans avoir pu réparer les dommages causés par la perte malheureuse d’une broche…
Elle tâta ses cheveux d'une main et s'aperçu qu'elle avait effectivement perdu sa broche et que ses cheveux étaient frisottés! Ca faisait longtemps qu'elle n'était pas apparue devant quelqu'un... Un lord donc un noble qui plus est avec les cheveux décoiffés!
Les gardes finirent par dire.
"Bon d'accord mais pas plus de 5 minutes et nous resterons pas loin de son altesse!"
Mary sourit et descendit la petite pente avec son "sauveur" au comportement douteux...Devenue princesse, elle avait appris à combattre son caractère naif de nature et arrivait à voir quand les choses devenaient l'ombre d'une supercherie ou d'un mensonge.
Arrivée au puits, elle n'attendit pas l'intervention d'un garde ou de sa nouvelle connaissance pour descendre de cheval. Un seau rempli du précieux liquide était présent sur le puis, l'eau semblait encore fraiche. Répondant à l'invitation imaginaire de ce précieux breuvage, Mary remplit sa gourde (qu'elle avait oublié de remplir en s'enfuyant) et bu quelques gorgées.
Guildford Fleming
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Mar 1 Nov - 17:45
Il n’y avait, au fond, pas grande différence entre Marianne et Mary. Certes, l’une était Princesse, et l’autre bourgeoise ; la première avait vu le jour de l’autre côté de la Manche, tandis que la seconde trouvait ses origines en Angleterre. Mais au fond, en faisant abstraction de leurs prénoms dont n’importe qui aurait remarqué sans grande peine le lien, il s’agissait des mêmes buts pour l’anglais, et des mêmes manières d’agir : il s’agissait d’entrer dans les bonnes grâces de la noble, en la mettant en confiance, en se montrant amical et de confiance. Comme dans le cas de miss Foster, Gui ne désirait pas la faire souffrir par ses mensonges, ça n’était pas dans sa nature. Seulement ce en quoi il croyait nécessitait bien des sacrifices… Et donc des dégâts collatéraux.
Chevauchant auprès de la demoiselle comme le lui permettait son rang, le menton relevé avec austérité autant qu’orgueil, Fleming ne se consumait point pourtant d’autosatisfaction comme on aurait pu le croire : avant que miss Abbot n’abaisse ses défenses, il faudrait encore finement jouer, et abaisser les bonnes cartes. Cela passerait certainement par l’éviction des serviteurs leur filant le train, à une distance raisonnable cependant, respectant les contours de cette sphère invisible séparant toute personne au sang un tant soit bleu du reste de la plèbe. Les élus ouvraient la route, tel était leur mission, leur héritage, leur croix. Et à bien y réfléchir, l’attitude sûr d’elle, presque conquérante de l’aristocrate s’expliquait ainsi : de part son sexe et son rang, il se trouvait en quelque sorte le meneur d’une petite troupe composée d’une femme et d’humbles sujets. Seul fils de sa famille perdue trop tôt, ce rôle lui était coutumier, et ce fut donc avec une grande aisance qu’il guida sa monture jusqu’au puit. Certes, ils ne se trouvaient pas en terre étrangère, où mille dangers auraient pu surgir de derrière un fourré, mais en dehors de Whitehall, la Princesse ne se voyait pas à l’abri, malgré ses énergiques protestations d’un attentat. La sauver des griffes de la Rose Noire aurait été une solution comme une autre afin de jouer aux héros… Mais un peu de fraîcheur puisée au fond d’un seau serait sans doute tout aussi efficace.
Galamment, Guildford laissa Mary profiter en premier de ce petit oasis aménagé sur la plaine, s’attardant sur l’imposante construction lui étant voisine : le long de la façade de pierres patinées par le temps et moussue par endroits, de la cymbalaire embellissait le gris de la muraille, ses fleurs d’un violet tendre éclatant au gré des désirs de dame nature afin d’impressionner un peu plus les visiteurs quant au caractère en apparences millénaire de ce lieu sacré. Le surnom de cette plante grimpante, autrement plus élégante que le lierre, lui tira un sourire : on nommait en effet cette linaire ruine-de-Rome ; était-ce signe ? Le règne d’Henry serait-il semblable à celui de l’empire des Césars, brillant, écrasant, enchaîné à la luxure, voué à l’échec ? Les voies du Seigneur étant impénétrables, jouer aux devins risquaient fort de ne mener à rien. Cependant, au pied d’un monastère, la coïncidence s’avérait, sinon prophétique, assez plaisante…
Remarquant que la jeune femme en avait presque fini avec l’eau puisée presque pour elle par une présence inconnue, Gui s’approcha tout en enlevant ses gants, pinçant le cuir qui lui céda sans une once de résistance. Les convenances auraient voulu qu’il attendît que la belle s’éloignât, distance physique obligatoire entre un homme et une femme de bonne condition obligeant, mais enfin, pour comploter à voix basse, une certaine proximité s’imposait.
Tout en trempant ses mains dans le frais liquide avant de les frictionner lentement, Gui prit la parole :
-Vos hommes sont admirablement zélés, Votre Grâce. Professionnels, mais apparemment peu capables de voir à quel point ils gâchent votre innocemment plaisir…
... Que lui comprenait, bien évidemment. Sous le prétexte de se passer un peu d’eau sur la nuque, le Lord examina les soldats, qui avaient trouvé un peu d’ombrage contre le mur du monastère, éprouvés par la chaleur, mais encore assez vigilant pour lui causer des problèmes.
-Souhaiteriez-vous les voir disparaître, Milady ?
La proposition avait des airs de celle que Blanche-Neige avait reçu de sa belle-mère lui tendant une belle pomme rouge ; les désirs de la Princesse semblaient pourtant passer pour elle avant toute chose, y compris sa propre sécurité. Cela signifiait-il pourtant que Guildford avait un plan ? Ou que la miss se verrait intéressée, sinon à la curiosité piquée par cette offre aussi mystérieuse que bravant les interdits ?
Mary E.D Abbot
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Ven 18 Nov - 14:34
Quelle drôle de journée, il y a quelques heures , elle était en train de s'échapper de Whitehall Palace avec des gardes aux trousses tout en essayant vainement de les semer! Puis elle se trouvait en face d'un lord qui lui faisait des propositions plus que douteuses et tentées d'une once de manipulation pour se retrouver seul avec elle.
Alors qu'elle était en train de se rafraichir et de remettre ses cheveux en place. Lord Fleming s'approcha d'elle rejetant toute l'étiquette exigeant qu'un homme ne s'approche pas trop dans l'espace vital d'une femme de haute (très haute!) société. Il chuchota:
-Vos hommes sont admirablement zélés, Votre Grâce. Professionnels, mais apparemment peu capables de voir à quel point ils gâchent votre innocemment plaisir…
Elle regarda du coin de l'oeil vers les gardes qui était appuyé contre les pierres fraiches et humide du monastère. Elle écarquilla les yeux quand elle entendit:
-Souhaiteriez-vous les voir disparaître, Milady ?
Elle se reprit et regarda vers le Lord et demanda: "qu'est ce que vous voulez dire par "disparaitre"?"
Elle avait comme un doute tout d'un coup... Il ne comptait pas les tuer quand même? C'était impossible! Les gardes étaient cinq et lui était tout seul! Et ce n'était pas Mary qui allait l'aider même si sa liberté lui manquait terriblement.
Guildford Fleming
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Sam 3 Déc - 11:27
Understand that I can't stop myself Into my quest, I'm completly lost.
Il était vrai que vu comme ça, Gui avait l’air de lui faire des avances. Ne riez donc pas, car nul aspect de cette vérité n’était digne de provoquer l’amusement. Oubliez-vous donc, dans votre hilarité, que des vies étaient en jeu ? Celle des Anglais vivant sous la menace de l’Ecosse, et que Gui désirait sauver. Celle de la Princesse, qui risquait fort de prendre un nouveau tournent, si son chevalier nouvellement attitré parvenait à ses fins. Et, bien sûr, celle de l’intéressé qui, s’il ne s’en rendait peut-être pas complètement compte, allait complexifier sa situation en tant, paradoxalement, de tirer son épingle du jeu. Enfin, la partie était sérieusement engagée, et il ne pouvait plus reculer. Et donc de ne pas prendre les airs d’un personnage aussi sombre que malintentionné n’aspirant qu’à se retrouver seul en compagnie d’une jeune demoiselle sans défenses.
N’ayant jamais été un séducteur –il avait même conclu ses fiançailles sans avoir adressé la parole à Marianne Foster, c’était dire-, le britannique ne soupçonnait donc pas une seule seconde que sa manœuvre puisse prendre des airs de proposition indécente. En le connaissant, bien entendu, nous savons qu’il n’avait rien d’un prédateur, seulement la Princesse venait à peine de le rencontrer, et aussi innocente qu’elle soit, la bien née se voyait pourtant pourvue, comme tout le monde, d’une certaine dose d’imagination. Espérons seulement que le plan de Guildford ne lui reviendrait pas en plein visage… Lui qui se donnait tant de peine pour une noble cause, c’aurait été bien injuste. En parlant de dur labeur, l’aristocrate poursuivit son discours, prenant pour un point positif la question de la Princesse, preuve qu’elle accordait une once infime d’intérêt à ce qui lui était conté. Certes, la perche se voyait mince, et les risques de tout perdre en misant à nouveau tous ses jetons bien présents, mais enfin, au moins ne l’avait-elle pas tout bonnement repoussé. Non, Gui avait vu juste en la devinant fort lassée de cette surveillance oppressante. Plus les minutes passaient, et plus le diagnostic s’avèrerait fondé, caractérisant une maladie de laquelle miss Abbot ne pouvait se défaire, pour l’instant, qu’en usant, voire abusant du médicament proposé par la lointaine copie du Serpent Tentateur. Telle Eve ou Blanche-Neige, aurait-elle le cran de croquer dans le fruit défendu ? Pour sûr, si la peau de cette pomme, d’un rouge brillant, donnait tout les signes de la pureté. Et, fidèle à son caractère, Fleming s’employa à aplanir le peu d’ambiguïtés que ses mots passés avaient pu revêtir :
-Oh, je vous l’assure madame, rien de répréhensible. Sans vouloir outrepasser mon rôle, je pense avoir lu plus ou moins clairement en vos manières pour comprendre que vous aspiriez à une retraite paisible et solitaire, loin de toute compagnie indésirable.
Son ton aussi sérieux que compatissant fut ponctué d’un bref soulèvement du coin droit de ses lèvres, trop infime pour être réellement un sourire, mais assez pour lui dire qu’il la comprenait parfaitement, sans pour autant se mettre à sa place, ce qui aurait été complètement déplacé. Comme avec mademoiselle Foster, il fallait avancer par petites touches discrètes.
-Je conçois que Sa Majesté ait ordonné que l’on ne vous quitte point. Cependant, en tant que Princesse de France, votre autorité n’est pas négligeable.
Henry VIII occupait une place prépondérante, et les soldats n’écoutaient que la voix de celui au rang le plus pompeux, soit. Mary transgressait le protocole en s’enfuyant délibérément du château ; Gui suivait donc son exemple en préférant suivre les désirs d’une aristocrate au sang moins bleu que son propre suzerain, jouant la carte du mimétisme pour mieux prouver qu’il était quelqu’un de confiance.
-Si votre volonté est de goûter à la liberté, je me plierais à vos souhaits, et ferais en sorte que vos protecteurs se montrent moins envahissants, et écoutent, par la force des choses, ce que vous avez à leur dire.
Ça n’avait l’air de rien, comme ça, mais l’anglais savait de quoi il parlait. De ce silence imposé par les autres et par soi à sa propre personne, en se disant que de toute façon, les autres n’avaient cure de vos sentiments. Que cette prison invisible finissait par peser un tel poids que chaque seconde de plus paraissait durer des heures, et accroître démesurément votre soif de solitude, tel un plongeur en manque d’air. Aussi mal intentionné qu’il puisse être, il fallait au moins reconnaître que le Lord connaissait son sujet, à la différence des gardes, aussi fins que des rustres.
Un mot d’elle. Mary serait la seule à décider. Ce nouveau pouvoir lui donnerait tout le loisir d’être heureuse durant un instant, avant de se dire qu’il faudrait bientôt rentrer à Whitehall.
Reculant d’un pas, et s’inclinant légèrement, Gui conclut ainsi son offre :
-Serviteur, Votre Altesse.
Oui, il servirait ses espoirs, tout en servant ses intérêts. Sa tactique, afin d’évincer ceux qui rendaient cette promenade si déplaisante ? Des détails inintéressants pour le moment. Si, à son envie d’agir selon son bon vouloir, miss Abbot désirait ajouter la curiosité, tant mieux, elle n’abonderait que plus fortement dans le sens de Fleming. Sinon… Eh bien tant pis, pour eux deux.
Mary E.D Abbot
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Sam 28 Jan - 11:39
Spoiler:
Désolée du gros retard
-Oh, je vous l’assure madame, rien de répréhensible. Sans vouloir outrepasser mon rôle, je pense avoir lu plus ou moins clairement en vos manières pour comprendre que vous aspiriez à une retraite paisible et solitaire, loin de toute compagnie indésirable.
C'était vrai que cette proposition était des plus alléchantes. De plus, Mary aimerait tant pouvoir se balader dans les campagnes anglaises sans personnes au talon. Enfin presque personne, le roi ne dirait rien si au moins un Lord l'accompagnait n'est ce pas? Mais comment?
-Je conçois que Sa Majesté ait ordonné que l’on ne vous quitte point. Cependant, en tant que Princesse de France, votre autorité n’est pas négligeable.
Pas négligeable?"Pas négligeable? Au cas où vous ne seriez pas au courant, je ne suis princesse que par la volonté du roi François Ier! Si ça se trouve ces gardes..." dit elle en jetant un coup d'oeil au dessus de son épaule regardant ces gardes trop zèles observant le Lord et la Princesse "ne me considère ni plus ni moins que comme une bâtarde! Je suis bien placée pour penser ça!"
En effet, il avait fallu longtemps avant que Mary s'acclimate à sa nouvelle situation et même maintenant, elle avait du mal à s'y habituer. Elle se considérait comme ce qu'elle était: une bâtarde et pas un princesse! Aujourd'hui, encore, elle pense qu'elle aurait mieux fait de rester paysanne.
Pourtant il continua sur sa lancée:
-Si votre volonté est de goûter à la liberté, je me plierais à vos souhaits, et ferais en sorte que vos protecteurs se montrent moins envahissants, et écoutent, par la force des choses, ce que vous avez à leur dire.
Bon sang, il tournait encore autour du pot! Il ajouta:
-Serviteur, Votre Altesse.
Dans une révérence discrète. Et si... Pourquoi pas après tout? Elle qui voulait s'amuser! Si elle s'enfuyait avec quelqu'un pendant un petit moment, ce n'aurait pas de grosses répercussions. Elle dit à voix basse de manière à ce que les gardes placés plus haut ne l'entendent pas:
"Très bien"
Guildford Fleming
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Sam 25 Fév - 18:09
(c) mabelalexa
« Are you ready, Girl ? »
Adventure is calling us We're gonna live the time of our lives
Au fond, que Mary soit au rang qu’elle occupait de droit ou selon la volonté d’un autre, cela ne changeait strictement rien. Les faits demeuraient les faits, et la vérité demeurait telle qu’elle apparaissait, quelles que soient les causes la motivant : elle était importante, capitale même pour Fleming, qu’importât la volonté d’un Français régnant à des miles de là. Mais peut-être n’étaient-ils tous deux après tout que cela : deux êtres dont la vie se trouvait ballotée par les désirs royaux, par la volonté de deux hommes dont le pouvoir dépassait l’entendement, et dont ils usaient sans aucune considération envers les existences qu’ils malmenaient. Deux marionnettes, deux esquifs sur une mer en passe de devenir tempête. Et s’ils s’accrochaient l’un à l’autre, qu’adviendrait-il…? Survivraient-ils ? Non, il y avait fort à parier que l’un d’entre eux s’appuierait sur l’autre jusqu’à le faire couler et se noyer, dans l’espoir sans doute illusoire de gagner un peu de temps, un peu de répit. Leur époque cruelle les forçait à agir ainsi, à ne penser qu’à eux. Ça n’était pas leur faute. Pas celle de Gui, qui prendrait certainement l’avantage.
Le Lord n’eut pas besoin de se le faire répéter deux fois. D’un hochement de tête, il signifia à la jeune femme que l’affaire se voyait entendue, puis fit deux pas en direction des gardes, sûr de lui, sa haute stature autant que son autorité naturelle annonçant clairement qu’il allait prendre les rênes de cette folle équipée pas plus tard que tout de suite, que ça plaise ou non aux soldats dont il avait d’ores et déjà accroché les regards.
-Messieurs, Sa Majesté souhaite se recueillir au sien de la chapelle du monastère.
Sans esquisser ne serait-ce qu’une pause afin de laisser à ses interlocuteurs le temps de digérer l’information, il enchaîna, directif, implacable :
-Vous, et vous,désigna-t-il en fixant tour à tour deux des gêneurs à éliminer,pénétrez dans le bâtiment, et assurez-vous que la sécurité de la Princesse sera pleine et entière. Vérifiez chaque issue, déterminez une sortie à la fois discrète et défendable en cas d’escarmouche.
Peut-être les gardes songèrent-ils à discuter ces ordres, ou à demander des éclaircissements à cette soudaine prise de pouvoir. Qui était ce Lord, pour les commander ainsi, s’investir responsable de leur équipée ? Certains interrogèrent du regard miss Abbot, et comprirent qu’ils ne trouveraient pas en elle assez de soutien pour résister au charisme indéniable de cet homme surprenant dans ses manières, mais ne pouvant qu’être obéi dans sa manière de s’adresser à eux, de prendre à bars le corps la situation. Compte-tenu de son ton, il devait bien savoir ce qu’il faisait ! Et si jamais quelque chose dérapait, il serait tenu pour seul responsable… Les deux soldats désignés, au petit trop, rejoignirent donc le monastère et s’y engouffrèrent, dociles, embobinés.
Cela ressemblait presque aux échecs, pour tout dire, songea l’anglais. Il « suffisait » de bien placer ses pions, afin de s’ouvrir un passage, aussi ténu soit-il, d’emprunter de ce dernier et d’asséner un coup en plein cœur. Quasiment enfantin, même s’il n’en laissa rien paraître. Ne restait plus que quatre hommes.
-Quant à vous, séparez-vous. Deux d’entre vous garderont les abords de la route principale menant au monastère ; les autres retourneront sur nos pas et veilleront à ce qu’aucun péril ne surgisse des bois.
Cette fois-ci, il y eu plus de réticences, car tous avaient compris qu’une fois partis, Fleming se retrouverait seul avec la Princesse. À nouveau, leur fidélité au Roi les titilla, les rappelant à leur devoir, et menaçant de les rendre encore plus encombrant qu’ils ne l’étaient déjà. Mais le britannique, jouant à nouveau de son autorité, écrasa dans l’œuf cet embryon de rébellion :
-La vie de Sa Grâce est entre vos mains, soldats. Nous comptons sur vous.
Ragaillardis par l’idée qu’un noble de l’importance de leur interlocuteur puisse accepter de remettre sa vie entre leurs mains, les derniers protecteurs de Mary enfourchèrent leurs montures et partirent dans les directions indiqués par celui qui venait de leur jouer un bien pendable tour. Ce dernier se permit un demi-sourire assez mesquin il fallait l’avouer : son plan fonctionnait à merveille, et ce grâce à ces naïfs personnages, persuadés de protéger leur damoiselle, alors que celle-ci venait d’être laissée à sa merci la plus directe. Le temps de se réjouir viendrait, comme le reste. Il ne restait plus qu’à conclure.
-Venez, ma Dame,s’empressa de l’enjoindre le bien né, l’invitant du bras autant que de la parole à revenir à son cheval.Nous avons peu de temps. Courez à votre monture, et suivez-moi !
Se faisant, lui-même, avec une vivacité d’homme rompu à l’équitation, grimpa sur sa selle avec une facilité déconcertante, retenant d’une main aussi experte que ferme les rênes d’un cheval sentant l’approche de la course, et en frémissant d’avance. Après avoir échangé un dernier regard avec sa complice, s’assurant ainsi de son accord toujours acquis, le cavalier piqua des deux, et avec un « yha ! » vigoureux, lança son destrier en un étourdissant galop. Sa destination ? La lisière de la forêt, derrière la bâtisse, à équidistance entre le chemin par lequel ils étaient arrivés, et la route. Les soldats déjà partis à cheval n’auraient pas le temps de comprendre d’où venaient le bruit de cavalcade, et de se rattraper ; ils auraient gagné l’ombre des arbres bien avant eux, et s’y seraient rendus invisibles. Quant aux bougres dans l’église, et bien ma foi, ils pourraient attendre longtemps.
L’air vivifiant emplissant ses poumons autant que l’adrénaline, Fleming se sentait victorieux, à tort ou à raison, et cela le rendait encore plus déterminé que jamais.
Mary E.D Abbot
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Dim 4 Mar - 19:26
Dans quelle histoire Mary s'était elle encore fourrée? Elle avait dit "très bien" sans réfléchir ou presque...Ba, quand on chasse le naturel, il revient au galop.
Guildford Fleming hocha de la tête en signe d'entendu et parti vers les gardes à qui il dit:
-Messieurs, Sa Majesté souhaite se recueillir au sein de la chapelle du monastère.
Mary se rapprocha. Les gardes ne savaient pas du tout où se mettre car le charisme de ce Lord aurait fait faillir n'importe qui et sans laisser le temps à ses poursuiveurs de digérer l'information, il enchaîna avec
-Vous, et vous, désigna-t-il en fixant tour à tour deux des gêneurs à éliminer, pénétrez dans le bâtiment, et assurez-vous que la sécurité de la Princesse sera pleine et entière. Vérifiez chaque issue, déterminez une sortie à la fois discrète et défendable en cas d’escarmouche.
La prière. Il avait bien choisi l'excuse! Quand une altesse royale voulait aller prier le Seigneur, on ne pouvait aller contre. Et quand il s'agissait de Mary Abbot, la petite protégée du roi Henry VIII, celui la même qui était habitué à couper la tête à quiconque lui tiendrait là, on ne pouvait aller contre. Pourtant ses soit disants garde du corps regardèrent leur princesse mais comprirent par le regard de celle ci que ce n'était pas elle qui allait les aider; Les deux gardes entrèrent dans le Monastère pour s'assurer que rien ne pourrait lui faire préjudice.
-Quant à vous, séparez-vous. Deux d’entre vous garderont les abords de la route principale menant au monastère ; les autres retourneront sur nos pas et veilleront à ce qu’aucun péril ne surgisse des bois.
Dit il aux gardes qui restaient. Mais ceux ci résistèrent en disant qu'il était hors de question qu'il reste seul avec la princesse mais Guildford leur rappela leur devoir envers elle et enchaina avec
-La vie de Sa Grâce est entre vos mains, soldats. Nous comptons sur vous.
Qui étouffa, aussitôt apparu, ce brin de rébellion. Les gardes partirent. La conclusion:
-Venez, ma Dame, s’empressa de l’enjoindre le bien né, l’invitant du bras autant que de la parole à revenir à son cheval.Nous avons peu de temps. Courez à votre monture, et suivez-moi !
Elle obéi. C'était bien la première fois qu'elle obéissait à quelqu'un d'autres que son frère et le roi d'Angleterre depuis qu'elle avait appris ses véritables origines! Elle monta tant bien que mal en amazone sur son cheval, après l'avoir détaché de son arbre, et donna un coup de cravache sur son cheval et suivi le Lord. Ils auraient amplement le temps d'attendre la lisière de la forêt! Les pauvres bougres partis surveillés les chemins conduisants au monastère ainsi que ceux qui assuraient la soit disant sécurité de la princesse dans ce lieu saint prendraient du temps avant de découvrir qu'ils s'étaient fait bernés.
Guildford Fleming
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Dim 1 Avr - 10:06
Difficile de dire ce qui accélérait le plus les battements du cœur de l’anglais. Il y avait bien sûr cette folle course, ce vent impétueux qui oppressait sa poitrine tout en lui fouettant les sangs et en saturant chaque pore de sa peau d’une bise artificielle plus fraîche que le lourd air ambiant, les chocs rapides et sûrs des sabots de son cheval, comme un écho de son propre rythme cardiaque. Mais s’ajoutait à cela l’allégresse exquise d’avoir berné les hommes du Roi, et donc le Tudor lui-même, lui jouant un tour pendable annonçant tel un prémisse la lame de fond qu’il orchestrerait dans un futur proche, et qui dévasterait le règne de cet homme si vaniteux. Sans compter qu’une Princesse de sang suivait ses traces, lui son guide, la personne en qui elle avait placé sa confiance… Qui avait-il de plus plaisant que de diriger son monde à la manière d’un marionnettiste ? Faisons quasi fi de la morale et des remords ! Tel un voleur, Guildford profitait de tout, de la situation comme de la satisfaction de diriger une entreprise en bonne voie. Une joie silencieuse, égoïste, que seul Dieu et le Diable verraient, car à peine un sourire flottait sur ses lèvres.
Au jour cru succéda le doux crépuscule des sous-bois. Bien qu’une esquisse de sentier leur permette d’éviter tout accident majeur, il fallut quelque peu réduire l’allure afin que nulle branche basse ne devienne assassine. Fleming connaissait ces bois pour y avoir chassé à plusieurs reprises, ou s’y être simplement promené durant de longues journées, seul, lorsque la Cour ne réclamait pas sa présence discrète. Ainsi, il repéra sans mal le début d’une longue et profonde combe qui, à l’instar d’une plaie béante, soulignait le côté gauche du chemin. Cette ébauche de falaise, à la paroi si abrupte qu’on aurait cru que le niveau de la terre s’était soit brutalement affaissé, soit brusquement surélevé, était sans doute née lors d’une forte saison pluvieuse, des années auparavant, ou par quelque autre accident géologique ; cela n’avait aucune importance dans le cas présent. Passant au petit galop, le Lord orienta sa monture vers un étroit lai descendant jusqu’au fond de la dépression, une voie naturelle qu’ils seraient certainement les premiers à emprunter. Son cheval renâcla, craintif à l’idée de pouvoir chuter, cependant une inflexion autoritaire de la part de son maître le força à continuer, aussi vite et précautionneusement que possible, son avancée.
Il ne s’agissait point de la meilleure direction à prendre afin de poursuivre –et de mettre fin- à cette poursuite. En effet, il y avait fort à parier que nulle voie praticable ne les attendait en bas, et qu’ils ne pourraient aller bien vite là où les herbes, les orties et les ronces menaceraient les pattes de leurs chevaux. Ce n’était pourtant point par maladresse tactique que Gui avait opté pour cette combe : stratège, il savait bien que leurs destriers, à peine reposés, ne tiendraient pas des heures à fond de train. La ruse plutôt que l’endurance primerait, et se cacher devenait un plan aussi audacieux que prometteur.
Il aurait souhaité conseiller vivement à Mary de prendre garde à ne point effrayer son cheval en désirant le faire se mouvoir trop promptement, le sentier étant horriblement étroit ; le silence demeurait de mise, car tout bruit non animal ou végétal risquait de les trahir. Lorsqu’ils furent tous deux au fond de la crevasse, au pied de cette muraille de terre, le bien né descendit de cheval, et intima à la noble de faire de même. Tenant fermement les deux brides, il attendit, signifiant par un index imposé contre sa bouche de ne plus faire un bruit… Au dessus d’eux, le tumulte d’une cavalcade résonna, de même que de vives exclamations. Mentalement, en les entendant s’éloigner, il compta : voilà les premiers poursuivants passés… Il n’en bougea pas pour autant, et le silence s’étira sur plusieurs minutes, entre le chant lointain des oiseaux et le bruissement des feuilles. Puis d’autres cavaliers passèrent, ceux qui, ressortis de l’abbaye, étaient en retard mais avaient finalement eux aussi découvert de pot aux roses, avec moult jurons. Il ne restait personne à leur suite, et Guildford respira plus librement, brisant ce climat oppressant qui les avait étroitement réunis au cœur de la forêt durant ces instants de traque.
Il reprit la parole :
-Madame, vous voilà sauve ; je ne pense que vous recroisiez vos gens avant longtemps. Vous voilà libre d’aller où bon vous semble.
Quel suspense, pourtant ! Car à tout instant, miss Abbott pouvait le congédier, savourant la solitude qu’elle convoitait tant ! Après tout, que lui devait-elle réellement ? Et qu’existait-il de plus capricieux qu’une tête couronnée, le Lord en aillant fait l’amère expérience ? Sans rien ajouter, ce dernier attendit, sans montrer d’impatience ni d’espérance, ni tâchant secrètement de convaincre la chance de pousser la demoiselle à ne pas se défaire trop vite de son compagnon de route.
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Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Lun 25 Juin - 13:04
Après une course effrénée à travers les chemins et les ruisseaux. Ils ralentirent leur course quand les chemins se firent plus étroits. Elle caressait la crinière de son cheval pour le rassurer. Elle n'avait pas pour habitude de prendre des chemins étroits et, par déduction, son cheval non plus!
Ils descendirent dans une crevasse avec toute la discrétion possible. Guilford passa devant elle pour prévenir tout danger. De son oreille, vive après ses années de paysannes (à vivre dans une chaumière, seules dans la campagne, les voleurs étaient monnaies courantes, Mary prévenait donc le danger), elle entendit les bruits de pas de chevaux et les exclamations. On l'appelait. Mais au lieu de remonter, elle descendit de son cheval en ne faisant aucuns bruits. Elle failli rire en entendant leur juron de s'être fait berné: le Roi ne va pas être content du tout!
-Madame, vous voilà sauve ; je ne pense que vous recroisiez vos gens avant longtemps. Vous voilà libre d’aller où bon vous semble.
"Merci Lord Fleming" en baissant légérement la tête en signe de reconnaissance. "Mais vous ne risquez pas d'avoir des problèmes? Je connais le Roi et - que ça reste entre nous - il est loin d'être commode! On a qu'à voir ce qu'il a fait avec son ex femme!"
Elle n'arrivait toujours pas à comprendre comment ce roi qui disait aimer Anne Boleyn avait pu l'envoyer sur l'échafaud privant sa fille, Leur fille, de sa mère! Elle redirigea son attention vers Gui.
"Ca va pas être du gâteau de sortir d'ici mais bon, je ne vais pas laisser mon cheval ici! Et, vous, qu'allez vous faire? Je ne compte pas rentrer à la Cour ce soir. Connaitriez vous un endroit pour dormir? Je me vois mal dormir à la belle étoile"
**Même si j'en ai l'habitude mais c'était il y a longtemps maintenant** Pensa t'elle.
Guildford Fleming
♦ Lord now, actually ♦ But there's still rage inside
♣ Messages : 433 ♣ Livre Sterling : 185 ♣ Date d'inscription : 04/07/2011 ♣ Localisation : Là où il doit être, toujours. ♣ Age du personnage : 31 ans ♣ Profession : Lord
Sujet: Re: Ave Maria {pv Mary Abbot} Ven 6 Juil - 14:44
Guildford arqua un sourcil lorsque la Princesse se montra fort acerbe envers le Roi ; bien des têtes étaient tombées naguère pour moins que cela, et la jeune femme avait bien de la chance d'être en pleine forêt, loin de tout et surtout des légions d'espions arpentant toute la ville à la recherche du moindre mot un temps soit peu péjoratif ou ambigu à l'endroit de la Couronne. La Tour de Londres se trouvait remplie de pauvres gens à la langue trop imprudente ne comprenant pas toujours en quoi leur attitude inconséquente avait pu troubler Henry, et surtout comment leurs propos avaient-ils pu parvenir jusqu'aux oreilles de ce dernier... Bien entendu, le souverain n'aurait eu aucune raison de croire son Lord plutôt que Dame Mary, si bien que parler de la sorte devant lui ne représentait aucun danger pour elle. Si les choses avaient été tout autres, le bien né aurait-il agi différemment ? Aurait-il joué les corbeau et, sacrifiant la damoiselle, aurait préféré plaire à son seigneur et maître plutôt qu'à elle ? La réponse à cette question hypothétique, lourde de conséquences, demeurait un mystère, ce qui la rendait encore plus menaçante...
Le preux chevalier improvisé, s'il avait songé à être rattrapé par les soldats, à avoir à faire face à une chute ou à la perte de leur chemin au fil de leur course, n'avait pourtant prévu d'avoir à tempérer une soudaine vague de questions soucieuses de la part de la noble. Certes, un torrent de remerciements extatiques ne se voyaient pas attendus, mais enfin, ne devait-elle pas logiquement être heureuse de ne plus être pieds et poings liés ? Elle venait de recevoir un présent que bien des ladies attendaient depuis des années, sans qu'un gentilhomme daigne les enlever de leurs cages dorées, un peu de joie n'aurait choqué personne. Cependant, il était vrai que les femmes, et c'était tout à leur honneur, avaient également le droit de se montrer plus raisonnables que ce que la réputation attachée à leur sexe le murmurait insidieusement : ainsi, c'était avec bien de l'esprit que la jeune femme évoquait les ennuis qui ne tarderaient pas à s'opposer à leur aventure bucolique. À nouveau, ce serait à lui de régler ces détails, comme il semblait avoir été convenu depuis la première fois où leurs regards s'étaient croisés... Parfois, il s'avérait éreintant d'être contraint d'avoir réponse à tout en permanence, de toujours assurer un ciel limpide et un soleil brillant au dessus de chaque tête. Malheureusement, Gui ne put soupirer comme il en avait le plein droit, car c'aurait sans doute joué contre lui ; à la place, il baissa les yeux, battant des paupières comme pour chasser cette envie fugace de serrer les mâchoires et de paraître désappointé contre toutes les choses lui rappelant les risques éventuellement stupides qu'il prenait là, à commencer par miss Abbot.
Un problème à la fois cependant. Son regard d'un bleu si clair se leva vers les hauteurs les surplombant, effectuant le trajet inverse à celui qu'ils avaient tantôt emprunté.
-Nous n'avons plus qu'à remonter en effectuant le périple dans l'autre sens. La terre semble assez sèche pour que les sabots de nos chevaux ne glissent pas. Et nous avons tout notre temps.
Oui, tout le temps nécessaire pour guider tranquillement les bêtes sans les brusquer, en allant à un train infiniment lent afin d'éviter tout écart le long du sentier, mais aussi tout le temps de faire connaissance plus amplement. S'il osait... Oui, il osa, sans regarder bien en face la Princesse, pour ne pas se montrer trop insolent, et tout en vérifiant les sangles de la selle de son destrier.
(c) mabelalexa
-Quand à cette nuit... Mon modeste manoir vous est bien entendu ouvert, comme le veut la tradition.
Cette coutume remontait en effet au règne du Prince Jean, qui considérait les châteaux de ses Barons comme ses propres biens, et se considérait donc chez lui aux quatre coins de l'Angleterre, car dès qu'il voyageait, il estimait parfaitement légal et même mérité de séjourner d'autorité chez les nobles qu'il croisait. L'habitude était demeurée, et partout dans le Royaume Henry VIII aurait été reçu sans réticences et avec bien du faste ; il paraissait logique vis-à-vis de l'Etiquette -bien que Guildford ne la connût point par cœur-, d'offrir le gîte et le couvert à l'hôte de marque de ce dernier.
-De plus, mes gens se porteront pleinement garants pour vous et jureront sur l'honneur s'il le faut. Si votre présence ne tardera pas à être connue à la Cour, au moins aurez-vous un feu auprès duquel vous réchauffer.
En effet, qu'une jeune personne de haut rang passe la nuit sans chaperon sous le même toit qu'un célibataire... Ciel, quel outrage ! Que bon nombre de témoins se portent garants que rien de contraire à la bienséance ne soit advenu durant son court séjour représentait une assurance non négligeable balayant les doutes qui auraient pu lui venir quant à un quelconque projet tendancieux de la part du Lord.